Une exposition sur le « matte painting » à Enghien-les-Bains

« Matte painting » d’Albert Whitlock pour « Pas de printemps pour Marnie », d’Alfred Hitchcock © DR.
Le centre des arts d’Enghien-les-Bains (Val-d’Oise) présente jusqu’au 25 mai l’exposition « Le cinéma en trompe l’œil », une exploration fascinante de l’histoire et des secrets du « matte painting », technique qui nourrit l’imaginaire cinématographique depuis plus d’un siècle et repousse les limites de la création visuelle. L’exposition (entrée libre) révèle les coulisses de cet art invisible, souvent méconnu du grand public, à travers des œuvres originales, des extraits de films emblématiques et des témoignages uniques d’artistes ayant façonné l’histoire du « matte painting ».
Parmi les pièces exposées, les visiteurs auront l’occasion de découvrir des œuvres issues de productions cultes : une peinture réalisée par Illusion Art représentant une vue de l’école secondaire Marion Barry lors de la cérémonie de remise des diplômes pour Prof et Rebelle (High School High, 1996), film d’Hart Bochner. Cette œuvre a été modifiée numériquement pour y ajouter des nuages et supprimer des éléments indésirables tels que des lignes électriques. Une œuvre saisissante de Syd Dutton représentant l’intérieur d’une navette spatiale pour l’épisode Chameleoni de la série la Cinquième Dimension (1985). Un tableau d’Albert Whitlock représentant un volcan, où des effets de fumée animée ont été ajoutés pour renforcer l’intensité dramatique, pour Greystoke, la légende de Tarzan (1984), réalisé par Hugh Hudson. Double Dragon (1994), de James Yukich, Une vue diurne du toit de Grauman’s Chinese Theatre submergé, accompagnée d’un tableau au verso réalisé pour le film Denis la Malice (1993), réalisé par Nick Castle. Une peinture créée par Syd Dutton pour le film le Temps de l’innocence (1993), de Martin Scorsese, où l’extension d’un ciel venté vient sublimer une scène capturée à Troy, New York.
Les commissaires de l’exposition sont Réjane Vallée (professeure des universités à l’université d’Évry Paris-Saclay), spécialiste des effets spéciaux et des métiers du cinéma et autrice de l’ouvrage Peindre pour le cinéma : une histoire du matte painting (Les Presses universitaires du Septentrion, 2016) ; et Dominique Roland (directeur du Centre des arts d’Enghien-les-Bains), auteur de publications sur l’art contemporain, documentariste, concepteur de scénographies visuelles et de « mapping », initiateur avec la Commission nationale du film d’Île-de-France du Paris Images Digital Summit.