L'Observatoire européen fait l'état des lieux de la production des séries en 2021

14 mars 2023
À l'approche du festival Séries Mania, qui se tiendra du 17 au 23 mars à Lille, l'Observatoire européen de l'audiovisuel a publié les conclusions de son étude sur la production des séries européennes entre 2015 et 2021. Les résultats révèlent notamment une augmentation de la production des séries haut de gamme, mais avec moins d'épisodes.

Depuis 6 ans, le nombre de titres produits (un téléfilm ou une saison d'une série) n'a cessé d'augmenter, passant de 971 en 2015 à 1324 en 2021. Bien que le nombre d'épisodes et le volume d'heures produites aient également augmenté, les chiffres de 2020 (23 472 épisodes et 14 796 heures) et 2021 (23 844 épisodes et 14 931 heures) sont inférieurs à ceux de 2019, en particulier en termes de volumes d'heures (15 151). Selon l'Observatoire européen de l'audiovisuel, ces chiffres suggèrent que la production a atteint un plateau en 2020/2021 en raison de la crise du COVID-19 et des retards dans la commande et la production, expliquant la faible augmentation entre les deux dernières années.

Selon l'Observatoire européen, les séries produites actuellement comportent moins d'épisodes, plus de la moitié d'entre elles étant des séries de 2 à 13 épisodes par saison. En parallèle, la durée moyenne d'un épisode a diminué au fil des ans, passant de 46 minutes et 4 secondes en 2015 à 40,2 minutes en 2021. Ces deux tendances peuvent être expliquées par la nécessité de maîtriser les coûts de production.

En 2021, les trois principaux commanditaires de séries de 2 à 13 épisodes par saison étaient la BBC, Netflix et Warner Bros. Discovery. Dans le classement des 20 commanditaires de ce format, trois sociétés française sont présentes : France Télévisions (6ème), TF1 (13ème) suivie de Canal + (14ème). En termes de nationalités, le Royaume-Uni est de loin le principal producteur séries courtes, suivi de l'Allemagne, de la France, de l'Espagne et de la Suède.

Dans le même temps, les radiodiffuseurs publics ont commandé 55% des titres, tandis que les radiodiffuseurs privés ont commandé 59% du volume d'heures de séries produites entre 2015 et 2021.

Une baisse des coproductions internationales

Depuis 2018, l'Observatoire européen souligne une baisse des coproduction internationales. Elle représentent environ 8% des titres de fiction en 2021. Auparavant, ces coproductions étaient principalement réalisées entre des pays voisins parlant la même langue, tels que la France avec la Belgique ou l'Allemagne avec l'Autriche. La tendance commence à évoluer ces dernières années, avec une augmentation significative des coproductions "non linguistiques".

Les coproductions non linguistiques sont menées par le Royaume-Uni, principalement en tant que coproducteur majoritaire, souvent avec les États-Unis mais aussi avec le Canada et la France. Suivi de l'Allemagne, comme coproductrice minoritaire et souvent avec des pays scandinaves. Contre toute attente, l'Espagne a relativement peu de coproducteurs européen malgré sa recette hausse du nombre de production. Malgré tout, le pays hispanique est le deuxième pays - après le Royaume-Uni - en nombre de projets de fiction commandés par les diffuseurs mondiaux.

Les telenovelas et les soaps gardent la forme

Les telenovelas et soaps quotidiens sont des genres de programmes télévisés très appréciés dans de nombreux pays. Ces deux genres représentent la majeure partie (61%) du nombre d’heures produites dans l'industrie télévisuelle européenne. L'Allemagne est le plus gros producteur européen, avec une moyenne de 5 700 heures de telenovelas et soaps chaque année. La Pologne suit de près, avec environ 5 300 heures produites par an. La Grèce se positionne en troisième place, avec environ 4 000 heures produites chaque année. La Hongrie et le Portugal sont deux autres pays européens qui produisent un grand nombre de séries de plus de 52 épisodes par saison.