Les éditeurs de presse belge contestent l’offre en ligne de la RTBF
Depuis plusieurs années, ils jugent cette concurrence déloyale et préjudiciable à la transition numérique de la presse, mettant en danger l’emploi et le pluralisme des médias. L’alliance des éditeurs de presse (La presse.be) a notifié à la ministre francophone des Médias, Bénédicte Linard, qu’une concurrence frontale avec la RTBF menacerait l'emploi de 50% des 600 journalistes et indépendants du secteur dans les cinq ans à venir.
Selon les éditeurs, les articles publiés en ligne par la RTBF devraient très clairement être de format court (1500 signes) et liés à du contenu audiovisuel, comme le prévoit un engagement vis-à-vis de la Commission européenne. Le nouveau contrat de gestion l’imposerait seulement pour 60% des articles (70% à partir de 2025). Selon la ministre, la nouvelle mouture présenterait l’avantage d’être plus claire et plus lisible, réduisant les possibilités d’interprétation.
La RTBF ouverte à davantage de collaboration
La RTBF rappelle, de son côté, que le processus de négociation du contrat de gestion « s’inscrit dans un débat pluraliste, il est transparent et se finalise avec le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ». Les éditeurs de presse ont pu exprimer leurs craintes et propositions le 22 mai au Parlement, et « toutes les recommandations du Parlement et les clarifications de texte demandées par le CSA sont intégrées dans le texte. » De même, « les évolutions proposées dans le futur contrat de gestion comprennent des limitations de l’offre écrite en ligne et des propositions concrètes pour soutenir la presse écrite commerciale et privée (ndlr : espaces publicitaires gratuits, liens vers les sites de presse). La RTBF en appelle à une plus grande collaboration entre média public et privés locaux, seul rempart contre l’envahissement, la robustesse et la toute-puissance en devenir des plateformes globale.