Renforcement de la prévention des violences sexistes sur les tournages de films de cinéma  

12 décembre 2023
Une formation obligatoire des équipes au début de chaque tournage pour renforcer la lutte contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes dans le cinéma.
Violences faites aux femmes

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak a demandé au Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) de renforcer son action de lutte contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes dans le cinéma,  en rendant obligatoire une formation pour l’ensemble de l’équipe au début de chaque tournage de film.  

A la mise en place de cette mesure, le soutien des aides du CNC pour une œuvre cinématographique de long métrage sera conditionné au suivi de cette formation.  

Elle a formulé cette demande le vendredi 1er décembre, alors qu'elle présidait la séance annuelle du Comité ministériel Egalité, élargi à partir de cette année aux enjeux de diversité.

Elle a rappelé les actions déjà menées ces dernières années.

Ainsi, le CNC s’est fortement engagé dans la promotion de la place des femmes dans les domaines du  cinéma, de l’audiovisuel et des jeux vidéo, notamment aux postes clés de la production. Après avoir mis  en place la parité des commissions attribuant des aides, la parité des jurys pour les festivals et écoles soutenus par le CNC et déployé un observatoire de l’égalité femmes-hommes, le CNC a instauré à partir de 2019 un bonus de 15% pour les films dont les équipes sont paritaires.

Quand en 2018, seul un cinquième des films y était éligible, aujourd’hui plus d’un  tiers d’entre eux le sont, indique le ministère.

Le Ministère a aussi déployé depuis 2018 un arsenal  de mesures pour prévenir les violences, mettre en place des procédures de signalement, des cellules  d’alerte et d’écoute, désigner des référents harcèlement et accompagner les victimes.

Près de 9 500 agents ont été formés au sein du Ministère, ainsi que 5 300 employeurs dans le domaine du cinéma et  de l’audiovisuel et 1 700 professionnels de structures artistiques et culturels depuis 2019. 

En complément de ces formations, le Ministère a réitéré son soutien financier en 2023 à la cellule  d'écoute mise en place en 2020 par la FESAC et Audiens. Accessible gratuitement aux salariées et salariés  permanents et intermittents du spectacle vivant, de l'audiovisuel, du cinéma, du jeu vidéo, des arts  visuels et du livre victimes ou témoins de VHSS, celle-ci est très identifiée et donne des résultats  particulièrement encourageants : 805 entretiens réalisés dans le cadre de la cellule depuis juin 2020 dont  278 concernaient directement le périmètre de la cellule, 91 saisines recensées par Audiens au premier semestre 2023, contre 83 sur toute l’année 2022. Ces outils sont de mieux en mieux connus des  professionnels et ont permis de mettre en place 61 suivis psychologiques ou juridiques au premier  semestre 2023.  

Aujourd’hui, "il semble indispensable de ne plus former uniquement les encadrants mais bien celles et ceux qui sont sur le terrain et peuvent  être victimes ou témoins de harcèlement voire de violences sur leur lieu de travail" , précise le ministère.

La ministre a donc  souhaité qu’une formation obligatoire soit dispensée à l’ensemble de l’équipe au début de chaque  tournage de film pour prévenir ces violences et, si elles se produisent, pouvoir réagir efficacement.  

Le CNC travaillera avec l’AFDAS pour définir la formation et en assurera le financement. Aux Assises du Collectif 50/50, le 11 décembre 2023, le CNC et l’AFDAS ont ainsi présenté les contours de ce nouveau dispositif. Il sera discuté dans les semaines à venir avec l’ensemble des  partenaires sociaux, avec pour objectif un déploiement dès 2024 et une obligation de suivi de la  formation pour tout film de cinéma soutenu par le CNC.