Avec "Justice en France", France 3 s'installe dans les tribunaux

18 octobre 2022
C’est une première en France. La chaîne publique diffuse ce mercredi 19 octobre une émission qui ouvre les portes des tribunaux, et permet aux téléspectateurs de voir comment fonctionne la justice au quotidien.
FTV La Justice

Montrer le quotidien de la justice, loin des grands procès qui captent toute l’attention des médias. C’est l’objectif de Justice en France, nouveau rendez-vous mensuel de France 3, né d’une convention entre le ministère de la Justice et France Télévisions signée en mars dernier. Celle-ci entre dans le cadre de la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire, portée par le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

Produite par Morgane Production et France TV Presse (filiale de France TV Studio), l’émission, incarnée par le chroniqueur judiciaire Dominique Verdeilhan, alterne pendant 52 minutes audiences filmées et séquences en plateau en compagnie d’un magistrat et d’un avocat. La première, diffusée ce mercredi 19 octobre en deuxième partie de soirée, se concentre sur des affaires de délits routiers à la Cour d’appel d’Aix-en-Provence.

“Notre volonté est de montrer des affaires dont nous n’entendons pas parler”, détaille Corinne Péhau, productrice éditoriale. “Celles qui passent sous les radars des médias mais qui représentent 90% du travail des magistrats et des avocats.” Après les délits routiers, Justice en France s’intéressera aux audiences d’un juge des affaires familiales (en cabinet et en chambre) - avec des affaires de divorce, d’adoption, de changement de genre - ou encore à des dossiers de surendettement.

De nombreuses précautions

Le dispositif est volontairement discret pour ne pas perturber le déroulement des audiences : cinq caméras automatiques, pilotées depuis un car régie. Aucune présence humaine à l’intérieur de la salle. Les audiences sont filmées en intégralité, et montées de telle sorte à respecter la parole des uns et des autres de façon proportionnelle. Tous les intervenants - professionnels comme justiciables - doivent signer une autorisation pour apparaître à l’écran, avec un délai de rétractation de 15 jours. Ceux qui ne souhaitent pas apparaître sont floutés et anonymisés. De plus, toutes les affaires sont définitivement jugées, avec tous les recours épuisés.

“Tout un tas de précautions a été pris”, affirme Corinne Péhau. “Personne ne pourra utiliser les images pour les diffuser dans un JT ou une autre émission. De plus, les rushs seront détruits et il sera interdit de rediffuser l’émission au bout de cinq ans.”

L’émission a une mission avant tout pédagogique. “Ces affaires donnent une image de ce qu’est la justice, la société”, poursuit-t-elle. “Le divorce, l’adoption, le délit routier, le surendettement… Ce sont des choses qui pourraient nous toucher ou toucher nos proches. On veut faire comprendre comment ça se passe. Sans porter de jugement ou faire de commentaire. C’est vraiment la philosophie de l’émission.”