Livres et Adaptations : Prix du Livre Orange

25 mai 2020
Le Jury du Prix du Livre Orange a dévoilé la semaine dernière sa sélection. Notre choix de cinq romans, parmi nos favoris...

 

Le Jury du Prix du Livre Orange a dévoilé la semaine dernière sa sélection. Ce prix - qui a par le passé récompensé des auteur.e.s tel.le.s que Maylis de Kerangal, Emilie Frèche ou Arthur Dreyfus, a cette année encore retenu une série de titres particulièrement enthousiasmants. Notre choix de cinq romans, parmi nos favoris :

 

 

MODIFIÉ, Sébastien L. Chauzu (Grasset, 2020)

 

Martha, détective privée, la quarantaine, n'est en rien une sentimentale. Misanthrope, elle porte un jugement acéré sur la famille en général et sur la sienne en particulier. Son chemin va une nuit croiser un adolescent particulier, fasciné par les chasses neige et très doué pour déblayer lui-même les allées. Modifié - c'est ainsi qu'il veut qu'on l'appelle - va peu à peu s'incruster dans la vie de Martha et son compagnon. Sans dévoiler les mille rebondissements qui ponctuent ce roman tour à tour hilarant et bouleversant, disons que celle dont le cœur semblait, sinon fermé, du moins bien caché, va se retrouver modifiée par cet étrange garçon qui, comme elle, ne mâche pas ses mots et peine à exprimer ses sentiments, sans pour autant ne pas en éprouver.

 

 

DANS LA RUE DE L’ÉCOLE, Anouk F (Le Cherche Midi, 2020)

 

Cette rue, c’est tout un monde. Elle est partagée en deux, la petite bourgeoisie et son confort aisé d’un côté, la précarité et les fins de mois difficiles de l’autre. Au milieu, il y a l’école, qui fait le lien entre tous les habitants aussi différents soient-ils. Il y a Richard, qui vit de trafics divers; Karine, qui se retrouve seule avec son fils après avoir subi pendant des années la cogne de son conjoint; Kamel qui élève seul ses deux filles depuis l’hospitalisation de sa femme en unité psychiatrique; Julie qui ne supporte plus sa vie lisse et confortable; Pitu, l'épicier, figure inamovible de la rue, qui connaît tout le monde; et Marie, la directrice de l'école publique. La disparition d'une des filles de Kamel va rapprocher tous les adultes vers un but qui transcende leurs différences : retrouver la petite fille de 10 ans. 

 

 

LES MAGNOLIAS, Florent Oiseau (Allary Editions, 2020)

 

Alain est un acteur, dont le seul rôle, dix ans plus tôt, était celui d'un cadavre, au début d'un épisode de série télé. Si l'étiquette lui est restée, et s'il la revendique, le succès ne vient pas et les propositions se font rares. Son agent court après le cachet, sans rien décrocher. Son emploi du temps désertique lui permet de se rendre quotidiennement aux Magnolias, où sa grand-mère s'étiole avec la perte progressive de la trame de sa vie. La découverte d'un cahier intime appartenant à son oncle va lui faire prendre conscience que sa grand-mère n'est peut-être pas celle qu’il a toujours cru. Un attachant looser, une histoire à la fois drôle et désespérée, joyeuse et triste. Attention : coup de cœur.

 

 

LES INCONSOLÉS, Minh Tran Huy (Actes Sud, 2020)

 

Lise et Louis n’ont rien en commun sinon leurs vingt ans. Lui, issu de la grande bourgeoisie est promis à un brillant avenir dans la finance. Elle, métisse franco-vietnamienne grandie dans un milieu bien plus modeste, est une plante déracinée qui n'aspire qu'à la discrétion. Leur rencontre est le prélude à une passion dévorante qui va rapidement tourner au cauchemar : on n'enfreint pas impunément cette loi selon laquelle les contraires se repoussent. Cette histoire d'amour impossible et tragique possède une vraie singularité qui la fait sortir du lot : construite sous une forme intrigante qui ne s'explique que peu avant le dénouement, elle entremêle les codes du thriller et du conte de fée, multipliant les références au cinéma et aux récits traditionnels.

 

 

BRILLANT COMME UNE LARME, Jessica L. Nelson (Albin Michel, 2020)

 

L’auteure ressuscite l'écrivain Raymond Radiguet (1903-1923), comète du milieu littéraire, décédé à 20 ans et auteur du scandaleux DIABLE AU CORPS. À quatorze ans, il découvrait Alice, future Marthe Lacour, sur le quai d'une gare. À vingt ans, il mourait, adulé par la presse et reconnu par ses pairs, de Cocteau à Aragon, en passant par Chanel et Picasso. Entre temps : six années, une vie, une œuvre. Séducteur à la santé fragile, amoureux des lettres, du whisky et des femmes, il ne visait qu'une chose : "la postérité", rien que ça. Un portrait de la légende Radiguet bien plus sombre et féroce que son romantique double littéraire.