Angoulême : 4 questions à Noémie Schmidt, membre du jury

24 août 2021
La comédienne évoque son rapport avec le festival angoumoisin tout en évoquant le film d'Elisabeth Vogler, Années 20, qu'elle présentera en section "Nouveaux Regards".

Vous avez découvert le Festival d’Angoulême en 2015 à l’occasion de la présentation de L’étudiante et Monsieur Henri. Quels souvenirs gardez vous de cette première expérience de tournage et de votre découverte de ce festival ?

C’était un tournage extrêmement bienveillant et familial. Cela m’a encouragé à suivre cette voix. Je n’ai plus la même naïveté aujourd’hui qu’au moment du tournage mais j’essaie néanmoins de conserver le même émerveillement chaque fois que je suis sur un plateau et de rester consciente que rien n’est jamais acquis et que j’ai de la chance de continuer à faire ce que je fais. Découvrir ce festival a également été un moment très heureux tant le public a aimé le film et nous a offert un accueil des plus chaleureux. Je ne suis pas amatrice de tapis rouge et de paillette mais Angoulême est loin de cette folie là. Il y a un aspect très convivial où l’on profite des terrasses, des cafés, des restaurants, comme dans une vie de quartier.

C’est une ville où vous avez également tourné à plusieurs reprises …

Exactement. J’y ai récemment tourné 3615 Monique et avant cela, j’y avais déjà tourné une série policière pour France 2, À l’intérieur, avec Béatrice Dalle. C’est d’ailleurs sur ce tournage que j’ai rencontre Dominique Besnehard qui m’a ensuite proposé de tourner dans 3615 Monique, qu’il a produit, avant de m’inviter comme membre du jury de son festival. Ce qui me rend très heureuse et fière tant ce jury s’avère varié et éclectique.

Vous aurez une double actualité à Angoulême puisque vous y présenterez en section « Nouveaux Regards » le film Années 20, d’Elisabeth Vogler que vous retrouvez après votre première collaboration sur Paris est à nous.

C’est un film qui s’inscrit dans la lignée de Paris est à nous mais qui en prend tout de même le contrepied. Bien que nous ayons, là aussi, auto produit le film et tourné sans autorisation dans les rues parisiennes, il s’agit néanmoins d’un long métrage constitué d’un plan séquence unique de 90 minutes. Alors que Paris est à nous était un film de montage que nous avons tourné durant cinq ans. Années 20 nous plonge dans le Paris de juin 2020, au lendemain du premier confinement. On n’y parle pas de la pandémie mais elle est présente indirectement car l’atmosphère du film est très particulière. On y parle de l’enfermement, du fait d’être séparé de ses proches, de la solitude, mais aussi de la joie de se retrouver. Nous souhaitions tourner très vite, sans producteur ou agrément du CNC, pour capter ce moment unique où Paris reprenait vie avant que la situation ne s’aggrave à nouveau. C’est formidable qu’Angoulême offre une place à cette typologie de cinéma, jeune et différente. Nous espérons que le Festival nous offrira l’opportunité de trouver un distributeur. Nous sommes très heureux de notre collaboration avec Netflix sur Paris est à nous, mais nous aimons tellement le cinéma que nous espérons toujours profiter d’une sortie en salles. À condition que l’on puisse bénéficier d’une programmation ambitieuse et satisfaisante pour nous. Après tout, le cinéma est en train de changer. De fait, il y a de plus en plus de place pour des films avec des modèles de production comme celui-ci.

Pouvez-vous nous parler de vos projets ?

Je vais prochainement tourner dans la deuxième saison de 3615 Monique qui est en cours d’écriture. Je jouerai également 18 représentations d’Antigone en septembre au Théâtre du Crochetant en Suisse. Et je vais aussi participer à un film belge, Chaleur sans frontière, d’Ivan Goldshmidt.