Spécial Festival de Cannes
Cannes 2025 : Pathé Série et Damien Couvreur se lancent dans la production de séries “ambitieuses”
D’où vient l’idée de cette collaboration entre Damien Couvreur et vous ?
Ardavan Safaee – Quand Damien Couvreur est parti de Netflix, il est venu nous voir avec une réflexion assez juste sur son métier de producteur. On a eu un échange très franc, très constructif et on a créé Abracadabra Production en collaboration avec lui. Cette société ne venait pas s’entrechoquer avec ce qu’on avait déjà construit en interne, puisque c’est une structure à part. Mais elle permet d’augmenter le volume de production, ce qui était notre souhait. On essaie toujours d’être dans un équilibre entre le volume et la qualité.
Il y a trois ans, nous avons créé Pathé Série et mis en chantier Belphégor avec M6 et Max. Une autre série sera lancée en début d’année prochaine avec une autre plateforme. Avec Pathé Série et Abracadabra, nous sommes dans des productions quasi indépendantes. L’annonce de cet investissement plus important dans les séries est la conséquence du travail avec Damien avec qui on a des envies communes, des valeurs communes, une vision commune du métier.
Comptez-vous travailler avec toutes les plateformes et toutes les chaînes linéaires ?
Il n’y a jamais de contre-indication à travailler avec tout le monde. Ce sont les projets qui induisent le chemin et les collaborations. On est d’abord passionnés par les sujets et les auteurs avec qui on travaille et ensuite on verra à qui ils s’adressent. Notre mission, c’est de produire des séries de qualité, des séries ambitieuses, comme pour les films. Donc on travaille avec les meilleurs partenaires possibles.
Une plateforme Pathé, est-ce envisageable à moyen ou long terme ?
Non, pas du tout. D’abord parce qu’il y a déjà beaucoup de plateformes, ensuite parce qu’elles n’ont de sens que si on les alimente en programmes frais très régulièrement. Donc il faut investir énormément en séries et films nouveaux pour garder les abonnés. L’analyse est assez simple : notre catalogue n’est pas suffisant pour alimenter une plateforme. Et concurrencer Netflix, Disney ou Amazon aujourd’hui n’a pas vraiment de sens. Ça marcherait peut-être s’il y avait un conglomérat entre plusieurs sociétés européennes pour en faire une, mais aujourd’hui, les plateformes américaines sont trop puissantes, d’autant qu’elles savent allier la tech et la création. C’est un autre métier. Notre métier, c’est de produire des films et des séries, pas de faire de la technologie et de l’ingénierie.
Quelle serait la ligne éditoriale des séries Pathé-Abracadabra ? Proche de la ligne des films voulue par Jérôme Seydoux : gros budgets, marché international, gros casting, etc. ?
Le point de départ est différent pour une raison très simple : nos partenaires sont les chaînes de télévision et des plateformes, qui financent une grande partie, si ce n’est la totalité parfois, des séries. L’investissement et les risques sont moindres. Avec un film, la valeur catalogue est plus importante qu’avec une série.
Mais vous pourriez vous appuyer sur votre savoir-faire dans le cinéma…
C’est aussi pour cette raison qu’on investit dans les séries. Parce qu’on pense avoir à la fois le savoir-faire, l’expérience avec les auteurs, les directrices, les acteurs, et la capacité à attirer des talents de tous horizons, qui viennent parfois du cinéma et ont envie de série télé. C’est ce à quoi on travaille avec Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, qui réalisent des films et qui ont des envies de séries. Une partie de notre stratégie, c’est évidemment de transférer vers la série ce qu’on a créé au cinéma.
Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte projetaient une série sur le premier mousquetaire noir qui ne s’est pas faite… Est-ce d’actualité ?
Le timing des séries est différent de celui des films. Des projets de séries ne se font pas pour telle et telle raison, mais peuvent aboutir beaucoup plus tard. C’est ce qui s’est passé avec Dix pour cent. La série a mis longtemps à se monter avant d’être le succès qu’on sait. Donc on n’est pas stressés. Le matériel existe, il est écrit, en grande partie en tout cas. Le jour où ce sera le bon moment, on le relancera. Aujourd’hui, ce n’est pas l’actualité.
Quel sera votre rythme de production ?
Entre deux et trois séries par an. Si on veut aussi garder une certaine qualité d’écriture et de mise en scène sur ces séries, il faut être le plus discipliné possible et ne pas accumuler les projets. La série, c’est du temps long, beaucoup plus long que les films. Donc on ne peut pas augmenter le volume.
Allez-vous vous lancer dans des séries internationales ?
On a monté une équipe en Angleterre, à Londres, depuis 18 mois à peu près, qui a commencé à développer des projets avec des partenaires. On a déjà des développements avec Netflix, Channel 4, BBC, qui avancent correctement. On espère rentrer en production l’année prochaine sur certaines séries. Donc oui, notre envie, c’est aussi de faire des séries internationales à l’image de ce que nous faisons au cinéma.
Cannes 2025 : le documentaire récompensé par les Golden Globes
Jusqu'à présent absent des catégories de récompenses des Golden Globes, le documentaire a fait son entrée historique ce lundi 19 mai lors de la 78e édition du Festival de Cannes. Le premier lauréat de cette nouvelle catégorie est Eugene Jarecki, dont le film The Six Billion Dollar Man raconte la saga de Julian Assange et la lutte pour la liberté de la presse. Le film est présenté en avant-première à Cannes.
Ce nouveau prix, bien que symbolique pour l'instant, n'a pas encore été matérialisé physiquement. Il est remis à l'initiative de la Artemis Rising Foundation, une organisation à but non lucratif également active dans la production cinématographique et télévisuelle, en collaboration avec les Golden Globes. "C'est très gratifiant", a déclaré Eugene Jarecki, soulignant qu'"il est crucial que le documentaire soit soutenu".
"L'âge d'or du documentaire"
"Nous entrons dans l'âge d'or du documentaire. Ce n'est qu'une première étape pour célébrer ce genre", a affirmé Helen Hoehne, la présidente des Golden Globes, lors de la cérémonie, en présence de nombreux acteurs du documentaire américain et français. "Il était temps. Le documentaire doit gagner en visibilité. Nous devons trouver de nouvelles façons de distribuer ces films pour toucher un public plus large", a ajouté Geralyn Dreyfous, productrice et cofondatrice de plusieurs sociétés de production aux États-Unis.
