Ecran total Le Quotidien

№4632 • mardi 17 décembre 2024

Spécial Les Arcs Film Festival

PALMARÈS

Les projets primés à l’Industry Village des Arcs

L'Industry Village du Festival des Arcs a rendu son palmarès ce lundi 16 décembre.

Les prix du Village des coproductions :

Eurimages Co-production Development Award (20.000€ d'aide au développement) : Happy Days de Floor Van der Meulen (Pays-Bas), produit par Keplerfilm.

"Un film qui met en scène un personnage rarement vu à l'écran mais omniprésent dans nos sociétés. Nous avons apprécié la vision unique et internationale du réalisateur, ainsi que la stratégie de développement créatif de l'équipe", indique le jury.

Eurimages Co-production Development Special Award en soutien à l'industrie ukrainienne (20.000 € d'aide au développement) : 30 Days of Summer d'Anastasia Solonevych (Ukraine), produit par Bosonfilm LLC.

ArteKino International Award (6.000€ d'aide au développement) : Rosa Candida de Clara Lemaire Anspach (France) produit par Haut et Court.

Les prix du Work-in-Progress :

TitraFilm Award (10.000 € de en services de post-production son et image) : First Zone de Thom Lunshof (Pays-Bas), produit par Makaki Productions.

"Pour sa capacité à transmettre les angoisses du présent dans un futur possible, en explorant un vaste espace cinématographique à la fois réaliste et abstrait, en évitant les écueils du didactisme et les pièges du cinéma de genre. En retravaillant les codes du western, le réalisateur réussit à créer un film qui résonne avec le contemporain tout en conservant une force expressive universelle et intemporelle", salue le jury.

Alphapanda Audience Engagement Award (6.000€ de frais de conseil en marketing et campagne digitale) : Strange River de Jaume Claret Muxart (Espagne), produit par ZuZú Cinema (Espagne), Miramemira (Espagne) et Schuldenberg Films (Allemagne).

Alphapanda Special Mention : Gabin de Maxence Voiseux, produit par Alter Ego Production (France), AMA Film (Allemagne) and Rita Productions (Switzerland).

22D Music Award (10.000€ pour la composition de la musique originale) : Solomamma de Janicke Askevold (Norvège), produit by Bacon Pictures Oslo (Norvège), Bacon Pictures Copenhagen (Danemark), Mistrus Media (Lettonie), Dansu Films (Lituanie) et It's Alive (Finlande).

Les prix du Talent Village :

Ciclic Talent Village Award (5000€ d'aide au développement) : Made in Mud d'Anna Llargues (Espagne), produit par Astra Pictures.

"Pour son attachement émotionnel et poétique à la mémoire, à la jeunesse et au territoire, pour son approche formelle unique et enracinée, pour son origine impressionnante dans un court métrage qui nous a profondément touchés, nous avons décidé de décerner le prix du Talent Village Ciclic à Anna Llargues pour son projet Made In Mud", commente le jury.

Mention spéciale du Talent Village : Silk de Selma Sunniva (Danemark).

Enfin, deux producteurs de l'Industry Village se sont vu remettre des badges pour le prochain Producers Network du Marché du Film de Cannes : Kari Ulfsson de Sensor (Islande), pour le projet Seven Balconies d'Erlendur Sveinsson, et Arthur Cohen d'Elementary (France) pour le projet Grizzly de Sophie Galibert.

MASTERCLASS

Pour Mario Gianani, l'ère des cinéastes à la télévision touche à sa fin

Mario Gianani était invité à l’Industry Village des Arcs ce lundi 16 décembre pour revenir sur son parcours hors norme de producteur, qui l’a vu notamment accompagner Paolo Sorrentino, et contribuer, en tant que producteur exécutif, à la réussite de Conclave d’Edward Berger, actuellement en salles et dans la course aux Oscars.

Le producteur prolifique sort d’une année à succès, puisqu’il a aussi produit le film Il reste encore demain de Paola Cortellesi, film italien numéro un au box-office dans son pays en 2023 et 2024, et qui peut se féliciter d’une belle carrière à l’international. 

En France, le film, sorti en mars dernier, a réalisé plus de 650 000 entrées.”Universal a acquis le film pour la France en juillet 2023, un mois avant la sortie en Italie, raconte Mario Gianani. C’est assez inédit de voir une major s’engager sur un tel film. C'est un résultat jamais vu pour un film italien, en dehors d’un film primé à Cannes ou réalisé par un grand auteur. Ici le film avait juste sa réputation.

Le film est déjà vendu dans 125 pays. Il sortira même en Chine le 8 mars prochain, journée internationale des droits des femmes, tout un symbole pour cette comédie en noir et blanc qui adresse le sujet des violences faites aux femmes dans l’Italie d’après-guerre. Le réalisatrice est d’ailleur passée par Les Arcs ce dimanche, où elle a reçu le Prix Sisley - Femme de cinéma.

Pionnier avec “The Young Pope”

Au cours de la conversation, Mario Gianani est aussi revenu sur l’évolution des rapports entre les réalisateurs de cinéma et la télévision. Le producteur et son associé Lorenzo Mieli furent parmi les pionniers du marché, en convaincant Paolo Sorrentino de faire une série, juste après avoir remporté son Oscar, et en réussissant à signer Jude Law pour le rôle principal. The Young Pope, diffusée à l’automne 2016 sur Sky en Italie, Canal+ en France et HBO aux Etats-Unis, fut la première série présentée à la Mostra de Venise. 

De nombreux grands cinéastes, de Jane Campion à Alfonso Cuarón, se sont mis à faire des séries dans la dernière décennie. Mais Mario Gianani pense que cette époque est en passe d’être révolue : “Je pense que la vague est passée. Ce qui pousse ces talents à aller vers la télévision, c’est la possibilité de raconter des histoires sur le temps long. Mais il faut que leur projet soit reconnu par les diffuseurs, par les téléspectateurs. Ils doivent être promus de façon importante et distincte pour sortir du lot. Car ces talents sont habitués aux campagnes promotionnelles dont bénéficient les films au cinéma.” Or, avec la multiplication des contenus, ces productions se trouvent souvent noyées dans la masse. 

