L'œil de la rédaction : Blanche-Neige fait polémique

27 mars 2025
Un de nos journalistes revient sur un fait marquant du secteur et livre son analyse en toute… subjectivité. Cette semaine : hollywood.
blanche neige

À peine sorti, Blanche-Neige fait l’objet de controverses que j’ai trouvées typiques à la fois du mouvement woke et de ses opposants. Le remake “en chair et en os” produit par Disney est en effet l’exemple parfait d’un film qui essaye à tout prix de plaire en essayant de n’offusquer personne et ce faisant se met tout le monde à dos. Tant et si bien que le jour de la première à Los Angeles, c’est une presse triée sur le volet qui a été admise, de peur que les questions gênantes soient posées.

Les reproches sont multiples et en disent plus sur les groupes qui les émettent que sur le film lui-même. On a ainsi trouvé discutable le choix des studios d’avoir engagé Rachel Zegler, actrice américaine de West Side Story, version Spielberg ou encore Hunger Games. D’origine colombienne, certains ont trouvé que sa couleur de peau ne se prêtait pas à la voir jouer Blanche-Neige. Racisme latent que les producteurs avaient prévu, puisque le scénario explique que le personnage de Blanche-Neige devait son nom au fait qu’elle était née un jour de blizzard. Mais quand Rachel Zegler a balancé sur les réseaux sociaux la petite phrase “Va te faire foutre, Trump !”, les pro-Trump – donc anti-woke - ont estimé que leurs critiques étaient justifiées.

Il y a eu ensuite la controverse sur le choix de Gal Gadot pour jouer la méchante Reine. L’actrice israélienne a en effet provoqué la colère des mouvements pro-palestiniens, qui ont menacé de boycotter le film dans certains pays, notamment au Liban. La défense de l’armée israélienne par Gal Gadot n’est plus un secret, mais Disney n’aurait jamais imaginé la violente réaction qui a suivie, transformant Blanche-Neige en combat politique.

Mais ce que j’ai trouvé le plus absurde, c’est la volonté de Disney de faire des sept nains des personnages en image de synthèse pour éviter les risques de caricature, en jouant sur le côté “créatures magiques” proches des gnomes. Les réactions prouvent que les précautions peuvent parfois se retourner contre elles. Un acteur nain comme Peter Dinklage a qualifié Blanche-Neige de “film rétrograde”, privant les “acteurs de petite stature” de rôles qui ne courent déjà pas les rues. Autrement dit, quoi que les studios fassent, les films sont soit trop woke, soit pas assez. Au petit jeu du politiquement correct, personne n’y gagne.