Spécial Festival de Cannes
Émilie Pianta-Essadi : “La Fabrique cinéma est devenu un label de qualité”
Quel est votre rôle au sein de La Fabrique Cinéma ?
L'Institut français a été réorganisé en 2022. Nous sommes dans une direction qui s'appelle Mobilité et Manifestations internationales, où on travaille avec les marchés. Mon pôle, c'est vraiment de réunir des acteurs de tous les secteurs et d’amener des projets sur des marchés internationaux. Ensuite, je m'occupe d'un programme qui s'appelle ICC Immersion, piloté par l'Institut français et Business France dans le cadre du programme France 2030 et qui permet à des entreprises de tous les secteurs culturels d'être aidées et accompagnées dans leurs projets à l'export. Là, on en est au 14ᵉ programme lancé sur 12 pays. Les prochains pays seront l'Allemagne et les États-Unis.
Comment sont sélectionnées les projets ?
Le comité a en tête qu'il faut une équité géographique et aussi une parité. Chaque année, il y a des nouveaux pays. Cette année, on a le Cap-Vert et le Kirghizstan. Pour la première fois on a plus de réalisatrices que de réalisateurs. On a six réalisatrices et quatre réalisateurs. On s'attache à trouver une parité. On regarde avant toutl a qualité des projets, leur accompagnement aussi et l'état d'avancement. On invite à Cannes le réalisateur ou la réalisatrice et son producteur, sa productrice. Sachant que ça, c'est un des critères le plus important d'avoir un producteur attaché qui soit aussi du pays ou de la zone. L'idée, c'est de valoriser les projets, mais aussi de soutenir les industries locales.
Quelle est la particularité de la sélection 2025 ?
« Cette année, on a neuf premiers films et un second. Il n'y a pas une décision en ce sens. C'est vraiment la qualité des projets et leur situation dans leur développement qui nous intéresse. C’est aussi pour nous une prise de risque d'arriver sur les premiers films. Ils ont fait des cours et on cherche à sélectionner un binôme très actif, très dynamique et un projet qui est déjà engagé en développement et qui donne des garanties à ce niveau-là d'une bonne équipe qui va aller au bout du projet. »
Quel type d’accompagnement apportez-vous ?
« On apporte un accompagnement qui permet d'ouvrir toutes les portes, présenter tout le monde et aussi donner quelques clés. Là aussi, ça dépend. Il y a des gens qui sont déjà, en tout cas parmi les producteurs, un peu rodés, d'autres moins, mais on leur permet aussi d'avoir des sessions avant Cannes afin d’explorer les aspects légaux et financiers des contrats de coproduction. On a vraiment un accompagnement individualisé avec des coachs. Pour chacun des projets, on va regarder le plan de financement et voir quelles sont les stratégies à développer. A la fin de cette séquence à Cannes, il y aura trois journées avec des rencontres ciblées et préparées avec des producteurs français en majorité, mais aussi quelques Canadiens, Belges et des programmateurs ainsi que des vendeurs. Avec pour objectif de trouver des producteurs pour financer leur projet. »
Le film Aisha Can’t Fly, sélectionné cette année dans la catégorie Un certain regard à Cannes, faisait partie des lauréats de la Fabrique du cinéma. Est-ce un aboutissement ?
C'est un bel aboutissement. On sait que la vie des films ensuite à leur sortie est difficile. Au tout début de la fabrique, un film pouvait mettre 5, 7 ans à se faire. Aujourd'hui, on est peut-être sur trois ans. Sur 164 films sélectionnés, on a 61 films finis, dont 30% ont eu l'Aide aux cinémas du monde du CNC. Ce qui est aussi extrêmement sélectif. Pour des premiers, deuxièmes, c'est un bon score. On a 40% des films qui sont sortis en salles. Ils ont tous été en festival. Et 40% ont eu un vendeur international français. La Fabrique est devenue un label de qualité. Les gens savent qu'il y a eu des projets qui sont arrivés à Cannes et ailleurs, donc ça donne confiance.
Les deals du Jour 2 au Marché du Film : entre puissance des franchises familiales et percée du cinéma politique
Des titres très familiaux comme Heidi – Rescue Of The Lynx côtoient des propositions plus audacieuses comme Two Prosecutors de Sergei Loznitsa, démontrant une fois encore l’hétérogénéité du marché et l'appétit des distributeurs internationaux pour des récits à la fois accessibles et engagés.
FilmSharks multiplie les ventes tous azimuts, en particulier autour d’Ask Me What You Want (Lucía Alemany) et Dalia And The Red Book (David Bisbano). Ces deux titres latino-américains confirment l’intérêt des distributeurs pour les récits jeunesse à forte identité, avec des ventes sur les cinq continents, notamment vers l’Australie, Taïwan, l’Amérique latine ou encore les États-Unis. En parallèle, The Bus of Life poursuit la stratégie de maillage territorial du vendeur argentin.
Studio 100 Film réussit un coup de force avec Heidi – Rescue Of The Lynx, vendu dans 19 territoires en une journée. De la France au Portugal en passant par la Turquie, la Pologne ou la Grèce, le film montre que les franchises patrimoniales européennes continuent de séduire largement, notamment dans les territoires d’Europe centrale et de l’Est.
L’Asie affiche une forte cohésion autour de The Shadow’s Edge, vendu dans plus de 10 pays de la région (Japon, Corée, Malaisie, Cambodge, Mongolie, etc.). Le thriller d’action chinois s’impose comme un produit régional à haut potentiel commercial.
Côté cinéma indépendant, Peacock (mk2 Films) trouve preneur en Amérique du Nord via Oscilloscope, tandis que In the Fire of War se place chez Indican Pictures. Ce dernier capte aussi l’attention en Pologne et en Allemagne.
Enfin, Sergei Loznitsa confirme sa place d’auteur incontournable du cinéma européen : Two Prosecutors enregistre des ventes structurées dans plus de 10 territoires, avec des distributeurs prestigieux comme Pyramide (France), Lucky Red (Italie), HBO Europe (Europe de l'Est) ou Falcon (Moyen-Orient). Le cinéma politique, quand il est porté par une signature forte, continue de séduire un large éventail de programmateurs.