Surtout, les plateformes ont revu leurs ambitions à la baisse. “De nos jours, les streamers analysent les données. Ils ne cherchent plus à attirer des grands réalisateurs pour se faire connaître. Ils savent ce qui fonctionne chez le public et ces genres ne sont pas ceux qui privilégient les grands auteurs, estime Mario Gianani. “Je ne pense pas que les cinéastes se battent pour réaliser des épisodes de The White Lotus.”

Maintenant les plateformes vont davantage faire attention à leurs dépenses et investissent moins, poursuit le producteur, qui est également à l’origine de la série L'amie prodigieuse, adaptée d’Elena Ferrante. Je ne fais pas de reproche aux diffuseurs. Investir dans une série est une prise de risque énorme. L’industrie du cinéma peut prendre davantage de risques. Par exemple, Emilia Pérez est un chef d’œuvre. Mais je pense qu’aucune chaîne ou plateforme aurait pu produire cette histoire en série.”
Depuis cette année, Mario Gianani est, avec son associé historique Lorenzo Mieli, à la tête d’OUR Films, une société de production qui a intégré le giron de Mediawan en août. Il est encore trop tôt pour dévoiler les projets que les deux producteurs développent. “Être indépendant à 100% est très difficile, admet Mario Gianani qui avait vendu sa précédente structure à Fremantle pour les mêmes raisons. C’est toujours mieux de pouvoir combiner ses forces. Et Mediawan est un partenaire fantastique qui nous laisse le champ libre pour développer les projets que nous souhaitons.”

COPRODUCTION VILLAGE

Une adaptation du best-seller islandais "Rosa Candida" en développement

Une récompense plus que prometteuse. Le premier long métrage Rosa Candida de Clara Lemaire Anspach (co-scénariste de la saison 2 d'En Thérapie pour Arte, Le Chat pour France 2 et Dear You pour Prime Video et réalisatrice du court métrage Toutes les deux), actuellement en écriture, a remporté ce lundi 16 décembre le Prix international ArteKino - 6 000 € à la clé - de l'Industry Village des Arcs Film Festival. Produit et distribué par Haut et Court, il est adapté du roman éponyme de l'Islandaise Auður Ava Ólafsdóttir, publié aux Éditions Zulma en 2015, s'écoulant à près de 400 000 exemplaires en France.

Le film, présenté comme une comédie romantique sur la parentalité, raconte l'histoire d'Antoine, vivant seul sur une île grecque après avoir perdu sa mère, qui apprend qu'il a eu un enfant avec Rachel lors d'une aventure d'un soir plusieurs mois auparavant. Les deux tombent amoureux sur cette île, mais font face à des objectifs et à des défis parentaux différents. Antoine se découvre une vraie vocation pour la paternité, quand Rachel regrette elle d'avoir eu un enfant.

"Romance à l'envers"

"C'est une romance à l'envers, explorant la parentalité et les rôles de genre d'une manière nouvelle, c'est-à-dire qu'ils ont déjà un bébé, puis ils aménagent ensemble et ils tombent ensuite amoureux", s'enthousiasme le producteur Eliott Khayat. Haut et Court a également été séduit par le ton "singulier et très tendre" du film, à la fois "populaire, poétique et drôle", dit-il. La réalisatrice étant à la fois influencée par des cinéastes comme Hirokazu Kore-eda, Richard Linklater, Joachim Trier, ou comme Frank Capra, Nancy Meyers, Billy Wilder.

Pour lier ces deux styles, la réalisatrice a écrit une première version dialoguée du scénario avec deux consultants, Maud Ameline (co-scénariste des films de Mikhaël Hers...) et Romain Compingt (co-scénariste de Divines, Les Petites victoires...). Aucun casting n'a pour le moment été annoncé.

Le financement du film commencera quant à lui au printemps. Le producteur vise un budget de 3 M€, comptant notamment sur l'avance sur recette du CNC, une coproduction avec un pays européen méditerranéen ayant un monastère sur une île - où sera tournée la majorité du film -, le soutien d'une région montagneuse - où sera tourné le prologue -, Canal+, une plateforme - "on sait que les comédies romantiques les intéressent bien", avance Eliott Khayat. Celui-ci espère tourner d'ici la fin 2025 pour une sortie en 2026.

En-dehors de ce projet, la filiale production de Haut et Court sortira dans les prochains mois le film d'animation Holà Frida d'André Kadi et Karine Vézina (12 février 2025), Dossier 137, le nouveau long métrage de Dominik Moll, dont le tournage s'est terminé fin novembre (non daté), Nino dans la nuit de Laurent Micheli (non daté), Sukkwan Island de Vladimir de Fontenay, notamment avec Swann Arlaud (non daté), Yellow Letters d'liker Çatak (non daté), ou encore le prochain film de la Franco-chilienne Marcela Said (non daté).

Précisons enfin qu'en parallèle de l'écriture de Rosa Candida, Clara Lemaire Anspach développe un autre long, une comédie sur le deuil produite par Le Bureau.

MUSIQUE

“Les Reines du drame” et “Emilia Pérez”, ou la spécificité des comédies musicales à la française

Les comédies musicales, et c'est un euphémisme, n'ont jamais vraiment eu le vent en poupe dans l'hexagone. Deux films du genre se sont pourtant distingués sur le grand écran cette année : Emilia Pérez de Jacques Audiard et Les Reines du drame d'Alexis Langlois. Le premier, sacré Prix du Jury à Cannes et en tête des nominations aux Golden Globes 2025, a amassé un million d'entrées ; le second, présenté à la Semaine de Critique de la Croisette, affiche 17 000 entrées. Deux œuvres ne jouant pas dans la même catégorie, mais affichant une même ambition : redorer le blason du genre en France.

Comment ont-elles donc été produites et marketées ? Et en quoi leur développement diffère-t-il d'un film lambda ? Autant de questions développées ce 16 décembre à l'Industry Village des Arcs Film Festival.

