Spécial Festival de Cannes
Cannes 2025 : création d’un Musée international du cinéma
Un musée du cinéma à Cannes ? C’est l’annonce conjointe de David Lisnard, maire LR de la ville, et de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, qui ont dévoilé leur projet de création d’un Musée international du cinéma, en partie consacré à l’histoire du Festival.
“Comme l’Académie des Oscars à Los Angeles, qui s’est dotée d’un lieu extraordinaire, le Festival international du film pourra, grâce à la mairie de Cannes, faire vivre sa magnifique histoire de manière permanente, toute l’année, pour tous les publics”, a déclaré Thierry Frémaux.
Pour David Lisnard, il s’agit d’“une étape majeure dans la concrétisation de notre ambition de faire de Cannes la capitale mondiale du cinéma”. Selon lui, l’implantation d’un tel musée dans la ville “est plus que légitime” et illustre que “la culture peut et doit rayonner partout en France”.
D’une superficie totale de 5 200 m², le futur bâtiment, qui devrait être situé en plein cœur de la ville, comprendra plusieurs espaces, dont un entièrement dédié au Festival. Ce module de 1 000 m², présenté à l’occasion du Festival 2025, sera conçu en partenariat avec l’Association Française du Festival International du Film (AFFIF) et accueillera une exposition permanente, enrichie au fil des éditions.
Thierry Frémaux, aux côtés de Jacques Gerber, commissaire d’exposition (notamment de Lumière ! Le cinéma inventé), a imaginé un parcours retraçant l’histoire du Festival depuis 1939. Le projet s’inscrit dans le cadre du plan “Cannes On Air”, destiné à renforcer le rayonnement économique et touristique de la ville. Les études programmatiques sont en cours, en vue d’un appel d’offres pour un concours d’architectes début 2026. Le chantier pourrait alors débuter à l’horizon 2029.
Cannes 2025 : l’action culturelle en région en péril
Lors de son discours du samedi 17 mai consacré à l’action du ministère de la Culture pour le cinéma, la ministre Rachida Dati a exprimé son souhait de voir, à court terme, 100 % des élèves bénéficier d’une éducation à l’image. Un vœu pieux, selon Amélie Chatellier, présidente de la Fédération de l’Action Culturelle Cinématographique (FACC), qui dénonce un écart criant entre le discours politique et les moyens alloués sur le terrain, à l’occasion d’une table-ronde sur les coupes budgétaires des collectivités organisée par l’Acid, ce mardi 20 mai. “Il existe un décalage fort entre la réalité de ce que peuvent faire les associations en région, confrontées à la baisse des budgets, et le discours tenu. S’ils veulent un engagement plus fort, il faut en donner les moyens”, a-t-elle martelé lors d’une table ronde organisée par l’Acid, mardi 20 mai, sur les coupes budgétaires des collectivités.
Pour Antoine Leclerc, délégué général de Carrefour des festivals et membre du bureau de la FACC, la situation actuelle contraste avec l’éclaircie ressentie un an plus tôt, à l’occasion du Festival de Cannes 2024. Depuis, le climat politique et budgétaire s’est assombri, avec notamment une baisse de 15 à 20 % du budget du programme 361 “Transmission des savoirs et démocratisation de la culture”, actée en début d’année.
Julien Meunier, membre du bureau de l’Acid et animateur d’ateliers d’éducation à l’image, exprime son inquiétude. “Je suis salarié et totalement dépendant des associations avec lesquelles je travaille. Avec les coupes actuelles, c’est l’ensemble de notre activité qui vacille.” Même constat chez Guillaume Poulet, directeur général d’IMAGE’EST, structure œuvrant pour la diffusion des films et l’éducation à l’image dans le Grand Est. “Un intervenant est mieux rémunéré en tant qu’entraîneur d’une petite équipe de foot qu’en animant des ateliers cinéma”, déplore-t-il. L’association a dû renoncer à la création d’un festival à Épinal, faute de subvention. “J’ai eu la chance de décrocher un financement européen, mais autour de moi, beaucoup d’intervenants abandonnent”, témoigne-t-il.
L’éducation à l’image n’est pas la seule victime des restrictions. “Le département de Charente-Maritime a supprimé 50 % des subventions aux secteurs culturel, artistique et sportif, après une première baisse de 10 % l’an dernier”, indique Sylvie Prat, directrice artistique du Festival de La Rochelle. “Les montants n’avaient pas été revalorisés depuis douze ans, alors que les charges ont explosé.” Résultat : une journée de festival en moins, des équipes réduites, et un recours accru au public. “Ce sont les spectateurs qui deviennent nos premiers financeurs. Nous avons dû augmenter les prix des billets et instaurer des accréditations payantes pour les professionnels. J’espère qu’ils pourront suivre.”
À Blois, l’association Ciné’Fil, qui anime des séances de cinéma, notamment dans un lycée, subit elle aussi les coupes. “Nos subventions municipales ont baissé de 17 %, celles du département et de la région de 10 %. Seule la DRAC a maintenu son niveau de financement cette année, mais elle avait déjà réduit son soutien auparavant”, explique Catherine Bigot. Résultat : impossibilité de conserver un médiateur culturel à temps plein et suppression d’un poste occupé depuis 25 ans.
Et l’avenir reste incertain. “Même si le département de Charente-Maritime prévoit une hausse globale de son budget en 2026, il nous a déjà prévenus : la culture n’en bénéficiera pas”, déplore Sylvie Prat.