Film | Director | Sales Agent | Buyer | Type of deal |
Day 1 | ||||
Fjord | Cristian Mungiu | Goodfellas | Neon | Rights for the U.S., Canada, the U.K., Australia and New Zealand. |
The Edge Of Normal | Carlota Pereda | XYZ Films | Entertainment Film | Rights for the UK |
The Edge Of Normal | Carlota Pereda | XYZ Films | Wild Bunch | Rights for the Germany, Austria, Switzerland, Italy |
The Edge Of Normal | Carlota Pereda | XYZ Films | Belga | Rights for the Benelux |
The Edge Of Normal | Carlota Pereda | XYZ Films | Falcon | Rights for the Middle East |
The Edge Of Normal | Carlota Pereda | XYZ Films | The Film Group | Rights for the Greece |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | KMBP | Rights for the France |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Flins y Pinículas | Rights for the Spain |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Sky | Rights for the United Kingdom |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Bluelabel | Rights for the South Korea |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | NOS | Rights for the Portugal |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Rosebud | Rights for the Greece |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Selim Ramia & Co | Rights for the Middle East |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | GPI | Rights for the Baltic States |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Green Light | Rights for the Ukraine |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Investacommerce | Rights for the Ex-Yugoslavia |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Prorom Media | Rights for the Hungary, Romania, Czech Republic, Slovakia, Bulgaria |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Empire Entertainment | Rights for the South Africa |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Filmarti | Rights for the Turkey |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Mockingbird | Rights for the Vietnam |
The Amazing Maurice 2 – The Waters Of Life | Toby Genkel | Epsilon Film | Viva Pictures | Rights for the North America |
Drunken Noodles | Lucio Castro | M-Appeal | Strand Releasing | Rights for the U.S |
The Deputy | Matt Sukkar | Highland Film Group | Splendid Film | Rights for the Germany |
The Deputy | Matt Sukkar | Highland Film Group | Blue Swan Entertainment | Rights for the Italy |
The Deputy | Matt Sukkar | Highland Film Group | VVS Films | Rights for the Canada |
The Deputy | Matt Sukkar | Highland Film Group | Rialto Distribution | Rights for the Australia, New Zealand |
The Deputy | Matt Sukkar | Highland Film Group | Mis.Label | Rights for the Scandinavia |
Our War | Bernard-Henri Lévy | Emily Hamilton | Cohen Media Group | Rights for the US |
Münter & Kandinsky – The Blue Rider | Marcus O. Rosenmüller | Playmaker Munich | Beta Film | Rights for the Bulgaria |
Münter & Kandinsky – The Blue Rider | Marcus O. Rosenmüller | Playmaker Munich | Voxell Rocket | Rights for the CIS |
Münter & Kandinsky – The Blue Rider | Marcus O. Rosenmüller | Playmaker Munich | PFA Films | Rights for the Italy |
Münter & Kandinsky – The Blue Rider | Marcus O. Rosenmüller | Playmaker Munich | Encripta | Rights for the Latin America |
Münter & Kandinsky – The Blue Rider | Marcus O. Rosenmüller | Playmaker Munich | Twelve Oaks | Rights for the Spain |
The Love That Remains | Hlynur Palmson | New Europe Film Sales | Curzon | Rights for the UK & Ireland |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Memento | Rights for the France |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Photon | Rights for the Canada |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Madfer | Rights for the Spain |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Rialto | Rights for the Australia, New Zealand |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Ad Astra | Rights for the Baltics, Ukraine |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Cinobo | Rights for the Greece |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | A24 | Rights for the USA |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | Picturehouse | Rights for the UK |
Pillion | Harry Lighton | Cornerstone Films | September Films | Rights for the Benelux |
Day 2 | ||||
Ask Me What You Want | Lucía Alemany | FilmSharks | Palace Cinemas | Rights for the Australia, New Zealand |
Ask Me What You Want | Lucía Alemany | FilmSharks | Palace Cinemas | Rights for the Taiwan |
Ask Me What You Want | Lucía Alemany | FilmSharks | Palace Cinemas | Rights for the Latin America, Italy (2026) |
Dalia And The Red Book | David Bisbano | FilmSharks | Falcon | Rights for the Middle East |
Dalia And The Red Book | David Bisbano | FilmSharks | Movistar+ | Rights for the Spain (Pay-1, SVoD) |
Dalia And The Red Book | David Bisbano | FilmSharks | Alfa Pictures | Rights for the Spain (Theatrical) |
Dalia And The Red Book | David Bisbano | FilmSharks | Vision Films | Rights for the USA (Digital) |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Apollo Films | Rights for the France |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | ACME Film | Rights for the Baltics |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Kino Świat | Rights for the Poland |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | NOS Lusomundo Audiovisuais | Rights for the Portugal |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Adler Entertainment | Rights for the Italy |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Kaleidoscope Home Ent. | Rights for the UK |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | ADS Service | Rights for the Hungary, Moldova, Romania |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Blitz | Rights for the Former Yugoslavia |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Bohemia Motion Pictures | Rights for the Czech Republic, Slovakia |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Green Light Films | Rights for the Ukraine |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Beşiktaş Kültür Merkezi | Rights for the Turkey |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Zinos Panagiotidis | Rights for the Greece |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | FilmHouse | Rights for the Israel |
Heidi – Rescue Of The Lynx | Toby Schwarz, Aizea Roca Berridi | Studio 100 Film | Myndform | Rights for the Iceland |
In the Fire of War | Mike Jonathan | Locomotive Entertainment | Indican Pictures | Rights for the North America |
In the Fire of War | Mike Jonathan | Locomotive Entertainment | Unnamed buyers | Rights for the Poland, Germany |
Peacock | Bernhard Wenger | mk2 Films | Oscilloscope (O-Scope) | Rights for the North America |
The Bus Of Life | Ibón Cormenzana | FilmSharks | 24 Bilder | Rights for the German-speaking territories |
The Bus Of Life | Ibón Cormenzana | FilmSharks | Palace Cinemas | Rights for the Australia, New Zealand |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Plaion Pictures | Rights for the Germany |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | NK Contents | Rights for the South Korea |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Klockworx | Rights for the Japan |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | SPI International | Rights for the Eastern Europe |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | ATV | Rights for the Turkey |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Great Movies | Rights for the Latin America |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Shanghai Pictures | Rights for the Malaysia |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Prima Cinema | Rights for the Indonesia |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Shaw Renters | Rights for the Singapore |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Eagle International | Rights for the Taiwan |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Abnormal Studios | Rights for the Cambodia, Myanmar |
The Shadow’s Edge | Larry Yang | Golden Network Asia | Izagur Media | Rights for the Mongolia |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Lucky Red | Rights for the Italy |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Aerofilms | Rights for the Czech Republic, Slovakia |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Vertigo | Rights for the Hungary |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | HBO Europe | Rights for the Eastern Europe (PTV) |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Filmstop | Rights for the Estonia |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | MCF | Rights for the Ex-Yugoslavia |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Lev | Rights for the Israel |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Falcon | Rights for the Middle East |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Pyramide | Rights for the France |
Two Prosecutors | Sergei Loznitsa | Coproduction Office | Progress | Rights for the Germany |
Le Marché du Film s’associe au CES Las Vegas pour créer une nouvelle catégorie « Réalisation et Distribution »
Le cinéma fait son entrée au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, le plus grand salon consacré à l’innovation technologique. Lors d’un point presse tenu ce mercredi 14 mai à Cannes, Gary Shapiro, patron de la Consumer Technology Association (CTA), a annoncé le lancement d’une nouvelle catégorie de récompense pour le CES 2026, axé sur la production et la distribution de films, en association avec le Marché du Film.
« Ce prix met en lumière la manière dont les créateurs de films peuvent utiliser la technologie pour ouvrir de nouveaux horizons », a déclaré Gary Shapiro. « Nous sommes ravis de nous associer à Cannes Next et de reconnaître la communauté des innovateurs qui transforment l'industrie cinématographique telle que nous la connaissons. » Les candidatures admissibles incluront les équipements audio et vidéo, les logiciels de pré- et post-production, les services de streaming ainsi que les technologies de distribution vidéo basées sur le cloud, précise le communiqué de presse.
"Une application concrète dans l'industrie du cinéma"
« Ce sont des domaines qui peuvent avoir une application dans l'industrie du cinéma. Par contre, ça peut être des choses très techniques, comme des logiciels sur la création de contenus, ça peut être de l'IA, ça peut être sur la façon de créer des histoires. C'est assez large, mais c'est toujours avec un cadre d'application à notre industrie », précise Guillaume Esmiol, directeur délégué du Marché du Film, à Écran Total.
Les CES Innovation Awards annuels récompensent les conceptions et les ingénieries exceptionnelles dans la technologie qui relèvent les défis mondiaux et entraînent des changements significatifs. Les soumissions de produits pour le CES 2026 ouvrent en juin, ainsi que les candidatures pour juger ce programme de récompenses.
France-Japon : vers un renforcement des coproductions ?
Si elle a signé des accords de coproduction avec une cinquantaine de pays dans le monde, la France n’a toujours pas consolidé ses liens avec le Japon. Ce dispositif, qui permettrait à un film d’obtenir la double nationalité et de bénéficier des aides des deux pays, est pourtant attendu par de nombreux producteurs. « Il permettrait aux films japonais d’accéder à l’écosystème français. Et vice-versa », explique Christophe Bruncher, fondateur d’Ici et Là Productions, au cours d’une table ronde organisée lors de la 78ème édition du festival de Cannes.
"Un lien évident entre les deux pays"
Sa dernière production, Renoir de Chie Hayakawa, a été coproduite avec Eiko Mizuno-Gray, directrice de la société de production Loaded Films, basée à Tokyo. L’œuvre, qui a été sélectionnée en compétition officielle du festival de Cannes 2025, a notamment bénéficié de l’Aide aux cinémas du monde (ACM) du CNC. Depuis 2012, l’établissement public a participé au financement de 16 films japonais. « Il y a un lien évident entre les deux pays », note Jérémie Kessler, directeur des affaires internationales du CNC.
Avec un accord international, Renoir aurait eu la double nationalité franco-japonaise et aurait donc pu bénéficier automatiquement des aides du CNC et « aux autres aides pour le cinéma français », précise Jérémie Kessler. Attribuée sur des critères strictes, l’ACM s’élève en moyenne à 160 000 € pour les fictions et 80 000 € pour les documentaires. Elle est réservée aux projets de long métrage et est accordé à une société de coproduction partenaire établie en France avec un ou plusieurs producteurs établis à l’étranger.
