Les dirigeants de l'audiovisuel public font part de leurs craintes sur la suppression de la redevance

15 juillet 2022
Une table ronde était organisée le mercredi 13 juillet par la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
redevance audiovisuelle

Les dirigeants et dirigeantes de France Télévisions, Arte, Radio France, France Médias Monde, l'INA et TV5Monde étaient invités à une table ronde organisée le mercredi 13 juillet par la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale. Tous et toutes ont exprimé leur crainte quant à la suppression à venir de la redevance, ou contribution à l'audiovisuel public (CAP).

La présidente de France Télévisions Delphine Ernotte évoque baisse des effectifs de près de 10% en cinq ans, soit une perte de 850 salariés. France Télévisions "est en plan social depuis plus de 10 ans" selon elle. Elle indique que les transformations au sein du groupe, comme le déploiement de son offre numérique, "ont été réalisées dans un cadre budgétaire extrêmement contraint puisque, entre 2018 et 2022, nos crédits ont diminué de 160 M€". "Tant sur nos charges que sur nos coûts, France Télévisions est arrivée au bout d'un cycle et il me semble difficile, quasiment impossible, d'aller au-delà à moins d'une vaste réflexion sur notre périmètre ou notre organisation commune", prévient-elle.

Bruno Patino, président d'Arte France, déclare : "il y a une très forte incompréhension de notre partenaire allemand sur ce qui est en train de se passer" avec cette réforme qui, du côté allemand, reflète "la façon dont on considère le service public". Cela s'inscrit dans un contexte où Français et Allemands doivent discuter en septembre de leurs "besoins de financement pour la période 2025-2027".

La réforme en débat à l'Assemblée dès le 18 juillet

Parmi les autres interventions, celles de Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde qui a indiqué que "le choix du mode de financement n'est absolument pas anodin, il a de lourdes conséquences". Devant cette même commission de l'Assemblé nationale, mardi 12 juillet, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait tenté de rassurer : "L'indépendance éditoriale sera totalement préservée", avec notamment "une compensation à l'euro près des effets fiscaux induits par ce nouveau mode de financement" et un "versement du montant total des ressources en une fois en début d'année pour éviter tout risque de régulation en cours d'année".

Alors que le gouvernement semble vouloir mettre rapidement en place cette réforme, le débat continue de faire rage. La suppression de la redevance sera débattue à partir du 18 juillet à l’Assemblée nationale. Des parlementaires de l'opposition déposeront notamment une proposition de loi pour la maintenir en la réformant.