Spécial Les Arcs Film Festival
Gísli Snær Erlingsson (Icelandic Film Centre) : “La France est le premier marché pour le cinéma islandais”
Réalisateur diplômé de la Fémis, Gísli Snær Erlingsson a été nommé à la tête de l’IFC début 2023 pour une durée de cinq ans. Alors que le pays est mis à l'honneur cette année au Festival des Arcs, à la fois dans la sélection et à l'Industry Village, il livre son regard sur les opportunités de coproduction internationale et la demande de tournages dans son pays, très dynamique grâce aux soutiens publics.
Vous êtes le pays à l’honneur cette année aux Arcs, à la fois dans la sélection du festival et à l’Industry Village. Pourquoi ce partenariat ?
C’est important pour nous d’être ici car de nombreux réalisateurs islandais sont passés par les programmes de l’Industry Village ou par la sélection du festival et y ont eu beaucoup de succès. Les budgets des films islandais correspondent à la typologie de projet accueillis aux Arcs. Rúnar Rúnarsson (Sparrows, When The Light Breaks) est présent cette année pour la sixième fois ! Nous avons une nouvelle génération de cinéastes qui sont beaucoup plus ouverts vers l’international. La France a toujours été un leader en Europe de par son infrastructure mais aussi car le public français aime aller au cinéma. Quand je suis arrivé à l’Icelandic Film Centre, j’ai découvert avec surprise que la France était le premier marché pour le cinéma islandais en nombre d’entrées !
De par sa taille, l’Islande est naturellement un pays de copro. Quels sont les territoires privilégiés par vous producteurs ?
C’est dans l’ADN des producteurs islandais d’aller chercher des coproducteurs. Nous sommes une petite île au milieu de l’océan Atlantique. Les producteurs se tournent naturellement vers les pays nordiques car nous collaborons avec les agences du film de Norvège, Suède, Danemark et Finlande au sein de la structure The Five Nordics (ex-Scandinavian Film), grâce à laquelle nous pouvons avoir une présence commune dans les grands marchés comme Berlin et Cannes. De plus, nous avons le Nordisk Film & TV Fond, qui est une aide qui vient en plus des aides nationales. Mais nous observons un intérêt grandissant en provenance du reste de l’Europe, qu’il s’agisse de petits pays comme la Croatie et l’Estonie, ou plus grands comme la France.
L’ADN des producteurs français est à l’opposé de celui des islandais. En Islande, ils obtiennent un quart de leur financement et doivent aller chercher le reste à l’international. En France, vous n’avez jamais eu besoin de faire cela car vous pouvez financer un film intégralement. Mais cette réalité est en train de changer et il y a une nouvelle génération qui est plus ouverte à la coproduction internationale, on peut le ressentir aux Arcs et c’est pourquoi je suis très content d’être ici. Nous allons d’ailleurs organiser un événement avec le CNC et les Five Nordics en mars prochain à Paris pour faire se rencontrer nos industries.
Combien de films islandais sont produits chaque année ?
Nous produisons entre trois et cinq films par an. Et nous avons connu ces dernières années un boom dans la production de séries télévisées, car il y a un vrai appétit pour le genre. Ce sont des coproductions au montage très complexe. Mais on sait désormais que le public ne craint pas les sous-titres.
Quels sont les dispositifs de soutien mis en place en Islande ?
Nous soutenons les projets à travers notre fonds d’aide, qui s’élève à 8,5M€ en 2024. Et nous avons un système de remboursement des dépenses qui est crucial et qui permet aux producteurs de récupérer 25% des sommes dépensées. Ces deux systèmes leur permettent d’avoir la majorité des droits sur leurs films. Les films islandais ont un budget très raisonnable. Tout l’argent qui est dépensé se voit à l’écran. Et puis, nous avons aussi un système de remboursement qui s’élève à 35% des dépenses pour les grosses productions, notamment hollywoodiennes, qui viennent en Islande. La dernière saison de True Detective a par exemple été entièrement tournée en Islande, même les scènes en studio. L’ensemble des sommes reversées s’élève à 23M€ en 2024. Des discussions sont en cours pour mettre les deux dispositifs à 35% mais pour l’instant la situation est floue car nous venons de vivre des élections législatives anticipées.
Cet afflux de productions internationales risque-t-il de créer des tensions sur la disponibilité des techniciens ?
Accueillir de grosses productions en Islande a forcément des conséquences positives. Cela permet notamment de bâtir un savoir-faire technique et de faire travailler les techniciens sur place. Mais il est vrai que, comme nous sommes un petit pays [400 000 habitants, NDLR], il suffit que deux productions hollywoodiennes soient là en même temps pour que tous les personnels qualifiés soient pris. Cela peut créer de la friction et même de la frustration. C’est pourquoi je pense que le rôle de l’industrie est de former de nouvelles personnes et de les accueillir.
Comment approchez-vous le sujet de l’éco-production en Islande ?
C’est vrai qu’il est impossible de venir faire un film en Islande sans prendre l’avion. Mais nous encourageons la réduction de l’empreinte écologique sur le territoire. Nous avons beaucoup appris des Californiens lors du tournage de True Detective. Ils sont très avancés en matière d’écoproduction, de recyclage. Nous finançons la formation de green managers et nous travaillons avec les Five Nordics à la mise en place d’un standard d’écoproduction commun, en s’inspirant des grandes nations comme l’Allemagne et la France. C’est important pour nous car l’Islande est un pays avec une nature sauvage et sensible. Et les productions internationales viennent principalement pour nos magnifiques paysages. Nous devons donc mettre en place des règles très strictes sur la façon dont nous traitons nos terres.
