Fipadoc 2022 : focus sur le court métrage documentaire

13 janvier 2022
Depuis ses débuts, le Fipadoc met à l’honneur le court métrage documentaire, qu’il soit professionnel ou film de fin d’études.

Le 25 février prochain, pour la première fois, le César du meilleur film de court métrage documentaire sera remis. Une avancée majeure, qui, enfin, reconnaît mieux ce format, via lequel tant de grands documentaristes ont fait leurs débuts. Toutefois, plusieurs festivals mettent déjà en lumière, et depuis longtemps, le court métrage documentaire, à l’instar du Fipadoc. Anne Georget, présidente de la manifestation, explique pourquoi il était naturel de le faire : « Notre objectif, c’est de montrer le documentaire dans toutes ses formes, et le court métrage en fait bien évidemment partie. Par ailleurs, le court, c’est un écosystème différent de celui du long métrage, mais également de celui des œuvres audiovisuelles. Les projets sont moins lourds à porter, et cela se traduit par des gestes créatifs plus audacieux. Les courts documentaires sont très complémentaires de ce qui se produit en format long, aussi bien en cinéma qu’en audiovisuel ».

Une grande variété formelle

Cette année, la section « courts métrages » du Fipadoc présentera 20 films, dont la durée n’excède pas 20 minutes, et qui viennent du monde entier. Un jury distinguera l’un d’entre eux. « Dans cette sélection, comme dans les autres catégories, on retrouve une grande variété formelle et un recours plus fréquent à l’animation », commente Anne Georget. En France, il faut savoir que la production de courts métrages documentaires a augmenté. Dans son étude parue en février 2021, intitulée Le Marché du court métrage en 2019, le CNC pointait que « les documentaires de création / films expérimentaux  représentent 18,1% des films produits en 2019, soit la part la plus élevée des dix dernières années ». En 2019, la fiction représentait 68,5% de la production, et les films d’animation, 13,4%. Dans son étude, le CNC précisait également que la durée moyenne d’un documentaire de création / film expérimental était de 35 minutes et que 61% des réalisateurs de ces oeuvres ont moins de 40 ans.

Intérêt croissant des étudiants

La forme courte se retrouve également dans la section « Jeune création » du Fipadoc, composée de films de fin d’études d’une durée maximale de 59’. Marion Czarny, en charge de cette section, mais également du Fipadoc Campus, la décrit : « Chaque année, on reçoit entre 400 et 450 films et nous en retenons 25. La sélection est très européenne, mais nous projetons aussi des films venus d’autres régions du monde. Il est intéressant de noter que, dans les écoles, il y a plus de films de fin d’études qui s’illustrent dans le genre documentaire. C’est le cas, par exemple, au sein de la Fémis. En outre, il faut souligner que, parfois, des écoles s’associent à des sociétés de production pour porter ces films ». Marion Czarny fait remarquer que les pays qui se démarquent dans le format du « film de fin d’études documentaire » sont l’Allemagne, la Belgique, la France et la Pologne. « Il y a une formation importante au cinéma en général, et au documentaire en particulier ». En France, ce sont La Fémis, Le Fresnoy, la CinéFabrique, et les masters spécialisés dans le documentaire des universités Bordeaux III, Paris VII et Lyon II qui conduisent le plus de films de fin d’études. Au Fipadoc, la section « Jeune création » est récompensée par deux prix, le Prix Fipadoc Jeune création et le Prix Tënk. Pour rappel, la manifestation se tiendra du 17 au 23 janvier, à Biarritz.

Photo : « Man with Doves », de Lina Maria Mannheimer (Suède, France) est en lice dans la section « courts métrages ».