Face à cette situation, la mobilisation est essentielle, à la fois localement et à l’échelle nationale. “L’objectif politique de la FACC est de sortir de l’invisibilité, de faire reconnaître l’action culturelle cinématographique par les pouvoirs publics et les acteurs du cinéma”, affirme Amélie Chatellier. La fédération est en discussion avec le CNC pour financer deux projets : la création d’un observatoire de l’action culturelle cinématographique, pour mieux évaluer et documenter les actions menées, et l’organisation d’assises régionales du cinéma et de l’audiovisuel.
Cannes 2025 : le documentaire comme outil de liberté d’expression
Présenté au Festival de Cannes le 15 mai, le film Put Your Soul on Your Hand and Walk de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi a suscité une vive émotion pour avoir immortalisé la photojournaliste Fatima Hassouna, tuée à Gaza lors d’une frappe israélienne.
"Une caméra est aussi une arme"
"Le but de ce film est de donner un visage au génocide en cours à Gaza. Une caméra est aussi une arme", a déclaré Sepideh Farsi lors du Cannes Docs organisé ce mardi 20 mai. Pour elle, les auteurs de documentaires ont la responsabilité "d’agir face à la violence du monde".
Au cours de cet événement, qui réunissait plusieurs professionnels du secteur, l’actrice Julie Gayet a souligné le rôle essentiel du documentaire."Le documentaire est un outil de liberté d’expression", a-t-elle rappelé. Julie Gayet préside cette année le jury de la 10ᵉ édition de L’Œil d’or, le prix du documentaire créé en 2015 par la Scam. Ce trophée sera remis le 23 mai à un film présenté en Sélection officielle du Festival de Cannes.
Plusieurs programmateurs de festivals internationaux — Paul Grandsard (Festival de Cannes), Michael Stütz (Berlinale), Ania Trzebiatowska (Sundance) et Pamela Biénzobas (Locarno) — étaient également présents pour évoquer les difficultés à élargir l’audience des films documentaires.
"Comprendre les attentes du public"
"Il faut comprendre les attentes du public", explique Ania Trzebiatowska, du festival du film de Sundance, principal rendez-vous américain du cinéma indépendant, qui décerne plusieurs prix aux documentaires. "Mais nous ne pouvons pas contrôler le marché. Nous passons beaucoup de temps à essayer de trouver une place à ces films pour qu’ils rencontrent leur public. Nous sommes très limités", déplore-t-elle.
Avec plus de 60 documentaires programmés en 2025, dont 16 en compétition, la Berlinale a proposé, pour sa 75ᵉ édition (du 13 au 23 février dernier), une sélection particulièrement riche. "Le documentaire fait partie de la longue tradition du festival, il est mis en avant sans distinction avec la fiction", souligne Michael Stütz. Né en Autriche, ce programmateur dirige la sélection Panorama depuis 2019 et codirige la programmation générale du festival depuis 2024.
Membre du comité de sélection du Festival international du film de Locarno, Pamela Biénzobas possède une longue expérience de collaboration avec les grands festivals de cinéma. Au Festival de Locarno, qui se tient chaque année en Suisse, les œuvres sélectionnées dans plusieurs catégories sont indistinctement des fictions ou des documentaires. "Nous réfléchissons à la vie d’après pour les films. Nous construisons notre programmation avec le public", ajoute la consultante franco-chilienne.
Cannes 2025 : PFDM fédère 18 associations féminines pour une montée des marches engagée
À l’occasion de la projection du film La Petite Dernière d’Hafsia Herzi, le 16 mai 2025, une montée des marches collective a rassemblé 18 associations engagées pour l’égalité femmes-hommes dans le secteur culturel. Cette mobilisation symbolique a été portée par PFDM (Pour les Femmes Dans les Médias), qui milite depuis plus de dix ans pour un meilleur accès des femmes aux postes de direction dans l’audiovisuel.
La ministre de l’Égalité Aurore Bergé ainsi que le député Erwan Balanant, rapporteur de la commission d’enquête sur les violences dans le secteur culturel, ont rejoint cette action inédite. Les co-présidentes de PFDM — Hélène Etzi, Caroline Rogard, Aline Marrache et Julie Gayet — ont réuni autour d’elles un collectif d’actrices du changement, au nom d’un engagement commun pour une transformation en profondeur des pratiques du secteur.
Parmi les structures participantes figuraient notamment le Collectif 50/50, MeToo Media, les Cinéastes non alignées, le Lab des Femmes de Cinéma, Les Femmes s’animent, l’AAFA, le Festival Sœurs Jumelles ou encore le Prix Alice Guy. Le lendemain, les représentantes des associations ont été reçues au Palais des Festivals par la présidente du Festival de Cannes, Iris Knobloch. Cette rencontre, qualifiée de « dialogue franc et constructif », a permis d’évoquer les leviers concrets à activer pour faire progresser la parité, prévenir les violences et renforcer la diversité dans les postes à responsabilité.
Selon l’étude PFDM-Audiens « La Parité dans les médias », les femmes occupent seulement 24,5 % des fonctions de direction dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Un chiffre qui alimente les ambitions du collectif. PFDM a profité de cette mobilisation pour annoncer la mise en œuvre d’un calendrier d’actions 2025–2026, incluant des assises associatives, un travail renforcé sur les quotas et des partenariats hommes-femmes pour faire avancer la parité structurelle.