Trouver "vite" des financements

Le film d'Alexis Langlois a immédiatement été conçu comme une comédie musicale, mais il n'a pas été présenté de la sorte aux différents partenaires financiers, de peur de les apeurer et de les voir se détourner du projet. "Tout au long de la production, on a préféré parler de "rise and fall" ou de "mélodrame romantique queer", et quand on me disait qu'il y avait beaucoup de musiques dans le scénario, je répondais que c'est parce que le film raconte l'histoire de deux chanteuses", sourit Inès Daïen Dasi, la productrice des Reines du drame (Les Films du Poisson). Son aspect musical n'a été mentionné que pour la première fois lors de sa présentation à Cannes, en mai dernier.

Spécificité de la production d'une comédie musicale : le travail sur la musique commence tôt. "Il nous a fallu trouver des financements assez vite pour lancer la composition des musiques un an avant le tournage", explique Inès Daïen Dasi. Les chansons, cosignées par Pierre Desprats - auteur également de la musique instrumentale -, Rebeka Warrior, Yelle, Mona Soyoc et Louise BSX, ont ainsi été en grande partie enregistrées en amont du tournage pour permettre aux comédiens de faire du playback sur le plateau.

Plusieurs artistes

"Nous avons souhaité collaborer avec plusieurs artistes pour représenter l'identité musicale de chaque personnage et de chaque époque, l'intrigue se déroulant en 2005 et en 2055", ajoute la productrice des Reines du drame, assurant que plusieurs professionnels du secteur lui avaient pourtant conseillé de travailler avec le moins de compositeurs possibles. Ainsi, Rebeka Warrior a par exemple composé les titres chantés par le personnage punk de Billie Kohler (interprété par Gio Ventura), et Yelle, ceux de la pop star Mimi Madamour (Louiza Aura).

Après le tournage, certains morceaux ou passages ont néanmoins été à nouveau enregistrés en post-production "avec les moyens du bord", précise Pierre Desprats. La chanteuse pop Ambriel Rapp, révélée dans The Voice 11, a notamment interprété plusieurs titres phares du film, comme Pas Touche, Tu Peux Toucher ou, avec l'actrice Gio Ventura, Fistée Jusqu'au Cœur ; ou les chanteuses Rebecca Baby et Mona Soyoc ont donné de leur voix pour Déchet d'Amour ou Désabusée.

Trois temps

Pour le film de Jacques Audiard, le travail musical s'est divisé en trois étapes pendant quatre ans. Les artistes Camille et Clément Ducol ont d'abord composé les premières notes avant même l'écriture du scénario - en s'appuyant sur une nouvelle d'une trentaine de pages. "Nous avons essayé de créer des éléments dramaturgiques avec les mélodies et les paroles, racontent-ils dans un message préenregistré. Nous nous sommes sentis un peu comme les co-auteurs du film."

Puis les chansons ont été retravaillées par les comédiens-interprètes pendant la préparation et le tournage. Enfin, elles ont été arrangées en post-production pour "coller à l'image", précise Pierre-Marie Dru, le superviseur musical d'Emilia Pérez.

Les chansons ont été enregistrées à trois reprises : avant le tournage, pendant et après. Une production musicale plutôt longue et confortable donc, sans nul doute liée au budget aisé du film (21 M€).

COPRODUCTION VILLAGE

Elementary développe la comédie "Grizzly"

Sélectionné au Village des coproductions des Arcs, Grizzly est une comédie réalisée par Sophie Galibert. Pour ce deuxième long, son premier en français, la cinéaste est de nouveau accompagnée par son producteur Arthur Cohen et sa société Elementary, après avoir produit aux Etats-Unis et sous une autre société, son premier film Cherry, prix du public au Festival de Tribeca 2022.

Le film suit le parcours de Véro, 50 ans, qui doit accompagner son père, ancienne légende de l’alpinisme, vers la maison de retraite. Sauf que celui-ci ne veut pas du tout aller en maison de retraite et, jour J, il s'enfuit pour tenter une dernière ascension. Véro, qui avait prévu de passer sa semaine en thalasso, va devoir se lancer à la poursuite de son père, qui commence à perdre la tête. Sur le chemin, Véro va notamment tomber sur Mike, un ancien camarade de colonie, avec qui une tension amoureuse va s’installer. 

Le film raconte comment Véro est forcée de sortir de sa zone de confort, d’accepter de laisser partir son père et de l’accepter comme il l’est, affirme Sophie Galibert. “On grandit à tous les âges et on peut être confronté à des épreuves qui peuvent être différentes à chaque étape de la vie.” Le long métrage est décrit comme à mi-chemin entre Toni Erdmann et Antoinette dans les Cévennes.

Le scénario est en cours d’écriture et une première version devrait être prête début 2025. L’objectif est d’entrer ensuite en financement, avec un budget prévisionnel entre 3,5 et 4M€, pour tourner le film en 2026.

Pour incarner Véro, Arthur Cohen et Sophie Galibert pensent à des actrices comme Julie Delpy, Audrey Lamy, Sandrine Kiberlain ou Cécile de France. “Des actrices qui donnent une portée au projet et le ferait rayonner auprès du grand public”, justifie Arthur Cohen.

Franco-américain, Arthur Cohen a fondé Elementary en 2021 en association avec le vendeur international Playtime. “Ils voulaient à ce moment-là investir dans des boîtes de prod' et ils m'ont donné la possibilité d'aller financer des développements avec une nouvelle génération d'auteurs entre la France et les États-Unis, résume le producteur. Mon modèle, c'est d'aller développer des projets en bénéficiant à la fois des aides européennes, puis après, potentiellement, d'aller trouver du financement complémentaire aux États-Unis via du private equity.”
Elementary produit par ailleurs le premier long du réalisateur turc Ali Cabbar, Les fleurs fanées de Maman, dont le tournage est terminé, et qui a été produit avec des financements turcs et américains. Arthur Cohen développe aussi L’amant éternel, le premier film long métrage de Jean-Sébastien Chauvin, dont le court métrage Mars exalté a reçu le Teddy Award à la Berlinale en 2021. Autre projet : la comédie romantique Ma revanche, réalisée par Clayd Genestet, actuellement en écriture.

