Le Collectif 50-50 publie une étude sur la parité derrière la caméra

24 avril 2023
Le collectif 50-50 vient de publier une étude sur la parité dans la réalisation de films de cinéma, avec un focus sur les dix dernières années. Il en ressort que la place des femmes derrière la caméra a évolué et que l’industrie connaît une transformation progressive, nourrie par une mutation des pratiques.

Cette étude revient sur les évolutions au cours des dix dernières années, en mettant en avant la place qu’occupent les réalisatrices de cinéma au regard du genre des films sortis en salle (fiction, documentaire ou film d’animation), mais aussi selon les budgets avec lesquels elles travaillent, ou encore le nombre de films qui leur aura été donné de réaliser en dix ans. Ainsi, on dénombre 27% de femmes réalisatrices actives (26% en fiction, 33% en documentaire, 13% en animation).

La part des films d’initiative française réalisés ou co-réalisés par des femmes atteint près d’un tiers des films produits en 2022. Une progression constante mais qui ne permet pas encore d’atteindre la parité femmes/hommes. On note une faible présence de réalisatrices de films d’animation, ou encore des documentaires pour lesquels les chiffres varient fortement d’une année à l’autre…

Sur le plan budgétaire, l’écart femmes-hommes constaté dans le devis moyen des films a certes diminué pour atteindre -21% en 2022, mais cet écart se creusait depuis 2017. Par ailleurs, plus de 75% des réalisatrices restent cantonnées à des budgets inférieurs à 4 millions d’euros, avec une incidence systématique sur les salaires (notamment pour les films en annexe 3).

« Il faut également garder à l’esprit que, plus la carrière des cinéastes avance, plus les 3e, 4e, 5e films sont des privilèges souvent réservés aux hommes et figurent généralement parmi les films les plus soutenus financièrement par les institutions. Les efforts politiques et financiers en faveur de la parité derrière la caméra doivent non seulement être maintenus mais surtout renforcés, notamment pour renverser cet écart qui se creuse dès la sortie des écoles de cinéma. Enfin, si les données sur la parité sont facilement analysables, la question de la diversité devant et derrière la caméra est également primordiale, et les statistiques ethno-raciales - aujourd’hui très strictement encadrées par la loi - représentent un sujet majeur que le Collectif 50/50 souhaite prendre à bras le corps, afin de cesser d’invisibiliser ces questions trop peu mises en lumière dans notre industrie ».