Faire coopérer les producteurs
« Pour les films japonais, il n’y pas tellement d’opportunités sur le marché français à part l’ACM. J’ai dû apprendre à discuter d’un projet ensemble et pour cela, changer mon état d’esprit. Ç’a été un long processus », se souvient Eiko Mizuno-Gray. « Nous nous connaissons depuis longtemps. La clé du succès d’une coproduction est de faire confiance à son partenaire », abonde Christophe Bruncher. Ce dernier anime depuis plusieurs années des ateliers via l’organisation de formation professionnelle European Audiovisual Entrepreneurs (EAVE) afin de faire se rencontrer et coopérer les producteurs de pays différents.
« Avoir une bonne relation entre les deux pays permet de maximiser les chances d’obtenir l’ACM », souligne Jérémie Kessler. Ce dernier a d’ailleurs annoncé la création d’un nouvel évènement afin de favoriser la création de réseaux lors du prochain Festival du film d’animation d’Annecy, qui se déroulera du 8 au 14 juin 2025. « L’histoire est toujours en train de s’écrire », conclue Jérémie Kessler.
Cannnes 2025 : Barnaby Wass (TransPerfect), "la diversification passe aussi par la croissance externe"
Quelles sont les actualités de TransPerfect en ce début 2025 ?
Barnaby Wass : 2025 est une année assez intense jusqu'à présent. Suite à la procédure collective sur Technicolor Group, nous nous sommes positionnés sur deux de leurs activités : d’une part, les effets visuels (VFX) pour le cinéma avec le studio MPC et la postproduction image, qui faisait partie de la marque MPC, ainsi que les VFX et le créatif pour la publicité qui avaient été renommés The Mill. Ensuite, l’activité en animation de Technicolor a été reprise par Rodeo FX et Trademark a également été reprise. Nous avons réussi, avec nos partenaires, à faire une offre assez forte et à reprendre environ 70 % des postes. Nous avons également réussi à conserver la stabilité sur les deux activités en maintenant l'ensemble des employés et en continuant à honorer les contrats des sociétés auprès des clients.
Vous avez également acquis Technicolor Games ?
Technicolor Games a été la première acquisition de toutes, faite directement auprès de Technicolor Group, il s’agissait d’une transaction directe. Nous avons réussi à conserver les 450 emplois, dont la grande majorité sont en Inde, en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Cela s’inscrit dans une volonté de diversification des activités du groupe ?
Pour Technicolor Games, il s’agissait d’une opportunité qui nous a permis de diversifier nos services dans le gaming. Nous avions déjà identifié plusieurs sociétés de VFX et étions en discussion avec diverses entreprises, car c’est une offre complémentaire à nos activités de postproduction. Généralement, nos clients préféreraient faire des VFX avec TransPerfect plutôt que d'avoir un autre prestataire de VFX et un prestataire de postproduction. Le groupe souhaite créer un "one-stop shop", c'est-à-dire un guichet unique pour les producteurs, où ils trouveraient tous les services qu'ils souhaitent .
Vous souhaitez donc créer un écosystème entier au travers de ces acquisitions ?
Nous avons toujours pris le parti de la diversification et elle passe aussi par la croissance externe. Mais, du fait de la conjoncture actuelle et de la baisse du nombre de productions, les temps ne sont pas à la croissance. L’avenir ne s’annonce pas catastrophique pour autant, je pense que le secteur va se stabiliser dans les prochains mois. Nous réfléchissons donc au rôle que nous souhaitons avoir auprès des producteurs. Nous avons pour objectif de leur venir en aide, en proposant une structure de coût différente et en étant plus rapides dans nos activités. Nous nous devons de leur fournir des outils, une certaine innovation, pour travailler sur davantage de productions.
Quelles sont les ambitions du groupe pour l’avenir ?
Nous vivons d’une part un moment d’intégration des sociétés acquises crucial. Nous restons toujours ouverts aux opportunités. L'idée est que les différentes équipes conservent leur identité au sein du groupe, car les besoins, en particulier régionaux, seront différents. Une équipe aux États-Unis sera très différente d'une équipe en France ou en Espagne. Nous voulons donc préserver les spécificités locales tout en maintenant une structure globale et diversifiée, qui permet d’apporter cette solidité. Dans un marché troublé, où beaucoup de sociétés sont en difficulté, nous voulons garantir, d'une part, les postes pour les employés et, d'autre part, la stabilité pour les clients.
Visez-vous certaines sociétés ?
Pour l'instant, nous n'avons rien de concret, mais nous restons à l'affût. Le groupe est constamment à la recherche de talents, de bonnes équipes et d'innovations.
Votre activité en France pourrait-elle encore se développer ?
Les acquisitions en France sont importantes. Bien que nous soyons une société américaine, nous avons conservé tous les emplois en France et continuons de nous développer dans ce pays. Nous utilisons précisément la marque et le savoir-faire français pour exporter à l'international.
Cannes 2025 : l’intelligence artificielle au cœur des débats
Dans les secteurs cinématographique et audiovisuel, la peur de l’intelligence artificielle générative serait-elle partiellement dissipée ? Lors des conférences, professionnels et experts de cette nouvelle technologie s’accordent à dire qu’il faut que les producteurs, scénaristes et diffuseurs s’adaptent à son arrivée.
Ce mercredi 14 mai, dans le cadre du Festival de Cannes, se tenait une conférence sur l’avenir du cinéma avec l’IA. "Nous avons commencé il y a quelques années à essayer de comprendre comment elle pouvait aider à écrire une histoire", commence par indiquer David Defendi, président de Genario. Et de poursuivre : "Avant, les réalisateurs avaient le pouvoir par rapport aux scénaristes, car c’étaient eux qui maîtrisaient la technologie avec la caméra. Aujourd’hui, ce sont ceux qui maîtrisent l’IA qui peuvent avoir le pouvoir dans la conception d’une œuvre."
Via sa société Genario, David Defendi explique "aider les scénaristes à explorer l’ensemble des possibilités qui s’offrent à eux avec l’intelligence artificielle, mais aussi les producteurs et les réalisateurs à faire des films".
Rémi Tereszkiewicz, fondateur de BetaSeries, un site recensant les données de visionnage et de notation de contenus de ses utilisateurs, explique de son côté que l’IA permet de mieux comprendre les goûts du public. "Grâce aux données collectées par l’intelligence artificielle, nous comprenons quel est le profil de l’utilisateur, quels sont les genres clés ou quelles sont les tendances et les sujets qui vont l’intéresser", énonce-t-il. L’important pour les producteurs est de voir quels sont les sujets qui parlent au public." Il indique que les données peuvent ouvrir des possibilités pour les créateurs en les aidant à comprendre ce que le public veut et en leur permettant de créer du contenu qui résonne avec leur public.
La nécessité de régulation
Sandrine Brauer, productrice de cinéma indépendante française et déléguée générale du festival de cinéma Nouvelles Vagues, estime que les créateurs doivent être prêts aux changements majeurs que va apporter l’IA à l’avenir. "Nous devons savoir comment elle fonctionne, comment nous en servir, si c’est le cas, l’IA pourrait devenir le meilleur ami des artistes", explique-t-elle. Pour David Defendi, il faut que le secteur comprenne "que l’IA peut aider les artistes. L’IA ne va pas changer la manière dont nous faisons des films, mais la manière dont le public vivra le film." De son côté, Rémi Tereszkiewicz explique que cette technologie peut servir à mieux produire avec des budgets identiques. "Nous savons que cela fait peur, mais cela va changer l’industrie, et si nous ne sommes pas éduqués à ces outils et ne nous intéressons pas à l’IA, cela va nous dépasser", poursuit-il.
Mais pour que cela se fasse dans les meilleures conditions, tous s’accordent à dire que la régulation autour de l’intelligence artificielle générative se doit d’évoluer, et vite. "Depuis que Trump est arrivé en 2016, il y a un problème autour de la régulation", a reconnu David Defendi. Pire encore, son retour à la Maison Blanche pourrait avoir un effet néfaste sur les tentatives européennes de régulation. D’ailleurs, le président américain a licencié, lundi 12 mai, Shira Perlmutter, responsable du droit d’auteur aux États-Unis.