Petit Chaos accompagne Camille Degeye sur son premier long
Discipline, présenté au Village des coproductions des Arcs, est le premier long métrage de Camille Degeye, et son deuxième projet avec la société Petit chaos de Thomas Hakim et Julien Graff, après la réalisation d’un clip en 2023. Son court Journey Through a Body, en 2019, est passé par la Semaine de la critique et Côté court. En 2022, elle réalise Almost A Kiss, sélectionné à Clermont-Ferrand et dans la shortlist des César 2024.
Discipline suit Nana, une parisienne de 35 ans qui galère dans Paris à coups de petits boulots et qui reçoit un coup de fil annonçant la fin de vie de son père. Camille Degeye s’est inspirée de sa propre expérience. “Ce sont tous ces petits boulots que j’ai pu faire en sortant de mes études et qui font partie de la grammaire de Paris”, indique-t-elle. Elle évoque aussi le décès de son père et tout le “chaos administratif” qui s’en suit.
C’est l’actrice Naëlle Dariya, vue dans le court métrage De la terreur mes sœurs d’Alexis Langlois, qui a inspiré la réalisatrice pour le personnage de Nana, et qui interprètera le rôle.
Le film se divise en deux parties, avec le début dans la frénésie parisienne, dictée par toutes les injonctions de la vie urbaine, entre Fashion Week, vernissages et soirées techno underground, et la deuxième partie, à la campagne, lorsque Nana va accompagner son père dans les derniers jours. “Les deux parties charrient la même chose quant à ce rapport à l'administration, à comment se débattre avec ce langage qui n’est pas le nôtre et comment cela peut perturber jusqu’à l’intime”, complète la réalisatrice.
Parmi ses références, Camille Degeye cite Rien à foutre d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, pour la structure et la dynamique du récit, La Bataille de Solférino de Justine Triet pour le traitement documentaire et l’immersion dans la ville, ou encore Toni Erdmann pour la relation père-fille. “Mon influence première, c’est aussi le cinéma de John Cassavetes, notamment Gloria”, ajoute-t-elle. Comme pour ses courts métrages, elle prévoit de tourner ce long en 16mm.
La structure du film se porte bien à la coproduction. “Seule la première partie doit être tournée à Paris. Pour la seconde, on peut très bien collaborer avec la Belgique ou le Luxembourg”, ajoute Thomas Hakim, qui espère que le film, au budget de 2,5M€, pourra être tourné fin 2025 ou en 2026.
Quatre longs en projet
Petit chaos achève une année 2024 couronnée de succès puisque Thomas Hakim et Julien Graff ont produit All We Imagine As Light de Payal Kapadia, Grand Prix du jury à Cannes et qui, malgré sa non-sélection à l’Oscar du meilleur film international, espère figurer en bonne place dans les autres catégories. “Nous sommes super contents car notre distributeur américain, Sideshow/Janus Films, n’a pas lâché l’affaire”, se réjouit Thomas Hakim. La réalisatrice est notamment nommée au Golden Globe de la meilleure réalisation, en plus d’avoir remporté plusieurs prix de la critique. “Ce sont des signaux très encourageants”, affirme le producteur.
La société est actuellement en financement du premier long de fiction de Sompot Chidgasornpongse, assistant réalisateur d’Apichatpong Weerasethakul, baptisé 9 Temples to Heaven. Elle développe aussi le premier long de Pablo Dury, Isidore et le paysage, après ses deux courts très remarqués, Cœur brisé et Le soleil dort.
Côté documentaire, Petit chaos boucle le tour de table d’Eaux Souterraines de Trương Minh Quý (Viet and Nam) et Nicolas Graux, sur une communauté déplacé à la frontière du Laos et du Vietnam. Thomas Hakim et Julien Graff produisent aussi le long de la réalisatrice Agustina Comedi, qui suit sur une dizaine d’année des travailleuses du sexe à Buenos Aires.
Emmanuel Delétang (22D Music) : “Nous souhaitons que le cinéma et la musique se rencontrent”
Rencontre avec le fondateur de 22D Music, partenaire historique des Arcs Film Festival, qui accompagne les sociétés de production dans la gestion et la production de la musique de leurs projets.
Pourquoi était-ce important pour vous d'être aux Arcs Film Festival cette année ?
L'histoire avec Les Arcs a commencé il y a une douzaine d'années quand je suis tombé amoureux, si je puis dire, de l'équipe du festival et de leur ligne éditoriale. Nous avons alors commencé à y organiser des masterclass pour essayer de sensibiliser l'écosystème de l'image à la musique et nous sommes vite devenus partenaires du festival. Depuis quatre ans, en plus des masterclass, nous décernons un prix doté de 10 000€, le 22D Music Award, au sein du Work-in-Progress, afin de soutenir le financement de la composition originale d'un projet. Cette année, nous l'avons attribué à Solomamma de Janicke Askevold (Norvège), produit by Bacon Pictures Oslo (Norvège), Bacon Pictures Copenhagen (Danemark), Mistrus Media (Lettonie), Dansu Films (Lituanie) et It's Alive (Finlande), un projet à fort potentiel international. Nous souhaitons que l'Industry Village ne soit pas uniquement un événement cinéphile, mais aussi musical, et que les deux secteurs se rencontrent, notamment à travers le Music Village. Ce dernier pourrait d'ailleurs être encore plus international.
Plus globalement, quel est le rôle de 22D Music dans l'industrie depuis sa création en 2006 ?
