Je viens de voir Les filles d’Olfa au cinéma, un film bouleversant qui témoigne de ce que peut être, encore aujourd’hui, la condition des femmes dans le monde. Comme le disait Simone de Beauvoir dans le « Deuxième sexe », « on ne nait pas femme, on le devient ». Le poids des héritages pèse toujours. C’est vrai en Tunisie, mais c’est aussi encore vrai en France. Jusqu’au milieu du siècle, le modèle de société patriarcale domine. Il faut attendre 1944 en France pour que les femmes aient le droit de vote ! Heureusement que les mouvements féministes sont passés par là et que nous avons acquis, depuis, certains droits. Toutefois, si des progrès importants ont été réalisés, les mentalités mettent du temps à évoluer. Et même si les femmes ont aujourd’hui accès aux mêmes études que les hommes, on voit bien qu’il y a encore des schémas dominants qui perdurent ; qui conduisent à la reproduction de certaines idées et comportements. Et force est de constater que les droits que nous avons acquis ces dernières années restent fragiles. 

Accompagner les transformations sociétales

Dans cette lutte pour l’égalité et la défense des droits, la culture et le cinéma en particulier ont un rôle crucial à jouer. Le cinéma façonne nos imaginaires. Il est par nature éminemment politique. Du fait de son fort impact médiatique, il est aussi un outil puissant de transformation des mentalités. Aussi, je trouve important qu’il y ait de plus en plus de films qui abordent le thème de la condition féminine. Cela permet de prendre collectivement conscience de certaines réalités. J’ai par ailleurs trouvé fort le geste de Justine Triet aux Cesar qui a dédié son trophée aux femmes. Au-delà du fait qu’elle montre que l’on peut réussir en tant que femme dans ce milieu cinématographique, en étant jugée sur son travail et ses compétences, et non sur d’autres critères plus sexistes, elle affiche que le destin des femmes est aussi entre leurs mains. Elles peuvent construire leur indépendance, en développant notamment davantage leurs propres réseaux et initiatives.. 

Le Groupe Caisse des Dépôts est un groupe engagé au service des Français, qui fait du financement un levier majeur pour accompagner les transformations sociétales et économiques de notre pays. Il met la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) au cœur de ses interventions, comme il est aussi un acteur majeur de la transformation écologique et durable. Pour l’importance du rôle des industries cinématographiques et audiovisuelles que j’ai évoquée, mais aussi pour les enjeux économiques et de cohésion territoriale qu’elles représentent, la Caisse des Dépôts fait de la Culture un bien essentiel. Elle est ainsi un des opérateurs de la Stratégie d’Accélération des Industries Culturelles et Créatives France 2030, pilotée par le Secrétariat général à l’investissement et le ministère de la culture (400M€). Dans le secteur cinématographique, elle opère dans le cadre de France 2030, en lien avec le CNC, le programme « Grande Fabrique de l’Image » doté de 350M€ pour faire de la France une nation leader des tournages et de la production numérique. 68 projets sont accompagnés, dont 11 studios de tournage, 23 studios numériques et 32 organismes de formation. Au-delà de son rôle dans la structuration juridico-financière des projets, la Caisse des Dépôts impose par les moyens financiers investis des critères RSE exigeants, tout comme elle a fortement contribué au renforcement des stratégies des studios en matière de développement durable. Nous soutenons aussi dans ce cadre le cinéma indépendant français, en étant actionnaire de la plateforme des producteurs indépendants Le Meilleur du Cinéma.  

Dans toutes nos interventions, notamment via nos actions de mécénat, nous soutenons la diversité culturelle et l’accès à la culture pour tous qui sont fondamentales pour construire la société de demain. Nous sommes très actifs pour soutenir des projets en faveur de la diversité dans le cinéma comme celui de la CineFabrique porté par Claude Mourieras, financé par France 2030. Nous poussons pour que les acteurs que nous soutenons s’engagent aussi dans cette voie.

Je suis convaincue de l’importance des secteurs audiovisuels et cinématographiques dans la progression de l’égalité hommes/femmes. Cela passera notamment par les thèmes abordés, les idées et les modèles de représentation qui sont véhiculées dans les productions. L’accès des femmes aux métiers et postes clés du secteur y contribuera. Nous nous engageons dans ce sens.