Le deuxième long métrage de Sofia Alaoui en fin d'écriture

15 décembre 2024
LES ARCS 2024 - Après "Animalia", la cinéaste écrit son deuxième film, présenté comme un drame d'anticipation se déroulant à Tarfaya, la ville la plus au sud du Maroc.
tarfaya

Classée cette année dans la prestigieuse liste des “10 to watch” d’Unifrance, Sofia Alaoui s’affirme comme l’une des étoiles montantes à suivre dans les prochaines années. Celle qui a remporté le Grand Prix du Jury à Sundance en 2020 et le César du meilleur court métrage en 2021 avec Qu’importe si les bêtes meurent, puis le Prix Spécial du Jury à Sundance en 2023 avec son premier long Animalia (Ad Vitam), termine actuellement l’écriture de son deuxième long Tarfaya, présenté au Village des coproductions de l’Industry Village du Festival des Arcs. 

Ce dernier, coproduit par Wrong Films (France), Jiango Films (Maroc - la société de Sofia Alaoui) et Nezri (Belgique), se présente comme un drame d’anticipation. Le pitch ? Meryam (interprétée par Zineb Triki) est une médecin non mariée d’une quarantaine d’années, travaillant dans un hôpital public isolé à Tarfaya, la ville la plus au sud du Maroc, en proie aux tempêtes de sable et à une mystérieuse nouvelle maladie liée à l’environnement. Elle rencontre un homme (casting non défini) dont elle s’amourache, mais celui-ci tombe malade. En menant l’enquête, Meryam se rend compte que l’épidémie touche les personnes qui veulent s’enfuir de Tarfaya. Sofia Alaoui souhaite ainsi s’attaquer aux éco-angoisses, sans démoraliser, mais avec “poésie et mélancolie”, comme elle l’affirme dans Variety. Au casting, on retrouve également l’actrice Nisrin Erradi. 

Plus dur qu’un premier film

Depuis 2019 et l’atelier scénario de la Fémis, Sofia Alaoui porte ce projet. Si la cinéaste l’a d’abord mis en suspens pour se consacrer à l’adaptation de Qu’importe si les bêtes meurent en long métrage, elle s’est remise ces derniers mois sur Tarfaya. Elle a développé tout au long de l’année son projet au Red Sea Lodge, le programme d’écriture du Red Sea Festival, et désormais à la Résidence du Festival de Cannes. 

Côté financement, près de 500 000 € ont pour le moment été réunis sur un budget estimé entre 2,5 et 3 M€. Le film, majoritairement en langue arabe, a reçu l’aide à la production du Centre cinématographique marocain. Margaux Lorier, la productrice de Wrong Films, espère obtenir l’aide aux cinémas du monde lors de la prochaine session. Elle recherche également un distributeur, des fonds privés marocains, un vendeur international, des diffuseurs français ou étrangers. “Pourquoi pas une plateforme, on ne veut se fermer à rien”, lâche à Ecran total celle qui est pour l’heure en discussion avec plusieurs distributeurs indépendants français.

De bon augure pour le film ? Pas si sûr. “On dit souvent qu’un premier film est dur à produire, mais un deuxième, c'est encore pire, car on ne peut plus compter sur les aides pour les premiers longs”, observe Margaux Lorier. D’autant que le contexte économique global n’est pas au beau fixe : “Les financements et les guichets se réduisent, les régions sont attaquées, même l’apport de Canal+ est menacé”, s’inquiète-t-elle. Mais la productrice espère tourner en septembre prochain pour une sortie au printemps 2026.