Nous sommes initialement une structure d'édition musicale. Notre mission est d'accompagner les producteurs cinéma et audiovisuels, qui ont souvent peur ou peu d'intérêt pour le sujet. Nous leur expliquons que se structurer au niveau musical et faire appel à des experts peut à la fois leur permettre de gagner du temps et d'optimiser leurs projets artistiques. Et dans le même temps, nous créons et administrons des départements d'édition musicale. Cette dernière est la partie la plus abstraite de la musique, qui concerne le travail de promotion d'une œuvre et la documentation pour les sociétés de gestion. Nous sommes membres de 25 sociétés de gestion, comme la SACEM en France, mais aussi à l'international. Notre mission est donc à la fois artistique et administrative : produire de la musique originale pour le compte d'un tiers, un producteur audiovisuel par exemple, lui proposer un compositeur, encadrer les équipes, la financer parfois, détenir des droits, superviser la synchro [utilisation de titres déjà existants] ; ou alors récupérer la musique déjà composée d'un projet, quel qu'il soit, et documenter ensuite les œuvres dans toutes les sociétés de gestion. Nous accompagnons également les films au-delà de leur sortie, en organisant par exemple des ciné-concerts, comme le prochain, Joyeux Noël de Christian Carion, qui aura lieu à Lille le 8 janvier. En parallèle, nous produisons également des artistes, mais de moins en moins, cette mission était très délicate et énergivore.
Sur quels films et séries travaillez-vous ?
Nous avons par exemple travaillé avec le compositeur Olivier Daviaud sur L'Armée des Romantiques d'Amélie Harrault (4x52'), diffusée sur Arte le 21 décembre prochain ; avec la compositrice Delphine Malaussena sur le long métrage Hiver à Sokcho de Koya Kamura, en salles le 8 janvier prochain ; avec Amine Bouhafa sur Toutes pour une de Houda Benyamina, en salles le 22 janvier ; avec Pascal Le Pennec sur le film d'animation Slocum et moi de Jean-François Laguionie, en salles le 29 janvier ; avec Laetitia Pansanel-Garric sur le film d'animation Hola Frida d'André Kadi et Karine Vézina, en salles le 12 février ; ou avec Valentin Hadjadj sur la série Families Like Ours de Thomas Vinterberg. Nous avons également travaillé avec la compositrice Mari Fukuhara sur le film d'animation Amélie et la métaphysique des tubes de Liane-Cho Han et Mailys Vallade, ou avec Brice Davoli et le rappeur Kalash sur Zion de Nelson Foix, ces deux longs métrages sortiront prochainement en salles, mais ne sont pas encore datés. Nous mettons d'ailleurs un point d'honneur à accompagner les femmes dans la composition à l'image, qui sont très très peu représentées.
Diriez-vous que de plus en plus de films mettent la musique au cœur de leur scénario, comme nous l'avons récemment vu dans L'Amour ouf de Gilles Lellouche ou Leurs enfants après eux des frères Boukherma ?
Aujourd'hui, il y a une sorte de dichotomie entre les quelques gros films, qui ont des budgets "musique" très significatifs - mais qui privilégient souvent la synchro et pas la musique originale -, et tous les autres projets, bien plus petits, qui ont des enveloppes de moins en moins importantes. Pour ces œuvres plus fragiles, la musique navigue dans un no man's land, les équipes de production ne savant pas bien souvent quels guichets solliciter. D'autant qu'il est aujourd'hui de plus en plus facile d'enregistrer des musiques de qualité chez soi, avec des banques de sons, ou avec l'IA. Nous aimerions donc que leurs aides du CNC ou de la SACEM soient plus régulières, plus importantes et mieux connues. Par exemple, pour un long métrage d'un budget de 3 M€, l'enveloppe consacrée à la musique atteindra généralement 40 000 € maximum ; pour un film à 8 M€, celle-ci pourra en moyenne, sauf exception, avoisiner 60 000 €, voire 100 000 €.
Ciclic cultive son réseau international
Ciclic, l’agence régionale de développement de la filière culturelle en Centre-Val de Loire, est partenaire pour la première fois de l’Industry Village des Arcs, et vient de remettre son prix doté de 5000€ à l’un des projets du Talent Village, Made in Mud de la réalisatrice espagnole Anna Llargues, produit par Astra Pictures.
Si nouer un partenariat avec un festival hors de la région d’intervention de Ciclic peut paraître surprenant, c’est en réalité une stratégie assumée par l’organisme. “Nous considérons que les professionnels qui travaillent avec Ciclic Centre-Val de Loire ne travaillent pas juste avec la région mais au sein d’un réseau interconnecté au niveau national et international, explique Pierre Dallois, responsable de la création au sein de Ciclic. Ce réseau participe à attirer une plus grande diversité de projets et de talents dans la région. Cela permet de consolider et structurer la filière régionale.”
De plus, le partenariat permet aux producteurs installés en Centre-Val de Loire de venir aux Arcs à tarif préférentiel.
De la même façon, Ciclic soutient déjà un prix au Mifa d’Annecy ou encore au marché de coproduction When East Meets West à Trieste (Italie). De façon plus classique, l’agence s’est associée des régions italiennes, norvégiennes, allemandes et autrichiennes pour créer le programme MASO, une résidence de formation au court métrage. “En 2025, nous allons créer une résidence dédiée aux premiers longs avec le Luxembourg Film Fund”, ajoute Pierre Dallois.
