Adil El Arbi, le "Spielberg de Molenbeek", lauréat du Prix de la Citoyenneté

27 octobre 2023
Cette récompense annuelle, décernée aux frères Dardenne en 2006, lui a été offerte par la Fondation P&V.

Remis chaque année – depuis 2005 - à une personne ou une organisation s'engageant de façon exemplaire en faveur d'une société démocratique, ouverte et tolérante, ce prix est donc allé au réalisateur anversois de 35 ans. L'organisme a précisé "Le considérer comme un bâtisseur de ponts entre différentes cultures, générations et groupes de jeunes. Qui a su, à travers son parcours, briser le cliché de l'inaccessibilité, sans adopter un ton moralisateur. Il met le doigt sur les plaies de la société."

Fier, El Arbi s'est défendu d'être un modèle. "Je n'ai pas l'intention de le devenir, mais certains le pensent car j'essaie toujours d'atteindre le public le plus large possible avec mes films.", a précisé l'habituel acolyte de Bilall Fallah, avec qui il a réalisé ses sept long-métrages en moins d'une décennie, comme Black, Rebel, Bad Boys 3 - et bientôt 4 -, en plus de la série Miss Marvel. Via cette distinction, le cinéaste a pu choisir le soutien d'un projet, la Talent Factory de sa fondation WAJOW en l'occurrence, qui permettra à 30 jeunes cinéastes de se former au cinéma pendant neuf mois.

"Si certains peuvent canaliser leur haine dans quelque chose d'aussi positif qu'un film ou une série, on aide déjà la société. On doit être les ambassadeurs de sa culture et de son origine, non des guerriers. Qui aurait cru que deux garçons belges d'origine marocaine réaliseraient Bad Boys? ", a encore déclaré celui qui considère Malcom X comme son héros, et qui doit son surnom de Spielberg de Molenbeek à un article du Time en 2017.