Les cinémas vont devoir refermer en Belgique à partir du 26 décembre

22 décembre 2021
Dès ce dimanche 26 décembre, les salles de cinéma devront à nouveau fermer leurs portes, annoncent les autorités belges réunies en comité de concertation (Codeco).
salle cinéma

Ce sera le cas aussi pour les salles de théâtre et de concert, ainsi que pour tous les événements organisés en intérieur. Seuls les musées échappent à la fermeture.

Le gouvernement justifie la mesure par les craintes d'une extension des contaminations par le nouveau variant omicron (30% actuellement en Begique) ainsi que par la situation très tendue dans les hopitaux. "Nous devons être plus prudents que jamais dans une période où il y a beaucoup d'incertitude", souligne le premier ministre Alexander De Croo. Le ministre flamand de la Culture, Jan Jambon, a assuré que la Flandre continuerait à soutenir le secteur culturel contraint de fermer en pleine période de Noël, très importante pour lui. Le ministre bruxellois Rudi Vervoort évoque un nouveau "coup dur" pour le secteur culturel, très développé à Bruxelles. Pour Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, "il faudra donner des perspectives aux secteurs culturels et événementiels et les soutenir concrètement avec toute une série d'aides dès janvier prochain".

La ministre francophone de la Culture, Bénédicte Linard réagit dans un Tweet : "Je veux surtout m’adresser aux professionnels de la culture une nouvelle fois injustement ciblés et discriminés, qui voient des mois de travail réduit à néant. Je partage votre incompréhension. Je continuerai de vous soutenir quoi qu’il en coûte."

Stupéfaction et pertes énormes dans le secteur

Dans un communiqué de presse conjoint, Film Matters Belgium et la FCB expriment leur « stupéfaction » face à la fermeture des salles de cinéma. « En tant que Fédération des Distributeurs de Films et Fédération des Cinémas de Belgique, nous ne pouvons que déplorer cette décision qui nous semble hautement discriminatoire et qui va à l’encontre d’absolument toutes les études qui ont été menées partout en Europe, démontrant que les salles de cinéma sont des lieux où les spectateurs ne courent aucun risque. »

Elles exigent des décideurs politiques qu’ils fassent toute la clarté sur leurs motivations et sur les arguments concrets qui ont mené à la décision de fermer leur secteur plutôt qu’un autre. « Certes, on nous annonce maintenant des aides sectorielles mais, là aussi, nous avons un doute certain au vu des aides très limitées octroyées lors du précédent lockdown: on parle de millions d’euros perdus par les cinémas et par les distributeurs ! Des frais marketing de plusieurs millions d’euros ont été dépensés par les distributeurs pour la promotion des films pour la période des vacances, le tout à la poubelle. »

Désobéissance civile

Du côté de certains exploitants, « la confiance est rompue », fulminent les responsables des Grignoux ; les salles Caméo à Namur, le Parc, le Churchill et le Sauvenière à Liège ont unanimement décidé de rester ouverts au-delà du 26 décembre. Le mouvement de désobéissance est suivi par le Palace, le Vendôme, le Kinograph et les Galeries à Bruxelles, ou encore le Quai 10 à Charleroi. La Cinematek annonce, quant à elle, qu'elle continuera à accueillir le public ce dimanche "pour exprimer nos doutes face à ces dernières mesures". Tous appellent le gouvernement à revenir sur ses décisions.

Une manifestation de soutien à la culture est prévue ce dimanche 26 décembre devant le Théâtre royale de la Monnaie à Bruxelles.

Contestation en justice

La SACD et la Scam ont annoncé préparer une action en référé au tribunal de première instance contre l’Arrêté Royal interdisant les activités dans le secteur culturel. Elles demandent l’annulation immédiate de cette mesure avec le double argument de son caractère discriminatoire et disproportionné. Contact est pris avec l'ensemble des partis politiques et ministres "pour exiger une rectification de la part de ceux et celles qui ont soutenu, par leurs discours ou leurs silences, l’adoption de cette mesure et une prise de position explicite contre cette décision de la part des mandataires politiques qui n’ont pas pris part au CODECO".