Ciclic a fait de l’aide à l’écriture et au développement sa spécificité, ce qui colle bien avec l’ambition des Arcs de mettre en lumière des projets au début de leur développement. “Nous sommes un petit fonds régional. Nous avons une politique de complémentarité, affirme Pierre Dallois. Ce n’est pas la somme totale dont nous disposons mais la façon dont on l’utilise qui fera la différence.” La région a ainsi recentré son fonds d’aide cette année, en consacrant 65% des 2,6M€ à l’écriture et au développement, sans obligation de dépenses de fabrication sur le territoire.
La région Centre-Val de Loire a accueilli 22 nouvelles sociétés de production sur son territoire depuis 2019, et en compte une soixantaine au total. Ciclic cherche désormais à attirer davantage de talents, et va pour cela monter un bureau d’accueil des auteurs, “pour bien cerner les enjeux sociaux, économiques, et créatifs de ces professionnels”.
“Mon inséparable”, plus qu’un film sur l’inclusion
Projeté en avant-première aux Arcs Film Festival ce jeudi 19 décembre, le premier long métrage d'Anne-Sophie Bailly (co-scénariste notamment du Procès du Chien), produit par Les Films Pelléas et distribué par Les Films du Losange, sort mercredi 25 décembre sur une centaine de copies (majoritairement art et essai). Le film raconte la relation entre Mona (Laure Calamy) et son fils trentenaire Joël (Charles Peccia-Galletto), en situation de handicap. Travaillant dans un ESAT, celui-ci tombe amoureux de sa collègue Océane et commence à couper le cordon avec sa mère.
"Sortie familiale entre les fêtes"
Gustave Shaïmi, responsable marketing aux Films du Losange, le présente comme une œuvre "profonde et lumineuse qui aborde avec délicatesse des thèmes peu traités, parfois tabous". Parmi eux, le handicap, mais pas seulement : "C'est surtout le portrait d'une femme, de son émancipation et de celle de son fils, qui pose des questions aussi complexes et universelles que la maternité, le départ des enfants du nid, le rôle d'aidant", énumère Gustave Shaïmi à Ecran total.
Au-delà du handicap, Mon inséparable met en scène une relation mère-fils universelle. Le distributeur adresse aussi le film au public féminin, notamment âgé d'au moins 35 ans, et même à une audience encore plus large. "C'est une possible sortie cinéma familiale entre les fêtes", assure celui qui y voit "une œuvre généreuse à regarder au creux de l'hiver".
La date de sortie n'a en effet pas été choisie au hasard : le distributeur a remarqué que sur la période post-Noël de l'an dernier, la fréquentation des salles avait été très forte, passant de 335 000 entrées le 25 décembre - un chiffre dans les mêmes eaux que le 20 novembre de la même année par exemple - à 790 000 entrées le 26 décembre et même à 974 000 entrées le 28 décembre. "C'est donc moins un pari sur le jour de sortie que sur la semaine de sortie", résume Gustave Shaïmi.
875 associations contactées
Pour toucher ces cibles, Les Films du Losange ont noué des partenariats avec Le Parisien-Aujourd'hui en France (audience généraliste), Madame Figaro (audience plus féminine), Les Inrocks (audience plus cinéphile), France Télévisions, Canal+, Handicap.fr et l'Agefiph, association pour l'emploi des personnes en situation de handicap. Laure Calamy a par ailleurs été invitée au Mag de la santé de France 5 du 10 décembre et le sera dans la matinale de France Inter ce 18 décembre et au JT de France 2 du 21 décembre. "Ces trois émissions ont permis plus de 6 millions de contacts", précise Gustave Shaïmi.
Côté affichage, le distributeur a mené une campagne double-flash dans le métro en S-1. Il a également acheté des espaces dans Télérama et sur AlloCiné. La bande-annonce est quant à elle diffusée dans les salles art et essai depuis la mi-novembre et sur tous les écrans Mk2 en S-2 et S-1. Aussi, 70 avant-premières "surprises" ont été organisées dans les salles Afcae participantes, générant près de 2 000 entrées.
Enfin, et non des moindres, Les Films du Losange ont mis en place une large campagne à destination des personnes concernées par le handicap (associations, établissements…) : avant-première exceptionnelle au ministère de la Santé le 3 décembre en présence de l'équipe du film et de la ministre déléguée aux Personnes handicapées Charlotte Parmentier-Lecocq ; 13 avant-premières lors de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées ; 875 associations concernées contactées ; plusieurs titres de presse et podcasts spécialisés contactés. Depuis fin octobre, une dizaine de contenus vidéo ont par ailleurs été relayés sur les réseaux sociaux.
À la une
Cyril Dufresne (“Fais pas ci, fais pas ça”) : “Il fallait un synopsis exceptionnel pour séduire la chaîne et les comédiens”
Cinq ans après les dernières aventures des Bouley/Lepic, pourquoi proposer un nouveau téléfilm Fais pas ci fais pas ça ?
L’envie était partagée entre Guillaume Renouil, Gaëlle Cholet et moi les coproducteurs, France Télévisions et la créatrice de la série, Anne Giafferi, venue nous soumettre cette idée un peu folle et très amusante d’envoyer les deux couples de la série sur la Lune. Un épisode de Noël supplémentaire n’aurait pas eu un intérêt fondamental, il fallait vraiment séduire la chaîne et les comédiens, qui ont joué en neuf saisons de nombreuses situations, avec un synopsis plus exceptionnel : une aventure spatiale, un peu à la Tintin et le double album Objectif Lune et On a marché sur la Lune.