Pour Sandrine Brauer, il faut trouver un équilibre entre l’art et l’industrie, et comprendre comment l’IA peut être utilisée pour soutenir les deux. "Si l’outil est entre les mains de l’industrie et des investisseurs, ce sera forcément négatif, souligne-t-elle. Il ne faut pas qu’elle serve à contrôler la création."
Mais le problème principal demeure le droit d’auteur. "Comme dans la musique avec l’arrivée de Napster, les studios les plus importants perdent du temps à essayer de contraindre l’utilisation de l’IA, ils ont perdu d’avance", explique de son côté David Defendi pour qui la régulation ne va pas assez vite au vu de l’avancée technologique. Selon Sandrine Brauer, il y a évidemment des enjeux juridiques autour de l’utilisation de l’IA, "autour des données, des histoires qui vont être créées ou pas par l’intelligence artificielle". Il faut donc que les pouvoirs publics entendent les craintes de chacun et se saisissent encore davantage de ce dossier crucial pour l’avenir de la création.
Audiens, l’Afdas et le CNC créent l’Observatoire des métiers à l’heure de l’IA dans les industries culturelles et créatives
Audiens, l’Afdas et le CNC unissent leur savoir-faire et leurs expertises pour créer L’Observatoire des métiers à l’heure de l’IA dans les industries culturelles et créatives. Audiens dispose de nombreuses données sur les emplois salariés des secteurs culturels, l’Afdas, en tant qu’opérateur de compétences et expert technique des branches professionnelles, suit de près l’évolution des métiers et des compétences, et le CNC a lancé son Observatoire de l’IA début 2024 qui a permis d’établir un premier état des lieux et d’identifier les cas d’usages de l’intelligence artificielle (IA) dans les secteurs qu’il soutient.
Cet Observatoire des métiers à l’heure de l’IA vise à mieux évaluer les effets de l’intelligence artificielle sur l’emploi et les métiers dans des filières des industries culturelles et créatives. Il portera dans un premier temps sur les métiers des filières cinématographique, audiovisuelle, des médias et du jeu vidéo. Il pourra être étendu dans un second temps à d’autres industries culturelles comme la musique, en association avec d’autres institutions ou acteurs clés de ces industries.
Les analyses de l’Observatoire des métiers à l’heure de l’IA permettront de suivre précisément l’évolution de l’emploi dans les familles de métiers les plus directement concernés par l’IA. Concrètement, il consistera en une note de conjoncture trimestrielle qui permettra de faire un focus sur une famille de métiers.
Une note de conjoncture sur le métier de “storyboarder”
La première note de conjoncture, publiée lors du Festival de Cannes, porte sur les “storyboarders”. Contrairement aux hypothèses initiales considérant que ce métier était particulièrement exposé face au développement d’outils d’intelligence artificielle, les chiffres de l’emploi ne permettent pas de conclure à un impact, positif ou négatif, de l’IA sur l’emploi des “storyboarders”. Les effectifs ont en effet plutôt eu tendance à légèrement augmenter ces dernières années, et à nouveau en 2024, malgré le contexte difficile pour le secteur de l’animation.
D’après les entretiens menés avec des “storyboarders” et des sociétés du secteur de l’animation, le métier de “storyboarder” n’est pas qu’un métier technique, mais aussi un métier hautement créatif, lui conférant ainsi une place centrale dans la mise en scène d’un film ou d’un programme d’animation, qui nécessite de nombreux échanges avec le réalisateur. Ni les outils, ni les processus de production, ni les cultures professionnelles de l’animation ne permettent aux outils ayant recours à l’IA de jouer un rôle déterminant à date.
De manière plus prospective néanmoins, le secteur de l’animation pourrait se polariser avec le déploiement de ces outils et leur perfectionnement : d’une part, des studios misant sur des productions originales et créatives, où les “storyboarders” conserveront leur rôle clé ; d’autre part, des acteurs spécialisés dans des productions standardisées, destinées en premier lieu à être diffusées sur des canaux digitaux, et au sein desquelles la dimension créative du métier de “storyboarders” passerait au second plan, derrière un rôle de supervision.
Pascal Rogard (SACD) : “L’arrivée des youtubeurs à la SACD a rajeuni le collectif d’adhérents et a ouvert à d'autres formes de création”
Quels sont les événements de la SACD à Cannes ?
Il y aura notamment un grand débat coorganisé avec le CNC sur les 20 ans de la Convention de l’UNESCO, qui sera d’ailleurs représentée par sa directrice générale Audrey Azoulay. Ce débat sur la diversité culturelle est essentiel en ce moment avec la machine de guerre américaine qui se met en place à Bruxelles pour essayer de contrer notre politique de régulation : Netflix et Disney ont attaqué la Belgique sur ses obligations d’investissements dans les œuvres européennes. Ce n’est évidemment pas pour récupérer de l’argent en Belgique, mais pour essayer d’obtenir une jurisprudence européenne. Et sans doute attaquer ensuite des pays plus importants. Ça leur permet aussi de créer un point de fixation s’il y a des négociations pour une éventuelle révision des directives.
Cette offensive des États-Unis vous inquiète-t-elle ?
Oui, c’est inquiétant car, pour la première fois, les auteurs américains se sont associés à la MPA, l’association des producteurs américains, pour contester la réglementation européenne alors que, d’habitude, les auteurs la soutiennent, comme Steven Spielberg au moment où on discutait des quotas de la directive Télévision sans frontières. La MPA a parallèlement fortement renforcé sa représentation à Bruxelles et c’est un lobby de poids. C'est l’une des conséquences indirectes de la grève durant laquelle les grandes plateformes et les producteurs se sont mis à tourner ailleurs, en particulier en Europe, mais aussi au Canada. Ce qui a naturellement attiré l’attention de Trump qui veut relocaliser.
Une de vos tables rondes est consacrée à la création en pleine mutation…
YouTube organise en effet une table ronde à laquelle nous sommes heureux de nous associer. L’arrivée des youtubeurs à la SACD a rajeuni le collectif d’adhérents et a ouvert à d'autres formes de création, sachant que la SACD leur permet, de par la diversité des disciplines qui y sont représentées, d’explorer d’autres formes de création. Ce qui est intéressant, c'est que ces nouveaux venus ont aussi intégré le système de gestion collective des droits d’auteur. Cyprien, qui explore de nombreux territoires créatifs, et Emy LTR seront présents à cette table ronde.
Quels sont les dossiers importants pour la SACD en 2025 ?
Le principal dossier c’est l’intelligence artificielle. À Bruxelles, la France ne défend malheureusement pas la transparence comme elle le devrait mais, heureusement, la ministre de la Culture, Rachida Dati, et la secrétaire d’État chargée du numérique, Clara Chappaz, organisent une concertation avec les entreprises de l’IA. La grande inquiétude concerne les créateurs et, pour nous en particulier, les auteurs. La SACD a déjà demandé au CNC de réfléchir à une modulation des aides en fonction des emplois parce qu’il n’est pas possible d’avoir un système d'aide qui favoriserait le recours à moins de créateurs et moins de scénaristes.
Êtes-vous optimiste sur les négociations à venir ?
Ce qui me rend optimiste c'est qu’il y a déjà eu des négociations qui ont abouti avec les organes de presse. Et à partir du moment où les entreprises de l’IA reconnaissent l’obligation de rémunération avec la presse, il n'y a pas de raison qu’on ne trouve pas un accord pour les auteurs. Ce pourquoi je n'ai pas de réponse, mais qui inquiète tout le monde, c'est ce qui va se passer dans les différents métiers. Il est tout de même possible de mettre les moyens financiers que nous avons au service d'une politique de l’emploi et de la création.
Ava Cahen (déléguée générale de la Semaine de la critique) : “De plus en plus d’acteurs renommés jouent dans des premiers et seconds films”
Quel regard portez-vous sur votre sélection 2025 ?
