Les élans de vie et de désir au coeur des "Amours d'Anaïs"

31 août 2021
Après une présentation en exclusivité mondiale lors du 60ème anniversaire de la Semaine de la Critique, Les Amours d’Anaïs, de Charline Bourgeois-Tacquet, était présenté au public du Festival du Film Francophone d’Angoulême.
les amours d'anaïs

Conçu comme une sorte de prolongement du court métrage Pauline asservie que la réalisatrice avait également présenté à la Semaine de la Critique en 2018, le film suit le personnage d’Anaïs, incarnée par Anaïs Demoustier, une trentenaire pétillante et pleine de vie qui n’a de cesse d’assouvir ses désirs quels qu’ils soient. « Je voulais faire une comédie sur l’aliénation amoureuse mais avec une gravité dans les épreuves douloureuses que traverse le personnage. L’enjeu du film était de faire coexister les registres, de pouvoir marier de la légèreté avec quelque chose de plus profond » explique la réalisatrice qui s’est entourée de David Thion (Les Films Pelléas) pour produire ce premier film. Le producteur s’est associé à Stéphane Demoustier (Année Zéro) qui avait produit le court métrage original et qui souhaitait collaborer avec une autre société pour développer le long métrage.

Des partenaires confiants

La production s’est avérée particulièrement limpide tant les partenaires ont pu être rassurés par le parcours qu’avait pu connaître Charline Bourgeois-Taquet avec Pauline asservie qui a triomphé dans de nombreux festivals internationaux et a été nommé au César du meilleur court métrage. « Comme Charline reprend le personnage de son court métrage à succès et qu’elle le développe dans un nouveau contexte, il était facile d’imaginer que ce premier long métrage allait être une réussite, témoigne David Thion. D’autant plus que si le scénario était plein de fraicheur grâce à l’énergie et la vitalité du personnage principal, l’écriture se déployait vers quelque chose de plus émouvant au fur et à mesure que le récit avançait. Les partenaires étaient donc confiants même s’il a fallu rassurer certains d’entre eux qui ont pu s’inquiéter qu’un personnage principal si excessif puisse éventuellement agacer le public. Nous les avons rassuré en leur expliquant que le fait de forcer le trait permettait de créer un potentiel de comédie. Sans quoi cette héroïne aurait été trop tiède et donc inintéressante. Nous avons aussi défendu l’idée qu’Anaïs Demoustier est une actrice appréciée du public et qui suscite de l’empathie ». Financé à hauteur de 3 millions d’euros, Les Amours d’Anaïs a reçu le soutien de l’avance sur recettes du CNC, de Canal+, de Ciné+, d’Arte ainsi que des régions Bretagne et Pays de la Loire.

Des ventes internationales exceptionnelles

Malgré une préparation qui a dû s’interrompre le 16 mars 2020 en raison de la pandémie, la production s’est néanmoins remise en ordre de marche dès la fin du premier confinement afin que le tournage puisse se dérouler en août et en septembre de la même année. « J’ai été catastrophée lorsque la production s’est arrêtée, se souvient la réalisatrice. Nous étions parvenus à réunir un trio de comédiens particulièrement sollicité avec Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi et Denis Podalydès. Je savais que si on ne tournait pas à l’été 2020, on ne tournerait plus avec ce trio auquel j’étais très attachée. Et je tenais à filmer cette histoire en été car le soleil et la nature amènent une sensualité et un érotisme qui se prêtent parfaitement à cette histoire ».

Les Amours d’Anaïs sera distribué par Haut et Court le 15 septembre prochain. Le film a par ailleurs bénéficié d’excellentes ventes internationales lors du dernier Festival de Cannes puisqu’il sera distribué sur tous les territoires. « Nous sommes très satisfaits de ces résultats exceptionnels dans un contexte difficile pour le cinéma d’auteur, s’enthousiasme David Thion. Mais nous étions l’une des très rares comédies à être présentées à Cannes cette année et c’est ce qui a pu nous singulariser par rapport à d’autres films du marché ».