Les cinémas français recensent 152 millions d'entrées en 2022

2 janvier 2023
Malgré un début d'année marquée par les restrictions sanitaires, les salles de cinéma ont pu compter sur un public revenu en nombre au fil des mois et d'une offre de plus en plus enrichie. De bon augure à l'aube d'une année 2023 prometteuse en terme de programmation.

Pénalisée par une réouverture des salles le 19 mai et un contexte sanitaire très lourd, l’exploitation de l’année 2021, achevée avec un cumul de 96 millions d’entrées, était placée sous le sceau de la « survie ». Alors que l’année 2023, forte d’une offre riche et foisonnante, devrait s’inscrire sous le sceau du « renouveau », 2022 se sera déroulée comme une année de « transition ». Une année où la fréquentation des salles de cinéma aura recensé 152 millions d’entrées. Soit une augmentation de 59,2% par rapport au précédent exercice, mais toujours en retrait de 26,9% par rapport à la moyenne de la période antérieure à la pandémie, de 2017 à 2019.

Si le marché n’a pas encore retrouver toutes ses couleurs, de tels résultats s’avèrent néanmoins encourageants dans un contexte pandémique qui était encore critique à l’hiver dernier. En effet, bien que l’année 2022 n’ait pas été perturbée par une nouvelle fermeture des salles, elle avait toutefois débuté avec la vague du variant Omicron et des restrictions sanitaires (pass vaccinal, interdiction de ventes de confiseries) qui n’ont été entièrement levées que le 14 mars 2022. Face à cette vague épidémique, bon nombre de distributeurs avaient alors décalé la sortie de leurs films, souvent très attendus. Laissant ainsi un marché dépourvu d’une offre suffisamment forte jusqu’au début du printemps.

« Malgré les difficultés, la fréquentation a retrouvé près des trois quarts de son niveau d’avant crise. Ce qui montre l’attachement des Français à l’expérience collective qu’offre la salle de cinéma, s’est réjoui Dominique Boutonnat, Président du CNC. C’est un résultat très encourageant dans un contexte encore atypique. La France enregistre une des meilleures reprises au monde, avec une baisse plus limitée comparée, par exemple, aux Etats-Unis, à la Corée du Sud, à l’Allemagne, à l’Espagne ou l’Italie ». Ainsi, à fin novembre 2022, selon les estimations de Comscore, l’Italie enregistrait une baisse des entrées de 52,7%, l’Espagne de 40,7% et l’Allemagne de 31,6% par rapport à la moyenne de 2017 à 2019, contre 27,5% pour la France à la même période. Le box-office américain enregistre pour sa part une baisse de 33,8% de ses recettes.

62,2 millions d'entrées pour les films français

Du côté de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), on se veut résolument optimiste comme en atteste le Délégué Général, Marc-Olivier Sebbag : « Plus que jamais, le cinéma conserve sa place de loisir culturel préféré des Français. Ce résultat, qui place la France au premier rang européen, est d’autant plus remarquable que le premier trimestre de 2022 a été marqué par la persistance d’une très importante vague épidémique et par des contraintes sanitaires maintenues jusqu’au printemps. Pour rappel, en 2022, La Fête du Cinéma, marqueur important de l’attractivité des salles, a battu des records en rassemblant 3,2 millions de spectateurs soit un niveau supérieur aux années pré-crise ».

Par ailleurs, en 2022, la part de marché des films français s’est maintenue aux niveaux élevés qu’elle a atteinte depuis 2020. Un phénomène du à la raréfaction relative de l’offre américaine durant la pandémie. Ainsi, les films français obtiennent une part de marché de 40,9% (contre 40,6% en 2021 et 37,2% en moyenne sur 2017 à 2019). Les œuvres françaises ont ainsi cumulé 62,2 millions d’entrées (soit une baisse de 19,6% par rapport à la moyenne 2017 à 2019).

La part de marché des films américains atteint 40,5%, contre 43% en 2021, pour un cumul de 61,6 millions d’entrées, en baisse de 38,9% par rapport à la moyenne de 2017 à 2019). D’ailleurs, en 2022, l’offre de films américains est restée relativement faible avec 68 films sortis, contre 78 en 2021 et 127 en moyenne chaque année sur la période de 2017 à 2019.

Enfin, les films d’autres nationalités cumulent 18,6% de parts de marché contre 16,4% en 2021. Soit une baisse de 5,7 % par rapport à la moyenne 2017 à 2019 où elles cumulaient 28,2 millions d’entrées en salles.

Des chiffres qui laissent place à beaucoup d'espoir à l'heure où débute une année 2023 qui s'annonce particulièrement riche en terme de programmation comme en atteste Marc-Olivier Sebbag : "Cette dynamique positive devrait se poursuivre tout au long de l’année 2023, grâce à une offre de films dense et diversifiée permettant de renouer progressivement avec les niveaux d’avant la crise sanitaire. Blockbusters internationaux, films français grand public, films d’auteur américains, ou films art et essai, les cinémas offriront à nouveau tout au long de l’année une proposition cinématographique riche et pour tous les spectateurs. Les Français pourront alors réaffirmer leur amour du cinéma en salle et demeurer plus que jamais le premier public du cinéma en salle en Europe".