J’en suis très fière. Ce sont des premiers et seconds longs métrages porteurs de cinéma, de qualité, divers, qui mettent en scène de nouvelles représentations, de genre par exemple, de nouvelles images, de nouveaux visages, comme Manon Clavel dans "Kika" d’Alexe Poukine. Nous sommes également très émus de voir de plus en plus d'acteurs renommés prendre des risques et jouer dans des premiers et seconds films, comme Anamaria Vartolomei et Léa Drucker dans "L'Intérêt d'Adam" de Laura Wandel, film d'ouverture de la section, Théodore Pellerin dans "Nino" de Pauline Loquès ou Ella Rumpf ou Monia Chokri dans "Des preuves d’amour". Ils apportent une puissance supplémentaire. Nous observons également cette tendance à l'international, à l’instar de la star thaïlandaise locale Davika Hoorne dans "A Useful Ghost" de Pee Chai Dai Ka, en compétition à la Semaine.
Combien de films avez-vous reçu ?
Plus de 1 000 ! C’est très difficile de bâtir une sélection de onze films, dont sept en compétition et quatre en séance spéciale, quand on en a vu autant. Nous avons dû faire des choix. Nous voulions que la programmation soit la plus fine possible, qu’elle fasse exister toutes les couleurs, sans redondance, qu’elle montre le meilleur des premiers et seconds films et révèle des auteurs qui grandiront et grimperont les marches du Palais des Festivals, à l’instar d’Hubert Charuel, passé par la Semaine et sélectionné cette année à Un Certain regard avec "Météors". Mais de vrais cinéastes, avec de vraies signatures, se sont donc imposés à nos yeux, à nos cœurs, mais nous avons évidemment vu plus de onze très bons films.
Y a-t-il une ligne directrice spécifique, thématique ou formelle, qui se dégage parmi les films sélectionnés ? Esthétiquement, nous avons essayé de jouer sur une palette très variée de registres, de natures, de couleurs, de tons. Néanmoins, ce qui traverse tous les films, ce sont des questions sociales universelles, comme la maternité ou la précarité féminine. Le monde ne tourne pas rond en ce moment, cela se ressent. Cependant, malgré la dureté ou la gravité de certains thèmes, comme la vie, la mort ou le deuil, ces films sont constamment tournés vers la lumière. Un espoir vient à chaque fois allumer le dernier quart d'heure. Ils essayent de nous dire que tout n'est pas foutu.
Quels territoires ont particulièrement été dynamiques cette année ?
Nous avons été frappés par la vitalité des cinémas asiatique et belge. L’Europe n’est pas non plus en reste, avec le retour de l’Espagne à la Semaine. Le cinéma tricolore est également un peu partout à Cannes, et la nouvelle vague passe cette année, semble-t-il, par le prisme des réalisatrices, avec Pauline Loquès ou Alice Douard sélectionnées à la Semaine. Elles font éclore de nouveaux sujets, ouvrent le champ des possibles. Il n’y a certes pas de films américains ou africains en compétition, mais il y en avait l’année dernière. Les coproductions sont aussi particulièrement dynamiques en France comme dans le monde. Le documentaire "Imago" du Russe Déni Oumar Pitsaev a par exemple eu besoin du soutien d’un coproducteur français pour voir le jour. L’industrie française se mouille pour défendre des projets internationaux qui souffrent d’un manque de moyens locaux ou d’un régime dictatorial.
Côté parité, il y a six longs métrages de réalisatrices sur onze…
Nous avons battu nos records, c’est super ! Nous n’appliquons jamais de politique de quota mais, d’année en année, nous sommes de plus en plus attentifs à ce sujet. Sur les 1 000 films que nous avons vus, seulement environ un tiers étaient réalisés par des femmes. Nous sommes donc très heureux de voir, sur la ligne d’arrivée, six réalisatrices aux profils très différents, belges, françaises ou japonaises. C’est un travail de long terme. En ce sens, je suis ravie d’avoir offert une première mondiale à Cannes à Charlotte Wells, Emmanuelle Nicot, Céline Devaux, Iris Kaltenbäck… et de les voir aujourd’hui grandir.
Le cinéaste Rodrigo Sorogoyen, président du jury cette année : un choix naturel après son annulation au dernier moment l’année dernière ?
Tout à fait. L’an passé, Rodrigo avait dû se retirer de la présidence du jury pour des raisons personnelles ; nous avions donc très à cœur de lui proposer à nouveau de participer à l’aventure. La Semaine est vraiment amoureuse de son cinéma.
Pourquoi la marque de luxe AMI est-elle devenue le partenaire principal de la Semaine cette année ?
Le Grand Prix était sans dotation et sans partenaire depuis trois ans après le départ de Nespresso. Il nous fallait donc trouver un partenaire qui partage notre envie de révéler des talents émergents. AMI est un créateur tout à fait atypique, indépendant, installé et en croissance. Nous trouvions cette association très chic. Depuis toujours, la mode et le cinéma forment une grande histoire d’amour.
‟Mission impossible 8” projeté en Dolby Atmos à Cannes
Ciné Digital a réalisé l’installation du son immersif Dolby Atmos dans l’auditorium Louis-Lumière du Palais des festivals de Cannes. Le nouvel équipement audio sera inauguré avec la projection, très attendue, en avant-première de Mission : impossible : The Final Reckoning, de Christopher McQuarrie avec Tom Cruise, ce mercredi 14 mai. Spécialiste de l’installation et de la maintenance d’équipements cinématographiques, Ciné Digital signe une prouesse technique en équipant l’auditorium Louis-Lumière et ses 2.309 places. La salle devient ainsi la plus grande au monde à être équipée de cette technologie immersive.
L’installation du système Dolby Atmos à Cannes repose sur une performance technique impressionnante : 128 enceintes, dont 26 au plafond à une hauteur de 18 mètres, installées par une équipe de quatre cordistes. Le poids total de l’installation est de plus de 4 tonnes d’équipements et le linéaire de câblage mesure de plus de 5 km pour assurer une distribution optimale du signal. La puissance sonore cumulée est de 180.000 W grâce au déploiement de 32 amplificateurs. Il a fallu 3.500 heures de travail et 10 semaines de chantier pour mener à bien cette installation.
L’auditorium Louis-Lumière, par sa configuration unique avec ses balcons, a nécessité une conception sur mesure pour assurer une expérience sonore immersive homogène. Les équipements techniques (amplificateurs, processeurs, etc.) ont été répartis dans trois locaux techniques. Les enceintes ont été intégrées avec discrétion en prenant en compte les exigences des systèmes d’éclairage et de poursuites existants.
Cannes 2025 : record d’audience pour Brut lors de la cérémonie d’ouverture
Le média en ligne Brut explose déjà les compteurs. À l'occasion de la cérémonie d'ouverture du 78ème Festival de Cannes, qui a eu lieu le mardi 13 mai, les contenus diffusés par Brut sur les différentes plateformes ont enregistré une audience record avec 28 millions de personnes touchées dans le monde.
Pour rappel, Brut revendique avoir touché plus de 500 millions de personnes dans le monde avec ses contenus autour de l’édition 2024. Lors de cette nouvelle édition, Canelle Sabourin présentera l’actualité du festival dans un format dédié tous les soirs à 20h. Augustin Trapenard, également en partenariat avec TikTok, proposera chaque jour une interview approfondie d’un invité du festival. Aymeric Goetschy animera quant à lui La Fabrique du cinéma, un format qui explorera le travail des réalisatrices, réalisateurs, actrices et acteurs.