En 2023, la production audiovisuelle de documentaires en France a atteint 1 686 heures, contre 1 670 l'année précédente (+1 %), selon le CNC. Cette stabilisation met fin à une tendance à la baisse observée depuis plusieurs années. "Il y a un intérêt croissant pour le documentaire. Les années 2023 et 2024 ont été marquées par des succès notables, comme La Ferme des Bertrand. Le public montre un véritable appétit pour ce genre", a confié Rémi Lainé, président de la Société civile des auteurs multimédia (Scam) depuis juin 2021.
Fondée en 1981 par 24 documentaristes, la Scam regroupe aujourd'hui près de 50 000 membres. Elle gère les droits patrimoniaux de ses membres et les représente auprès des législateurs, tout en menant une action culturelle et sociale. La Scam décerne également chaque année l'Œil d'or, un prix du documentaire remis au Festival de Cannes. La cérémonie officielle, qui attribue 5 000 euros au lauréat, se tiendra ce vendredi 23 mai. "La Scam est notre cheval de Troie pour mieux représenter le documentaire. Nous devons repousser les limites", a ajouté Rémi Lainé.
Marché du Film – Deals du week-end : entre ventes pan-territoriales, remakes latinos et percée des plateformes
À l’approche de la dernière ligne droite du Marché, les deals conclus durant le week-end témoignent d’une forte dynamique autour des titres de remake, des ventes pan-régionales stratégiques et de la montée en puissance de Mubi comme distributeur global. Les documentaires à ancrage patrimonial et les thrillers de genre trouvent également leur place, avec un net appétit des acheteurs pour des films adaptables en salle, en SVoD ou en formats localisés.
Mubi affirme sa position mondiale avec Die, My Love
Le film de Lynne Ramsay, produit par 193 et vendu par CAA Media Finance, marque l’une des opérations les plus impressionnantes du marché : Mubi en acquiert les droits pour plus de 10 territoires, dont l’Amérique du Nord, le Royaume-Uni, l’Europe latine, l’Inde et l’Australie/Nouvelle-Zélande. Cette offensive confirme l’ambition de Mubi de combiner acquisitions prestige et distribution multi-territoriale, en renforçant son statut de marque curatoriale forte.
Le remake latino comme valeur refuge de FilmSharks
FilmSharks / The Remake Co. continue de capitaliser sur son catalogue de comédies latino-américaines adaptables : Ten Days Without Mom (Winograd) trouve preneur en Russie, Israël, Inde et Hongrie, tandis que l’option allemande chez Sony Pictures Int’l est renouvelée. Without Filter part pour un remake au Brésil (via Disney), Dos Más Dos et Morgue pour le Mexique. Ces deals démontrent la résilience de formats éprouvés et universels, en particulier pour les marchés émergents ou très localisés.
Les films de genre continuent leur percée
Sword of Vengeance (Jinga Films) vend ses droits dans sept territoires clés, dont l’Allemagne, la Corée, le Japon et l’Espagne, confirmant que l’action/fantasy à budget moyen reste un produit d’appel international. Violent Ends et Brute 1976 assurent une présence forte côté US. Le thriller horrifique Whistle est acquis par Shudder et IFC, duo de plus en plus influent sur le segment genre indépendant.
Le docu patrimonial s'invite sur les écrans mondiaux
Le projet Chaplin, Spirit of the Tramp, réalisé par Carmen Chaplin, enregistre des ventes sur huit territoires majeurs, de la Chine à l’Espagne, en passant par l’Inde et l’Europe de l’Est. Porté par Global Constellation, le film bénéficie d’un sujet universel, alliant mémoire cinématographique et héritage familial.
Film | Director | Sales Agent | Buyer | Type of deal |
Day 5 (samedi) | ||||
55 | Shyam Madiraju | FilmSharks | Falcon | Rights for the Middle East |
55 | Shyam Madiraju | FilmSharks | Autumn | Rights for Japan |
55 | Shyam Madiraju | FilmSharks | AV Jet & Cola Film | Rights for Taiwan |
55 | Shyam Madiraju | FilmSharks | CineMundo | Rights for Portugal |
55 | Shyam Madiraju | FilmSharks | Kinologistica | Rights for Russia/CIS and Baltics |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Avalon | Rights for Spain |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Palace Films | Rights for Australia |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | NC+ | Rights for Poland |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Weirdwave Videorama Ltd | Rights for Greece |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Estin Film | Rights for the Baltics |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Cirko | Rights for Hungary |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Multivision | Rights for Bulgaria |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | September Film | Rights for Benelux |
Beginnings | Jeanette Nordahl | REinvent International Sales | Scanbox Entertainment | Rights for the Nordic region |
Delivery Run | Joey Palmroos | Jackrabbit Media | Saban Films | Rights for North America |
Dos Mas Dos | Marcela Matta, Mauro Sarser | FilmSharks / The Remake Co. | Irreversible Cinema & Cielo Content | Rights for Mexico |
Morgue | Hugo Cardozo | FilmSharks / The Remake Co. | BH5 | Rights for Mexico |
Rose’s Baby | Trudie Styler | Beta Cinema | CAA (North America) | Rights for the world (ex. N. America) |
Sword of Vengeance | Nemanja Ceranic | Jinga Films | Plaion Pictures | Rights for Germany, Austria, Switzerland, Italy, United Kingdom |
Sword of Vengeance | Nemanja Ceranic | Jinga Films | Youplanet Pictures | Rights for Spain |
Sword of Vengeance | Nemanja Ceranic | Jinga Films | Media4Fun | Rights for Poland |
Sword of Vengeance | Nemanja Ceranic | Jinga Films | Scene & Sound | Rights for Korea |
Sword of Vengeance | Nemanja Ceranic | Jinga Films | PFLUG Co | Rights for Japan |
Ten Days Without Mom | Ariel Winograd | FilmSharks / The Remake Co. | Athena | Rights for India |
Ten Days Without Mom | Ariel Winograd | FilmSharks / The Remake Co. | United King Films | Rights for Israel |
Ten Days Without Mom | Ariel Winograd | FilmSharks / The Remake Co. | Vertigo | Rights for Hungary |
Ten Days Without Mom | Ariel Winograd | FilmSharks / The Remake Co. | Nashe Kino | Rights for Russia |
Ten Days Without Mom | Ariel Winograd | FilmSharks / The Remake Co. | Sony Pictures Int'l | Option renewed for Germany and Turkey |