À la une

INTERVIEW

Florence Fayard (Banijay Productions) : "Le marché français reste une priorité"

Le programme Les Cinquante vient d’être vendu dans un nouveau territoire : la Pologne. Qu’est-ce qui fait le succès de cette téléréalité à l’étranger ?

Les Cinquante ont été vendu auparavant aux États-Unis et en Allemagne. Nous avons créé cette émission en France pour renouveler les codes de la téléréalité. Elle épouse les codes des jeux de compétition, mais aussi les codes d'émission de réalité de communauté, puisque le casting est assez impressionnant avec 50 candidats qui créent l’événement. Cela nous permet d’avoir un casting très large, avec des candidats que l’on n’a pas vu depuis longtemps. Aujourd'hui, le public attend de nous, les producteurs, de créer des formats innovants, audacieux et de ne pas présenter toujours la même chose. C’est ce que nous avons fait avec celui-ci et cela plaît à l’international. Pour l’heure, des discussions sont en cours pour vendre le programme dans d'autres pays.

Votre objectif, lorsque vous produisez un tel programme, est forcément de le vendre ?

Nous avons la chance d'avoir Les Cinquante, ou encore Les Apprentis Aventuriers, qui s’est exporté dans huit pays avec 400 épisodes à travers le monde. La création et le développement font partie de l’identité de B Prod et voir ces programmes voyager est une récompense. Il y a encore des diffuseurs en France qui prennent le risque de la création française et il faut les saluer. Les Cinquante est une émission chère, dure à produire, donc nous cherchons en priorité à satisfaire notre client, pour autant vendre un tel programme à l'étranger permet au producteur de rentabiliser ses coûts. Le marché français reste une priorité, mais lorsqu'on développe, et surtout quand on fait partie d'un groupe international comme Banijay, on pense bien entendu aux possibilités d'export.

La téléréalité perd en audience en linéaire. Faudrait-il produire des programmes plus courts à l’avenir ?

Le linéaire est en train de perdre, en restant large, les téléspectateurs de moins de 40 ans. À l’inverse, la téléréalité gagne en popularité à la demande via des supports digitaux. Nous pourrions totalement produire des émissions plus courtes, c'est même le savoir-faire de B Prod. Nous développons fréquemment des émissions dédiées à se dérouler sur moins de dix épisodes. Au-delà de cela, après, tout va dépendre du diffuseur qui a ses impératifs et ses budgets. Car il ne faut pas croire que de produire pour quatre ou cinq épisodes est moins cher que de produire pour 40. Une mini-série va pouvoir coûter bien plus cher, car nous n'allons pas pouvoir diviser nos coûts, notamment le casting, le décor ou certaines locations.

Développez-vous d’autres projets de téléréalité ?

La téléréalité reste notre ADN premier et c'est un secteur vaste. C'est-à-dire que produire une téléréalité nous autorise à travailler autant du jeu que des émissions de storytelling ou des émissions avec un casting de célébrités et d'anonymes. Nous recherchons perpétuellement de nouvelles idées ou à faire évoluer nos idées existantes.

FOCUS

Après "Zorro", les prochains projets de Marc Dujardin

Au mois de septembre, Jean Dujardin avait fait la couverture de nombreux magazines TV pour l'arrivée de la série Zorro sur Paramount+. Mais c'est à partir de ce lundi 16 décembre qu'une grande partie du public découvrira l'acteur sour les traits du héros masqué, puisque la série débarque sur la plateforme de France Télévisions, avant sa diffusion le 23 décembre sur France 2. Une formule avec deux fenêtres qui convient très bien à son producteur Marc Dujardin (Le Collectif 64) : "La plateforme, c'est parfait car il y a l'abonnement et la disponibilité du format pendant une longue durée, tandis que la diffusion hertzienne constitue une ouverture au très grand public". Très satisfait des retombées critiques en septembre, le producteur espère maintenant qu'un maximum de personnes vont voir la série avec sa diffusion sur le groupe public.
Depuis le mois de septembre, le producteur n'a pas chômé puisque sa série Enjoy !, diffusée sur la plateforme de France Télévisions, a été récompensée deux fois au dernier Festival de la fiction de La Rochelle avec le Prix du Meilleur scénario et le Prix du jeune espoir masculin.

L'année 2025 se profile comme une année de développement pour la société, avec de nombreux projets. Pourquoi pas de nouveau avec Jean Dujardin. "Il y aura des projets qu'on lui proposera, j'en ai un ou deux en tête, notamment un au cinéma qui pourrait l'intéresser", estime Marc Dujardin.
S'il n'a pas de mise en production imminente, Marc Dujardin a "six projets de longs métrages en développement avancé avec des scripts pour la plupart : au moins trois vont être présentés au marché en janvier-février, trois autres d'ici la fin du premier semestre". Dans le détail, il s'agit de trois comédies et trois films de genre, "plutôt des thrillers dont un fantastique". Du côté des séries, la producteur décompte huit projets. "Pour la télévision, on a deux programmes plutôt hertziens sur les six projets de séries, et trois qu'on va d'abord proposer à des plateformes".
En développement, l'un de ses projets phares est l'adaptation d'une bande dessinée de Jean Van Hamme, Les maîtres de l'orge. Une saga familiale sur fond d'histoire de la bière en Belgique et en France. Le producteur situera l'histoire juste avant la Première Guerre mondiale, là où la BD commence au milieu du XIXe siècle. "On retraitera les thématiques universelles dans les liens intra-familiaux, et l'environnement et les grands enjeux de cette époque qui, par certains côtés, rappellent l'époque dans laquelle nous vivons", explique le producteur du Collectif 64. Pour rappel, une adaptation avait déjà été réalisée à la télévision avec Les Steenfort, maîtres de l'orge, réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, en 1996 pour France 2.

PLAN DE FINANCEMENT

"Noël en famille"

Découvrez le montage financier de cette comédie franco-belge distribuée par KMBO.

Lire le devis et le plan de financement.

