Du livre à l'écran : cinq nouvelles propositions d'adaptations littéraires
Découvrez cinq nouvelles propositions de livres à adapter par les éditions Robert Laffont, Perrin, La Découverte et Plon.
Pour qu’il soit le dernier, de Vincent Lambert (Robert Laffont, 2020)
Voilà une histoire que vous pensez tous connaître, une histoire qui a divisé l’opinion public, dans laquelle la bonne réponse n’existe pas : l’Affaire Vincent Lambert.
La première passion de François Lambert est le cinéma. Avant l'affaire, âgé d'à peine trente ans, il y consacre sa vie. Son existence entière bascule en 2013, lorsque Éric Kariger, médecin au CHU de Reims, entreprend de débrancher Vincent, depuis cinq ans en état pauci-relationnel, puis végétatif. La famille s'écharpe alors, et plus de six ans de procédures épuisantes commencent. Dans cette bataille, François Lambert s'attachera toujours à défendre le droit à mourir de Vincent. Jusqu'à, pour cela, abandonner le cinéma et devenir avocat.
Plus qu’un livre sur l’Affaire Lambert, Pour qu’il soit le dernier raconte le parcours d’un homme, que cette affaire a fortement influencé, au point de le faire dévier de sa trajectoire principale pour l’amener à se réinventer complétement. Un très beau portrait qui pourrait aussi bien inspirer un documentaire qu’une fiction.
La Chute, de Jacques Ravenne (Perrin, 2020)
Un récit historique qui se lit comme un thriller. Dans ce livre haletant, Jacques Ravenne restitue les trois derniers jours tragiques de la vie de Maximilien de Robespierre.
Pendant la Révolution française Robespierre, dit l’Incorruptible, avait conquis le pouvoir en deux ans. En trois jours seulement, par le jeu des rumeurs et des complots politiques, il va tout perdre : son honneur, sa compagne, son intégrité physique puis finir guillotiné par Sanson, le célèbre bourreau qui avait agi si souvent sur ses ordres.
Riche en rebondissements et en intensité, La Chute décrit l’ascension puis la chute dramatique d’une figure historique contestée. Un matériau unique pour une fiction historique de qualité.
Se défendre, Une philosophie de la violence, de Elsa Dorlin (La Découverte / Zones, Paris, 2017, 2019)
La philosophe Elsa Dorlin est une guerrière qui fait de la philosophie de combat. Avec cet essai sans équivalent, elle analyse la violence sous l’angle de l’auto-défense, en brossant toute une série de portraits d’hommes et de femmes aussi incroyables les uns que les autres.
Son ouvrage donne des clés pour penser moralement et politiquement le thème de la violence subie à travers les suffragettes anglaises du XIXème siècle apprenant le ju-jitsu, les Juifs insurgés du ghetto de Varsovie, l’invention du krav maga, les militants des Black Panthers, l’affaire Rodney King dans le Los Angeles des années 90… Un sujet d’une actualité malheureusement toujours aussi brûlante au regard des récentes affaires Adama Traoré et George Floyd.
Diabolique, de Cédric Meletta (Robert Laffont, 2019)
Sept femmes féroces dont les vies, en plus d’offrir un formidable matériau pour un documentaire, pourraient tout aussi bien inspirer des personnages de fiction.
Qu’est-ce qui rapproche Andrée Cotillon, mafieuse des années 1930, Alice Mackert, qui fit régner la terreur à Nice et à Marseille sous le nom « d’Alice la Blonde » ou encore Walraute Jacobson, trafiquante d’œuvres d’art ? Elles ont toutes collaboré avec le régime nazi pendant la seconde Guerre mondiale. Française, roumaine, estonienne ou suisse ; certaines viennent de milieux aisés, les autres ont grandi dans la misère. Mais elles ont comme dénominateur commun une soif de pouvoir et d’argent et sont prêtes à tout pour arriver à leurs fins...
Cédric Meletta est parti sur les traces de ces aventurières, prédatrices ou criminelles oubliées, exhumant leur destin du secret des archives, comme dans un roman de Modiano… Un formidable travail de recherche, totalement inédit, puisque toutes ces femmes sont inconnues du grand public.
Directrice de prison, de Christelle Rotach (Plon, 2019)
Le témoignage exceptionnel d’une femme qui, pendant plus de 20 ans, a été directrice des prisons les plus importantes en France : Fleury-Mérogis, Les Baumettes, et enfin la Prison de la Santé. Le parcours atypique d’une héroïne forte dans un monde masculin. Un rôle en or pour une comédienne.
Avec un franc-parler peu commun, Christelle Rotach dépeint le quotidien de sa profession : le rythme de travail effréné d’employés eux aussi victimes de la terrible sensation d’enfermement, les émeutes, la radicalisation, le manque de formation du personnel, la violence et puis parfois la mort.
Directrice de prison offre un double angle d’adaptation : une vue de l’intérieur des prisons françaises par un haut fonctionnaire qui ne mâche pas ses mots, ce qui constitue un document très riche en soi, mais surtout le témoignage exclusif d’une femme qui dirige un monde d’hommes.
Rubrique réalisée avec le groupe Editis