Violent Ends | John-Michael Powell | Upgrade | Independent Film Company | Rights for North America |
Without Filter | Nicolás López | FilmSharks / The Remake Co. | Conspiracao Filmes | Rights for Brazil (remake to open via Disney) |
Day 6 (dimanche) | ||||
All We Imagine As Light | Payal Kapadia | The Match Factory | Lighthouse Film Distribution | Rights for Singapore |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | Periscope | Rights for Benelux |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | BTeam | Rights for Spain |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | Medallion | Rights for Japan |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | Shoval | Rights for Israel |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | Against Gravity | Rights for Poland |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | MCF | Rights for Ex-Yugoslavia |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | DDdream | Rights for China |
Chaplin, Spirit Of The Tramp | Carmen Chaplin | Global Constellation | BigTree | Rights for India |
Devil’s Play | Ben Charles Edwards | Buffalo 8 | Buffalo 8 | Rights for Worldwide |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for North America |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for UK & Ireland |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Latin America |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Germany, Austria, Switzerland |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Italy |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Spain |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Benelux |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Turkey |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for India |
Die, My Love | Lynne Ramsay | 193 / CAA Media Finance | Mubi | Rights for Australia & New Zealand |
Flow | Gints Zilbalodis | Charades | Edko Films | Rights for Hong Kong |
Day 7 | ||||
A Few Feet Away | Tadeo Pestaña Caro | Mesa Chica Cine | Cinephobia Releasing | Rights for North America |
Agatha’s Almanac | Amalie Atkins | Lightdox | Bantam Films | Rights for Benelux |
Agatha’s Almanac | Amalie Atkins | Lightdox | Joint Entertainment | Rights for Taiwan |
Brute 1976 | Marcel Walz | Raven Banner Entertainment | Cinephobia Releasing | Rights for the U.S. |
Splitsville | Michael Angelo Covino | Neon International | Metropolitan | Rights for France |
Splitsville | Michael Angelo Covino | Neon International | The Searchers | Rights for Benelux |
Splitsville | Michael Angelo Covino | Neon International | Sun | Rights for Latin America |
Splitsville | Michael Angelo Covino | Neon International | Pris Audiovisuais | Rights for Portugal |
Splitsville | Michael Angelo Covino | Neon International | Neon | Rights for North America (USA) |
Whistle | Corin Hardy | Black Bear | Independent Film Company & Shudder | Rights for North America (USA) |
Cannes 2025 : France Télévisions ne veut pas parier sur des films avant que les diffuseurs payants ne le fassent
La direction l’assure, l’engagement de France Télévisions pour le cinéma ne baissera pas. À l’occasion du 78ème Festival de Cannes, Manuel Alduy était invité à une conférence organisée par la SACD pour expliquer l'évolution de la politique du secteur cinématographique, ce lundi 19 mai. Il a commencé par expliquer que le service public choisissait de financer les films en suivant deux axes : aider les téléspectateurs à développer leur cinéphilie et divertir.
Le premier passe notamment par la diffusion d'œuvres de patrimoine, comme le Napoléon d’Abel Gance, programmé en fin d’année 2024. "Nous avons également programmé et accompagné des comédies avec des budgets moyens, entre quatre et sept millions d’euros", explique le directeur du cinéma et des fictions numériques et internationales de France Télévisions. Il a également souligné qu’un film intéressera forcément France Télévisions qui ne se ferme à aucun cinéma. "Ce qui compte, c’est le budget, le réalisateur, le scénario, le casting et de savoir si le film entre dans une de nos obligations de service public."
Mais Manuel Alduy s’est dit inquiet pour ces films, qui peinent à trouver des financeurs parmi les diffuseurs payants depuis quelques mois. "Auparavant, les producteurs déposaient leurs demandes chez tous les diffuseurs en même temps, et les réponses arrivaient en quelques semaines, a-t-il indiqué. Depuis le mois de novembre et la renégociation de son accord, le groupe Canal+ a gelé leurs décisions pendant cinq mois. Je veux lancer un cri d’alerte concernant ces films, qui ne sont pas assez gros pour être priorisés et trop pour faire partie des engagements."
Aussi, il a rappelé à plusieurs reprises que France Télévisions étant le dernier des diffuseurs dans la chronologie des médias, jamais le groupe ne serait le premier à miser sur un film. "Nous ne voulons pas nous retrouver dans la situation où un film n’aura pas le budget escompté parce que la chaîne payante s’est retirée", a-t-il souligné. Et de poursuivre : "Il y aura moins d’argent et moins de films dans la catégorie qui nous intéresse majoritairement, donc il faut faire attention, surtout si la chronologie des médias reste figée." Autre point d’inquiétude : la baisse du nombre de films sur lesquels Canal+ doit parier, 120 jusqu’en décembre, 80 aujourd’hui.
Un an de l’accord
Il y a un an, à Cannes, France Télévisions signait son nouvel accord avec les organisations professionnelles du cinéma, s’engageant à financer le secteur à hauteur de 65M€, 80M avec les acquisitions pour au moins 60 films. Le groupe participera d’ailleurs à 65 films en 2025, a indiqué le directeur du cinéma du groupe.
"Nous nous sommes dits début 2024 qu’il fallait négocier rapidement au vu du contexte politique, nous avons bien fait vu ce qu’il s’est passé derrière avec le budget de l’audiovisuel public", a poursuivi Manuel Alduy. Un engagement important pour le groupe qui, si la loi avait été appliquée, aurait été obligé de financer à hauteur de 51M€ le cinéma français. "C’est un effort pour une entreprise qui n’a aucune perspective sur son budget."
Qu’attend le groupe ?