En parallèle, l’association a rendu hommage à Iris Knobloch, saluée pour son leadership et son engagement, et récemment décorée Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture Rachida Dati. Pour PFDM, cette reconnaissance souligne la nécessité d’ancrer les enjeux d’égalité et d’éthique au cœur des plus hautes instances de création et de gouvernance culturelle.
Cannes 2025 : la postproduction, un secteur qui résiste aux intempéries
Un secteur en crise ? Si les dernières années ont été éprouvantes pour le milieu du cinéma et de l’audiovisuel, les sociétés de postproduction continuent de tirer leur épingle du jeu, soutenues par une production française toujours plus dynamique. Selon des chiffres publiés l’année dernière par la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam), le chiffre d’affaires des industries techniques était évalué à 1,3 Md€ en 2022, en hausse de 15% par rapport à 2021.
Et il ne semble pas près de ralentir. Les sociétés françaises ont pourtant été très impactées par la baisse du volume des productions internationales en France, conséquence de la grève des scénaristes de 2023 aux États-Unis. En témoigne le placement en redressement judiciaire fin février de Technicolor, fleuron français des effets visuels et de l’animation. “Le choc a été violent partout dans le monde. En comparaison, le Covid, ce n’était pas grand chose, se souvient Didier Huck, président de la Ficam, qui a passé près de 30 ans chez Technicolor. On a passé la crise de l’énergie, la crise des semi-conducteurs qui a impacté le prix du matériel, on a passé l’inflation. L’appétence pour l’image reste toujours très importante pour l’ensemble de la population, qu’elle soit française ou étrangère. Le volet international nous permet aussi d’avoir une forme de « soft power », de projeter une image française à travers le monde.”
Un niveau record des dépenses en VFX
D’après une étude du CNC parue en janvier, la part des dépenses en effets visuels (VFX) pour les films de fiction a atteint le niveau record de 20,9 M€ en 2023 en France, contre 16,3 millions en 2022. Plus de la moitié des dépenses en VFX (53,5%) étaient concentrées dans seulement quatre films, notamment Les Trois Mousquetaires : d’Artagnan, de Martin Bourboulon. Malgré un recul de la part des films de fiction ayant recours aux VFX, les dépenses atteignaient 146.000 € en moyenne par projet, soit un bond de 25,4% sur un an, selon le CNC.
Une croissance favorisée notamment par la revalorisation le 1er janvier 2020 du crédit d’impôt international (C2I) de 30 à 40% pour les œuvres de fiction et qui a eu “un impact extrêmement positif sur notre industrie, qui a connu une forte croissance entre 2020 et 2023”, se réjouit Yann Marchet, délégué général du syndicat France VFX. Le montant des aides aux effets visuels accordé par le CNC a lui aussi atteint des records, avec 9,7 M€ versés en 2024, soit une hausse de 42,6% en un an, et a favorisé la croissance de la masse salariale depuis 2020 avec 4.466 salariés dans le secteur en 2023 (+12,5% en un an).
Une politique publique qui a permis de protéger l’industrie technique française et de relocaliser les dépenses sur les productions nationales. “Même si la reprise depuis la fin des grèves de 2023 est lente, nous avons été moins impactés que d’autres territoires, comme le Canada, qui dépend uniquement de la demande des studios américains. Ce n’est pas le cas en France, où nous pouvons compter sur une production domestique dynamique avec de plus en plus de projets à forts effets visuels”, ajoute Yann Marchet.
L’IA comme gain de productivité
Face à un climat très concurrentiel, l’intelligence artificielle offre d’importantes perspectives de gains de productivité pour les industries techniques. Initialement spécialisé dans le montage son, le studio Poly-Son, qui s’est diversifié dans l’ensemble des services de la postproduction image et son, fait désormais appel à l’IA générative pour l’audio ou l’étalonnage. “On est très sensible à ce qu’elle peut produire en termes de technologie, de créativité et de gain de temps sur certaines tâches répétitives. C’est un auxiliaire très puissant mais il ne remplace pas l’homme”, explique Nicolas Naegelen, fondateur et directeur de Poly-Son.
Depuis trois ans, le studio, basé à Paris, a lancé un département de recherche et développement dédié à la création d’applications numériques sur l’image et le son. “Tout le monde a la même machine. N’importe qui peut se payer de la technologie. Ce qui compte, c’est la façon dont on s’en sert et comment on la met à disposition. La postproduction se valorise par rapport au service donné. On n’est plus dans une forme d’artisanat”, estime Nicolas Naegelen. “L’industrie va se modifier avec l’émergence de nouveaux outils mais on n’est pas inquiet sur le volume d’activité, complète Didier Huck. En termes visuels, l’IA peut aider pour améliorer des films. Mais le cinéma, c’est sortir des normes. Et l’IA ne sait pas faire ça. Ce n’est pas ainsi qu’on invente des grandes œuvres.”
Cannes 2025 : des résidences pour mieux soutenir l’écriture de films
Un véritable écosystème en mutation. Dans un rapport présenté ce mardi 20 mai lors d’une table ronde au 78ᵉ Festival de Cannes, le Centre national du cinéma (CNC) a dressé un état des lieux des résidences cinématographiques et audiovisuelles en France. "Si nous voulons des œuvres singulières, il faut donner toutes leurs chances aux auteurs", a déclaré Gaëtan Bruel, directeur du CNC, rappelant qu’"il est difficile de faire un film avec un mauvais scénario. L’écriture est cardinale."