Cannes 2025 - La liste des attachés presse de la 78ᵉ édition du Festival
ATTACHÉS DE PRESSE (FRANÇAIS)
ARPRESSE
Alexis RUBINOWICZ
+ 33 6 11 21 02 55
Films : MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL (Séances Spéciales)
BCG
Myriam BRUGUIERE
Olivier GUIGUES
Thomas PERCY
Films : LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE (Hors Compétition & Séance de Minuit)
HOPSCOTCH CINEMA
Alexis DELAGE-TORIEL
Films : EDDINGTON (Compétition), SENTIMENTAL VALUE (Compétition), EXIT 8 (Hors Compétition & Séance de Minuit), HIGHEST 2 LOWEST (Hors Compétition & Séance de Minuit)
IN THE LOOP
Cedric LANDEMAINE
Films : THE PHOENICIAN SCHEME (Compétition), TWO PROSECUTORS (Compétition), SPLITSVILLE (Cannes Première), LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE (Cannes Première), BONO: STORIES OF SURRENDER (Séances Spéciales), PILLION (Un Certain Regard)
RENDEZ VOUS
Viviana ANDRIANI
Aurélie DARD
Films : SIRAT (Compétition), UN SIMPLE ACCIDENT (Compétition), RENAI SAIBAN (Cannes Première), LE CITTÀ DI PIANURA (Un Certain Regard)
INDÉPENDANTS
Tony ARNOUX
Pablo GARCIA FONS
Films : DOSSIER 137 (Compétition), PARTIR UN JOUR (Hors Compétition & Séance de Minuit) DALLOWAY (Hors Compétition & Séance de Minuit), VIE PRIVÉE (Hors Compétition & Séance de Minuit), LOVE ME TENDER (Un Certain Regard), MÉTÉORS (un Certain Regard)
Youmaly BA
Virginie BRAILLARD
Films : ELEANOR THE GREAT (Un Certain Regard)
Rachel BOUILLON
Films : RENOIR (Compétition), ROMERÍA (Compétition)
Marie-Christine DAMIENS
Films : JEUNES MÈRES (Compétition)
Monica DONATI
+33 (0) 1 43 07 55 22
Films : LA PETITE DERNIÈRE (Compétition), O AGENTE SECRETO (Compétition), SOUND OF FALLING (Compétition), URCHIN (Un Certain Regard)
Maëllysse FERREIRA
Films : THE HISTORY OF SOUND (Compétition)
Giulia GIE
Films : THE HISTORY OF SOUND (Compétition)
Laurence GRANEC
06 07 49 16 49
Vanessa FROCHEN
06 07 98 52 47
Films : FUORI (Compétition), WOMAN AND CHILD (Compétition), AIGLES OF THE REPUBLIC (Compétition)
Matilde INCERTI
+33 6 08 78 76 60
Films : ALPHA (Compétition), MY FATHER'S SHADOW (Un Certain Regard), A PALE VIEW OF HILLS (Un Certain Regard), ONCE UPON A TIME IN GAZA (Un Certain Regard)
Linda MARASCO
Films : CONNEMARA (Cannes Première)
Marie QUEYSANNE
Films : DITES-LUI QUE JE L'AIME (Séances Spéciales), L'INCONNU DE LA GRANDE ARCHE (Un Certain Regard)
André-Paul RICCI
+33 6 12 44 30 62
Films : NOUVELLE VAGUE (Compétition)
Dominique SEGALL
Kelly RIFFAUT LANEURIT
Films : LA VENUE DE L'AVENIR (Hors Compétition & Séance de Minuit),
ATTACHÉS DE PRESSE (INTERNATIONAL)
ALIBI COMMUNICATIONS
Brigitta PORTIER
Gary WALSH
Films : LOVE ME TENDER (Un Certain Regard)
GAUMONT
Quentin BECKER
+33 6 71 93 11 79
Films : DALLOWAY (Hors Compétition & Séance de Minuit)
ORGANIC PUBLICITY
Films : THE HISTORY OF SOUND (Compétition)
Katie MCMAHON
Films: BONO: STORIES OF SURRENDER (Séances Spéciales)
RENDEZ VOUS
Viviana ANDRIANI & Aurélie DARD
Films : AIGLES OF THE REPUBLIC (Compétition), LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE (Hors Compétition & Séance de Minuit), PROMIS LE CIEL (Un Certain Regard)
THE PR FACTORY
Barbara VAN LOMBEEK
+32 486 54 64 80
Marie-France DUPAGNE
+32 477 62 67 70
Films : LA VENUE DE L'AVENIR (Hors Compétition & Séance de Minuit) , MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL (Séances Spéciales), MÉTÉORS (Un Certain Regard), L'INCONNU DE LA GRANDE ARCHE (Un Certain Regard), KARAVAN (Un Certain Regard)
WOLF CONSULTANTS
Films : TWO PROSECUTORS (Compétition), DOSSIER 137 (Compétition), ÁSTIN SEM EFTIR ER (Cannes Première)
INDÉPENDANTS
Martin MARQUET
Films : ORWELL : 2+2=5 (Cannes Première), PARTIR UN JOUR (Hors Compétition & Séance de Minuit), VIE PRIVÉE (Hors Compétition & Séance de Minuit) AMÉLIE ET LA MÉTAPHYSIQUE DES TUBES (Séances Spéciales)
Charles MCDONALD
Films : AMRUM (Cannes Première)
Magali MONTET
Célia MAHISTRE
Cilia GONZALEZ
Films : JEUNES MÈRES (Compétition)
Delphine OLIVIER
Films : CONNEMARA (Cannes Première)
Manlin STERNER
Films : RENOIR (Compétition), SIRAT (Compétition), A PALE VIEW OF HILLS (Un Certain Regard)
CLAUDIA TOMASSINI + ASSOCIATES
Claudia TOMASSINI
Lorenzo ORMANDO
CINETIC
Ryan WERNER
Alexa TOMBS
Emilie SPIEGEL
Charlie OLSKY
Courtney OTT
Films : LA PETITE DERNIÈRE (Compétition), O AGENTE SECRETO (Compétition), UN SIMPLE ACCIDENT (Compétition), SOUND OF FALLING (Compétition), ROMERÍA (Compétition), SENTIMENTAL VALUE (Compétition)
Gloria ZERBINATI
Films : FUORI (Compétition)
Florence NAROZNY et Mathis ELION
Films :
DES PREUVES D'AMOUR (Semaine de la critique)
THE LOVE THAT REMAINS (Cannes Première)
ANGE Séance spéciale plage)
œil d’or
À la une
Présidence de France Télévisions : ce que les quatre candidats ont proposé lors de leurs auditions
L'Arcom a auditionné les quatre candidats encore en lice pour le renouvellement de la présidence de France Télévisions. Chacun a décliné pendant une demi-heure son programme et projet stratégique avant de répondre à une série de questions. Les auditions sont visionnables sur le site de l'Arcom.
Delphine Ernotte Cunci : relancer le débat politique et ancrer davantage les territoires
Première à prendre la parole, selon un ordre défini par tirage au sort, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, est venue défendre son bilan tout en se projetant dans un mandat supplémentaire. « D’ici 2030, je veux faire de France.TV le carrefour numérique incontournable de notre pays », a-t-elle affirmé. Une plateforme qu’elle conçoit comme hybride avec des contenus en direct tout en proposant la plus large offre de contenu français et européen. Elle souhaite aussi « simplifier le système de marques » vers un système de marque unique « comme la BBC ». Côté budget, Delphine Ernotte Cunci entend réallouer le budget avec une priorité : « nos investissements se concentreront sur la plateforme ». Pour l’information, consciente que « les bons résultats de France Info se font encore attendre », elle souhaite refonder la chaîne, en la faisant « mieux converger avec nos partenaires de l’audiovisuel et mieux réussir son intégration à la rédaction de France Télévisions ». Son autre préoccupation est de « redonner ses lettres de noblesse au débat politique » en proposant des émissions politiques plus régulières, surtout face au calendrier des nombreuses élections à venir. Enfin, pour s’ancrer encore davantage avec les territoires, elle envisage de nouer des alliances avec la PQR « pour améliorer l’exposition des productions locales ». Concernant les coûts de production, elle souhaite les réduire d'ici 2030. Concernant Culture Box qui arrive sur le canal 4, la priorité de la dirigeante est de capter des publics plus jeunes et concernant la holding, Delphine Ernotte Cunci a réaffirmé qu’elle y était favorable. « C’est le sens de l’histoire (…) et une arme de dissuasion contre la privatisation ».
Dès le 22 août, ses 5 priorités sont :
- France Info avec un nouvelle grille, un nouveau studio, une ambition renforcée
- Une nouvelle organisation mêlant le numérique et les contenus
- Une refonte de l’offre politique en remettant en perspective l’échéance de 2027
- Basculer les contenus régionaux de France Info vers la plateforme Ici
- Rebâtir un plan de coopération avec les partenaires de l’audiovisuel public en s’appuyant sur les conclusions de la mission Bloch.