Quelles ont été les grandes étapes de la production ?
Il fallait d'abord trouver un créneau commun de tournage pour les comédiens, donc on s’y est pris très en amont - un an et demi - avant d'avoir la bonne fenêtre de tir. Ensuite les scénaristes, Anne Giafferi et sa fille Jeanne Bizot, ont commencé à écrire les dialogués. La préparation a ensuite été classique. Ce qui nous a le plus contrarié, ce sont les repérages pour savoir où tourner la Lune. On avait évoqué la possibilité de tourner au Maroc, où à l’Agence spatiale européenne qui possède un bâtiment dédié aux essais sur un sol imitant celui de la Lune, et finalement on a trouvé une carrière de sable désaffectée à Fontainebleau. Il fallait aussi pouvoir tourner de nouveau dans les maisons des Bouley et des Lepic à Sèvres, donc il a fallu trouver un arrangement avec les actuels locataires et propriétaires. Ensuite, une fois lancé, le tournage était très agréable et les comédiens étaient ravis de se retrouver.
Avez-vous bénéficié d'un budget confortable pour ce retour événement ?
On a un budget légèrement supérieur à celui d’un Fais pas ci Fais pas ça classique, grâce notamment à notre deuxième diffuseur, Disney+, qu’on a démarché une fois l’accord passé avec France Télévisions. Disney+ avait déjà diffusé les précédentes saisons de la série donc il était logique de leur proposer cette opportunité.
Quel type de partenariat avez-vous noué avec l’Agence spatiale européenne ?
C’est un partenariat vertueux sans échange d’argent, très bienveillant et avantageux pour nous et pour eux, car Fais pas ci fais pas ça leur apporte une image grand public qu'ils recherchent pour encourager les jeunes générations à s'intéresser à l'espace et ses métiers. De leur côté, ils nous ont mis à disposition des images qui nous permettent une "production value" très hollywoodienne. L'astronaute Jean-François Clervoy a été notre consultant technique et on a pu tourner une semaine sur le site de l'ESA en Allemagne, notamment la séquence de décollage à la station de contrôle qui fait les vrais décollages d'Ariane 5 et Ariane 6. Par ailleurs, le réalisateur Alexandre Castagnetti est un ancien ingénieur donc il a un côté geek. Et comme il adore les films de genre, il a utilisé pleins d'astuces pendant le tournage et a fait de nombreux clins d'oeil à des standards du cinéma.
Le Top 10 des audiences en replay de la semaine du 2 décembre
Ecran total publie chaque semaine le classement des meilleures audiences de la semaine en replay. L'objectif est de mettre en avant les programmes inédits diffusés en première partie de soirée sur les chaînes historiques dont le visionnage est le plus performant sur les plateformes, que ce soit avant leur diffusion linéaire ou dans les sept jours qui ont suivis. Ce mercredi, découvrez le classement des programmes diffusés entre le lundi 2 et le dimanche 8décembre 2024.
Le duo Astrid & Raphaëlle continue d'occuper la première place du classement des audiences en replay. Et Cat's Eyes la seconde, sachant que TF1 n'a diffusé qu'un seul épisode. Les fictions de France Télévisions, Les invisibles et Les mystères du clos des lilas, font aussi des audiences non-linaires de plus d'un million de spectateurs.
Pour la première fois depuis le début de notre Top 10 des audiences en replay, les émissions de flux sont plus nombreuses que les fictions avec L'amour est dans le pré, Koh-Lanta et La France a un incroyable talent avec des audiences oscillant entre +545 K et +856 K.
Programme | Chaîne | Audience non-linéaire | Audience consolidée | Audience veille |
Astrid & Raphaëlle ép.4 | France 2 | + 1,882 M | 7,039 M | 5,157 M |
Cat’s Eyes ép.7 | TF1 | + 1,183 M | 4,970 M | 3,787 M |
Les invisibles - Richelieu | France 2 | + 1,354 M | 4,158 M | 2,804 M |
Les mystères du clos des lilas | France 3 | + 1,027 M | 4,786 M | 3,759 M |
L’amour est dans le pré P2 | M6 | + 856 K | 4,475 M | 3,619 M |
Koh-Lanta ép. 16 P1 | TF1 | + 795 K | 3,998 M | 3,203 M |
Koh-Lanta ép. 16 P2 | TF1 | + 727 K | 3,158 M | 2,431 M |
L’amour est dans le pré P1 | M6 | + 690 K | 4,948 M | 4,258 M |
La France a un incroyable talent P1 | M6 | + 564 K | 3,559 M | 2,995 M |
La France a un incroyable talent P2 | M6 | + 545 K | 2,947 M | 2,402 M |
L’actualité du secteur
La production de titres de fiction télé-SVàD en Europe recule dans tous les formats en 2023
L’Observatoire européen de l’audiovisuel publie un nouveau rapport gratuit sur la production de fictions audiovisuelles en Europe. Intitulé Audiovisual fiction production in Europe – 2023 figures, ce rapport analyse le volume, l’origine, les coproductions internationales et les principaux commanditaires et producteurs des films et séries de fiction pour la télévision et la SVàD produits en Europe. Le document est rédigé par Agnes Schneeberger, analyste au sein du département Informations sur les marchés de l’Observatoire. Parmi les principaux constats, le rapport signale que l’année 2023 marque un tournant dans la production des fictions télévisées en Europe avec une baisse de 6% du nombre de titres dans tous les formats. La dynamique d’expansion des séries haut de gamme (jusqu’à 13 épisodes par saison) prend fin et le nombre de titres stagne en 2023 (moins 2% par rapport à l’année précédente). Le rapport d’Agnes Schneeberger constate aussi que la majorité des titres de fiction produits en Europe en 2023 sont des commandes de radiodiffuseurs publics (55%), suivis par les radiodiffuseurs privés (31%) et les « streamers » mondiaux (14%).