L’actualité du secteur

PRODUCTIONS

Dimitri Rassam lance une société de financement pour porter des films à l'ambition internationale

Fort du succès du dyptique des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo, le producteur Dimitri Rassam (Chapter 2, groupe Mediawan), annonce la création d'une nouvelle société spécialisée dans le financement de longs métrages, soutenue par Pathé, M6, et CMA Médias (filiale du groupe CMA CGM de Rodolphe Saadé) et "de certains des plus prestigieux family offices européens", selon un communiqué. Son nom : Yapluka.

La société ambitionne de financer trois à quatre films par an au budget compris entre 20 et 80M$, dans l'objectif de toucher un public à l'échelle européenne et mondiale.

Dans le communiqué, Dimitri Rassam explique : "Je poursuivrai mes activités de producteur (au sein de Chapter 2), mais j'ai pensé qu'il était nécessaire de passer un cap et d’élargir mon activité au financement et à la distribution, tout en capitalisant sur l'expérience et les relations forgées en tant que producteur indépendant au cours des deux dernières décennies dans des registres aussi différents que l'animation, la comédie, le film d’aventure ou le film d'auteur. Je crois que la clé du succès est et restera toujours la capacité à attirer les talents."

Le premier projet porté par Yapluka ? Une adaptation du premier tome des Rois maudits de Maurice Druon, réalisée par le duo Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, dont le tournage est annoncé pour l'été 2026. Il s'agira du premier long métrage en langue anglaise des réalisateurs de Monte-Cristo. Le projet est produit par Chapter 2, Fargo Films, et Pathé Films.

Interrogé par Le Figaro, Dimitri Rassam explique s'inspirer du succès de Legendary Pictures, société américaine derrière la saga Dune, de Media Rights Capital, qui a financé A couteaux tirés de Rian Johnson, ou encore de "la grande époque d'EuropaCorp".

Yapluka n'est pas "juste un financier, mais une passerelle entre des studios, des détenteurs de licences qui cherchent un partenaire, des acteurs de la distribution internationale et des créateurs qui veulent rester copropriétaires de ce qu’ils font et garder un contrôle créatif, explique Dimitri Rassam au Figaro. Ces talents préfèrent aller vers des acteurs à taille humaine, moins bureaucratiques que vers les majors, car ils comprennent mieux leurs besoins."

La Fédération Wallonie-Bruxelles soutient six projets de séries

La deuxième session de la jeune commission Séries, dispositif d’aide dédié à la série en Fédération Wallonie-Bruxelles lancé début 2024 par le Centre du cinéma et de l’audiovisuel (CCA), s’est tenue en octobre dernier. Parmi les 11 projets soumis, six sont aidés, pour un total de 861.250 €. Un projet reçoit une aide à la production, les Mains invisibles, quatre obtiennent une aide au développement, dont Turbulences, le projet Gymnase Comedy Club reçoit une aide à l’écriture.

Cette session confirme la présence active de RTL Belgium parmi les éditeurs de services investissant dans les séries de fiction, aux côtés de la Radio-Télévision belge francophone (RTBF). La présence de ces deux diffuseurs permet d’enrichir les projets soutenus et d’élargir leur portée. Autre fait intéressant : plusieurs projets ayant bénéficié d’une aide lors de la première session en avril dernier se sont à nouveau présentés, et deux d’entre eux ont reçu un soutien supplémentaire.

La prochaine date limite de dépôt est fixée au mercredi 8 janvier 2025.

Aide à la production

  • Les Mains invisibles (6 × 52’), réalisé par Michaël Dupret et écrit par Camille Didion, Christophe Beaujean, Audrey Guibert et Étienne Bloc, produit par Sequel Prod pour RTL Belgium

Aide au développement

  • Haemers, épilogue (6 × 52’), écrit par Stéphane Bergmans, Bernard Petit et Marc Goldberg, produit par The Old Kidz pour RTL Belgium
  • Les Jours noirs (6 × 52’), écrit par Amel Benaïssa, Gilles de Voghel, Singo Elanga Kule Lobe, Matthieu Frances et Diane Ntahimpera, produit par Playtimes Films pour la RTBF
  • N’oubliez jamais (6 × 52’) écrit par Florence Dubié et Audrey Bureau, produit par Artémis Productions pour la RTBF
  • Turbulences (6 × 52’) écrit par Charlotte Joulia et Vincent Robert, produit par Les Gens Studio pour RTL Belgium

Aide à l’écriture

  • Gymnase Comedy Club (6 × 48’), écrit par Julie Budria, Julien Vargas et Aurélien Cavagna, produit par Triangle7 pour la RTBF

CHIFFRES

Box-office Week-end : “Vaiana 2” toujours loin devant

Le succès de Vaiana 2 de David G. Derrick Jr., Jason Hand et Dana Ledoux Miller (Disney) commence à s'essouffler, mais le film d'animation reste en première position : il comptabilise 863 709 entrées pour son troisième week-end d’exploitation, soit une baisse du nombre de spectateurs de 45% par rapport au week-end précédent. Le dernier long métrage des écuries Disney s’approche ainsi du palier des 5 millions d’entrées.

La comédie sociale En Fanfare d’Emmanuel Courcol (Diaphana) est toujours deuxième, avec 216 603 entrées, soit une baisse de seulement 20% par rapport au week-end précédent. Le film passe ainsi la barre symbolique du million de spectateurs cumulés depuis sa sortie. Première nouveauté de la semaine, Jamais sans mon psy d’Arnaud Lemort (UGC) complète le podium, avec 176 673 personnes en salles.

De son côté, Vingt dieux de Louise Courvoisier (Pyramide) se hisse directement à la quatrième place du box-office pour son premier week-end et attire 152 565 personnes en salles. Une belle performance pour un premier long métrage sans star au casting. Le film d’auteur devance ainsi le thriller Conclave d’Edward Berger (SND), qui enregistre 143 487 entrées. 