Frédérique Dumas : repenser la complémentarité des antennes et favoriser l'émergence de nouvelles ressources commerciales
Mme Frédérique Dumas a commencé son discours par affirmer que l’audiovisuel public était à la croisée des chemins, confronté à la multiplication des modes de consommation de l’image et des usages, à des audiences qui baissent, des ressources publicitaires qui diminuent, des ressources publiques contraintes par le déficit budgétaire et une crise de légitimité du modèle actuel. Son projet stratégique se décline en trois parties. La première tient dans les trois environnements dans lesquelles est amené à évoluer FTV : le linéaire, l’espace numérique et les plateformes propriétaires, puis les réseaux sociaux et plateformes tierces. Pour le linéaire, elle propose de repenser la complémentarité et la singularité des antennes : France 2 comme « une chaîne du rassemblement de tous les publics avec davantage d’innovation et de profondeur », France 3 ancrée encore plus dans le quotidien des Français « en ouvrant davantage l’antenne au public », France 4 comme « une chaîne des enfants (…) avec une éditorialisation cohérente enfournée et une programmation familiale en soirée » et sans publicité en supprimant CultureBox qui « enferme la culture dans une boîte élitiste » et France Info « doit devenir ce pour quoi elle a été imaginée, une chaîne d’information en continu, en temps réel, relative et pertinente ». Concernant l’espace numérique france.tv et les plateformes propriétaires, Frédérique Dumas propose une marque ombrelle : France.tv+, « une offre premium, gratuite, singulière » qui valorise la curation humaine et intègre des contenus thématisée et inclus les autres entités publiques (INA, LCP, France 24). Pour les réseaux sociaux et les plateformes tierces, l’ancienne députée propose de développer une stratégie assumée et créative avec des contenus originaux et du marketing offensif. Concernant le financement de FTV, Frédérique Dumas propose la création de France Médias Créative qui réunirait France Télévisions Publicité, Distribution et Diversification et permettrait de favoriser l’émergence de ressources commerciales nouvelles et durables. Elle propose aussi une stratégie publicitaire « qui intègre les innovations, ciblées, géolocalisées et ne cédant pas aux modèles intrusifs ».
Irène Grenet : faire de France TV un rempart contre la désinformation
La troisième candidate, Mme Irène Grenet, a commencé son discours par dire combien France Télévisions devait devenir un rempart contre la désinformation avec la mission de servir tous les Français sur tout les écrans tous les jours et pas seulement lors d’événements exceptionnels comme les J.O. Elle a réaffirmé le rôle de France Télévisions de produire du lien social, lutter contre le « chaos informationnel » et promouvoir l’esprit français. Elle fait le constat que l’âge moyen du téléspectateur linéaire est de 65 ans malgré les efforts de rajeunissement, que les budgets des programmes nationaux ont été réduits alors que la masse salariale a augmenté, que l’audience numérique est encore marginale avec une chaîne d’info peu performante. Elle propose de renforcer l’information en augmentant son budget allouée de 20 millions d’euros, de redonner « un souffle éditorial aux contenus en créant plus de programmes aussi audacieux que Les Rencontres du Papotin, et tester de nouveaux formats d’abord en digital avant de les basculer en prime". Enfin Irène Grenet souhaite opérer une transformation numérique avec un objectif de 20% de contenus non-linéaires d’ici quelques années. Concrètement, la candidate propose un logo unique pour incarner la marque France Télévisions sur tous les supports, un « pacte de création » plus équitable avec les producteurs indépendants, conserver une logique généraliste pour les chaînes.
Jean-Philippe Lefèvre : priorité à l'accessibilité
Le quatrième candidat, M. Jean-Philippe Lefèvre, a parlé d’engagement total plus que de candidature. Il souhaite faire de l’accessibilité une priorité absolue avec le constat du retard ; 1% de représentation à l’écran pour les 15-20% de personnes en situation de handicap. Il propose un plan Marshall de l’accessibilité d’ici 2030 avec 100% des programmes accessibles à 100% des publics sur 100% du territoire, des technologies inclusives, la formation des équipes et davantage de représentation à l’écran. Le candidat souhaite ensuite réconcilier France Télévisions avec la jeunesse en lançant France4Play, une chaîne hybride et interactive pensée pour les plateformes et des initiatives éducatives : un grand tour de France de l’éducation aux médias, le développement de l’outil Lumni. Un autre axe de sa candidature est de refonder le lien avec les territoires avec des initiatives concrètes comme Francetv.territoire, c’est-à-dire un partenariat avec la presse régionale et les médias associatifs, 24 h de programmes avec un JT délocalisé suivi de magazines, de talks shows, la création de France Outre-Mer Studio, un incubateur de talents locaux. Concernant le financement, le candidat propose six leviers : de la publicité segmentée pour doubler les recettes, un renforcement de la plateforme France.tv, exporter davantage de contenus via France TV Studio, investir tous les écrans et créer des formats natifs pour TikTok, YouTube, Instagram, la mutualisation avec les autres médias publics et un audit des pôles dès l’été avec le budget 2026 comme budget de refondation.
L’actualité du secteur
Ubisoft et Gaumont adaptent le jeu vidéo ‟Riders Republic” pour le grand écran
La société de production Gaumont et Ubisoft Film & Television vont adapter pour le cinéma le jeu vidéo primé Riders Republic d’Ubisoft. La réalisation du film a été confiée au duo belge Adil El Arbi et Bilall Fallah, qui a réalisé Bad Boys for Life et Bad Boys : Ride or Die. Le scénariste Noé Debré signe l’adaptation du scénario. L’adaptation cinématographique s’annonce comme ‟un film d’action électrisant, mêlant sensations fortes, humour et cascades spectaculaires sur les pentes enneigées des Alpes”.
Riders Republic est produit par Sidonie Dumas et Rémi Cervoni, pour Gaumont, Jordan Cohen, pour Ubisoft Film & Television, et Gérard Guillemot et Margaret Boykin supervisent le projet pour Ubisoft. Le film est coproduit par Nabil Ben Yadir pour 10.80 Films (Belgique) ainsi qu’Adil El Arbi et Bilall Fallah pour Los Morros (Belgique).
Avec plus de 10 millions de joueurs dans le monde, le jeu vidéo de sports extrêmes Riders Republic plonge les joueurs dans des paysages montagneux pour leur faire vivre toute l’intensité des sports extrêmes et leur permettre de tracer leur propre chemin vers la gloire.
Corinne Touzet rejoint le casting de la série ‟Demain nous appartient”
La série quotidienne de TF1, Demain nous appartient, est en tournage à partir de ce mercredi 14 mai avec un nouveau visage : l’actrice Corinne Touzet, qui rejoint le casting pour interpréter un nouveau personnage. Elle incarnera Annie Madori, soit la sœur aînée de Christelle jouée par Arianne Séguillon. Les épisodes en cours de tournage avec Corinne Touzet seront à découvrir à l’antenne à la fion du mois de juillet.
La série Demain nous appartient est produite par Théophile Clément et Isabelle Regourd pour Tel Sète (Studio TF1). En octobre 2024, sa production s’est attribuer le label Ecoprod ‟Engagement”, qui témoigne de l’intégration continue de démarches écoresponsables tout au long du processus de tournage de la série.
Dans les épisodes en tournage, Annie Madori, 62 ans, fait son grand retour dans sa ville natale, 35 ans après avoir choisi de vivre en dehors des sentiers battus. Sœur aînée de Christelle, elle a toujours été guidée par son esprit libre et sa soif d’aventure, abandonnant ses attaches pour parcourir le monde. Après un accident marquant au Vietnam, ce retour aux sources est l’occasion pour elle de renouer des liens familiaux avec Christelle et son beau-frère Sylvain… mais leur univers sera-t-il vraiment en phase ?
Franceinfo renforce sa marque sur le numérique avec un nouveau nom de domaine
La plateforme numérique Franceinfo opère ce mercredi 14 mai une importante migration technique : toutes les URL (adresse sur Internet) en francetvinfo.fr ont été transformées et redirigées vers le domaine franceinfo.fr. Plusieurs années après son lancement, ce changement technique vise à renforcer la marque du média global (radio, télé, web) édité par les groupes publics France Télévisions et Radio France. Il concerne également les sites de France 3 Régions et du réseau des 1ère en outre-mer.
La modification du nom de domaine n’a aucune incidence pour les utilisateurs qui peuvent continuer à utiliser normalement le site et retrouver les articles, les audios et les vidéos réalisées par les différentes rédactions. Il est toutefois probable que cette situation entraîne des répercussions sur l’audience de la plateforme d’information pendant plusieurs semaines.
