Les Arcs Film Festival en pleine expansion
Pour sa 14ème édition (du 10 au 17 décembre), les Arcs Film Festival a choisi de faire évoluer sa programmation. Ainsi, si le focus sur le cinéma alpin a bien été renouvelé pour une deuxième saison, en mettant à l’honneur l’Autriche et la Région Sud, ce sont désormais huit longs métrages européens qui composent la compétition officielle contre une dizaine lors des précédentes éditions. Une décision faisant suite à l’intégration d’une nouvelle sélection intitulée « Oscar au ski » avec la mise en avant de films sélectionnés par des pays européens pour candidater à l’Oscar du meilleur film international.
Les avant-premières de films français ont aussi été renforcées et accueilleront des films attendus du public à l’instar de Tempête, de Christian Duguay, des Cyclades, de Marc Fitoussi, ou encore du thriller de Quentin Reynaud, En plein feu. La sélection Playtime comporte également davantage de films européens, et notamment deux longs métrages portés par les studios Disney, Empire of Light, de Sam Mendes, et Les Banshees d’Inisherin, de Martin McDonagh. « Nous effectuons un mouvement vers le public en lui proposant des œuvres de qualité mais accessibles et populaires, témoigne Pierre-Emmanuel Fleurantin, directeur général et cofondateur de la manifestation. Cet élargissement de notre offre s’explique par le fait que notre événement est toujours plus identifié par la profession, y compris des plus grands studios. C’est la première fois que Disney nous propose ses films. Le cinéma européen est d’une grande qualité et nous souhaitons le défendre pour prouver aux spectateurs qu’il a des arguments à faire valoir. Même s’il n’est pas porté par le star system ».
Par ailleurs, les invités du Festival tendent à confirmer que la manifestation s’inscrit dans un cinéma populaire et de qualité mais toujours exigeant. « C’est tout le sens de la venue d’un cinéaste comme Cédric Klapisch ou encore de Roschdy Zem qui préside le jury des longs métrages. Il incarne une voix qui compte dans le cinéma français. Tout comme Léa Mysius, présidente du jury des courts métrages. Elle incarne la nouvelle génération de cinéastes françaises et est promise à une grande carrière » s’enthousiasme Pierre-Emmanuel Fleurantin.
De nouvelles collaborations espérées
Au fil des éditions, les Arcs Film Festival s’est forgé une solide réputation dans l’industrie européenne. Son marché des coproductions est aujourd’hui un des plus prisés en Europe et les projets présentés à ses ateliers « Work in Progress » se retrouvent par la suite dans les plus grands festivals internationaux, de Cannes à Toronto en passant par Venise. La manifestation a également été une des premières à se positionner sur des enjeux de société majeurs comme la transition écologique ou la place des femmes dans le cinéma puisque son prix « Femmes de Cinéma » célèbre son neuvième anniversaire. Sans oublier le label « Déplacer des montagnes », anciennement appelé le prix « green lab », qui est désormais remis à une œuvre inspirant un nouveau modèle de société, à travers des notions telles que l’égalité, la diversité, le vivre ensemble ou le développement durable. Sans oublier le Music Village qui permet aux acteurs de la musique à l’image de rencontrer les financiers du cinéma, ou encore le Sommet des Arcs qui atteint chaque année un nouveau record de fréquentation des exploitants et des distributeurs. Un Sommet désormais connecté au programme Futur@Cinéma. Ce qui permet à la profession d’échanger autour des nouveaux outils au service de l’exploitation et de la distribution afin de contribuer au retour du public en salles et veiller à ce que le cinéma demeure un art populaire et accessible.
Pour autant, si de nombreux soutiens ont toujours renouvelé leur appui, l’événement se lance néanmoins à la recherche de nouveaux partenariats pour accompagner sa croissance dans une période troublée par l’inflation. « Nous disposons de fondamentaux solides qui se sont construits et accumulés au fil des années à travers nos relations avec les talents, les distributeurs, les producteurs et toute l’industrie européenne, explique Pierre-Emmanuel Fleurantin. Pour autant, les données financières sont complexes car nous sommes confrontés à l’inflation des coûts de transport, de restauration et d’hébergement. Or, il est complexe d’augmenter nos subventions. Certains partenaires ont accepté de miser davantage, comme le département de la Savoie, la Sacem ou la Procirep. Sans parler des nouveaux arrivants comme UniversCiné. Mais d’autres n’ont pu s’aligner sur l’inflation. Nous sommes donc ouverts à de nouvelles collaborations pour faire face à l’ampleur qu’a pris notre événement. En toute humilité, il est évident que nous avons changé d’échelle depuis nos débuts. Ce qui implique davantage de moyens humains, financiers, techniques et logistiques ».