Un "paysage complexe"
Ce travail d’enquête, mené pendant six mois par l’écrivain Raphaël Laforgue, a permis de mieux cerner les contours d’un "paysage complexe". Après une forte croissance au début des années 2000, les résidences artistiques ont investi le champ de la création cinématographique et audiovisuelle, portées par le développement d’aides publiques à l’écriture, au développement, puis à l’accompagnement des auteurs. Parmi les principaux critères définissant ces résidences : la mise à disposition d’un lieu d’hébergement, l’existence d’espaces et de temps adaptés au travail, et la prise en charge des frais de séjour.
Raphaël Laforgue distingue plusieurs "familles" de résidences, notamment les résidences "tremplins", destinées en priorité à des auteurs sans producteur, ou encore les résidences de création, qui englobent d’autres étapes que la seule écriture. Malgré la diversité des offres présentes sur l’ensemble du territoire, le rapport souligne plusieurs défis d’accès, en particulier une "véritable méconnaissance de ces réseaux chez les auteurs diplômés". Des freins géographiques et matériels empêchent en effet de nombreux auteurs de partir en résidence. "On constate que ceux qui en ont le plus besoin sont souvent ceux qui y accèdent le moins", souligne Raphaël Laforgue.
À travers ce rapport, le CNC cherche également à interroger la légitimité et l’efficacité de cet outil dans la création. "Nous recevons souvent des candidatures peu motivées, qui comptent sur nous pour faire avancer leur projet", témoigne Xavier Kawa-Topor, délégué général de Nouvelles Écritures pour le Film d’Animation (NEF Animation). Basée à l’abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire), cette résidence est spécialisée dans l’accueil de projets de films d’animation.
Une "antichambre" des aides publiques
Avec un budget de près de 2 millions d’euros en 2023, le CNC consacre aux résidences environ 7 % de ses soutiens à l’écriture et au développement. Cette même année, l’établissement public a recensé 68 programmes de résidence à travers le pays, pour une capacité d’accueil annuelle d’environ 650 auteurs. "Les résidences ne doivent pas devenir une antichambre des aides publiques", prévient Raphaël Laforgue, qui rappelle que leur rôle est d’accompagner les auteurs, non de se substituer à une école. "Nous voulons éviter les risques de formatage de l’écriture", ajoute l’écrivain spécialiste du milieu du cinéma.
Face aux "tensions de financement" ressenties par les pouvoirs publics, le rapport du CNC avance plusieurs recommandations, notamment l’amélioration des conditions d’accueil des auteurs et le renforcement de la lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels (VHSS). "Il faut être particulièrement vigilant sur ce point", insiste Gaëtan Bruel, précisant que les aides du CNC seront désormais conditionnées à des formations contre les VHSS. Et de conclure : "Renforcer l’accompagnement des résidences ne doit pas nous dispenser de réfléchir à d’autres pistes."
Cannes 2025 : le Polish Film Institute contribue au Fonds de solidarité européen pour les films ukrainiens
Dans le cadre du Festival de Cannes, les membres du Fonds de solidarité européen pour les films ukrainiens (ESFUF – European Solidarity Fund For Ukrainian Films) accueillent le Polish Film Institute comme nouveau contributeur. Renouvelé pour une troisième année consécutive avec un budget à hauteur de 1,5 M€ grâce à l’arrivée de la Pologne, le fonds a également lancé son appel à projets dimanche 18 mai.
L’arrivée de la Pologne était très attendue par les professionnels ukrainiens en raison de la proximité des deux cinématographies, qui permettra aux coproductions entre les deux pays d’être éligibles au fonds.
Le fonds réunit désormais 19 contributeurs : 18 ministères de la culture ou centres nationaux du cinéma européens, membres de l’association des Efad (European Film Agency Directors association), ainsi que l’association elle-même.
Depuis 2023, le Fonds a soutenu 57 projets
À l’occasion de l’événement “Le modèle européen du cinéma, la preuve par l’exemple”, organisé par le CNC le 18 mai à Cannes, Mykola Tochytskyi, ministre ukrainien de la Culture et des communications stratégiques, a remercié à travers une vidéo l’ensemble des partenaires européens pour leur soutien, rappelant la nécessité de diffuser des voix ukrainiennes à travers l’Europe.
Depuis la création du fonds en 2023, 57 aides ont été attribuées pour le développement, la production ou la finalisation d’œuvres ukrainiennes. Cette année, à Cannes, le documentaire Militantropos, d’Alina Gorlova, Simon Mozgovyi et Yelizaveta Smith, est sélectionné à la Quinzaine des cinéastes et vient d’être acquis par Potemkine Films, qui le distribuera dans les salles de l’Hexagone.
Cannes 2025 : le cinéma chinois affirme ses ambitions internationales à Cannes
Le 20 mai 2025, en marge de la 78ᵉ édition du Festival de Cannes, le Marché du Film a accueilli une table ronde intitulée Explores China’s Film Narratives in a New Era. Coorganisé par la China Film Association, le Xiamen Film Festival Co., Ltd., l’Alliance Cinéaste Chine-Europe, Bridging Visions et avec Douyin comme partenaire exclusif de contenu, l’événement a réuni plusieurs figures majeures du cinéma chinois et européen.
Le président exécutif de la China Film Association, Deng Guanghui, a ouvert la séance en appelant à une coopération renforcée entre la Chine et les marchés internationaux. Il a encouragé les professionnels présents à s’investir dans les grands rendez-vous chinois comme le Festival du Coq d’Or et des Cent Fleurs à Xiamen, tout en plaidant pour un rapprochement culturel au-delà des simples logiques d’exportation.