Gladiator II de Ridley Scott (Paramount) tombe quant à lui à la sixième place du box-office pour son quatrième week-end d’exploitation et enregistre 127 998 entrées. De son côté, la comédie musicale américaine Wicked de Jon M. Chu (Universal) dégringole et se retrouve à la septième place du box-office avec seulement 125 071 spectateurs en deuxième week-end d’exploitation, avec une baisse de 52% de sa fréquentation.
Vient ensuite une autre nouveauté : le film d’animation Le Seigneur des anneaux : la guerre des Rohirrim de Kenji Kamiyama (Warner), qui enregistre 68 025 entrées. Le top 10 de ce week-end est clôturé par le biopic Saint-Ex de Pablo Agüero (Studiocanal), avec 65 003 personnes en salles, et le film d’animation pour enfants Niko le petit renne Mission Père Noël (Bac), avec 57 874 spectateurs.

Sem.TitreCopiesDistributeurEntréesMoy.Evol.CumulPrévisions
13VAIANA 2682WALT DISNEY ...863 7091 266-45%4 949 1517 000 000
23EN FANFARE890DIAPHANA216 603243-20%1 006 1051 500 000
31JAMAIS SANS MON PSY540UGC DISTRIBU...176 673327176 673800 000
41VINGT DIEUX231PYRAMIDE152 565660152 565500 000
52CONCLAVE436SND143 487329-34%266 652800 000
65GLADIATOR II759PARAMOUNT PI...127 998169-39%2 680 1423 000 000
72WICKED599UNIVERSAL PI...125 071209-52%415 2611 500 000
81LE SEIGNEUR DES ANNEA...416WARNER BROS.68 02516468 025200 000
91SAINT-EX312STUDIOCANAL65 00320865 003200 000
102NIKO LE PETIT RENNE, ...546BAC FILMS57 874106-28%143 448300 000
112LEURS ENFANTS APRES EUX414WARNER BROS.57 733139-54%208 825600 000
124LA PLUS PRECIEUSE DES...700STUDIOCANAL56 46881-18%413 703600 000
131LE NOEL DE TEDDY L'OU...286KMBO50 33717650 337200 000
149L'AMOUR OUF481STUDIOCANAL46 46997-46%4 704 3175 000 000
151LES FEMMES AU BALCON164TANDEM36 90722536 907100 000
167JURE N° 2428WARNER BROS.33 83579-49%1 552 0501 600 000
173LE GRAND NOEL DES ANI...411KMBO30 0237393%70 861100 000
183HERETIC269LE PACTE24 05689-47%183 866200 000
197FLOW, LE CHAT QUI N'A...371UFO19 23352-7%458 381480 000
208MONSIEUR AZNAVOUR285PATHE14 16050-55%2 016 2132 100 000
213LES BOULES DE NOEL332SONY PICTURE...13 53741-61%131 862300 000
227VENOM : THE LAST DANCE163SONY PICTURE...12 54377-54%1 469 9511 600 000
236THE SUBSTANCE309METROPOLITAN11 36537-46%526 865600 000
2410LE ROBOT SAUVAGE360UNIVERSAL PI...10 846309%1 764 8332 000 000
256LOUISE VIOLET221APOLLO FILMS8 91040-56%634 564800 000
266AU BOULOT !148JOUR2FETE6 73946-37%178 676200 000
271NOËL À MILLER'S POINT60PANAME DISTR...6 6451116 64530 000
282IL ETAIT UNE FOIS MIC...120DULAC DISTRI...6 52354-48%22 64040 000
293GRAND TOUR150TANDEM6 2614247 59270 000
305LES OURS GLOUTONS AU ...153GEBEKA FILMS5 8633828%38 76750 000

Canal+ perd 22% pour sa première journée en Bourse

La première journée de Canal+ à la Bourse de Londres lundi 16 décembre fut mouvementée. L'action de la chaîne cryptée a fini la journée en baisse de 21,93%. Le titre, introduit au prix de 290£, s'échangeait à 226,40£ au moment de la clôture, selon Investing. Le groupe Vivendi, qui s'est divisé en quatre entités ce lundi, a choisi Londres comme lieu de cotation de l'entreprise Canal+, dans l'optique de renforcer son profil à l'international.

Dans un entretien au Figaro avant le weekend, Maxime Saada, président de Canal+, a prévenu que les premiers pas de la société au London Stock Exchange ne seraient pas de tout repos. "Je ne m’attends pas à ce que le cours de l’action suive un chemin pavé de roses les premières semaines, les premiers mois. Le succès de cette introduction en Bourse, nous le mesurerons d’ici deux à trois ans. Pour l’heure, le marché découvre Canal+, un actif qui n’a pas vraiment de pairs", a-t-il déclaré.

Le véritable test pour Canal+ devrait être, courant 2025, le rachat du géant de la télévision payante africaine Multichoice. "Cela va ajouter beaucoup à la dette du groupe et cela va changer son échelle. L’approche des contenus va être totalement transformée, tout comme sa capacité à négocier avec les fournisseurs internationaux et pour les droits sportifs", indiquait François Godard, analyste chez Enders, dans un entretien à Ecran total.

INSTITUTIONNEL

Sébastien Justine est élu président de la Fesac

Lors de sa réunion du 13 décembre 2024, le conseil d’administration de la Fesac (Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma) a procédé à l’élection de son président et de son vice-président. Sébastien Justine (directeur du syndicat professionnel Les Forces Musicales) a été élu au poste de président et succède à Jean-Yves Mirski (délégué général de la Ficam). Ce dernier a été élu vice-président et succède à Vincent Moisselin. L’action et l’implication de ces derniers ont été saluées par l’ensemble des membres de la Fesac.

Les deux nouveaux élus ont souhaité que l’ensemble des chantiers engagés jusqu’ici puissent être poursuivis et que l’action de la Fesac soit renforcée pour faire face à un contexte de plus en plus complexe.

« Leur mobilisation sera entière pour assurer la représentation et la promotion des enjeux et intérêts communs du secteur du spectacle vivant et enregistré auprès des décideurs, pour notamment garantir un environnement social adapté permettant l’épanouissement de nos activités et des personnes qui les réalisent. Les défis du secteur sont nombreux à relever, de surcroît dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint, de forte incertitude politique et de mutations rapides, notamment environnementales et technologiques. »

La Fesac.

