Audiens dévoile son étude du marché de l’emploi en 2022
Les résultats de cette étude montrent que le nombre d’entreprises de la production audiovisuelle augmente, engendrant une croissance des effectifs et de la masse salariale. Concernant le poids des moins de 25 ans chez les permanents est en 2022 supérieur à celui d’avant-crise mais reste stable pour les contrats intermittents dans la même tranche d’âge.
Les indicateurs avancés de l’année 2022 lors de la conférence des Rencontres animation formation à Angoulême en novembre, tendent à démontrer, tant en termes d’effectifs que de masse salariale, la poursuite de la croissance du secteur. La nouvelle étude du groupe Audiens dévoile qu’en 2022, la filière Image, comprenant la production cinématographique, audiovisuelle, de films d’animation et les prestations techniques, a largement soutenu le marché de l’emploi avec un total de 10.124 entreprises pour un effectif de 200.591 personnes. La filière Cinéma (production, exploitation et distribution cinématographique) compte 3.464 sociétés pour un effectif total de 86.755.
Les entreprises de production audiovisuelle comptent le plus grand nombre de salariés avec 132.554 personnes déclarées (CDI, CDD et CDD d’usage confondus) en 2022. Ensuite, ce sont les sociétés de production cinématographique (2.375) qui recensent le deuxième plus grand nombre de salariés avec un effectif de 70.226 salariés. Les entreprises de prestations techniques et de production de films d’animation arrivent à la suite avec respectivement 30.812 et 14.005 personnes déclarées.
Une pérennisation des entreprises dans le Cinéma
Les entreprises de production audiovisuelle et d’animation sont plus jeunes que celles de la production cinématographique avec un âge moyen d’ancienneté de 10 ans contre 13 ans. Cette différence démontre que les deux secteurs sont dynamiques avec des créations d’entreprises plus fréquentes.
Les entreprises de la filière Cinéma deviennent plus pérennes avec un âge moyen d’ancienneté de 18 ans. Le taux des entreprises de moins de 10 ans a baissé de 11 points, passant de 49% en 2019 à 38% en 2022. Pour les entreprises de production cinématographique ce chiffre a diminué de 6 points, allant de 52% à 46%. La filière Cinéma compte les sociétés d’exploitation cinématographique dont l’âge moyen d’ancienneté est le plus élevé (31 ans).
Poursuite de la féminisation du secteur
La part des femmes est en progression constante depuis 2016, passant de 32 % des personnes salariées à 41 % en 2021. Dans la filière Image, la majorité des contrats permanents et intermittents sont occupés par des hommes, de même pour les contrats intermittents dans la filière Cinéma. La parité est atteinte seulement pour les contrats permanents dans la filière Cinéma où les femmes représentent 50% de part totale en 2022. Concernant l’âge, les femmes sont plus jeunes en moyenne que les hommes quelle que soit la filière ou le type de contrat (entre 35 et 37 ans).L’étude souligne que les femmes occupent majoritairement des postes administratifs et commerciaux (cadre et employé) aussi bien dans la filière Image que Cinéma pour les contrats permanents. Elles sont moins présentes dans les professions intermittentes, notamment aux fonctions de cadres artistiques et technico-artistiques de la réalisation l’audiovisuel où elles représentent 36% de la part totale pour la filière Image et 40% pour la filière Cinéma.
Des entreprises qui restent majoritairement localisées en Ile-de-France
Les entreprises, filière audiovisuelle comme cinématographique, sont majoritairement concentrées dans la région Ile-de-France à l’exception des entreprises d’exploitation. À titre de comparaison, tous secteurs d’activité confondus, la région Île-de-France concentre seulement 25 % de l’ensemble des entreprises de France. La distribution cinématographique est le secteur le plus concentré en Ile-de-France avec une activité de 88% dans la zone en 2022.
Audiens soulève que le poids de la filière Image a tendance à légèrement baisser en Ile-de-France passant de 65% en 2019 à 62% en 2022 tandis que celui de la filière Cinéma a diminué de 2 points en 2 ans. Les films d’animation sont produits à 44% en dehors de la région parisienne notamment en Nouvelle Aquitaine (10%) grâce au pôle situé à Angoulême et en Auvergne-Rhône-Alpes (10%) avec le pôle Lyon.
Les intermittents représentent la majorité des emplois dans l’audiovisuel
Dans la filière Image, les intermittents constituent 82% des contrats (157.861) contre 18% permanents (32.822) en 2022. La production audiovisuelle réunit 109.748 intermittents. Cependant le nombre de contrats permanents dans cette branche augmente depuis 2020 passant de près de 18.000 en 2020 à 24.000 en 2022.
Les emplois dans la distribution et l’exploitation cinématographique sont majoritairement occupés par des contrats permanents avec respectivement 1.547 et 9.414 d’individus en CDI ou en CDD. Audiens justifie ces chiffres par le fait que ces secteurs sont industrialisés.
La part des jeunes revient à son niveau d’avant-crise
Entre 2019 et 2020, la part de salariés chez les jeunes avait diminué de 3 points de pourcentage, passant de 20% à 17%, compte tenu des impacts de la crise sanitaire. Désormais, en 2022, les jeunes représentent à nouveau 20% des salariés, qui était le niveau avant la pandémie. Toutes les classes d’âges confondues sont revenues à leur niveau avec même une augmentation pour les salariés de plus de 60 ans (+1 point par rapport à 2021) et ceux de la tranche 25-30 ans (+1 point par rapport à 2021).
Le taux de contrats permanents chez les jeunes avait notamment fortement diminué, passant de 40% à 28% entre 2019 et 2020 dans l’exploitation cinématographique. En l’espace de 2 ans (2020-2022), le taux de croissance de la profession a augmenté de 11 points de pourcentage pour atteindre 39%. L’étude souligne une hausse générale pour l’ensemble des salariés permanents de moins de 25 ans (distribution, exploitation et production cinématographique, prestations techniques, production audiovisuelle et production de films d’animation), qui est maintenant au-dessus du niveau de 2019. Néanmoins, le poids des jeunes de moins de 25 ans n’a pas réellement évolué pour les contrats intermittents dont le niveau est stable entre 2019 et 2022 (toutes professions confondues à l’exclusion de la distribution et exploitation cinématographique).