Le cinéaste Chen Sicheng, à l’origine de la franchise Detective Chinatown, a témoigné de la montée en puissance d’un cinéma de genre chinois structuré pour séduire un public mondial. Il a présenté le centre de postproduction Yi yi he guang, fondé par sa société As One Production, comme un levier d’alignement avec les standards internationaux.
Le professeur Chen Yu a souligné l’impact de l’intelligence artificielle sur l’écriture de scénarios en Chine, tout en appelant à une réflexion éthique sur son usage croissant. Côté européen, Cédric Behrel, directeur exécutif de Trinity Film CineAsia, a insisté sur la qualité croissante des productions chinoises et l’opportunité que représentent les coproductions pour renforcer les liens économiques et créatifs.
Dans un contexte de transformation accélérée, cette rencontre a été saluée comme un jalon dans la volonté de structuration du secteur cinématographique chinois à l’international. Elle a permis de confronter les regards sur les défis d’une plus grande circulation des œuvres et d’identifier les conditions de collaborations pérennes entre les professionnels des deux continents.
Cannes 2025 : Hong Kong affirme son rôle stratégique au Marché du Film
La région administrative spéciale de Hong Kong a intensifié sa présence sur la Croisette avec Hong Kong Cinema @ Cannes 2025, une campagne menée du 13 au 24 mai par le Cultural and Creative Industries Development Agency (CCIDA), la Hong Kong Film Development Council (FDC) et le Hong Kong Trade Development Council (HKTDC). Objectif : renforcer l’exposition internationale des productions hongkongaises et promouvoir Hong Kong comme centre de commerce des droits et d’échange culturel entre l’Asie et l’Occident.
L’un des temps forts de cette opération a été la Hong Kong Night, qui s’est tenue le 17 mai sur la plage Majestic et a réuni plus de 800 professionnels du cinéma – producteurs, réalisateurs, distributeurs et représentants de commissions du film – pour favoriser les échanges commerciaux et les coproductions. Les équipes du film Sons of the Neon Night – présenté en avant-première mondiale dans la section Séances de minuit – y ont également été mises à l’honneur, avec la présence du réalisateur Juno Mak et des acteurs Louis Koo et Gao Yuanyuan.
Sur le stand hongkongais du Riviera, plusieurs sociétés majeures ont exposé leurs catalogues à l’international, dont Edko Films (Cold War 1994, Cold War 1995), Emperor Motion Pictures (The Last Dance – Extended Version), Media Asia Film (Twilight of the Warriors), One Cool Pictures (The Trier of Fact) et Universe Films Distribution (Dog Day Evening). Ces films ont été présentés aux acheteurs internationaux comme les nouveaux fers de lance du cinéma de genre asiatique.
Le HKTDC a souligné que cette opération s’inscrivait dans la continuité de son événement phare, le Filmart de Hong Kong, avec pour ambition de stimuler les partenariats mondiaux autour de la création audiovisuelle hongkongaise. Un programme de conférences a complété cette action, abordant notamment la coopération entre studios asiatiques et occidentaux, les stratégies d’exportation des contenus, ou encore l’impact grandissant de l’intelligence artificielle sur les scénarios.
À la une
Le Top 10 des audiences en replay de la semaine du 5 mai
Écran total publie chaque semaine le classement des meilleures audiences de la semaine en replay. L'objectif est de mettre en avant les programmes inédits diffusés en prime time sur les chaînes historiques qui sont le plus visionnés sur les plateformes, dans les sept jours qui ont suivis. Ce mercredi, découvrez le classement des programmes diffusés entre le lundi 5 et le dimanche 11 mai 2025.
Dans le Top 10 des audiences en replay, Le Voyageur (Telecip) sur France 3 vole la place du jeu de TF1 Koh-Lanta (ALP-Banijay) en tête des audiences avec 953 K de spectateurs supplémentaires en rattrapage. La première partie de Koh-Lanta suit avec +942 K, et en troisième position sur le podium débarque Capitaine Marleau (PassionFilms) sur France 2 avec 820 K de personnes supplémentaires. Au pied du podium, M6 grimpe dans le classement avec la première partie de Top Chef et 779 K de fans supplémentaires, suivie de la seconde partie de Koh-Lanta (+751 K).
France 3 se place sur les sixième et septième places avec Meurtres au paradis (épisodes 1 et 2) qui fait des bonnes audiences veille et des bons chiffres en replay. TF1 occupe les trois dernières places du classement avec le premier épisode de Grey's Anatomy et les deux parties de Mask Singer.
Programme | Chaîne | Audience non-linéaire | Audience consolidée | Audience veille |
Le voyageur | France 3 | + 953 K | 5,371 M | 4,418 M |
Koh-Lanta P1 | TF1 | + 942 K | 3,738 M | 2,796 M |
Capitaine Marleau | France 2 | + 820 K | 5,362 M | 4,542 M |
Top Chef P1 | M6 | + 779 K | 2,247 M | 1,468 M |
Koh Lanta P2 | TF1 | + 751 K | 3,166 M | 2,415 M |
Meurtres au paradis ép.1 | France 3 | + 733 K | 4,519 M | 3,786 M |
Meurtres au paradis ép.2 | France 3 | + 713 K | 3,638 M | 2,925 M |
Grey’s Anatomy ép.1 | TF1 | + 645 K | 2,197 M | 1,552 M |
Mask Singer P1 | TF1 | + 624 K | 3,824 M | 3,2 M |
Mask Singer P2 | TF1 | + 618 K | 3,593 M | 2,975 M |
L’actualité du secteur
La chaîne T18 dévoile sa première grille de programmes
La nouvelle chaîne gratuite de la TNT du groupe CMI France dévoile, ce mardi 20 mai, sa grille de programmes. La chaîne T18 précise qu’elle proposera plus de 3.000 heures de documentaires, explorant de nombreuses thématiques : société, histoire, patrimoine, évasion, nature, écologie… Elle offrira aussi du cinéma en prime time, avec des films d’auteur et grand public. Le spectacle vivant s’invitera également à l’antenne avec au moins 25 représentations par an.
