Traditionnel rendez-vous cinématographique et musical de l’automne, le Festival de cinéma et musique de films de la Baule prend désormais ses quartiers au début de l’été. Un créneau qui avait déjà été occupé par la manifestation en juin 2021 en raison du confinement de l’automne 2020 et qui semble donc s’officialiser. « Nous n’en bougerons plus » prévient Sam Bobino, coprésident et délégué général du festival qui se réjouit de pouvoir compter sur une présence accrue du public alors que les vacances approchent. Une décision qui fait aussi suite à la volonté des équipes de se recentrer vers une programmation davantage axée sur le cinéma français. « Si beaucoup de blockbusters américains sortaient auparavant tout au long de l’été, l’offre française est désormais plus importante sur cette période, explique . Ce sont autant de films qui ont besoin d’une exposition entre les Festivals de Cannes et d’Angoulême. De plus, il était complexe d’organiser de grandes avant-premières de films américains. Même si nous avons eu de très belles exclusivités, comme la première française de Judy ».

Cette année, la programmation s’avère solaire, légère et familiale, alternant comédies en tous genres, de Pierre Salvadori, avec La Petite Bande, à Franck Dubosc, avec Rumba la vie, en passant par Les Minions 2. L’idée étant de proposer en compétition officielle des œuvres pour lesquelles un compositeur a créé plus de la moitié de la bande son. « Nos sélections sont en accord avec la période estivale et avec notre public, à la fois régional et familial, rappelle Christophe Barratier, coprésident du Festival. Même s’il nous arrive de diffuser des films plus sombres, comme Flee, dans nos coups de cœur ». Un hommage sera aussi rendu à Ennio Morricone et Jacques Perrin avec une projection de la copie restaurée en 4K de Cinéma Paradiso.

Alexandre Desplat à l’honneur dans un concert de Solrey

Parmi les nouveautés de cette huitième édition, si le meilleur film et la meilleure musique de la compétition officielle seront une nouvelle fois récompensés, un prix sera également remis à la musique de l’année afin de rendre hommage à un compositeur qui ne soit pas nécessairement en sélection. Sans oublier la création du prix jeune talent émergent qui sera attribué à un étudiant issu des conservatoires de Lyon ou de Paris.

Concernant le jury, ce dernier sera composé de Mélanie Doutey, Pascale Arbillot, Pascal Elbé, Anne Parillaud, et présidé par Alexandre Astier. Un choix qui fait sens puisque le créateur de Kaamelott est à la fois cinéaste et compositeur. « Nous tenons à avoir des personnalités qui écoutent la musique, la mettent en perspective et la défendent, s’enthousiasme Christophe Barratier. Nous voulons mettre en avant ce métier qui brille en France, comme en témoigne les grands compositeurs que nous avons accueilli ces dernières éditions, de Vladimir Cosma à Michel Legrand, jusqu’à Alexandre Desplat aujourd’hui ».

Le compositeur français Oscarisé pour The Grand Budapest Hotel et The Shape of Water sera en effet à l’honneur d’un concert dirigé par Solrey, véritable pionnière de concerts alliant musiques de films, images vidéo et art contemporain via le Traffic Quintet. « J’ai essayé d’inventer une narration visuelle et musicale en construisant tout d’abord des programmes avec des musiques de compositeurs issus de la Nouvelle Vague comme George Delerue, témoigne la musicienne. Pour ce concert en hommage à Alexandre Desplat, nous allons reprendre les musiques de compositeurs qui ont façonné le musicien qu’il est aujourd’hui, tout en jouant ses plus grandes compositions ». Rendez-vous à La Baule.