Cannes 2025 : La chanteuse Björk sera présente à la Semaine du Cinéma Positif
Sous quel signe cette 10e édition anniversaire est-elle placée ?
Nous avons exceptionnellement choisi deux ambassadeurs : l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga et l’acteur Jimmy Jean-Louis. Aïssa a toujours défendu l’inclusion, les femmes, la représentation de la diversité au cinéma et Jimmy sort cette année un livre sur son parcours, de son enfance dans un bidonville haïtien à Hollywood. Nous avons choisi quatre thèmes cette année : la protection de l’environnement, en particulier de l’océan, l’intelligence artificielle, l’inclusion professionnelle et la place des femmes dans le cinéma. Pour rappel, la Semaine du Cinéma Positif, en partenariat avec la Ville de Cannes, le CNC et l’association Positiv, met en lumière un cinéma engagé, qui change la société, alerte, dénonce et propose parfois des solutions. Elle est comme toujours présidée par Jacques Attali, qui en est à l’origine.
Quels sont les temps forts de cette édition ?
Nous décernons trois trophées : le Prix du Cinéma Positif de l’année - parmi tous les films en compétition officielle à Cannes -, le Prix du court métrage le plus positif et les Humann Prize, avec la fondation No more Plastic, qui récompensent l’engagement d’un ou plusieurs artistes. Cette année, l’un d’eux est remis à Björk qui présente Cornucopia, un film sur sa dernière tournée, projeté à la Semaine du cinéma positif. Cela fait 25 ans, depuis la Palme d’or de Dancer in the dark de Lars von Trier et son prix d’interprétation, que la chanteuse n’avait pas foulé la Croisette. Elle revient exceptionnellement pour nous ! Nous décernons aussi un Humann Prize à Charlie Chaplin, qui sera remis à sa petite-fille Dolorès Chaplin. Un troisième honore Alexandra Cousteau, la petite-fille du commandant Cousteau, en parallèle de la projection de L’Odyssée que nous organisons à Cannes, et un quatrième à Anouk Grinberg. Nous programmons aussi des dédicaces et des tables rondes sur les différents thèmes évoqués et une montée des marches symbolique le 22 ou le 23 mai avec notre délégation ainsi qu’Estelle Lefébure. Nous projetons donc deux longs et plusieurs courts sur la plage du CNC le 23 mai.
Quel bilan tirez-vous de ces dix ans de Semaine du Cinéma Positif ?
Le cinéma français a vraiment progressé au niveau de la parité, des VHSS, de la protection des mineurs et de l’environnement. Le CNC a pris des mesures concrètes et responsables : instaurer des référents VHSS, favoriser l’éco-production des tournages… Sur ce sujet, le CNC ne s’est jamais positionné dans un rôle de sanction ; sa mission est plutôt d’encourager les bons élèves. Les résultats sont concrets : la transition environnementale devient un sujet, les femmes prennent davantage la parole, sont davantage écoutées et mieux représentées à l’écran et dans le milieu professionnel… À notre petit niveau, la Semaine du Cinéma Positif a toujours eu à cœur d’accompagner ces évolutions, d’y sensibiliser les plus jeunes, mais nous n’avons rien inventé, le cinéma a toujours été en partie positif dans ce qu’il produit, mais il pouvait faire plus et mieux. Ces dix ans seront donc aussi l’occasion de reparler des prix emblématiques que nous avons décernés à de nombreux films, comme Les Misérables, Les Filles d’Olfa, ceux des frères Dardenne…
(Infos : évènements gratuits, programme complet disponible sur le site de la Ville de Cannes)