La production de fictions télévisées en Europe se contracte
La reprise postpandémique n’a pas permis de stabiliser le marché européen de la fiction télévisée. La baisse de 6% du nombre de fictions produites en 2023 s’accompagne d’une réduction équivalente du nombre d’épisodes (moins 6%) et d’une stagnation du volume d’heures (moins 3%) par rapport à l’année précédente. Malgré cette baisse d’activité, certains aspects de la production de fictions télévisées en Europe restent inchangés. Les « telenovelas » et les « soaps » représentent la majeure partie (61%) du volume d’heures produites. Plus de la moitié (58%) des titres produits sont des séries de 2 à 13 épisodes par saison.
La dynamique d’expansion des séries haut de gamme touche à sa fin et le nombre de titres régresse en 2023 (moins 2% par rapport à l’année précédente). Le volume d’heures de production des séries de 2 à 13 épisodes par saison stagne en 2023 (moins 1%), car les saisons comportent moins d’épisodes, qui sont également plus courts (probablement pour faire face à l’augmentation des coûts de production et à l’inflation).
Le rapport Audiovisual fiction production in Europe – 2023 figures (39 pages en langue anglaise, format PDF) est téléchargeable sur le site de l’Observatoire européen de l’audiovisuel.

SND renforce son engagement en matière d’écoproduction
Dans le cadre de la trajectoire de réduction de l’empreinte carbone du groupe M6, SND (Société Nouvelle de Distribution), filiale de production et de distribution de droits audiovisuels du groupe M6, a développé une démarche écoresponsable. SND a intégré des pratiques de production durables dans l’ensemble de ses projets. En l’espace d’une année, environ 80% des productions déléguées de SND ont été labellisées.
Les longs métrages 4 zéros (1 étoile), le Secret de Khéops (2 étoiles) et Chers parents (3 étoiles) ont obtenu le label Ecoprod cette année, avec des scores d’écoproduction respectifs de 73%, 81% et 93%. Par ailleurs, les films Super papa et le Secret de Khéops ont reçu le label Production responsable de Flying Secoya.
« Ces distinctions soulignent l’engagement et le travail des équipes de production de SND, qui poursuivent leur volonté de concilier création cinématographique et respect de l’environnement. »
Le groupe M6.
Quatre offres sont sur les rangs pour reprendre Cyber Group Studios.
En redressement judiciaire depuis le 31 octobre, le producteur d'animation Cyber Group Studios fait l'objet de quatre offres de reprises. Les repreneurs potentiels avaient jusqu'à lundi 16 décembre pour manifester leur intérêt.
Le offres ont été publiées ce mardi 17 décembre. Elles proviennent de la société française Solent Production, du groupe Hildegarde, du groupe Newen Studios et de la société espagnole United Smile International SL.
Solent est une société de production audiovisuelle fondée en 2016, historiquement active dans la publicité, qui a lancé un département dédié à la production de films documentaires pour la télévision et les plateformes, et qui développe depuis 2020 une activité de post-production cinéma et TV. Solent est également coproducteur de la série Samuel diffusée sur Arte et produite par Les Valseurs. Solent a repris, en 2022, les activités du studio Red Frog.
Le groupe Hildegarde, déjà actif dans la production et la distribution de séries et films d'animation (à travers notamment Les Armateurs, Folimage ou Gebeka), veut intégrer les activités de Cyber Group pour consolider son pôle animation Flag, estimant qu'elles apportent des expertises complémentaires, notamment en matière de studio de fabrication 3D, de distribution internationale audiovisuelle, ou de production à l'étranger.
Newen Studios, filiale de TF1, souhaite acquérir uniquement certains actifs de Cyber Group, à savoir la propriété corporelle et incorporelle , dont les droits de propriété intellectuelle, des projets Gigantosaurus, Zou et Final Fantasy IX, afin de les développer et les exploiter au sein de Blue Spirit, filiale animation du groupe.
Enfin, la société United Smile International porte une offre constituée à travers une joint-venture avec le studio d'animation indien Toonz Media Group et la société hongkongaise d'import/export Atlas Global. United Smile travaille déjà avec Cyber Group en tant que master licencié pour la franchise Gigantosaurus. L'offre propose la mise en place d'un plan de continuation pour réduire les coûts de l'entreprise, poursuivre la production des séries Gigantosaurus saison 4 et La Famille McFire, continuer à développer la franchise Gigantosaurus, et produire de nouveaux contenus adaptés aux nouveaux usages des enfants sur le digital.
