Livres et Adaptations : Biopics féminins
Elles s’appellent Bessie, Jeanne ou Joséphine, elles ont marqué leur temps et pourtant, pour la plupart, l’Histoire a oublié leur nom. Des livres - documents et romans- racontent les vies de ces femmes hors du commun dont les exploits, les engagements et les passions résonnent puissamment avec notre époque.
OLIMPIA, Céline Minard (Denoël,2010)
Au milieu du XVIIe siècle, à Rome, une femme, Olimpia Maidalchini (1592-1657), se hisse au sommet du pouvoir en faisant élire pape son propre beau-frère, sous le nom d’Innocent X. Son autorité sera telle dans la Ville éternelle qu'on dira alors que l'Église catholique est gouvernée par une papesse. Mais la mort du pontife entraînera l’éviction et la déchéance de celle qu’on surnommait "la grande prostituée". Céline Minard donne ici voix à ce personnage grandiose dont on raconte que pour se venger, elle prononça contre Rome une malédiction d’une violence inouïe.
JE SUIS JEANNE HÉBUTERNE, Olivia Elkaim (Stock, 2017)
Tout le monde connaît Modigliani, mais qui a entendu parler de Jeanne Hébuterne, sa jeune maîtresse de quinze ans sa cadette ? Jeanne, dix-huit ans à peine, est une jeune fille de bonne famille quand, en 1916, elle rencontre le peintre. Il est un artiste "maudit", vivant dans la misère, à Montparnasse. Elle veut s’émanciper de ses parents et de son frère, et devenir peintre. Ils tombent fous amoureux. De Paris à Nice, ils bravent les bonnes mœurs et les interdits familiaux. Mais leur amour incandescent les conduira aux confins de la folie. Deux jours après la mort de son amant, emporté par la maladie, Jeanne, enceinte de plusieurs mois, se jettera part la fenêtre.
LA FRONDEUSE, Elizabeth Coquart (Payot, 2010)
Un biopic sur Marguerite Durand (1864-1936), qui devint la première patronne de presse de France en fondant en décembre 1897 La Fronde, journal entièrement écrit et fabriqué par des femmes. Jeune actrice, elle fut d’abord pensionnaire de la Comédie française, abonnée au rôle de jeune première. Lassée de jouer les ingénues, cette femme à la personnalité complexe et affranchie, se lança dans le journaliste, envers et contre tous, malgré les hommes, les syndicats, les moqueries et le mépris. Féministe, féminine et séductrice, mondaine et libre, présente aux côtés des partisans de Dreyfus, le destin de cette pionnière est ici raconté dans un documentaire, extrêmement documenté, qui se lit comme un roman.
LES AILES NOIRES, Jacques Béal (Place des Éditeurs, 2011)
L’histoire de Bessie Coleman, première aviatrice afro-américaine, qui fut formée en France. À l’hiver 1920, la jeune Bessie débarque dans la Baie de Somme. Dans son Amérique natale règne un climat de haine pour les siens et aucune école américaine d'aviation - sa passion - ne l'a acceptée. Ses frères, de retour de la Grande Guerre, lui ayant parlé des prouesses de l'aviation française, elle a décidé de venir, seule, sans savoir parler un mot de français. Ambitieuse, déterminée et particulièrement douée, elle ressort diplômée de l’école Caudron après seulement sept mois de leçons (au lieu de dix habituellement). En 1921, c’est en aviatrice respectée qu’elle est triomphalement accueillie à New York.
UN CHÂTEAU SUR LA LUNE, Jean-Claude Bouillon-Baker (Hors Collection, 2012)
Sous les paillettes et les costumes extravagants de Joséphine Baker se cache un personnage moins connu : celui d’une femme de cœur et d’engagement. Résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, militante contre le racisme, elle a été de tous les combats en faveur de l'égalité et de la justice entre les hommes. Au faîte de sa carrière, elle décide avec son mari d'adopter des enfants de nationalité et de religion différentes. C'est au cœur du Périgord, au château des Milandes, qu'elle installe sa "tribu arc-en-ciel". L’un de ses enfants adoptifs livre ici un témoignage intime et inédit sur sa mère, en faisant le récit de son enfance, dans le paradis désormais perdu du château périgourdin.