T18 met particulièrement en avant dans son programme trois émissions phares qui structurent l’offre de la chaîne. Dès le 6 juin, jour du lancement de la chaîne, Pour tout dire, le rendez-vous quotidien traitant de l’actualité, du lundi au vendredi à 22 h 30, sera présenté par Matthieu Croissandeau. À partir du 9 juin, chaque lundi soir sera placé sous le signe du débat avec [En]quête de sens, avec la diffusion d’un documentaire ou d’un film suivi d’échanges approfondis animés par Ava Djamshidi sur les grandes questions de société et d’actualité. Enfin, Chez Ruquier, l’émission culturelle hebdomadaire sera portée par Laurent Ruquier, chaque samedi à 20 heures, à partir du 14 juin. Il y accueillera ceux qui font l’actualité culturelle dans toutes ses dimensions.
Extraits de la programmation
- Samedi 7 juin – Soirée culture avec la pièce de théâtre Ramsès Il (Bonne Pioche Productions), interprétée par François Berléand, Éric Elmosnino et Évelyne Buyle.
- Dimanche 8 juin – Soirée cinéma avec le film aux sept Oscars Everything Everywhere All at Once, de Daniel Kwan et Daniel Scheinert avec Michelle Yeoh.
- Lundi 9 juin – Soirée débat [En]quête de sens avec la diffusion du documentaire inédit la Charge mentale, réalisé par Claire Denavarre, suivi du débat animé par Ava Djamshidi.
- Mardi 10 juin – Soirée documentaire historique avec la diffusion de Bonaparte, la campagne d’Égypte (ZED).
- Mercredi 11 juin – Soirée fiction avec la série la Loi de… (Film & Picture) et le premier épisode de la Loi de Barbara, avec Josiane Balasko.
- Jeudi 12 juin – Soirée cinéma avec le film inédit l’Avocat (2010), de Cédric Anger avec Benoît Magimel.
- Vendredi 13 juin – Soirée documentaire historique avec Marie-Antoinette, Versailles secret (ZED).
La case jeunesse du groupe TF1 célèbre la Journée mondiale de l’environnement et celle de l’océan
À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, qui se tiendra jeudi 5 juin, et de la Journée mondiale de l’océan, prévue le dimanche 8 juin, TFou, la case jeunesse du groupe TF1, invite les jeunes téléspectateurs à découvrir, dès le 7 juin, sur TF1 et sur la plateforme de streaming TF1+, le film primé du concours TFou d’animation 2025, co-organisé par la SACD et TF1. Sous le slogan “Écogestes, maxi pouvoirs !”, cette édition du concours a été initiée afin de sensibiliser les enfants de 6 à 10 ans aux enjeux environnementaux. En janvier dernier, Laëtitia Deshayes a été récompensée pour son scénario intitulé Mission Coquelicot. Le film d’animation de 1 minute 30, réalisé par Bertille Rondard et produit par Dandelooo, sera largement diffusé dans l’écosystème TFou (TF1, TFX et TF1+) jusqu’à la fin de l’été.
Le dimanche 8 juin, à 9 h 10, dans le cadre de la Journée mondiale de l’océan, l’épisode spécial le Requin blanc (22’) de la série animée Oum le dauphin blanc, sera diffusé pour le jeune public de 6 à 10 ans. La série est produite par Media Valley et Marzipan Films.
L’Américain Netflix investit dans deux projets autour du cinéma à Marseille
La 8ᵉ édition du sommet Choose France, destiné à attirer les investissements étrangers en France, s’est tenue lundi 19 mai et a accueilli plus de 200 dirigeants dans le cadre prestigieux du château de Versailles. À cette occasion, la plateforme américaine Netflix a réaffirmé son engagement avec un investissement estimé à quelque 250 M€ annuels dans la production en France. Le co-PDG de Netflix, Ted Sarandos, était présent au sommet et a mis en avant les investissements de la firme dans deux projets à Marseille : l’école de cinéma Kourtrajmé “pour éliminer les barrières d’entrée pour les nouveaux talents” et une antenne de La Cinémathèque française. Déjà mécène de cette dernière institution, Netflix signe un partenariat pour créer une antenne à Marseille, “offrant ainsi un lieu dédié au patrimoine cinématographique dans cette ville”. Ce projet fait notamment partie du volet cinéma du plan Marseille en Grand, coordonné par le CNC.
“Ces projets s’inscrivent dans une stratégie plus large qui a déjà vu Netflix contribuer de plus de 2 Md€ à l’économie française et soutenir plus de 25.000 emplois (2021-2024). Avec un investissement annuel dépassant 250 M€ dans la production française, l’entreprise s’engage également dans l’éducation via des partenariats avec La Fémis ou Gobelins.”
La présidence de la République.