Le CNC a aidé neuf films distribués le 18 décembre
Parmi les longs métrages à l’affiche ce mercredi 18 décembre, neuf d’entre eux ont bénéficié du soutien du CNC, dont Everybody Loves Touda, de Nabil Ayouch, représentant du Maroc pour l’Oscar du meilleur film international 2025 :
- Au cœur des volcans – Requiem pour Katia et Maurice Krafft, de Werner Herzog (produit par Bonne Pioche, Brian Leith Productions et Titan Films – distribué par Potemkine Films) : aide sélective à la distribution (aide au film par film), aide sélective à l’édition vidéo (aide au programme 2024)
- Le Beau Rôle, de Victor Rodenbach (Jonas Films – Jour2Fête) : avance sur recettes avant réalisation, aide sélective à la distribution (aide au programme 2024), aide à la création de musiques originales
- Conte nuptial, de Claire Bonnefoy (Capricci – Capricci Films) : aide sélective à la distribution (aide au programme 2024), aide à la création de musiques originales
- Everybody Loves Touda, de Nabil Ayouch (Ali N’Productions et Les Films du Nouveau Monde – Ad Vitam) : aide aux cinémas du monde après réalisation
- Oh, Canada, de Paul Schrader (Oh, Canada LCC – ARP Sélection) : aide sélective à la distribution (aide au programme 2024)
- Sarah Bernhardt, la divine, de Guillaume Nicloux (Les Films du Kiosque – Memento Distribution) : aide sélective à la distribution (aide au programme 2024)
- The Wall, de Philippe Van Leeuw (Altitude 100 Production– Bodega Films) : aide sélective à la distribution (aide au programme 2024)
- Un Noël en famille, de Jeanne Gottesdiener (Polaris Film Production – KMBO) : aide à la création de musiques originales
- Une langue universelle, de Matthew Rankin (Metafilms – Météore Films) : aide sélective à la distribution (aide au film par film)
Pan Distribution date « Queer », avec Daniel Craig
Réalisé par l’Italien Luca Guadagnino, le long métrage Queer sera à l’affiche le 26 février 2025. Le scénario est signé par Justin Kuritzkes, qui adapte le roman éponyme de William S. Burroughs publié en 1985. Coproduite par l’Italie et les États‑Unis, cette comédie romantique est portée par Daniel Craig pour le rôle principal, entouré de Daan de Wit, Jason Schwartzman, Henrique Zaga, Colin Bates, Drew Starkey, Simon Rizzoni, Drew Droege et Ariel Schulman.
Dans la ville de Mexico des années 1950, Lee, un immigrant américain d’une quarantaine d’années, raconte sa vie parmi les étudiants américains expatriés. Il poursuit un jeune homme nommé Allerton, inspiré d’Adelbert Lewis Marker (1930-1998), un militaire de la marine américaine récemment libéré de Jacksonville, en Floride.
Sony Pictures programme « Until Dawn »
Le film d’horreur Until Dawn, réalisé par David F. Sandberg, sera dans les salles le 23 avril 2025. Cette production américaine est l’adaptation du jeu vidéo d’action-aventure éponyme de type « survival horror » développé par Supermassive Games et édité par Sony Computer Entertainment. Le casting du film réunit Peter Stormare, Odessa A’zion, Maia Mitchell, Michael Cimino, Ella Rubin, Belmont Cameli, Ji-young Yoo et Willem van der Vegt.
Un groupe de personnes passe le week‑end dans un chalet de ski le jour pour commémorer l’anniversaire de la disparition de leurs amis, ignorant qu’ils ne sont pas seuls.
L’édition 2025 du Fipadoc se dévoile
Du 24 janvier au 1er février aura lieu la septième édition du Fipadoc a Biarritz. Cette année, le festival international de documentaire a reçu 2 300 films provenant de 153 pays, soit 18 % de plus que pour l’édition 2023. En tout, 180 œuvres documentaires ont été sélectionnées. “Le Fipadoc est un festival citoyen où s’épanouissent les échanges”, a confié Anne Georget sa présidente, lors d’une conférence presse, ce mardi 17 décembre au CNC.
Elle explique que les documentaires sélectionnés disposent de trois vertus : savoir regarder l’autre, imaginer un monde meilleur ou montrer le monde tel qu’il est. Cette année, 16 prix seront décernés, dont cinq grands prix (meilleur documentaire international, national, musical, impact et le prix du public INA-madelen). Un nouveau prix, celui des Droits humains en action, doté par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, sera remis pour la première fois. De plus, le Focus Territoire sera consacré aux pays des Balkans.
Seront notamment diffusés à Biarritz en avant-première Balomania de Sissel Morell Dargis dans la catégorie grand prix documentaire international, Soundtrack to a coup d’État de Johan Grimonprez dans la catégorie grand prix documentaire musical, Ravel en mille éclats de François René Martin et Gordon lors d’une projection d’Art ou I am Martin Parr, le photographe so british de Lee Shulman, en présence du photographe, lors d’une avant-première de France Télévisions.
Canal+ absent du Fipadoc 2025
Les deux chaînes publiques tiendront également leurs habituelles conférences lors de l’événement basque, tandis que Canal+ manque à l’appel des diffuseurs partenaires cette année, pour des raisons de contraintes budgétaires, indique la direction du festival. “Il y a un peu de déception avec Canal+, mais nous ne sommes pas les seuls à avoir subi une situation de désamour avec la chaîne, explique Christine Camdessus, déléguée générale du Fipadoc. Avec la mise en bourse de Canal+ à Londres, il y avait des économies à aller chercher, c’est triste car nos relations étaient montées en puissance l’année dernière.”
Se tiendront également du 27 au 30 janvier les rencontres professionnelles du festival, le Fipadoc Pro, au Bellevue. Lors de l'édition 2024, 2 400 professionnels étaient accrédités pour assister aux masterclass, sessions de pitchs et autres conférences sur le documentaire. Cette année, la direction de l'événement en attend au moins autant et quelques tendances indiquent que ce sera certainement le cas. “Lorsque nous nous baladons dans les autres festivals, nous avons moins besoin de dire qui nous sommes, explique la déléguée générale. Le grand nombre de films inscrits, les inscriptions professionnelles pour les pitchs, pour les projets ou shoot the book, tout ceci monte, ce sont de bons signaux.” Les accréditations sont dores et déjà ouvertes du le site du festival.
