« Boîte noire » renouvelle le thriller français

6 septembre 2021
Présenté en sélection officielle au Festival du Film Francophone d’Angoulême, le film de Yann Gozlan a été récompensé du prestigieux « Prix du Public ».
Boîte noire

Habitué des polars ambitieux comme Un homme idéal et Burn Out, Yann Gozlan signe avec Boite noire un thriller conçu comme une longue enquête dans le milieu complexe et méconnu de l’aéronautique. L’histoire suit le personnage de Mathieu Vasseur, incarné par Pierre Niney, enquêteur au Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA). Suite à un crash d’avion meurtrier dans le massif des Alpes, Vasseur va analyser les boîtes noires de l’appareil qui ont été récupérées sur les lieux du drame afin de comprendre ce qui a amené une telle catastrophe. Attentat terroriste ? Erreur de pilotage ? Défaillance technique ? Rien n’a préparé le jeune homme à ce qu’il va découvrir. « Je voulais plonger dans un monde où se côtoient des acteurs aux intérêts divergents, des constructeurs aux compagnies aériennes, explique le cinéaste. J’aime les films immersifs qui nous plongent dans des univers complexes et inconnus du grand public comme celui de la finance avec Wall Street. J’ai toujours été fasciné par l’aéronautique, un monde de technologie très cinégénique. D’où l’idée de créer un récit à suspense qui s’inscrit dans cet univers et qui serait centré sur cet objet fantasmagorique qu’est la boîte noire et qui détient la clé d’un mystère ».

Pour mener à bien un tel projet, le réalisateur s’est entouré de ses fidèles producteurs qui l’avaient déjà accompagné sur ses deux précédents longs métrages, Wassim Béji (WY Productions), Matthias Weber et Thibault Gast (24 25 Films) : « Yann défend un cinéma intense et immersif qui nous plonge dans des univers très singuliers. Nous avons vu dans ce projet une arène extrêmement excitante pour un film de cinéma. Cette proposition était si originale dans son traitement qu’elle se démarquait de tout ce qui avait pu se faire auparavant sur cette typologie de films. D’autant plus que, lorsqu’on souhaite produire un thriller pour le cinéma, nous avons besoin de ce genre de propositions neuves pour nous démarquer de la concurrence des séries et des plateformes ».

Une œuvre immersive

Doté d’une ambition formelle et scénaristique peu commune dans le cinéma français, le film n’a eu aucun mal à susciter l’engouement de nombreux partenaires financiers, à commencer par Studiocanal qui, rassuré par le scénario très documenté et la présence au casting d’une tête d’affiche comme Pierre Niney, s’est avéré être un allié précieux. Boite noire a également été soutenu par France 2 Cinéma, Canal+, OCS, les Soficas Indéfilms et Cofinova, ainsi que la Sacem. Le film a aussi bénéficié d’une coproduction avec la Belgique via les sociétés Panache et Anga Productions. Sans oublier des préachats de Proximus et Be tv.

Par ailleurs, la France étant un pays très avancé sur l’aéronautique, la production a pu s’appuyer sur des infrastructures solides, comme l’aéroport du Bourget où ont été tournés de nombreuses séquences ou encore le BEA qui a fait office de conseiller technique. « Si l’idée était de faire un thriller paranoïaque, je tenais à ce que le film ait un réalisme, une authenticité dans ce que je racontais, à la fois dans la description du milieu aéronautique mais aussi par rapport aux problématiques qui bouleversent l’aviation civile. Même si j’ai procédé à quelques simplifications à des fins dramatiques pour rendre le film captivant mais je ne voulais pas survoler son aspect technique. Ce réalisme a été rendu possible par l’aide du BEA qui m’a ouvert ses portes et où de nombreux enquêteurs ont répondu à mes questions pour que je puisse nourrir le scénario de leurs anecdotes ».

Récompensé du Prix du Public lors du Festival d’Angoulême et du Film Policier qui s’est tenu en ligne au mois de mai dernier, Boîte noire sort dans les salles françaises ce mercredi 8 septembre.