Le CNC a soutenu quatre longs métrages distribués le 21 mai
Dans le peu de films proposés en salle ce mercredi 21 mai, le CNC a apporté son soutien financier à quatre longs métrages, dont la Venue de l’avenir, de Cédric Klapisch, présenté hors compétition au Festival de Cannes et qui ne sera à l’affiche des salles que vendredi 23 mai :
- Libertate, de Tudor Giurgiu (Libra Films – Destiny Films) : aide sélective à la distribution (aide au film par film)
- Les Maudites, de Pedro Martin-Calero (Irusoin Moriarti, Atresmedia Cine, La Verdad Inventada A.I.E., Moriarti Produkzioak, BTeam Pictures – Paname Distribution) : aide sélective à la distribution (aide au programme 2025)
- Ollie, d’Antoine Besse (Rezo Productions – Wayna Pitch) : avance sur recettes après réalisation
- La Venue de l’avenir, de Cédric Klapisch (Ce Qui Me Meut – Studiocanal), film présenté hors compétition au Festival de Cannes (distribution le 22 mai) : aide sélective aux effets visuels numériques
Frédéric André et Laurent Kleindienst nommés vice-présidents du groupe TSF
Le président de TSF, Thierry de Segonzac, a officialisé la nomination de Frédéric André et Laurent Kleindienst aux fonctions de vice-présidents du groupe. Ces deux collaborateurs de longue date, acteurs clés du développement de TSF en France et à l’international, auront pour mission de porter la stratégie de croissance du groupe dans un contexte de transformation accélérée des industries techniques de l’audiovisuel.
À travers cette nomination, le groupe entend renforcer la structuration de son pilotage stratégique et conforter son rôle de leader sur le marché de la location de matériel pour le tournage. Frédéric André et Laurent Kleindienst travailleront en lien étroit avec les équipes commerciales et les divisions opérationnelles pour renforcer la performance de TSF et accompagner ses ambitions industrielles, notamment dans le cadre du développement de son projet de studios et de backlot, annoncé comme le plus important en France à ce jour.
Fondé en 1981, TSF accompagne chaque année plus de 100 longs-métrages, près de 50 % des séries et téléfilms produits dans l’Hexagone, ainsi que de nombreux formats courts. Le groupe est aujourd’hui un fournisseur incontournable pour les professionnels de l’image, de l’éclairage et de la machinerie sur les plateaux de tournage.
Le Festival du film d’animation d’Annecy fête ses 10 ans d’engagement pour la parité
Le Festival international du film d’animation d’Annecy se tiendra du 8 au 14 juin, organisé par Citia. Il réaffirme cette année encore son engagement en faveur de la parité en dressant un bilan des avancées tout en donnant la parole aux créatrices et professionnelles de l’animation d’aujourd’hui avec une programmation spéciale, plusieurs temps forts au Marché international du film d’animation (Mifa) et l’annonce prochaine de nouvelles initiatives.
Le programme “Femmes et animation, 10 ans”
Marcel Jean, le délégué artistique du Festival a sélectionné 10 courts métrages qui seront projetés en présence de sept de leurs réalisatrices, parmi lesquelles la Britannique Joanna Quinn, qui recevra à cette occasion un Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Les films reflètent la diversité des regards, des esthétiques et des récits portés par des femmes dans le monde entier pendant la dernière décennie.
Le programme “Réalisatrices hongroises”
Anna Ida Orosz, conceptrice du programme et spécialiste de l’animation aux Archives cinématographiques de l’Institut national du film hongrois, partenaire d’Annecy 2025, souligne le rôle majeur d’artistes comme Nadja Andrasev, Zsuzsanna Kreif, Luca Tóth ou Flóra Anna Buda, lauréate du Cristal du court métrage 2023 pour 27. Ces réalisatrices consacrent leurs films à la critique de préjugés complexes sur le corps féminin ou le rôle des femmes, participant ainsi à façonner la société hongroise d’aujourd’hui.
Des jurys paritaires
Pour une représentation équilibrée à tous les niveaux de décision artistique, huit des 15 membres des jurys officiels du Festival 2025 sont des femmes. Deux jurées représentant l’animation hongroise, à l’honneur cette année, ont été invitées : Réka Bucsi, réalisatrice et peintre, siégera au jury des Films de fin d’études et courts métrages Off-Limits tandis que Nadja Andrasev, réalisatrice, scénariste et directrice de production, fera partie du jury de la section longs métrages Contrechamp. Parmi les autres jurées figurent Sepideh Farsi (Iran), réalisatrice de la Sirène, en compétition en 2023 (jury des longs métrages l’Officielle), Jessica Poce (Royaume-Uni, Italie), experte en stratégie de distribution (jury des longs métrages Contrechamp), Shiva Sadegh Asadi (Iran), réalisatrice et peintre (jury des courts métrages l’Officielle), Naomi Van Niekerk (Afrique du Sud), réalisatrice et artiste interdisciplinaire (jury Films de fin d’études et courts métrages Off-Limits), Linda Hambäck (Suède), autrice, réalisatrice et productrice (jury Films de télévision et de commande) et Dominique Seutin (Belgique), codirectrice et programmatrice du festival Anima en Belgique, présente dans ce même jury ainsi que dans celui des œuvres VR.
Les professionnelles de l’animation mondiale prennent la parole au Mifa
Le Mifa d’Annecy accueille également des initiatives internationales majeures, à l’image du programme Women x Stories : voix féminines émergentes, lancé par Women in Animation (WIA) en 2022 et soutenu par The Walt Disney Company et l’Unesco. Ce dispositif vise à faciliter l’accès aux opportunités internationales pour les femmes de l’industrie audiovisuelle issues des communautés émergentes du cinéma et de l’animation audiovisuelle en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Chaque année, les projets retenus bénéficient d’une série de séances de mentorat et de coaching dirigées par des experts en animation de renommée internationale qui les préparent à présenter leurs projets au Festival du film d’animation d’Annecy. Après 115 candidatures éligibles cette année, cinq projets seront présentés lors de la session de “pitches” partenaires au Mifa le 10 juin.