France Télévisions diffuse 500 films par an, tous également disponibles sur france.tv et l’arrivée de nouvelles cases cinéma lorsque France 4 changera de canal, avec une ligne plus auteuriste. Les deux filiales du groupe, l’une pour France 2, l’autre pour France 3, attendent évidemment des propositions différentes. France 2 Cinéma préfinance 30 films par an, dispose de plus d'argent que France 3 et subit une plus grande pression pour produire des films qui doivent être diffusés sur la Deux le dimanche. "Les films sont plus contemporains et sociétaux", a exprimé Manuel Alduy.
France 3 Cinéma est plus axé sur un public senior et provincial. Les différences sont aujourd'hui moins marquées car les films de France 3 qui ont de l'ampleur sont diffusés sur France 2.
Sur une soixantaine de films coproduits et financés l’année dernière, l’objectif est d’en diffuser la moitié en prime time. "Nous voulons toucher 3 millions de téléspectateurs sur France 2, tandis que France 3 vise un peu moins, autour de 2 millions", a poursuivi Manuel Alduy.
Pour l'autre moitié des films, tous les objectifs du service public sont pris en compte s'ils ne sont pas inclus dans la première moitié. Le film doit essayer d'avoir un quart des films qui représentent la diversité du pays, ils doivent inclure des premiers et seconds films.
Le groupe a également un engagement de financement de cinq longs métrages d'animation français et veut essayer de produire deux ou trois films de genre. "L'objectif est d'atteindre la parité entre réalisateurs et réalisatrices, nous sommes à environ 40 % cette année, a déclaré Manuel Alduy. Parfois, les quotas fonctionnent. Il y a cinq ans, ce chiffre était de 30 %." Cette année, d’ailleurs, le film sur lequel France Télévisions a le plus misé est celui de Xavier Giannoli, une œuvre France 3 Cinéma.
Cannes 2025 - Investors Circle : dix projets dévoilés, Marie Kreutzer primée
Organisé en marge du Festival de Cannes, l’événement s’est clôturé le 19 mai par la remise du Prix ArteKino International doté de 20 000 euros, attribué au projet Gentle Monster réalisé par Marie Kreutzer, et produit par Alexander Glehr et Johanna Scherz (Film AG Produktions GmbH).
Parmi les projets sélectionnés figuraient notamment Coward de Lukas Dhont, Disorder de Giacomo Abbruzzese, Motherlove d’Eliza Hittman ou encore Quo Vadis, Aida – The Missing Part de Jasmila Žbanić. Tous ont été présentés lors d’une session de pitch privée au sein d’un cercle restreint d’investisseurs à la Plage des Palmes.
Le comité de sélection, piloté par Aleksandra Zakharchenko (Marché du Film), réunissait des professionnels influents tels que Rémi Burah (ARTE France Cinéma), Tamara Tatishvili (Hubert Bals Fund) ou encore Marcin Łuczaj (New Europe Film Sales). Chaque projet, doté d’un budget entre 3 et 9 millions d’euros, a été accompagné en amont par le cabinet 111 Avocats pour la préparation des échanges avec les investisseurs.
L’Investors Circle, en croissance, s’affirme comme une plateforme stratégique pour les producteurs souhaitant sécuriser des financements en phase de développement avancé, tout en renforçant leur visibilité auprès des financeurs institutionnels et privés.
Cannes 2025 : moins de premiers films produits en 2024, mais plus d'entrées
Une étude du CNC, dévoilée à l’occasion du 78ème Festival de Cannes, révèle que 70 premiers films ont été produits en 2024, représentant 30,3 % de la production totale de films d'initiative française. Un chiffre en légère baisse comparé à 2023, où 75 premiers films avaient été produits, soit 31,8 % de la production française.
Le Centre national du cinéma indique que la production en France est stable sur un an, avec 51,1 % de premiers ou de deuxièmes films, soit respectivement 70 et 48 films. Parmi ces films, 19 sont des coproductions majoritaires et 20 des coproductions minoritaires, ce qui signifie que plus de 40 % des premiers films agréés sont des coproductions. La répartition par genre inclut 50 films de fiction, 16 documentaires et 4 films d'animation.
En tout, parmi les 75 nouveaux cinéastes, 31 % des réalisateurs sont des femmes, montrant une tendance positive à long terme, bien que ce soit en baisse par rapport à 2023 et au record de 2021 (50 %). Le devis moyen des premiers films a atteint 3,6 M€ en 2024, soit une augmentation de 18,9 % par rapport à 2023. Le CNC rapporte que le devis médian est de 2,01 M€, avec 25,7 % des films ayant un budget inférieur à 1 M€ et 28,6 % supérieur à 4 M€. En tout, les aides publiques ont couvert 17,1 % des devis en moyenne sur 2015-2024, tandis que les diffuseurs couvrent 26,4 % des financements.
Un record d’entrées en 2024
Mais bien que leur nombre baisse, les premiers films séduisent. Ils ont enregistré 15,6 millions d'entrées en 2024, un record sur les 20 dernières années, principalement grâce au succès du film Un p'tit truc en plus qui a attiré 10,7 millions de spectateurs, quand Nous, les Leroy a conquis plus de 550 000 spectateurs et Vingt Dieux 480 000.
Les premiers films sont bien représentés parmi les films financés par les services de médias audiovisuels à la demande. Les aides sélectives et régionales couvrent 66,5 % des aides publiques pour les premiers films, contre 49,8 % pour l'ensemble des films d'initiative française.
Cannes 2025 : les productions responsables vont pouvoir bénéficier de la nouvelle prime RSE+ du CNC
Dans le cadre du Festival de Cannes, le CNC annonce, ce lundi 19 mai, la prochaine mise en place, sur la demande de Rachida Dati, ministre de la Culture, de la “prime RSE+” mesure incitative en faveur des professionnels qui s’engagent à produire des films de manière durable et responsable. Le dispositif qui s’inscrit dans la continuité du plan Action ! sera présenté au conseil d’administration du CNC du mois de juin, pour une durée de trois ans à compter de 2026.
