Sandrine Bonnaire : "Il faut faire confiance au téléspectateur"

14 septembre 2022
La présidente du jury du Festival de la Fiction 2022 évoque "Les Combattantes", son rapport à la télévision et ses projets en tant que réalisatrice.
Sandrine Bonnaire

Sandrine Bonnaire préside pour la première fois le jury d’un festival de télévision. Une mission dont elle est “honorée”. “La télévision et les plateformes sont très présentes dans notre quotidien. Je m’intéresse beaucoup à ce qu’il se fait”, raconte-t-elle lors d’un point presse ce mercredi au lendemain de l’ouverture du Festival de La Rochelle.

La comédienne, réalisatrice et désormais productrice veut, à travers son rôle, mettre en avant des productions qui vont au-delà du divertissement. “Si j’apprends des choses, si je ressens une émission forte, alors je m’attache au sujet et aussi à sa forme”, résume-t-elle.

“On est tellement envahi d’images”, poursuit-elle. “Je crois qu’il faut faire confiance au téléspectateur. Quand on essaie de trop racoler, de trop séduire, ça fait des choses formatées et je ne suis pas pour. Je trouve qu’il y a une forme de vulgarité là-dedans. La création n’est pas faite pour cela.”

A La Rochelle, elle pourra aussi découvrir Les Combattantes, superproduction de la rentrée sur TF1, dans laquelle elle joue le rôle d’Eléonore Dewitt. “Je n’ai encore vu aucune image mais on voit bien, sur un tournage, quand les choses sont réussies ou pas”, affirme-t-elle. “Je pense donc que c’est une très bonne série. C’est un bon assemblage entre une grosse production et un esprit romanesque, un sujet fort. Je suis fière d’avoir participé à ce projet et je trouve formidable que TF1 produise des choses comme ça. J’ai trouvé cela très chouette d’incarner ce rôle, qui est loin de moi. Celui d’une bourgeoise étriquée, méchante. Et puis, en même temps, on comprend cette femme.”

Si aujourd’hui il n’est plus surprenant de voir une actrice habituée au cinéma faire de la télévision, cela n’a pas toujours été le cas. Sandrine Bonnaire se souvient des commentaires, en 1996, lorsqu’elle a accepté de jouer dans la minisérie Une femme en blanc pour France 2. “Il y avait du snobisme. On me disait : “Ah bon ? Tu vas faire une série ? Tu as besoin d’argent ?””

Réalisatrice de deux longs métrages, Sandrine Bonnaire travaille actuellement sur un nouveau film, Le Bruit du silence, produit par Dominique Besnehard et dont elle co-signe le scénario. Elle développe également une minisérie, produite par Cinétévé, et adaptée du roman Les Dessous des Chandelles de Valérie Hervo.
En tant qu’actrice, elle vient de terminer le tournage de Dance First, film du britannique James Marsh autour de la vie de Samuel Beckett, dans lequel elle partage l’affiche avec Gabriel Byrne.