Également au programme du Marché, “Les femmes dans l’industrie de l’animation : une décennie de changement, un avenir à façonner”, une conférence, mercredi 11 juin à 15 h 00, qui réunira des personnalités institutionnelles, des professionnelles et des talents émergents pour échanger autour des enjeux actuels de l’égalité.
“En 2015, Annecy Festival consacrait une édition entière aux femmes dans l’animation. Depuis, nous avons poursuivi ce chemin avec constance : parité dans les jurys, dans notre conseil d’administration, accompagnement des talents, partenariats avec des associations engagées – comme le Collectif 50/50, Les Femmes s’Animent ou Women in Animation – que je tiens à remercier pour leur travail exemplaire et l’émulation qu’elles suscitent. Dix ans plus tard, nous voulons marquer cette décennie avec force : non pas pour figer, mais pour continuer à faire bouger les lignes ; pour affirmer haut et fort notre volonté de donner toute leur place aux œuvres, aux voix, aux parcours des femmes dans notre secteur.”
Mickaël Marin, directeur général de Citia.
Cette 50ᵉ édition du Festival sera également l’occasion d’un nouveau partenariat avec le festival Sœurs jumelles dédié à l’union entre la musique et l’image. Trois compositrices : Joëlle Nager (Suisse), Nina Humphreys (Royaume-Uni) et Audrey Ismaël (France) seront réunies autour de la comédienne, réalisatrice et productrice Julie Gayet pour échanger sur leur métier et leur approche de la musique à l’image lors du panel “Musique de cinéma d’animation : Paroles de compositrices”, proposé par le festival Sœurs jumelles, le vendredi 13 juin à 12 h 45.
Côté Campus Mifa, les jeunes talents pourront participer, jeudi 12 juin à 16 h 30, à un atelier collaboratif sur le thème : “La parité dans le cinéma et l’animation, devant et derrière la caméra” proposé par le Lab Femmes de cinéma.
Le studio d’animation TeamTO prépare son retour au Festival d’Annecy
Après son acquisition par Riva Studios en décembre dernier, le studio d’animation français TeamTO prépare sa prochaine participation au 50ᵉ Festival international du film d’animation d’Annecy, qui se tiendra du 8 au 14 juin. Avec un nouveau leadership et une nouvelle direction créative, TeamTO entre dans une nouvelle ère qui combine son héritage avec des propriétés intellectuelles originales et des outils propriétaires à la pointe de la technologie.
Le “Studio Focus” de TeamTO se tiendra le 10 juin de 13 h 30 à 14 h 30 (Palais impérial, salle de la volière) pour mettre en lumière les projets de la société. À cette occasion, le directeur de l’animation de France Télévisions, Pierre Siracusa, se joindra au président de TeamTO, Marco Balsamo, pour discuter du soutien continu du diffuseur et des nouvelles concernant spécifiquement la seconde saison de la série l’Armure de Jade (Jade Armor) et la sixième saison d’Angelo La Débrouille (Angelo Rules). Les réalisateurs Jay Oliva, Thierry Marchand, Slimane Aniss et Didier Ah-Koon seront présents pour présenter le programme créatif élargi du studio. L’événement marquera également la première fois que TeamTO présentera publiquement ses offres d’animation 2D et pour adultes.
Les plateformes logicielles Tangerine et Yuzu proposées sous licence
Le 11 juin, de 16 h 45 à 17 h 15 (Impérial Palace, 1ᵉʳ étage, rotonde de L’Europe), Jean-Baptiste Spieser, directeur technique de TeamTO, présentera à l’occasion d’un “Tech Demo” les plateformes logicielles propriétaires du studio : Tangerine et Yuzu. Après plus de 15 ans de recherche et développement, ces technologies internes, largement utilisées dans des productions telles que The Creature Cases et Jade Armor, sont désormais disponibles sous forme de licences. Tangerine est une plateforme d’animation de nouvelle génération conçue pour la vitesse, l’évolutivité et l’intégration transparente. Yuzu est un outil de gestion de projet spécifique à l’animation qui augmente l’efficacité de la production. La publication de ces deux outils marque l’entrée de TeamTO dans l’espace des licences technologiques, renforçant ainsi son rôle d’innovateur créatif et technologique.
En plus de son contenu original et de ses outils propriétaires, TeamTO développe désormais activement son travail de service international pour prendre en charge de nouvelles coproductions, un soutien au développement et des services d’animation de bout en bout, à la fois en 2D et en 3D.
“TeamTO a toujours été un pionnier dans le paysage de l’animation en Europe. Annecy marque notre retour officiel sur la scène publique et nous ne pourrions être plus enthousiastes à l’idée de montrer ce sur quoi nous avons travaillé. Avec une liste revitalisée d’œuvres originales, une nouvelle technologie puissante et la capacité d’assumer un travail de service de classe mondiale, nous entrons dans un nouveau chapitre audacieux.”
Marco Balsamo, PDG de TeamTO.
Le studio TeamTO sera placé au kiosque G.21 durant le Mifa (10 au 13 juin), le marché international du film d’animation d’Annecy.