Rodolphe Belmer, PDG de TF1, met l’accent sur le streaming, et à juste titre. “Aujourd’hui en France, sur 100 heures de programmes longs consommés, 35 le sont à la demande”, a-t-il souligné dans un entretien accordé au Figaro, dimanche 12 novembre. Il fallait donc à la Une un service non-linéaire fort pour concurrencer Netflix, Disney+ et autres Prime Video. Ainsi sera lancé le 8 janvier prochain TF1+, plateforme gratuite de streaming vidéo qui “sera une destination phare d’information et de divertissement pour les foyers français grâce à ses programmes familiaux et premium”. “Nous opérons cette transformation sans oblitérer ni la marge du groupe ni sa capacité à tenir sa politique de dividendes, a expliqué ce dernier au quotidien. Notre programme d’économies de 40 millions finance nos développements.”

Distribuée par les principales box télé et les téléviseurs connectés, TF1+ a pour objectif de remplacer MyTF1, utilisée par 27,5 millions de personnes chaque mois, et de repousser le temps de rattrapages des programmes de la chaîne de sept jours “à trente jours minimum et jusqu’à quarante-huit mois”, rapporte Rodolphe Belmer. “Notre application offrira plus de 15 000 heures de programmes à chaque instant, poursuit le PDG de TF1. On y trouvera les saisons antérieures de nos séries et émissions comme ‘Koh-Lanta’ ou ‘The Voice’, mais aussi des programmes exclusifs.”

Être plus présent sur le marché de la publicité digitale vidéo

TF1+ sera l’occasion pour la chaîne de tester une innovation, un algorithme de recommandation pour l’écoute conjointe, permettant de choisir plus facilement un programme à plusieurs. Cette création permettra également à l’IA de “calibrer le type de publicités diffusées”, alors que la chaîne souhaite “arriver, d’ici à trois ans, à une part de marché à deux chiffres, grâce à des offres commerciales compétitives (15 euros le coût pour mille, NDLR) par rapport à Netflix ou Disney” sur le marché de la publicité digitale vidéo, principal revenu de TF1+. Ce marché pèse aujourd’hui 2 milliards d’euros et croît de 10 % à 15 % tous les ans, selon Rodolphe Belmer, qui souligne la part faible de TF1 en la matière, seulement 4,5 %.