La prime RSE+ est une mesure unique et inédite qui a vocation à inciter les producteurs d’œuvres de fiction, en prise de vue réelle, à respecter certains engagements du référentiel Afnor, mode d’emploi national pour une production plus responsable. Ce dispositif consiste en une aide forfaitaire, d’un montant de 28.000 €, attribuée de manière automatique. Elle sera accordée, après vérification par un organisme certificateur indépendant, aux productions cinématographiques et audiovisuelles qui respecteront les mesures de niveau 2 du référentiel Afnor de la production cinématographique, audiovisuelle et publicitaire responsable. Ce mode d’emploi de la production responsable devient la référence pour cette prime RSE+.
Pour rappel, le référentiel Afnor de la production cinématographique, audiovisuelle et publicitaire responsable est une initiative du CNC et de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) du ministère de la Culture, avec le soutien de l’Afnor (Association française de normalisation), qui a réuni plus de 130 professionnels : les représentants des organisations syndicales de production cinématographique, audiovisuelle et publicitaire, des représentants d’employeurs et de salariés, ainsi que des experts métier de ces enjeux. Ensemble, ils ont conçu un mode d’emploi destiné à accompagner les professionnels de ces secteurs dans leur engagement vers une production plus responsable.
Des informations détaillées pour une production responsable sont disponibles dans le document Synthèse du Mode d’emploi pour une production responsable (9 pages, format PDF) publié par le CNC et disponible en ligne.
Cannes 2025 : Potemkine Films acquiert le film ukrainien “Militantropos”
Le film Militantropos sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes et le mercredi 21 mai à Cannes sera distribué sous la bannière de Potemkine Films. Militantropos est une coproduction entre TABOR (Eugene Rachkovsky) pour l’Ukraine, Mischief Films (Ralph Wieser) pour l’Autriche et Les Valseurs (Nabil Bellahsene, Justin Pechberty et Damien Megherbi) pour la France.
“La découverte du film a été un réel choc pour notre équipe, indique l'équipe du film. Nous sommes fiers d'accompagner l'un des documentaires les plus émouvants et les plus ambitieux que nous ayons vus depuis des années. Ce film nous fait profondément ressentir le terrible drame qu’est ce conflit."
TABOR Collective, qui réalise le film, est une société de production indépendante fondée par un groupe de cinéastes et d’artistes ukrainiens. Le collectif co-crée des longs métrages documentaires et de fiction, ainsi que des œuvres théâtrales.
Cannes 2025 : Ciclic et le Film Fund Luxembourg lancent une résidence internationale pour l’écriture de longs métrages
Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre la région Centre-Val de Loire, via son agence Ciclic, et le Film Fund Luxembourg, l'organisme chargé de soutenir la création cinématographique et audiovisuelle au Grand-Duché. Annoncée ce lundi 19 mai, à l'occasion de la 78ème édition du Festival de Cannes, en présence de l'actrice Juliet Gayet, présidente de Ciclic, et de Guy Daleiden, directeur du fonds luxembourgeois, cette résidence accompagnera six binômes sur l'écriture de projets de longs métrages.
Les participants, sélectionnés pour leur premier ou un second film, bénéficieront d'un accompagnement intensif sur deux semaines – l'une au Luxembourg et l'autre en région Centre-Val de Loire – pour préparer un pitch solide et convaincant. Les sessions seront structurées autour de masterclasses, d'ateliers collectifs interactifs et de séances de mentorat individuel. Les étapes du programme incluront des travaux sur l'écriture, la stratégie de financement et la préparation de pitchs en groupe devant un public externe. Les créateurs auront également l'occasion de développer leur réseau en vue d'une ouverture au marché international.
À l'issue de la résidence, les projets seront présentés en janvier 2027 lors du marché international When East Meets West à Trieste, en Italie. La première édition de cette résidence est prévue pour 2026.
Un accompagnement sur le long terme
"Nous avons vraiment cette volonté d'être partenaires des créateurs et de nous inscrire dans une démarche de long terme. C'est pourquoi nous avons décidé de proposer également des accompagnements post-résidence pour suivre les projets sur la durée", explique Pierre Dallois, responsable création chez Ciclic, à Écran Total.
Avec Sarah Bamberg, attachée de direction au Film Fund Luxembourg, Pierre Dallois a travaillé sur ce projet pendant près de trois ans. "L'idée a notamment germé avec Sébastien Onomo, qui collaborait à l'époque avec le distributeur Paul Thiltges sur plusieurs films d'animation sélectionnés cette année à Annecy. Nous avons ensuite multiplié les échanges avec divers acteurs pour définir les modalités du programme et nous assurer de sa pertinence dans un paysage déjà riche en résidences", ajoute-t-il.
Des critères de sélection territoriaux
Pour cette résidence, les projets et les binômes seront choisis en fonction de leur ancrage territorial. « Nous souhaitons garantir un équilibre avec trois projets issus ou en lien avec la région Centre-Val de Loire et trois avec le Luxembourg », précise Pierre Dallois. La région Centre-Val de Loire, particulièrement active dans le soutien aux longs métrages et à la coproduction internationale, a déjà mis en place plusieurs dispositifs pour renforcer son écosystème local et encourager les talents émergents.
L’ARP et la SRF remercient la ministre de la Culture pour sa défense d’une “Europe de la culture”
Les cinéastes de L'ARP (la société civile des Auteurs-réalisateurs-producteurs) et de la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films) saluent, ce lundi 19 mai, “l’engagement fort” de la ministre de la Culture, Rachida Dati, à l’occasion de la montée des marches symbolique et solidaire des cinéastes européens, dimanche, au Festival de Cannes. “Son discours très engageant et les positions déterminées qu’elle a défendues lors du Conseil des ministres européens marquent une étape importante vers une véritable « Europe de la culture ».”
L’ARP et la SRF félicitent et remercient également l’initiative des ministres européens de la Culture, auteurs d’une tribune collective parue le 16 mai dans Le Figaro. “Le soutien qu’ils ont apporté est déterminant pour le cinéma et l’audiovisuel européens, pour l’exception culturelle ainsi que pour notre souveraineté culturelle”. Les réalisateurs des deux sociétés expriment également leur reconnaissance au commissaire européen Stéphane Séjourné pour les propos sans ambiguïté qu’il a tenus à Cannes quant à la pérennité de la directive SMA (directive sur les Services de médias audiovisuels).
