Chronologie des médias : les chaînes gratuites dénoncent le "chantage" de Disney
Alors que les différents partis prenantes doivent se réunir ce mardi 4 octobre pour entamer de nouvelles négociations sur la chronologie des médias, les dirigeants des trois principaux diffuseurs gratuits ont pris la plume pour dénoncer le "diktat des plateformes payantes".
Disney et Netflix sont notamment pointés du doigt par Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, Gilles Pélisson PDG de TF1, et Nicolas de Tavernost, président de M6, dans une tribune publiée par Le Monde.
Disney menace de ne pas sortir Black Panther : Wakanda Forever sauf si la chronologie des médias est révisée à son avantage. Le studio américain n'a pas communiqué sur quelles dispositions de l'accord lui pose problème mais il semble que l'étanchéité de la fenêtre des chaînes gratuites soit un point de blocage important. Ce dispositif oblige les plateformes à retirer les films de leur catalogue au moment de leur diffusion sur une chaîne gratuite, et ce pour une période allant de plusieurs semaines à plusieurs mois.
Le "volte-face" de Netflix
"Dès l’entrée en vigueur de la nouvelle chronologie, le studio américain Disney, qui n’avait pas souhaité signer le texte, l’a réinterprété à sa guise afin de supprimer l’exclusivité d’exploitation des télévisions gratuites et ainsi de conforter sa stratégie d’exclusivité pour son propre service par abonnement", estiment les trois dirigeants. Avant d'accuser Disney de "chantage" lorsqu'il menace de retirer ses films des salles de cinéma.
"Les télévisions gratuites demandent à ce que l’étanchéité de leur fenêtre, c’est-à-dire la capacité pour elles d’être les seules à exploiter le film lorsque leur droit s’ouvre, soit reconnue sans condition par tous et selon les termes et l’esprit du nouvel accord", ajoute la tribune.
Les trois chaînes reprochent également à Netflix, signataire de l'accord contrairement à Disney, de "faire volte-face" en le remettant aujourd'hui en cause. Les représentants de la plateforme en France font régulièrement part de leur désir de voir sa fenêtre de diffusion avancée.
Avec cette prise de parole, les chaînes gratuites - qui ont financé le cinéma français à hauteur de 144 millions d'euros en 2021 - défendent leurs intérêts face à la pression des plateformes internationales.