Disparition de l’actrice Anouk Aimée

Anouk Aimée est décédé à Paris ce mardi 18 juin, à l’âge de 92 ans, a annoncé sa fille Manuella Papatakis.dans un message publié sur Instagram. « J’étais tout auprès d’elle lorsqu’elle s’est éteinte ce matin, chez elle, à Paris », a-t-elle précisé.

Née Françoise Dreyfus, le 27 avril 1932, à Paris, Anouk Aimée était fille de comédiens mais avait grandi loin des plateaux, élevée en partie par un parrain et une marraine, à la ferme. Mais le destin lui a fait croisé le réalisateur Henri Calef, qui lui demandera si elle ne voudrait faire du cinéma. Ce premier film sera la Maison sous la mer (1946). Elle a a 13 ans et son personnage s’appelle Anouk. Elle gardera ce prénom d’artiste et c’est Jacques Prévert lui offre le patronyme d’Aimée sur le tournage du film de Marcel Carné, la Fleur de l’âge (1947), long métrage resté inachevé. Après La dolce vita (1960), devant la caméra de Federico Fellini, un autre prénom l’inscrira dans la mémoire du cinéma : celui de Lola dans le film éponyme de Jacques Demy en 1961, chantant et dansant sur la musique de Michel Legrand.

« Anouk, ma Nounouk, nous a quittés ce matin. (…) Elle a été ma compagne de route, mon amie de toujours. Elle m’a donné toutes mes chances et m’a dit oui quand, jeune cinéaste, les autres m’ont dit non. Grâce à elle et uniquement à elle, j’ai tutoyé la lumière. »

Le cinéaste Claude Lelouch, sur Instagram.

C’est ensuite Claude Lelouch qui posera une nouvelle marque dans la carrière de l’actrice avec le film romantique Un homme et une femme (1966) dans lequel elle forme un couple mythique avec Jean-Louis Trintignant tournoyant sur la musique de Pierre Barouh. Son interprétation lui vaut le Golden Globesde la meilleure actrice dans un film dramatique et le Bafta de la meilleure actrice étrangère.

Durant sa longue carrière, Anouk Aimée tournera plus de 70 films en France, en Italie, en Angleterre, en Allemagne ou aux États-Unis. Le cinéaste Marco Bellocchio lui permet de recevoir le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 1980 pour le Saut dans le vide. L’Académie des Arts et techniques du cinéma lui attribuera un César d’honneur en 2002, que lui remettra Claude Lelouch.