Un été plébiscité ! Quid de la rentrée ?

31 août 2022
En raison d’une concurrence moindre, plusieurs films d’auteurs sont parvenus à se maintenir en haut de l’affiche tout en long de l’été. Mais qu’en sera t-il à la rentrée alors que la programmation s’apprête à se densifier à nouveau ?

Si peu de blockbusters américains sont sortis durant l’été, la plupart sont néanmoins parvenus à tirer leur épingle du jeu. Ainsi, Thor : Love and Thunder (Disney) a obtenu le plus important résultat de la saga (2,8 millions d’entrées) et Top Gun : Maverick (Paramount) a atteint des sommets inespérés (6,3 millions d’entrées). Sans oublier les chiffres des Minions 2 (Universal) qui atteindra bientôt la barre des 4 millions de spectateurs, ou encore de Jurassic World : le monde d’après (Universal) qui tutoie le résultat final du précédent volet (3,5 millions d’entrées), ainsi que Bullet Train (Sony) qui sera resté leader du box-office durant presque tout le mois d’août.

Dans ce contexte de moindre concurrence, le marché art-et-essai s’est avéré également florissant, en tout cas pour ses principaux titres, pour la plupart présentés à Cannes : de La Nuit du 12 (Haut et Court), qui a dépassé les 400 000 entrées, à As Bestas (Le Pacte) et Decision to Leave (Bac Films), qui auront bientôt été vus par plus de 300 000 cinéphiles. Des résultats encourageants qui tendent à prouver que le public français demeure l’un des meilleurs du monde, aussi avide de cinéma à grand spectacle que d’œuvres plus singulières et inattendues venues de partout à travers le monde.

Mais ces chiffres sont-ils pour autant complètement rassurants alors que la rentrée se profile et, avec elle, son lot de sorties très nombreuses ? En effet, comme les producteurs Patrick Sobelman (Agat Films) et Alexandra Henochsberg (Ad Vitam) le déclarent dans nos colonnes cette semaine, les effets de concentration se font toujours plus ressentir. Et si quelques films parviennent à se distinguer, bon nombre restent, malheureusement, laissés pour compte.

En cette rentrée, la lutte s’annonce rude pour chacun d’entre eux. À titre d’exemple, dès le 7 septembre, pas moins de trois films présentés au Festival de Cannes seront à l’affiche : Revoir Paris (Pathé), Rodéo (Les Films du Losange) et Tout le monde aime Jeanne (Diaphana). Sans compter Les Cinq Diables (Le Pacte), sorti une semaine plus tôt, ce mercredi 31 août. Suivront le nouveau film d’Emmanuel Mouret, Chronique d’une liaison passagère (Pyramide), le 14 septembre, ou encore Les enfants des autres (Ad Vitam), présenté à Venise cette semaine et programmé au 21 septembre, ainsi que Le Sixième Enfant (Pyramide), lauréat de quatre prix à Angoulême, qui sortira le 28 de ce même mois. Les blockbusters ne manqueront pas non plus à l’appel d’ici la fin de l’année, de Black Panther : Wakanda Forever (Disney), programmé au 9 novembre, à Avatar : la voie de l’eau (Disney), qui devrait enchanter les exploitants et les spectateurs à compter du 14 décembre.

Soit de très belles attentes, dans des genres variés, pour toutes les typologies de salles et tous les publics. Soit tout ce qui fait le sel du cinéma et de la culture en France. Ne l’oublions jamais. Et si les effets de concentration sur les titres les plus forts du marché ont toujours existé, nul doute qu’ils seront au cœur des prochains États généraux du cinéma, programmés au 6 octobre. Toutes les voix devraient s’y élever. Reste à savoir lesquelles seront les plus entendues !