Focus sur la Normandie en 2021

3 novembre 2021
Normandie Images a maintenu certains dispositifs spécialement créés pendant la crise sanitaire et se prépare aujourd’hui au cycle de convention 2023-2025.
ALBATROS

“Albatros” de Xavier Beauvois (Pathé) a été projeté en avant-premières en septembre à l’occasion de la nouvelle opération “La Fête des cinémas normands”.

Le fonds normand disposait en 2021 d’un budget de 2,26M€, pour 90 projets soutenus de films et 4 projets liés à des courts métrages aidés avec la Sacem. Ces 4 dernières années, Normandie Image affiche un bilan de 1353 projets de films déposés, dont 343 (25%) ont été soutenus, avec un total de 224 portés par des producteurs, auteurs ou réalisateurs de la région (35%). 

En 2020, malgré la pandémie, le fonds était parvenu à maintenait toutes ses commissions. Il en est de même pour cette année. “On est sur les mêmes volumes de projets, assure Denis Darroy, directeur de Normandie Images. Ce qui a évolué, c’est le nombre de tournages. Le Covid aidant, nous avons été beaucoup sollicités grâce à notre proximité de Paris et la variété de nos décors. Il y aussi des tournages qui ont été reportés de 2020 à 2021.” 

Dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire, le fonds avait annulé en 2020 l’aide à l’écriture de séries TV pour ajouter 30 000€ de soutien au documentaire, passant ainsi de 65 000€ à 108 000€. “Le principe de soutenir à nouveau l’écriture de séries a été voté mais on va prendre le temps de terminer le cycle de convention 2020-2022 pour préparer 2023-2025 plus sereinement. A ce sujet, on attend de connaître les orientations de la région qui a annoncé un plan culture élargi et un autre pour soutenir les professionnels. Nous avons notamment exprimé notre souhait de voir le fonds augmenter et de récupérer sa gestion délégué, et nous sommes en attente de réponses.”

Autre mesure prise pendant la crise, une l’aide au développement structurel des sociétés de production avait été renforcée de 200 000€ à 270 000€, ce qui avait permis d’aider 16 structures. Ce soutien a été maintenu en 2021 à hauteur de 250 000€ pour en aider autant. Quant à l’aide au codéveloppement international, qui avait été votée l’an dernier mais mise en pause, elle a été réactivée comme prévu dès le mois de janvier 2021 pour un montant de 60 000€ qui a bénéficié à cinq sociétés de production. Le dispositif devrait être encore amplifié l’an prochain.

Le soutien à l’émergence de jeunes créateurs continue, avec une bourse d’initiative de 30 000€ destinée à  détecter et accompagner de jeunes talents qui ne sont pas encadrés par un producteur, en leur proposant du tutorat et de l’accompagnement. Quatre projets de courts métrages de fiction avaient été aidés sur une quarantaine de demandes (deux ont déjà abouti). L’expérience a été renouvelée en 2021, la sélection étant actuellement en cours. 

Sept longs métrages aidés

Pour les longs métrages, sept ont été aidés cette année pour une moyenne de 150000€. C’est le cas de L’Envol de Pietro Marcello, avec Juliette Jouan et Louis Garrel, dont le tournage est terminé. Il en est de même pour Vous ne désirez que moi de Claire Simon, avec Swann Arlaud et Emmanuelle Devos. Soutenu en début d’année, Don Juan de Serge Bozon, tourné à Granville avec Virginie Efira et Tahar Rahim, devrait même faire l’objet d’une avant-première avant la fin de l’année. Parmi les projets en cours, on compte Ma Cam, de la Caennaise Julie Norat-Gersant, avec Romane Bohringer et Noémie Merlant. D’autres films soutenus précédemment s’apprêtent à sortir ou sont déjà en salles, comme Albatros de Xavier Beauvois (le 3 novembre chez Pathé). Ce film a été précédemment projeté en avant-première en septembre dans quelque 50 salles normandes afin de les aider dans leur la relance après un été entravé par le passe sanitaire. C’était aussi le cas de Ouistreham d’Emmanuel Carrère (sortie nationale le 12 janvier 2022) et Barbaque de Fabrice Eboué (non soutenu mais dont le tournage avait été accueilli par la région). Ces films, visibles pour 5€ dans tous les cinémas participant à l’opération, intitulée “La Fête des cinéma normands”, ont attirés plus de 50 000 spectateurs. Un clip et de une campagne de communication avait été réalisés pour sensibiliser le public au fait que les films proposés étaient soutenus par la région Normandie. “On aimerait renouveler ce type d’opération à Noël, avec une programmation familiale. Et on voudrait faire à nouveau ce genre d’opération en septembre de l’année prochaine, mais sur une période plus longue.” 

Pour les courts métrages, 12 projets ont été aidés à la production, dont quatre d’animation. L’occasion de rappeler qu’une nouvelle école d’arts graphiques a ouvert ses portes en octobre 2019 : Laniméa. “On dénombre de plus en plus de projets d’animation, et nous avons maintenant dans la région quatre sociétés de production consacrés à ce genre. Nous testerons en 2022 un soutien renforcé.” 

Chiffres 2021

FONDS D'AIDE ALLOUÉ EN 2021 : = 2 275 000 euros
Répartition en pourcentage (cinéma, audiovisuel et éventuellement autre genre) :
Cinéma 60%
Audiovisuel 26 %
Autres genres 14%

MONTANTS MOYENS DES AIDES EN 2020
> Long métrage cinéma :
En écriture 10 000 euros
En production 130 000 euros
> Court métrage cinéma :
En production : 28 333 euros
> Documentaire audiovisuel
En écriture 4 700 euros
En production 20 600 euros
> Développement de projets à l'international
En développement 13 000 euros
> Programme de développement structurel des sociétés de production 
Montant moyen du soutien 15 600 euros
Autre genre : 
Images différentes et création numérique 12 500 euros
Musique originale pour le court métrage 2 500 euros