“Face à un monde bouleversé, traversé par de dangereux renversements d’alliances, l’Europe se doit de réaffirmer et de réinventer sa souveraineté. Nous nous tiendrons donc aux côtés de nos représentants, pour toute démarche, à Paris, Bruxelles, ou dans toute autre capitale européenne, afin de défendre cette « Europe de la culture » dont l’avenir n’est pas négociable et dont nos démocraties ont un besoin vital.”
L’ARP et la SRF, dans leur communiqué commun le 19 mai.
Enfin, ils expriment leur gratitude envers leurs collègues de toute l’Europe, les très nombreux cinéastes et associations de cinéastes qui ont porté leurs voix à côté des leurs en signant la tribune des cinéastes européens.
À la une
“Ambition intime” sur M6 : deux ans pour produire 4 x 38’ avec 4 nouvelles personnalités politiques
Trois ans et demi après la dernière salve de portraits, Une ambition intime revient le dimanche 1ᵉʳ juin sur M6 avec quatre nouveaux invités. L'émission, basée sur de grands entretiens révélant des parts méconnues de responsables politiques au grand public, a nécessité un travail de deux ans, perturbé par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024. "Ce nouveau numéro n'a rien à voir avec les précédents car la première session avait un enjeu présidentiel, c'était avant les primaires, la deuxième était centrée sur les femmes et là, ce sont des personnalités qui représentent « la relève »”, a indiqué Karine Le Marchand, à la fois productrice et animatrice du programme. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, Sandrine Rousseau, députée EE-LV, Jordan Bardella, président du RN, et Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, sont les quatre personnalités choisies pour ce nouveau numéro.
Karine Le Marchand dit avoir répondu à une commande de M6 qui ne voulait pas attendre l'élection présidentielle. "Avec M6, on s'est demandé quelles étaient les personnalités qui avaient émergé depuis cinq ou six ans et qui, indépendamment de leurs idées, sont très courues par les médias", raconte Karine Le Marchand. Pour préparer l'émission, l'équipe d'Ambition intime a appelé de nombreuses personnes de l'entourage des personnalités politiques, qui n'apparaissent pas forcément à l'écran mais donnent de pistes qui nourrissent l'interview. Une bible de 200 à 300 pages est rédigée sur chaque candidat, après avoir "regardé toutes les émissions, lu les bouquins, et appelé tous les proches qui acceptent de dire des choses intimes, y compris ceux qui ne veulent pas témoigner". Les quatre portraits diffusés à la suite le sont dans un ordre décidé par la chaîne.
Concernant le tournage, Karine Le Marchand raconte s'être entourée "de gens qui n'ont pas de comptes à régler avec la politique et n'essaient pas toujours de faire passer leurs idées", et révèle s'arranger souvent pour prendre des professionnels du même bord que la personnalité qui va être filmée. Ce qui a été compliqué pour le portrait de Jordan Bardella. "C'était compliqué de trouver des réalisateurs pour filmer Jordan Bardella, j'ai même des réalisateurs qui ont filmé mais ne veulent pas qu'on donne leur nom."
L’actualité du secteur
Une coproduction franco-espagnole pour le long métrage “Une âme”
À l’occasion du centenaire de la canonisation de sainte Thérèse de Lisieux, JLA Productions et Saje Production collaborent avec la société espagnole Bosco Films pour produire le long métrage Une âme. L’écriture et la réalisation du film seront assurées par Vincent Mottez, dont c’est le second long métrage après Vaincre ou mourir (2023), coréalisé avec Paul Mignot.
La vie de Thérèse de Lisieux a plusieurs fois été portée à l’écran, notamment par Julien Duvivier avec la Vie miraculeuse de Thérèse Martin (1929) et par Alain Cavalier avec Thérèse (1986). Le réalisateur Vincent Mottez s’attachera à explorer la vie intérieure d’une jeune femme émouvante au destin exceptionnel.
La directrice de casting sera Constance Demontoy et le tournage est prévu pour le début de l’année 2026. Saje Distribution assurera la distribution du film en France et Bosco Films en Espagne.
Le Figaro TV est maintenant disponible sur Pluto TV
La chaîne Le Figaro TV (groupe Le Figaro) est disponible gratuitement sur la plateforme Pluto TV (groupe Paramount) dès ce lundi 19 mai. Déjà implantée sur le digital, la chaîne française propose un bouquet d’émissions et de documentaires incarnés par les journalistes du Figaro. Elle explore l’histoire, les arts, le patrimoine, les savoir-faire, la politique et les grands enjeux de société.
Avec cette nouvelle arrivée, Pluto TV poursuit sa stratégie d’ouverture à des éditeurs tiers et des marques reconnues. Le service gratuit, financé par la publicité, enrichit ainsi son offre avec des contenus éditoriaux diversifiés, accessibles sans inscription. L’intégration de Figaro TV vient confirmer l’ambition de Pluto TV de proposer un univers de chaînes thématiques où se côtoient divertissement, sport, information, expertise… La plateforme américaine est accessible dans 30 pays et territoires, sans inscription et sans abonnement, sur tous les écrans (télévision, smartphones, tablettes et PC) sur Pluto.tv, sur Apple TV, Android TV, Amazon Fire TV, Chromecast, Roku; PlayStation Store, consoles Xbox, PC Windows; sur les télé connectées (Samsung, LG et Hisense) ainsi que via les applications iOS et Android.
Box-office week-end : un lancement musclé pour “Destination finale : Bloodline”, les nouveautés dominent le classement
Le film d’horreur de Warner Bros. s’impose largement avec une moyenne de 795 spectateurs par copie, amorçant une carrière solide avec une projection au-delà du million d’entrées.
En deuxième position, Partir un jour, comédie musicale distribuée par Pathé autour des années boys bands, séduit 182 213 spectateurs. Son démarrage reste modeste au regard de son exposition (406 copies), mais laisse entrevoir un bouche-à-oreille positif.
Thunderbolts* recule de 59 % en troisième semaine, avec 115 867 entrées. Le film Marvel de Disney peine à maintenir son élan malgré un cumul proche du million.
