Carrick-Flow : l’orchestrateur de médias

3 janvier 2020
Carrick-Flow propose une solution d’orchestration spécifique aux opérations dématérialisées sur les médias.


Carrick-Flow propose une solution d’orchestration spécifique aux opérations dématérialisées sur les médias.

Christophe Rémy-Neris et Edouard Prevost se sont connus à Canal+ en travaillant sur le dossier de la dématérialisation de la chaine. La disparition progressive de la cassette vidéo et le lancement des offres digitales de la chaine ont nécessité de revoir complètement le processus de traitement des contenus. Outre la conception de l’infrastructure globale, il a fallu prendre en compte les différentes opérations successives qui s’opèrent sur un fichier vidéo, comme l’encodage, la compression, la décompression, le transcodage, l’encodage, le transfert de fichiers ou la vérification qualitative des contenus et leurs compatibilités avec les normes de diffusion. Fin 2016, ils se lancent dans la création de Carrick-Skills, pour proposer une solution d’automatisation des différents processus qui tienne compte de la nature spécifique des fichiers médias traités. « Il existe de nombreux moteurs de workflow dans le monde de l’informatique, évoque Edouard Prevost. Mais ce n’est pas la même chose de traiter un mail qu’un fichier média. Ces fichiers sont plus lourds et les opérations beaucoup plus longues. La ressource coûte et, souvent, la bande passante disponible est limitée ». Le système d’orchestration des différentes opérations proposé par Carrick-Skills prend en compte la problématique spécifique du traitement des fichiers médias en les étalant dans le temps.


L’art de la dématérialisation

Les clients typiques de Carrick-Skills sont des laboratoires, chaines de télévisions ou ayant-droits ayant à gérer un grand nombre de médias. Leur solution est par exemple utilisée par le laboratoire d’Eclair pour la fabrication des fichiers de travail, le transfert des médias entre les différents sites du prestataire et l’archivage. Universal Music, de son côté, l’utilise en B to B pour traiter les contenus de clips, concerts ou mix sous forme de fichiers audio, vidéo ou de sessions protools. Elle est également en cours de déploiement au sein d’une chaîne thématique entièrement dédiée à un sport qui génère plusieurs dizaines d’heures de contenus par jour et qui nécessite donc une infrastructure de stockage adaptée. Carrick-Skills propose trois niveaux de prestations selon la taille et le budget de ses clients. Une version « starter » permet d’utiliser la plateforme mutualisée, la version « classique » propose d’internaliser la solution chez le client et la version « entreprise » de disposer d’un moteur dédié au client.


Une prestation adaptée

Carrick-Skills peut gérer des fermes virtuelles hétérogènes, le management du stockage et l’utilisation circonstancielle des ressources du cloud en cas de surcharge de travail. L’une des problématiques des clients de Carrick-Skills est de gérer justement les pics d’activité qui nécessitent des ressources importantes, sans avoir pour autant à investir lourdement dans des infrastructures surdimensionnées par rapport à ses besoins courants. Il en est de même pour le stockage, qui peut être effectué en local, chez le client, ou bien partiellement ou totalement dans le cloud. La société compte 4 clients actuellement et négocie avec 4 autres prospect. Face à des solutions proposées par la concurrence, Carrick-Skills s’adresse naturellement à tous les acteurs du marché à l’échelle mondiale. La jeune start-up a bénéficié d’un soutien du RIAM et termine son incubation par le réseau entreprendre 92 qui l’a récemment récompensé. Il a fallu un an de développement pour sortir une première version du système en 2018 pour une commercialisation effective depuis début 2019. La société a déjà participé à deux éditions du salon IBC à Amsterdam et sera pour la première fois au NAB à Las Vegas sur le stand France en avril 2020. Une levée de fond est prévue fin 2020.