Comparatifs Paris 14h : "Partir un jour" (Pathé), premier des entrées parisiennes
Distributeur | Copies | Entrées 14h | Moyenne | |
Partir un jour, Amélie Bonnin | Pathé | 32 | 1353 | 42 |
Destination Finale Bloodlines, Zach Lipovsky, Adam B. Stein | Warner Bros. Entertainment | 17 | 719 | 42 |
Marco, l'énigme d'une vie, Aitor Arregi, Jon Garaño | Epicentre Films | 14 | 385 | 28 |
Le Domaine, Giovanni Aloi | Capricci Films | 4 | 106 | 27 |
Accident domestique, Caye Casas | ESC Distribution | 6 | 86 | 14 |
Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar, Simon Verhoeven | Star Invest Films | 4 | 71 | 18 |
The Shameless, Konstantin Bojanov | L'Atelier Distribution | 3 | 58 | 19 |
Transmitzvah, Daniel Burman | Outplay Films | 3 | 45 | 15 |
Pour son démarrage parisien, le premier film d'Amélie Bonnin cumule la moyenne de 42 spectateurs par copie. Un joli score qui pour autant reste moins élevé que les deux derniers films d'ouvertures du Festival de Cannes. Cependant, n'oublions pas que "Partir un Jour" est le premier long-métrage de la réalisatrice contrairement aux films de Quentin Dupieux et de Maiwenn.
Film, réalisateur - année | Distributeur | Copies | Entrées 14h | Moyenne | Cumul |
Partir un jour, Amélie Bonnin | Pathé | 32 | 1353 | 42 | |
Le Deuxième Acte, Quentin Dupieux - 2024 | Diaphana | 30 | 2231 | 74 | 491 465 |
Jeanne du Barry, Maiwenn Le Besco - 2023 | Le Pacte | 34 | 2 456 | 72 | 764 480 |
Coupez !, Michel Hazanavicius - 2022 | Pan Distribution | 30 | 844 | 28 | 295 692 |
Bien qu'il soit deuxième sur le podium des meilleurs démarrages de ce Paris 14h, le sixième film de la saga "Destination Finale" n'accueille que 719 spectateurs dans les salles parisiennes. Un score bien plus discret que ses prédécesseurs qui ont chacun dépassé la barre des 1 000 entrées lors de leurs démarrages.
Film, réalisateur - année | Distributeur | Copies | Entrées 14h | Moyenne | Cumul |
Destination Finale Bloodlines, Zach Lipovsky, Adam B. Stein | Warner Bros. Entertainment | 17 | 719 | 42 | |
Destination Finale 5, Steven Quale - 2011 | Warner Bros. Entertainment | 15 | 1 525 | 102 | 956 967 |
Destination Finale 4, David R. Ellis - 2009 | Metropolitan Filmexport | 16 | 1 211 | 76 | 1 110 898 |
Destination Finale 3, James Wong - 2006 | Metropolitan Filmexport | 19 | 1380 | 73 | 842 875 |
Destination Finale 2, David R. Ellis - 2003 | Metropolitan Filmexport | 17 | 1618 | 95 | 889 421 |
Box-office semaine : "Les Musiciens" (Pyramide) se place juste derrière "Thunderbolts*"
L’Arcom reconduit Delphine Ernotte Cunci à la présidence de France Télévisions
Après auditions des candidats et au terme d’un vote à bulletins secrets, l’Arcom a nommé, mercredi 14 mai, Delphine Ernotte Cunci à la présidence de France Télévisions, pour un troisième mandat de cinq ans, à compter du 22 août prochain. La décision de l’Autorité s’est fondée, conformément aux termes de la loi, sur des critères de compétence et d’expérience et sur l’analyse des projets stratégiques, éclairée par les auditions des différents candidats.
En désignant Delphine Ernotte Cunci, l’Arcom fait le choix de privilégier la continuité à la tête du groupe audiovisuel public, dans un contexte marqué par des incertitudes majeures. L’Autorité dit avoir tenu compte des transformations engagées ces dernières années et des résultats d’audience sur les antennes et la plateforme France.tv, ainsi que des engagements de la candidate. L’Arcom s’est notamment fondée sur la stratégie numérique présentée, destinée à répondre à 1’évolution des usages, en matière de production et d’édition de formats adaptés aux réseaux sociaux comme en matière de distribution grâce à des projets de coopération au sein de l’audiovisuel public et avec les éditeurs privés.
L’Arcom a aussi fondé sa décision sur les engagements pris pour viser l’équilibre budgétaire par la maîtrise des dépenses grâce notamment à la mise en place d’une comptabilité analytique performante ; pour associer, par un dialogue social actif, l’ensemble des salariés de l’entreprise à l’évolution de son accord collectif, de ses métiers et de ses effectifs ; pour inscrire dans la durée sa responsabilité sociétale et son ambition environnementale.
Quatre pays, dont la France, pointent les opportunités et les défis générés l’intelligence artificielle dans la culture et l’audiovisuel
Lors du Conseil des ministres de la Culture de l’Union européenne, tenu mardi 13 mai, et à la suite du débat à l’initiative du Portugal pour sauvegarder le droit d’auteur et les droits voisins, les représentants français, hongrois, italien et portugais ont souligné conjointement les opportunités et les défis générés par l’adoption rapide et généralisée de l’intelligence artificielle à usage général (GPAI) pour les secteurs culturel et audiovisuel, notamment en ce qui concerne le respect des droits fondamentaux, en particulier le droit d’auteur et les droits voisins. Au cours du débat public, la Slovénie, le Danemark, la Lituanie, la Lettonie, l’Allemagne, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, Chypre et la Croatie ont exprimé leur soutien général à l’initiative.
L’entrée en vigueur, en août prochain, de certaines dispositions du règlement européen sur l’IA (règlement (UE) 2024/1689) entraînera des exigences accrues en matière d’application et de surveillance par les autorités nationales compétentes. Dans ce contexte, compte tenu de sa pertinence transversale pour le secteur culturel et créatif européen, la France, la Hongrie, l’Italie et le Portugal estiment qu’il est ‟essentiel d’aborder la question au niveau ministériel”, en soulignant quatre aspects qu’ils jugent fondamentaux : l’impact stratégique sur la durabilité des industries culturelles et créatives européennes, la possibilité d’intervention conjointe et coordonnée, l’urgence de garantir la sécurité juridique et la transparence lors de l’utilisation de données protégées, la cohérence avec les valeurs fondamentales et le cadre juridique européen existant.
Face à la complexité technique et juridique de la question, ainsi qu’à sa pertinence stratégique pour l’avenir des industries culturelles européennes, les quatre pays considèrent qu’il est indispensable d’entreprendre cette approche au niveau ministériel pour faciliter une discussion approfondie et transversale, permettant d’anticiper les défis, de clarifier les positions et de promouvoir une coopération européenne solide en matière de protection des droits fondamentaux dans le contexte de l’intelligence artificielle. Cette approche devrait être étroitement coordonnée avec les entités responsables de la mise en œuvre du règlement sur l’IA, notamment la Commission et l’Office européen de l’intelligence artificielle.
Les candidatures pour les Talents Adami cinéma 2026 sont ouvertes
L’Adami (société civile pour l’Administration des droits des artistes et musiciens interprètes) lance la 32ᵉ édition de ses Talents Adami cinéma, son programme d’accompagnement de nouveaux talents. De jeunes comédiennes et comédiens se verront offrir une occasion exceptionnelle de participer à une collection de quatre courts métrages projetée en avant-première au Festival de Cannes en mai 2026.
Sélectionnés, castés et dirigés par des comédiennes et comédiens aguerris, les jeunes talents auront la chance unique de se nourrir de l’expérience de leurs aînés. Cette opération leur offre également l’occasion de participer à d’autres manifestations audiovisuelles leur permettant de rencontrer les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel et de développer leur réseau.
Les candidatures sont ouvertes depuis ce mercredi 14 mai sur la plateforme Filmmakers, jusqu’au 11 juin prochain. À la clôture de l’appel, les réalisatrices et réalisateurs organiseront leur casting en juin à Paris sur la base des candidatures reçues. Les tournages des courts métrages se dérouleront en septembre et octobre 2025.