Les César en plein renouveau

22 février 2023
Après une cérémonie polémique en 2020, une autre très politique en 2021, et une dernière jugée trop longue l’année dernière, l’Académie des César sait que son événement phare du vendredi 24 février à l’Olympia sera scruté de près.
Nuit des César

C’est peu de dire que l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma a traversé une des périodes les plus agitées de son histoire au cours des trois dernières années. Comme d’ailleurs à peu près toute l’industrie du cinéma en raison de la situation sanitaire qui semble enfin apaisée.

Alors que la qualité des films hexagonaux n’est plus à prouver, avec des œuvres fortes, engagées et variées, le cinéma français n’a malheureusement pu être célébré comme il devait l’être au cours de l’édition 2020, marquée par l’affaire Polanski, et celle de 2021,  où les interventions trop politiques se sont mêlées à des sketchs au mieux inélégants, au pire carrément vulgaires. L’éclaircie a fini par revenir en 2022, avec une cérémonie qui avait retrouvé de sa superbe, notamment grâce au retour d’Antoine de Caunes et à une compétition prestigieuse composée de chefs d’œuvres tels qu’Illusions Perdues, Annette ou L’événement, entre autres.

Pourtant, les polémiques sont une nouvelle fois revenues. Cette fois-ci, la durée excessive de la soirée (3 heures et 45 minutes) était en cause. Avec des audiences en perte de vitesse, il était urgent d’agir au risque que la cérémonie puisse se retrouver sans diffuseur et tomber peu à peu aux oubliettes. C’est donc sur ce point que l’Académie des César, en collaboration étroite avec Canal+, a œuvré au cours des derniers mois afin de préparer une cérémonie joyeuse, festive, rythmée et qui fasse la part belle à toutes les familles du cinéma français.

Tout semble donc réuni pour que les téléspectateurs puissent vivre un bel événement qui pourrait même réserver un zeste de suspens tant son dénouement s’avère incertain. En effet, contrairement aux dernières années où des favoris avaient été identifiés par les professionnels comme les cinéphiles, des Misérables à Illusions Perdues, le palmarès de cette année pourrait bien réserver des surprises. Signalons néanmoins que dans notre traditionnel sondage annuel auprès des exploitants de salles, c’est bien La Nuit du 12 qui se détache des autres prétendants. Le thriller de Dominik Moll est plébiscité à cinq reprises dans nos colonnes, notamment dans les principales catégories du meilleur film et de la meilleure réalisation. L’Innocent se positionne comme un sérieux challenger en remportant trois coups de cœur des exploitants.

Malgré toutes ces promesses, il fallait bien qu’une polémique pointe le bout de son nez en amont de la cérémonie. C’est donc l’absence de réalisatrices dans la catégorie « meilleure réalisation » qui a déchaîné les féministes. Si de telles revendications demeurent justes et nécessaires, il est bon de rappeler que de ces nominations résultent du vote démocratique d’un collège électoral qui est passé de 34% à 44% de votantes en deux ans. En poursuivant sur ce chemin, nul doute que l’Académie devrait laisser définitivement de telles polémiques derrière elle. D’autant plus que la jeunesse et l’avenir du cinéma français semblent s’écrire au féminin alors que la grande majorité des premiers films et des courts métrages nommés cette années ont été réalisés par des femmes.

Et maintenant, place à la fête … et au cinéma !