Parmi les continuations, Sinners (Warner) se maintient en quatrième position mais accuse un repli de 52 %, frôlant toutefois le cap du million avec 920 205 entrées cumulées. Les Musiciens de Grégory Magne (Pyramide), quant à lui, enregistre une chute marquée de 57 % pour sa deuxième semaine, avec un total cumulé de 174 515 entrées.
Les autres nouveautés comme Marco, l’énigme d’une vie (Epicentre Films) démarrent discrètement, tandis que les films familiaux en fin de parcours — Minecraft, Moon le Panda, Des jours meilleurs — montrent des baisses très prononcées, dans une période de transition avant les sorties estivales.
Globalement, le marché reste dynamique grâce aux nouveautés, malgré des reculs importants sur les titres déjà exploités. La suite des vacances et les ponts de mai pourraient donner un second souffle à certaines œuvres.
Rang | Semaine | Film | Copies | Distributeur | Entrées 5 jours | Entrées par copies | Evolution | Cumul à dimanche | Prévisions | Coeff |
1 | 1 | DESTINATION FINALE : BLO... | 424 | WARNER BROS. | 336 892 | 795 | 336 892 | 1 300 000 | 13.2 | |
2 | 1 | PARTIR UN JOUR | 406 | PATHE | 182 213 | 449 | 182 213 | 600 000 | 4.5 | |
3 | 3 | THUNDERBOLTS* | 713 | WALT DISNEY ST... | 115 867 | 163 | -59% | 902 747 | 1 500 000 | 11.4 |
4 | 5 | SINNERS | 454 | WARNER BROS. | 50 550 | 111 | -52% | 920 205 | 1 000 000 | 7.3 |
5 | 2 | LES MUSICIENS | 425 | PYRAMIDE | 45 927 | 108 | -57% | 174 515 | 350 000 | 5.3 |
6 | 4 | L'AMOUR, C'EST SURCOTE | 611 | STUDIOCANAL | 38 466 | 63 | -55% | 390 598 | 410 000 | 5.9 |
7 | 7 | MINECRAFT, LE FILM | 563 | WARNER BROS. | 32 500 | 58 | -66% | 2 565 046 | 2 600 000 | 40.4 |
8 | 4 | UNTIL DAWN : LA MORT SA... | 324 | SONY PICTURES ... | 29 951 | 92 | -59% | 372 850 | 500 000 | 16.7 |
9 | 4 | DES JOURS MEILLEURS | 410 | WILD BUNCH DIS... | 25 150 | 61 | -64% | 427 184 | 630 000 | 23.4 |
10 | 2 | ANGES & CIE | 481 | UNIVERSAL PICT... | 19 370 | 40 | -69% | 90 847 | 210 000 | 12.4 |
11 | 1 | MARCO, L'ÉNIGME D'UNE VIE | 144 | EPICENTRE FILMS | 18 340 | 127 | 18 340 | 60 000 | 3.4 | |
12 | 3 | SMALL THINGS LIKE THESE | 385 | CONDOR | 17 579 | 46 | -41% | 105 098 | 145 000 | 3.4 |
13 | 6 | ZION | 138 | THE JOKERS FILMS | 15 452 | 112 | -41% | 429 077 | 600 000 | 12.3 |
14 | 4 | LA CHAMBRE DE MARIANA | 465 | AD VITAM | 12 573 | 27 | -55% | 147 482 | 170 000 | 4.2 |
15 | 6 | THE AMATEUR | 262 | WALT DISNEY ST... | 11 820 | 45 | -63% | 588 933 | 700 000 | 12.1 |
16 | 2 | DE MAUVAISE FOI | 360 | SAJE DISTRIBUT... | 11 655 | 32 | -71% | 58 405 | 135 000 | 11.4 |
17 | 3 | UNE POINTE D'AMOUR | 471 | PATHE | 9 964 | 21 | -63% | 106 041 | 150 000 | 10.8 |
18 | 6 | MOON LE PANDA | 448 | GAUMONT | 8 467 | 19 | -72% | 563 979 | 570 000 | 47.5 |
19 | 2 | COKA CHICAS | 240 | STUDIOCANAL | 8 142 | 34 | -72% | 42 954 | 95 000 | 10.0 |
20 | 7 | FANON | 156 | EUROZOOM | 7 809 | 50 | -47% | 223 795 | 215 000 | 5.3 |
21 | 2 | UN MONDE MERVEILLEUX | 207 | KMBO | 7 088 | 34 | -70% | 34 050 | 75 000 | 4.1 |
22 | 3 | CE NOUVEL AN QUI N'EST J... | 135 | MEMENTO | 6 679 | 49 | -49% | 45 176 | 52 000 | 3.1 |
23 | 6 | DOUX JESUS | 229 | UGC DISTRIBUTION | 5 557 | 24 | -72% | 497 407 | 500 000 | 44.8 |
24 | 8 | LES CONDES | 92 | APOLLO FILMS | 4 699 | 51 | -58% | 518 684 | 520 000 | 75.3 |
25 | 4 | LA LEGENDE D'OCHI | 339 | KMBO | 4 366 | 13 | -69% | 79 575 | 155 000 | 15.2 |
26 | 3 | LES REGLES DE L'ART | 332 | LE PACTE | 3 993 | 12 | -71% | 56 015 | 95 000 | 4.4 |
27 | 1 | THE SHAMELESS | 54 | L'ATELIER DISTRI... | 3 465 | 64 | 3 465 | 12 000 | 2.8 | |
28 | 5 | AIMONS-NOUS VIVANTS | 159 | ARP SELECTION | 3 117 | 20 | -70% | 211 730 | 300 000 | 19.4 |
29 | 7 | OZI, LA VOIX DE LA FORET | 137 | KMBO | 3 110 | 23 | -65% | 287 008 | 300 000 | 82.5 |
30 | 6 | BERGERS | 150 | PYRAMIDE | 3 008 | 20 | -73% | 137 941 | 132 000 | 7.9 |
Christian Gerin est réélu une 5ᵉ fois à la présidence du Satev
Le Satev (Syndicat des agences de presse télévisées) a renouvelé, le 14 mai, son bureau syndical pour trois ans. Christian Gerin a été réélu à l’unanimité pour son cinquième mandat successif à la tête du syndicat. Ont également été réélus : Ségolène Dujardin (Découpages) et Frédéric Texeraud (Cat & Cie) en tant que vice-présidents, Grégoire Olivereau (Edenpress) comme trésorier et Benoît Thévenet (17 Juin Média) comme administrateur. Les nouveaux élus sont Nicolas Billy (A2PRL) comme secrétaire général et Jérôme Dindar (Kartagen press) et Jean-Baptiste Gallot (Les films de l’Odyssée) en tant qu’administrateurs.
