Après Neo, dont vous vous êtes retiré il a quelques semaines, vous lancez ce jeudi 16 mars un nouveau média en ligne, Réel. Qu’est ce qui a motivé ce choix ?

J’ai eu la chance de participer à la création de nombreux médias avec France Info en 1987 et LCI en 1994. J’ai aussi initié « Enquête exclusive » ainsi que Neo, il y a trois ans, suite aux propos défaitistes que je pouvais lire sur les réseaux sociaux et qui étaient propagés par un certain nombre de médias. Neo se devait de donner un sentiment de fierté aux Français en montrant qu’il n’y pas que des contestataires permanents mais aussi des personnalités enthousiastes qui construisent et innovent pour un monde meilleur. Mais n’ayant plus la même vision de la ligne éditoriale à donner à Neo, j’ai préféré me retirer et partir sur une nouvelle aventure qui est donc celle de Réel Média. Nous serons sur une ligne éditoriale plus globale, en nous intéressant spécifiquement à tout ce qui touche à l’innovation, à la transformation et au changement face aux défis du monde d’aujourd’hui : la protection de l’environnement, de la biodiversité, de la lutte contre les épidémies, contre la pollution et sur la nécessité de changer notre manière de vivre et de travailler. Je trouve ce genre de démarches plus efficaces et inspirantes que de relayer des propos plaintifs sur le monde que nous allons laisser à nos enfants. Je veux aussi explorer la complexité liée à toutes ces questions. Contrairement à ce qu’affirment certains médias, tout n’est pas manichéen, avec d’un côté ceux qui polluent et de l’autre ceux qui se déplacent en vélo pour préserver la planète. Comme si cela pouvait suffire. Il faut agir, innover, travailler, réformer un certain nombre de choses et créer de l’activité ainsi que de la richesse. Réel Média s’intéressera à ces gens qui travaillent concrètement pour un monde meilleur, qu’ils soient citoyens, membres des ONG, salariés ou entrepreneurs.

Quel est le format de « Réel Média » ?

C’est un média numérique vidéo, à la manière de Brut, Konbini et Neo. Nos reportages s’intéresseront à tout ce qui touche à l’innovation dans le domaine de la santé, de l’agroalimentaire, etc. Nous avons levé 1,3 million d’euros avec des « business angels » qui ont investi dans cette nouvelle aventure qui est, je l’espère, promise à un bel avenir. L’idée est d’abord d’installer la marque sur 12 à 18 mois.

Comment avez-vous construit ce projet ?

Nous avons une importante campagne de communication sur Europe 1, RTL, Le Figaro. L’une de nos sources de revenus sera le brand content mais aussi, à terme, le conseil et la création d’événements autour de l’innovation. Nous sommes confiants puisque nous avons bâti une équipe solide autour d’Arnaud Delomel, directeur général, et de Sylvain Attal, rédacteur en chef. Et nous avons constitué une équipe d’une douzaine de journalistes très volontaires et motivés.

Que pouvons-nous découvrir sur Réel dès ce jeudi 16 mars ?

Nous ouvrons avec un reportage sur la ferme vertical dans le sud de la France, autour de la culture intensive mais sans pesticide et en utilisant un minimum d’eau. Nous voulons être le média de l’éducation et du savoir, en donnant une part à la science et la technologie, mais en nous axant sur l’humain avant tout. Nous souhaitons comprendre les itinéraires et les motivations de ceux qui s’investissent au quotidien. Cela afin de raconter de belles histoires autour de ces personnes qui relèvent les défis du moment. Toujours dans cette idée de donner une image positive de la France et des Français.