Sunny Side of the Doc lance ses appels à projets et à candidatures pour 2025
Sunny Side of the Doc, le marché international dédié au documentaire linéaire et non-linéaire et à sa communauté, ouvre ses deux appels à projets et à candidatures. La 36ᵉ édition de l’événement se tiendra du lundi 23 au jeudi 26 juin 2025 à La Rochelle (Charente-Maritime) et se fixe pour objectif d’explorer de nouvelles voies pour raconter des histoires, en s’appuyant sur des partenariats internationaux et des collaborations qui encouragent résilience et créativité dans un marché en constante évolution. Cette prochaine édition encouragera la convergence des visions collectives et posera les bases d’un nouveau chapitre pour l’industrie, porté par une dynamique commune et collaborative.
« Pour cette nouvelle édition, l’objectif est clairement d’accompagner l’émergence de modèles économiques, de récits et de talents capables de réagir collectivement et de façon durable aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Sunny Side of the Doc existe pour ouvrir des perspectives réelles et inclusives, mettre le dialogue, la créativité et l’innovation au centre de tout, et offrir un espace de confiance où une variété de formats, de narrations voient le jour grâce à la collaboration internationale. Nous invitons les créateurs et créatrices de documentaires du monde entier à soumettre leurs projets, non seulement en quête de partenaires créatifs, mais aussi de nouvelles alliances de coproduction et de distribution, afin de faire connaître leurs histoires à un public international. »
Aurélie Reman, directrice générale de Doc Services.
Les sessions de pitch 2025
En soumettant leur projet à l’une des sessions de pitch de Sunny Side of the Doc, les porteurs de projets démarrent un parcours composé de mentorat avec des experts du secteur, d’accès exclusif à un public professionnel du monde entier – qualifié et diversifié – et d’opportunités de coproductions créatives et financières. Les sessions de pitch se dérouleront en présence de plus de 300 décideurs internationaux de premier plan représentant les principaux diffuseurs, « streamers », fondations, distributeurs, acheteurs et autres financeurs à la recherche de récits forts et originaux. Le meilleur projet de chaque catégorie sera sélectionné par un jury d’experts du secteur et récompensé par un Prix financé par les sponsors respectifs. Sunny Side of the Doc 2025 proposera sept sessions de pitch au plus près des attentes du marché et des publics : Science, History, Arts & Entertainment, Nature & Environment, Current Affairs & Investigation, New Voices et Impact Campaigns. Le détail de l’appel à projets pour les sessions de pitch 2025 est à découvrir en ligne sur le site de Sunny Side of the Doc.
Le Sunny Innovation Lab 2025
Le programme Sunny Innovation Lab (anciennement Innovation WIP) revient pour une seconde édition en 2025. Il offre un programme d’accompagnement augmenté tourné vers le développement d’opportunités et la mise en lumière de projets documentaires non-linéaires. Conçu comme un incubateur, ce dispositif soutiendra des créations innovantes, digitales, immersives et culturelles en leur fournissant un soutien personnalisé et un accès privilégié au marché international du documentaire. Six projets seront retenus et bénéficieront d’un encadrement structuré en plusieurs étapes : des sessions en ligne organisées avant et après le marché, ainsi que des rencontres et ateliers sur place pendant Sunny Side of the Doc, du 23 au 26 juin à La Rochelle. L’appel à candidatures pour le Sunny Innovation Lab 2025 est ouvert à tous les créateurs qui explorent des formats non linéaires, tels que les podcasts, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la réalité mixte, les installations immersives, l’intelligence artificielle, les jeux vidéo, l’immersion sonore, les séries web, les dômes, etc. L’ouverture des soumissions et des accréditations débute ce mardi 17 décembre 2024. Les soumissions seront clôses le 25 mars 2025, à 12 heures.
Disparition de l’actrice Marisa Paredes
L’actrice espagnole Marisa Paredes s’est éteinte mardi 17 décembre, à l’âge de 78 ans, a annoncé l’Académie du cinéma espagnol (Academia de las artes y las ciencias cinematográficas de España). Née en 1946, elle est marquée par son enfance vécue sous le régime franquiste. Marisa Parades quitte l’école à 11 ans, puis son père l’inscrit dans une école de dactylographie. Actrice de théâtre et de cinéma dès les années 1960, c’est le réalisateur Pedro Almodóvar qui en fera une célébrité internationale en la dirigeant à six reprises entre 1983 et 2011. Elle est notamment l’interprète de Becky del Páramo dans Talons aiguilles (1991), Leo Macías dans la Fleur de mon secret (1995) et Huma Rojo dans Tout sur ma mère (1999). En Espagne, Marisa Paredes a également tourné dans deux films de genre : Prison de cristal, d’Agustí Villaronga en 1986, et l’Échine du Diable, de Guillermo del Toro en 2001. Elle a aussi joué pour nombre de réalisateurs étrangers, dont le Mexicain Arturo Ripstein, le Chilien Raoul Ruiz, l’Italien Roberto Benigni ou le Portugais Manoel de Oliveira.
Marisa Paredes a présidé l’Académie du cinéma espagnol entre 2000 et 2003. Lauréate notamment de quatre Fotogramas de Plata, de trois Prix Sant Jordi et d’un Goya d’honneur, elle est l’une des sept actrices à avoir reçu le Prix national de cinématographie du ministère espagnol de la Culture.