Lorsque Michel Abouchahla m’a demandé de l’aider à trouver des femmes inspirantes, en vue de ce numéro spécial, je n’ai pas su où donner de la tête… Il y en a tellement ! J’étais relativement déçue de devoir faire une sélection mais considérons cela comme l’épisode pilote d’une longue série de numéros, espérons-le, plus si spéciaux !

C’est amusant. Lorsqu’on analyse la composition des plateaux télé, et notamment ceux des chaînes d’information en continu, on a l’impression que les programmateurs ne savent pas toujours où elles se trouvent, ces femmes. Et on ne s’en étonne pas plus que cela… C’est un peu comme si on s’était habitué à regarder ce miroir en cravate discuter de l’avortement, des violences sexuelles, de l’éducation… bref de sujets qui, éventuellement, peuvent nous concerner, sans nous !

La réalité du parcours professionnel d’une femme dans la Culture

La parité  est pourtant la clé d’une audience où la moitié de l’humanité se sentirait considérée. Vous savez, par exemple, cette femme responsable des achats qui se passionne pour la politique, ou encore celle qui attend, fébrile, de savoir si le droit à l’IVG va être constitutionnalisé. Toutes ces femmes qui, au quotidien, œuvrent, au même titre que les hommes, au fonctionnement de notre société.

Alors, chers programmateurs, conservez bien ce numéro du 8 mars, Il vaut de l’or. 

J’exagère ? Peut-être. Mais, voyez-vous, mon propos reflète, ni plus, ni moins, la réalité du parcours professionnel d’une femme dans la Culture.

Un de mes premiers emplois, je l’ai décroché en douce. En effet, le président de ce cabinet de conseil, à qui on peut reconnaître une certaine transparence, avait déclaré “je ne veux pas de nanas, c’est que des emmerdes”. Les remarques sexistes étaient le lot quotidien et je ne m’en rendais même pas compte. Ce climat était intégré à mon logiciel de jeune consultante. C’était il y a moins de 20 ans !

À l’origine pas féministe pour un sou – c’était presque un « gros mot » pour moi – j’ai été approchée par des consœurs qui m’ont proposé de rejoindre leurs cercles. Intégrer des associations professionnelles de femmes fut une vraie découverte : j’y ai trouvé une solidarité sans faille. J’ai aussi eu la chance de travailler avec des hommes féministes, ils existent !

Ces dix dernières années, on a pu constater une nette évolution de la place des femmes qui, désormais, occupent des postes clé dans les médias notamment dans le service public. Mais elles sont toujours majoritaires dans les emplois les plus précaires et ne représentent que 24% des postes de direction^*.

Audiens place depuis toujours l’égalité au cœur de sa politique des relations humaines. Nous sommes convaincus qu’une approche égalitaire passe d’abord par la mise en place d’un environnement de travail sécurisant pour les femmes, notamment dans la Culture. En prenant en charge le volet opérationnel de la cellule d’écoute contre les violences sexistes et sexuelles souhaitée par les partenaires sociaux, en mesurant la parité grâce aux études menées par notre datalab, nous orientons concrètement nos actions. La parité doit être objectivée et mesurée : pour que les femmes comptent, il faut les compter !

Avec un index égalité professionnelle de 97/100 et 62% de femmes, Audiens n’a pas à rougir. Mais pour continuer à progresser, nous devons maintenir une vigilance constante. L’égalité est loin d’être acquise, elle est encore en construction. La clé de voûte du changement dans les organisations reste, encore aujourd’hui, la progression de la parité.

Au quotidien, je rencontre des femmes brillantes et accomplies mais malgré leur réussite, le syndrome de l’imposteur n’est jamais loin… Et, à l’heure actuelle, parler égalité salariale – c’est-à-dire négociation musclée – reste encore, pour beaucoup, un sujet tabou. Le changement pourra seulement se poursuivre avec les hommes à nos côtés.

Avançons ensemble ! 

*Etude la Parité dans les Médias - Audiens PFDM 2023