Le Grand Action en plein boum

20 septembre 2021
Le cinéma indépendant du Vème arrondissement de Paris sera prochainement équipé d’une troisième salle qui permettra de doper sa fréquentation et d’intensifier ses événements déjà nombreux.

Depuis qu’elle a acquit le Grand Action en 2005, Isabelle Gibbal-Hardy rêvait d’équiper son établissement d’une troisième salle. Le rêve de la vice-présidente de l’AFCAE sera exaucé d’ici la fin d’année puisqu’une salle de 30 places est actuellement en construction en lieu et place de l’ancien espace dédié aux réceptions. « Cette salle nous apportera plus de souplesse en terme d’exploitation avec des distributeurs qui nous demandent de tenir les films sur la durée, quitte à organiser des séances où nous accueillons peu de spectateurs » témoigne la directrice du cinéma.

Actuellement, le Grand Action bénéficie de 25 sorties annuelles. Cette construction permettra de programmer désormais 40 sorties annuelles et d’enregistrer près de 90 000 entrées à l’année contre 60 000 actuellement. Dans une volonté de s’ouvrir à un nouveau public, le Grand Action verra cette salle, appelée Paul Vecchiali, disposer de fauteuils intégralement connectés afin d’accueillir des « gamers ». 

De plus, ce nouveau lieu de projection occupant la place de l’ancien bar du cinéma où se situait également la cabine de projection de la salle Kelly Reichardt (88 places), cette dernière a été installée dans la salle en question. À cette occasion, la décoration a été repensée, avec l’installation de tissu en velours sur les murs et une optimisation de l’isolation phonique. La table d’étalonnage a pour sa part été retirée, Isabelle Gibbal-Hardy axant désormais ses activités principales autour de l’exploitation, l’organisation d’événements et la vérification de films. Les trois salles seront donc équipées d’une station AVID afin de procéder à davantage de vérification de longs métrages. La salle Henri Langlois (237 places) est, pour sa part, maintenant équipée d’un projecteur 4K.

Écologie et convivialité

Cette restructuration du cinéma a été l’occasion pour Isabelle Gibbal-Hardy de devancer les normes écologiques en installant trois pompes à chaleur. Si l’ensemble des travaux représente un budget de 885 000 euros, près de 200 000 sont dédiés à la rénovation de la ventilation. Les coûts ont été financés en fonds propres par le Grand Action mais aussi par le CNC via le fonds de soutien ainsi que par la région Île-de-France. Un dossier a été déposé auprès de la ville de Paris. Il sera examiné lors du conseil d’octobre.

Du fait de la suppression de l’ancien bar, les espaces conviviaux ont été réaménagés. Ainsi, une mezzanine a été construite en surplomb du hall d’accueil. Y sera situé un lieu de vie pour accueillir les intervenants des séances en soirée. Le nouveau grand bar sera situé du côté de la rue d’Arras. Renoncer à cet espace était inconcevable pour Isabelle Gibbal-Hardy tant la crise sanitaire a radicalisé la position des spectateurs dans leur rapport avec les salles art et essai : « l’exploitation indépendante repose sur l’échange et la convivialité. Pas sur le simple fait de voir un film. Cela a d’ailleurs été flagrant entre les deux confinements où nos séances avec des équipes étaient toutes complètes ».

Le Grand Action a d’ailleurs inauguré le 20 septembre son 15ème ciné-club, le Director’s Club, en partenariat avec la SRF. Le principe : un réalisateur présente une fois par mois un film qui a compté pour lui. Premier invité : Pierre Salvadori pour Le Trou, de Becker.

La fin d’année du Grand Action s’annonce festive avec la réouverture de la salle Kelly Reichardt, programmée au 13 octobre. La salle Vecchiali sera prête début novembre et le nouveau bar début décembre. Une fête de fin d’année sera organisée pour célébrer une inauguration conjointe.