« L’Abbé Pierre », une production d’envergure et maitrisée
Cela a été l’un des événements du dernier Festival de Cannes, où il était présenté en exclusivité mondiale, ainsi qu’au récent Festival du Film Francophone d’Angoulême où il a fait salle comble. Plus de trente ans après la sortie d’Hiver 54, c’est un nouveau film consacré au fondateur d’Emmaüs, L’Abbé Pierre – une vie de combats, que les spectateurs pourront découvrir le 8 novembre prochain dans les salles françaises. Le projet a été initié par la société WY Productions et le groupe SND après que les deux entités aient précédemment noué des collaborations fructueuses, notamment sur Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert. « Notre projet commun était de collaborer avec Frédéric Tellier, dont nous admirons l’œuvre, explique les producteurs Wassim Béji (WY) et Rémi Jimenez (SND). Il nous fallait trouver un projet qui puisse le séduire. Très vite, un film sur l’Abbé Pierre s’est imposé tant Frédéric a su nous communiquer sa passion pour ce personnage ».
Le long métrage revient sur la lutte que ce grand homme a mené contre la misère, tout en évoquant ses démons et ses doutes dans son combat. « Je pense que la grande leçon de sa vie, c'est d'avoir aimé l'Homme jusqu'au bout, témoigne le réalisateur. Pour lui, la plus grande injustice de ce monde, c’est l’indifférence. Il nous a transmis cette notion d’engagement, de dévouement pour les autres. Un tel don de soi est inspirant ». Une éloge partagée par le comédien Benjamin Lavernhe qui prête ses traits à ce personnage emblématique : « C’est un homme dont on ne mesure pas la vie si romanesque qu’il a pu avoir. Frédéric ne voulait pas se lancer dans une hagiographie trop lisse qui n’aurait pas rendu hommage au personnage. Au contraire, c’était un homme complexe, sensible, plein d’amour pour les autres mais nourrissant aussi de la rage envers toutes les injustices ».
Un budget investi judicieusement
Financé à hauteur de 15 millions d’euros, L’Abbé Pierre – une vie de combats est une coproduction déléguée partagée entre WY Productions et SND. La filiale de M6 détient également les mandats de distribution en salles et de ventes internationales. Frédéric Tellier a bénéficié ici du plus important budget de sa carrière. Un budget nécessaire pour un tournage réparti sur plusieurs mois et s’étant déroulé sur deux périodes distinctes, à l’hiver puis à l’été 2022. Sans oublier les investissements dans la reconstitution historique, les effets visuels créés par Digital District et les maquillages conçus par l’Atelier 69. « Le budget est impressionnant s’avère être en accord avec ce que l’on avait à filmer. Donc l'argent n’a pas forcément été un luxe pour tourner le film, explique le réalisateur. C’était de l'argent nécessaire en raison d’un important travail de reconstitution puisque le film débute dans l'entre-deux-guerres et s’achève au début du XXIème siècle. Pour autant, malgré ce budget conséquent, je tenais à rester focalisé sur les personnages, en me concentrant sur l’aspect sensoriel du film. C'est cela qui a influencé ma mise en scène plutôt que d’investir dans des plans couteux à la grue ou à l’hélicoptère ». WY Productions et SND collaboreront une nouvelle fois avec Frédéric Tellier à l'occasion de l'adaptation de Fantomas.