La Fesac précise encore que le nouveau gouvernement portera une attention particulière à la prise en compte de ces enjeux. La Fédération et ses organisations membres disent se tenir à son entière disposition pour contribuer à préserver et renforcer la vitalité culturelle du pays.

PROGRAMMATION

Carlotta Films programme « Dimanches »

Le long métrage Dimanches, première réalisation de l’Ouzbek Shokir Kolikov, qui signe aussi le scénario, sera distribué le 12 mars 2025. Le film est produit par Firdavs Abdukhalikov, directeur général de l’Agence cinématographique d’Ouzbékistan. Le casting réunit Abdurakhmon Yusufaliyev, Roza Piyazova, Rano Sharipova et Nasrullo Nurov.

Un couple âgé d’Ouzbeks entre en conflit avec ses fils et doit changer son mode de vie contre son gré. Leur fils aîné vit à proximité et leur plus jeune fils travaille à l’étranger.

Next Film Distribution date « Queendom »

Le long métrage Queendom, réalisé par Agniia Galdanova, sera sur les écrans le 1ᵉʳ janvier 2025. Ce documentaire est produit par Galdanova Film Productions, en coproduction avec Doc Society (Grande-Bretagne), InMaat Foundation (États‑Unis), Sundance Institute (États‑Unis) et Vancouver Film School (Canada). Avec Jenna Marvin.

Gena, artiste « queer » incomparable, bouscule les codes grâce à des tenues vestimentaires venues d’un autre monde, le sien. Cet artiste se promène dans les rues de Moscou et fait face à ses pantins autoritaires. Ses performances radicales ne laissent personne indifférent. Dans un pays où la démocratie est en danger, où le rejet de l’autre devient la normalité, où la peur nourrit les discours haineux, Gena n’abandonne jamais la lutte et continue de clamer, à sa façon, le droit à la différence.

ÉVÉNEMENTS

Le 30ᵉ Prix du producteur français de télévision sacre Dandelooo Production, Elda° Productions et What’s Up Films

Le jury du Prix du producteur français de télévision de la Procirep (la Société civile des producteurs de cinéma et de télévision) a récompensé, lundi 16 décembre, au titre de producteur français de télévision 2024 dans la catégorie Animation, la société Dandelooo Production, dirigée par Jean-Baptiste Wery et Emmanuèle Petry Sirvin. Le jury a été sensible à la qualité et la prise de risque graphique des œuvres produites, la recherche de jeunes auteurs et de nouveaux ouvrages à adapter et la capacité à produire et distribuer les œuvres dans un contexte international. La société Dandelooo est notamment productrice des séries la Rivière à l’envers (8 × 22’), de Paul Leduc, pour Canal+, RTBF et Ketnet, et Billy le hamster cowboy (48 × 11’ et 2 × 22’), d’Antoine Riota et Caz Murrell pour France Télévisions.

Dans la catégorie Documentaire, le jury a distingué la société Elda° Productions, fondée par Christilla Huillard-Kann et Corinne Delpech en 2016. Le jury a notamment souligné la créativité, l’engagement, la prise de risque et la dimension internationale de cette jeune société qui a notamment produit Devenir grand (Until I Fly), de Kanisha Sonthalia et Siddesh Shetty, pour France Télévisions, la BBC, SVT, NRK et Al Jazeera, et Rodeo Girls, de Justine Morvan et Kévin Noguès, en coproduction avec Arte France et Bip TV.

Enfin, dans la catégorie Fiction, le jury a désigné comme producteur de l’année 2024 la société What’s Up Films, portée par Matthieu Belghiti et Jean-Xavier de Lestrade. Le jury a particulièrement remarqué la très belle filmographie et la cohérence de la ligne éditoriale de cette société de production indépendante. What’s Up Films a notamment produit les séries de Jean-Xavier de Lestrade Sambre (pour France 2) et Jeux d’influence (pour Arte), ainsi que le téléfilm Des blessures invisibles, de Sarah Marx pour France 2.

Sonia Rolland présidait le jury

Le jury était présidé par l’actrice, réalisatrice et productrice Sonia Rolland, entourée d’Olivier de Bannes (producteur, O2B Films, président de la commission Télévision de la Procirep), Amélie Juan (productrice, Morgane Prod., vice-présidente de la commission Télévision de la Procirep, Claire Paoletti (autrice, scénariste animation), Mathilde Damoisel (autrice et réalisatrice de documentaires), Jean-Baptiste Delafon (auteur et réalisateur de fiction), Christine Camdessus (déléguée générale du Fipadoc), Annick Tenninge (directrice de l’école La Poudrière), Mélaine Thomann (chargée de mission audiovisuel à la direction de la Culture de la région Île-de-France), Manuel Alduy (directeur du cinéma et des fictions numériques et internationales, France Télévisions), Coralie Boitrelle-Laigle (directrice des programmes jeunesse, groupe M6), Hélène Ganichaud (directrice unité Découverte et connaissance, Arte), Iris Bucher (productrice, Quad Drama, lauréate Fiction 2023), Matthieu Liégeois (producteur, Tchack!, lauréat Animation 2023), Cyrille Perez (producteur, 13 Prods, lauréat Documentaire 2023).

Jean-Baptiste Wery et Emmanuèle Petry Sirvin de Dandelooo Production, Christilla Huillard-Kann et Corinne Delpech d’Elda° Productions, Matthieu Belghiti et Jean-Xavier de Lestrade de What’s Up Films
Jean-Baptiste Wery et Emmanuèle Petry Sirvin de Dandelooo Production,
Christilla Huillard-Kann et Corinne Delpech d’Elda° Productions,
Matthieu Belghiti et Jean-Xavier de Lestrade de What’s Up Films (Photos droits réservés).