Les personnalités suivantes siégeront également au conseil d’administration de la Fédération française des agences de presse (FFAP) : Christian Gerin (membre de droit), Grégoire Olivereau (membre de droit), Nicolas Billy, Ségolène Dujardin, Frédéric Texeraud et Benoît Thévenet.
“Cette guerre de l’information et notre combat pour défendre une presse libre”
Lors de la présentation de son nouveau mandat, Christian Gerin a insisté sur deux axes : le droit voisin, l’intelligence artificielle et la guerre de l’information. Concernant le premier point, le président du Satev a rappelé que “la diversité des agences qui composent le Satev et le rôle essentiel qu’elles jouent dans la diffusion de l’information auprès d’un large public. Le droit voisin vient justement compenser l’exploitation par les plateformes numériques des contenus d’information produits par les agences du Satev, afin de leur permettre de pérenniser leurs activités”.
À propos de l’intelligence artificielle, Christian Gerin constate qu’“en trois ans, l’IA est devenue le sujet principal de toutes les conversations. Pour ou contre ? Nécessaire ou dangereux ? L’IA est sur toutes les lèvres et suscite les réactions les plus épidermiques aux plus élogieuses.” “Mais nous n’en avons pas fini, ni avec l’IA, ni avec les « fake news » et autres complots véhiculés par les réseaux sociaux, ni avec les ingérences étrangères. Cette guerre de l’information et notre combat pour défendre une presse libre, indépendante et pluraliste sera au centre de nos prises de position, dans quelques semaines, au Sunny Side of the docs de La Rochelle, ajoute-t-il. C’est pourquoi, au-delà de la rigueur et de l’éthique, nous devons nous projeter plus loin, vers la jeunesse pour laquelle, je souhaiterais que nous puissions collectivement concevoir des “programmes” d’éducation aux médias. Cette idée, je la porte depuis plusieurs années, mais je la crois indispensable aujourd’hui.”
Cinq finalistes sont en lice pour le 2ⁿᵈ concours “Mon film dans un camion”
À l’issue de la phase de sélection, Transpa et la Maison du Film dévoilent, lundi 19 mai, les cinq projets finalistes de la seconde édition du concours Mon film dans un camion, destiné à accompagner les jeunes talents du cinéma dans la réalisation de leur premier long métrage. La sélection a été réalisée par un jury composé de professionnels du cinéma, sur des critères alliant viabilité du tournage, approche écoresponsable, qualité artistique et cohérence de l’équipe.
Le concours se déroule depuis le 6 février et jusqu’au 24 juin. Il offre à l’équipe lauréate la mise à disposition gratuite pendant quatre semaines de deux véhicules de 22 m³ entièrement équipés (caméra, machinerie, éclairage, batteries), grâce à Transpa. Ce dispositif unique soutient des projets émergents avec des moyens techniques professionnels.
La proclamation du lauréat de cette seconde édition du concours Mon film dans un camion aura lieu le 24 juin, lors de la Journée des labels organisée par la Maison du Film.
Les finalistes
- Chercheurs, d’Aurélien Peilloux, produit par Hélène Mitjaville et Caroline Adrian pour Melocoton Films
- Cristal, de Martin Drouot, produit par Tristan Bergé et Arié Chamouni pour Kalpa Films
- La Faille, de Kahina Le Querrec, produit par Émilie Tardif pour Améthyste Films
- Nous brûlons, de Nans Laborde-Jourdàa, produit par Caroline Bonmarchand pour Avenue B Productions
- Nouveau monde, de Margaux Elouagari, produit par Hannah Taieb pour Les Quatre Cents Films
Le Pacte programme deux films en sélection à Cannes
Le documentaire signé par Raphaël Quenard et Hugo David, I Love Peru, sera dans les salles le 9 juillet. Le long métrage est produit par Lipsum Productions (société de Raphaël Quenard) et Chi-Fou-Mi Productions, en coproduction avec Wašté Films. On compte au casting du film Raphaël Quenard, Hugo David, Anaïde Rozam, José Garcia, Jean-Pascal Zadi, Jonathan Cohen, Emmanuelle Devos, François Civil, Éric Judor, Benoît Poelvoorde, Gustave Kervern, Marina Foïs, Gilles Lellouche et Panayotis Pascot. I Love Peru est en sélection officielle au Festival de Cannes, en section Cannes Classics. Il concourt aussi pour l’Œil d’or – Prix du documentaire.
Lancé dans une course effrénée vers le succès, un comédien biscornu abandonne ses plus fidèles alliés. Seul face à lui-même, une vision troublante le percute. Direction le Pérou pour une aventure spirituelle.
La coproduction franco-italienne Fuori, de Mario Martone, sera distribuée le 3 décembre. Ce drame est produit par les sociétés transalpines Indigo Film et The Apartment, en coproduction avec les françaises Srab Films et Le Pacte. Son casting réunit Valeria Golino, Matilda De Angelis, Elodie, Corrado Fortuna, Stefano Dionisi et Antonio Gerardi. Le film est actuellement en compétition officielle à Cannes.
Rome. Années 1980. Goliarda Sapienza travaille depuis 10 ans sur ce qui sera son chef-d’œuvre l’Art de la joie. Mais son manuscrit est rejeté par toutes les maisons d’édition. Désespérée, Sapienza commet un vol qui lui coûte sa réputation et sa position sociale. Incarcérée dans la plus grande prison pour femmes d’Italie, elle va y rencontrer voleuses, junkies, prostituées, mais aussi des politiques. Après sa libération, elle continue à rencontrer ces femmes et développe avec l’une d’entre elles une relation qui lui redonnera le désir de vivre et d’écrire.