Matsylie Productions en plein développement

18 juillet 2022
Après avoir fait ses débuts avec des documentaires autour du monde agricole, la société développe toujours plus de fictions. Le plus souvent avec des financements privés, voire en fonds propres.
Désertitude

C’est en 2010, à l’âge de 57 ans et après avoir effectué sa carrière dans un autre milieu que l’audiovisuel, qu’Hervé Alexandre décide de lancer sa société Matsylie Productions. Son ambition est alors de construire un line up composé d’abord de fictions courtes puis, peu à peu, de longs métrages, à la fois de fiction et de documentaire, mais toujours avec un aspect expérimental. Opérant depuis le territoire breton, à Plestin-les-Grèves dans les Côtes d’Armor, le producteur a eu l’occasion de développer des documentaires sur des sujets sociétaux qui lui tenaient à cœur. « Ayant une formation dans le domaine agricole, j’ai notamment produit une œuvre sur les fermes paysannes et la consommation de proximité ». Le film en question, Mon Panier, signé Marie-Josée Desbois, est sorti le 28 février 2019.

C’est aussi à cette occasion qu’Hervé Alexandre prend la décision de se lancer dans la distribution. Il organise ainsi des ciné débats en projetant successivement Mon Panier ainsi qu’un autre film sur l’agriculture, Chronique des années tristes, d’Alain Aubert. « Je souhaitais confronter ces deux films qui, malgré leur production séparée de 40 années, abordent des problématiques pourtant similaires ». Une activité de distribution qui s’est d’ailleurs poursuivie le 13 juillet dernier où Matsylie Productions a sorti le documentaire de Laurent Granier, Retrouver le chemin.

La salle de cinéma comme mode de diffusion privilégié

Le 17 août prochain, Hervé Alexandre distribuera le long métrage de fiction de Vincent Morvan, Désertitude, qu’il a lui même produit en fonds propres. En effet, le producteur s’appuie généralement sur deux approches économiques pour mener à bien ses projets. Tout d’abord, la recherche d’aides publiques mais surtout, la recherche de partenaires privés. « J’ai toujours eu à cœur de présenter des projets qui ne sont pas nécessairement formatés pour les commissions d’attribution d’aides et les comités de lecture. C’est la raison pour laquelle je m’appuie davantage vers des sociétés privées avec lesquelles j’ai pu collaborer au cours de ma carrière antérieure pour concevoir mes productions. J’ai ainsi plus de liberté qu’avec des structures publiques. Il est possible de tourner des fictions de qualité dès lors que l’on anticipe des moyens réduits en terme de budget, d’équipe, de décors, de personnages et de casting ». Effectivement, le film a été tourné en seulement deux semaines sur le territoire espagnol au cours du mois de mai 2019.

Quelque soit les œuvres produites par sa société, Hervé Alexandre entend qu’elles soient toutes diffusées dans un cinéma. « C’est mon combat. Tout ce que je fais est formaté pour les salles. Que ce soit en terme de narration, d’image et de son. Et aussi bien pour des fictions que des documentaires. Evidemment, on pourrait penser qu’une œuvre doit être diffusée sur le support où elle sera vue par le plus de monde possible. Mais je suis persuadé que ce qui donne du sens à la culture, c’est l’émotion individuelle ressentie dans un collectif. Que ce soit dans un musée, un théâtre ou un cinéma ».