Unifrance dévoile les lauréats de ses Prix de l’export audiovisuel

Daniela Elstner, directrice générale d’Unifrance, et Sarah Hemar, directrice de l’audiovisuel, ont décerné lundi 16 décembre les 21ᵉ Prix Unifrance de l’export audiovisuel au Trianon à Paris (XVIIIᵉ arrondissement). Remis en ouverture de la cérémonie du Prix Procirep du producteur français de télévision dont Unifrance est partenaire, ces Prix récompensent les programmes audiovisuels français les mieux vendus dans le monde. Les Prix Unifrance de l’export audiovisuel distinguent l’attrait de la création audiovisuelle française à l’international dans les domaines de l’animation, du documentaire et de la fiction. Ils permettent cette année encore de mettre en lumière à la fois le professionnalisme et le savoir-faire des sociétés de distribution françaises.

Les lauréats de chaque catégorie des Prix Unifrance de l’export ont été désignés par le vote des acheteurs internationaux invités lors des Rendez-vous d’Unifrance au Havre, en septembre dernier.

Les lauréats 2024

  • Prix Unifrance de l’export audiovisuel – animation : Xilam Animation pour Zig & Sharko (saison 3, 78 × 7’)
  • Prix Unifrance de l’export audiovisuel – documentaire : Francetv Distribution pour Tour Eiffel, le rêve d’un visionnaire (52’ et 90’)
  • Prix Unifrance de l’export audiovisuel – fiction : Newen Connect pour Cat’s Eyes (8 × 52’)

MyFrenchFilmFestival prépare sa 15ᵉ édition

Organisé par Unifrance, le festival de cinéma francophone 100% en ligne MyFrenchFilmFestival revient pour sa 15ᵉ édition du 17 janvier au 17 février 2025. Ce sera l’occasion unique pour les cinéphiles du monde entier de découvrir le meilleur du cinéma francophone depuis chez eux. La sélection officielle comptera 20 films, dont la liste sera dévoilée le 17 janvier 2025. Parmi ces films figurent 10 longs métrages, dont neuf en compétition et un film de patrimoine. Les courts métrages seront également 10, dont neuf en compétition et un court métrage d’animation sans paroles pour le jeune public.

MyFrenchFilmFestival se veut une vitrine internationale du cinéma francophone. L’événement est accessible dans plus de 200 territoires via sa plateforme dédiée et une cinquantaine de plateformes partenaires. Cette année, tous les films de la sélection seront proposés en version originale française et avec des sous-titres disponibles en huit langues : allemand, anglais, arabe, italien, espagnol, japonais, mandarin et portugais.

UGC crée le Prix cinéma des enseignants avec le soutien de la Maif

Le groupe UGC crée le Prix cinéma des enseignants, en partenariat avec Maif, assureur des enseignants, avec le soutien de Réseau Canopé (opérateur du ministère de l’Éducation nationale, en charge de la formation continue des enseignants et de toute la communauté éducative) et l’agence Parenthèse Cinéma. À partir de ce lundi 16 décembre, l’événement a pour objectif de fédérer les enseignants autour du cinéma via la célébration du cinéma comme outil pédagogique ; la valorisation du rôle des enseignants dans le développement de la culture cinématographique et l’éducation à l’image chez leurs élèves ; la mise en lumière de l’intérêt des sorties scolaires au cinéma.

Le Prix cinéma des enseignants s’adresse à près de 900.000 enseignants, de la maternelle au lycée, ainsi qu’à leurs encadrants. Les enseignants pourront voter pour leur film préféré parmi 10 longs métrages sortis en 2024, sélectionnés pour leur pertinence pédagogique. Un tirage au sort sera effectué pour remporter l’une des 50 sorties scolaires pour une classe dans un cinéma UGC. Cent places de cinéma UGC seront offertes pour les 100 premiers enseignants votants.

« Le cinéma est un merveilleux outil pédagogique. Nous sommes très fiers de mettre nos cinémas au service des enseignants pour les aider à faire leur métier, tout en éveillant les enfants et adolescents à l’image et au 7ᵉ art. »

Brigitte Maccioni, PDG d’UGC.

Le scrutin est ouvert aux enseignants du lundi 16 décembre 2024 au vendredi 7 février 2025 sur la plateforme Prix cinéma des enseignants, regroupant les films-annonces, dossiers pédagogiques et affiches des films. Le Prix cinéma des enseignants sera décerné au printemps 2025.

« Ce partenariat a une résonance particulière pour Maif car nous avons toujours eu à cœur de rendre la culture accessible à tous en soutenant des acteurs engagés. Par les émotions qu’il véhicule, le cinéma est un formidable vecteur de culture et d’éducation. Il peut amener les élèves à développer leur esprit critique, questionner le monde qui les entoure et à agir pour un monde plus juste. »

Yves Pellicier, président de Maif.

CinEuro cherche des projets pour ses Prix 2025

L’initiative de coopération transfrontalière CineEuro a lancé son Prix en 2023 pour encourager le développement de coproductions cinématographiques entre les pays membres (France, Luxembourg, Allemagne, Suisse et Belgique). Le Prix CinEuro revient en 2025 avec pour objectif d’encourager l’émergence de projets traitant d’histoires, personnages ou décors qui témoignent des liens entre les territoires partenaires (économique, politique, géographique, sociétal, culturel…). Pour cette nouvelle édition, la Suisse du Nord-Ouest a rejoint le Prix CinEuro grâce à Balimage, ouvrant de nouvelles perspectives aux cinéastes et projets suisses.

Les cinéastes de toute l’Europe ont jusqu’au 28 février 2025 pour soumettre leurs projets de fiction ou documentaire en développement (long métrage ou série) dont le narratif établit un lien entre les territoires CinEuro. Le règlement et le formulaire de candidature sont disponibles en ligne sur le site CinEuro. La liste des projets éligibles sera dévoilée à la mi-mars 2025 et les noms des finalistes à la mi-mai 2025. Le Prix CinEuro sera remis en juillet 2025 dans le cadre du Forum Alentours à Strasbourg, avec une dotation de 30.000 € pour le Prix fiction et de 15.000 € pour le Prix documentaire.

En juillet dernier, lors du Forum Alentours, le Prix CinEuro 2024 fiction a été remis au projet Helter Skelter, de Paul Vincent de Lestrade, et le Prix documentaire à Capitale(s) Europe, la bataille des sièges, de Donato Rotunno.