À la une
La victoire de Trump relance les débats sur la concentration à Hollywood
On s'attendait à une élection serrée avec un dénouement qui prendrait plus d'une nuit, voire plusieurs jours. Finalement, la victoire de Donald Trump fut claire dès mardi en fin de soirée, ou au début de la matinée de mercredi en Europe. L'ancien président républicain reviendra à la Maison Blanche en janvier.
Le retour de Trump aux affaires ravive immédiatement le sujet de la concentration dans le secteur des médias. Le business man, qui ne se cache pas d'être ultra pro-business, pourra choisir une nouvelle personnalité à la tête de la Federal Trade Commission (FTC), l'agence fédérale anti-trust. L'actuelle commissaire, Lina Khan, nommée par Joe Biden en 2021, est connue comme une fervente défenseure des droits des consommateurs et pour ses positions anti-concentration. Quelques jours avant l'élection, Elon Musk, qui pourrait avoir un rôle dans la future administration Trump, a même lâché, sur son réseau X, que Lana Kahn serait "bientôt virée".
Le Project 2025, un sulfureux programme politique élaboré par la Heritage Foundation, un think-tank proche des idées de Trump, appelle même à supprimer purement et simplement la FTC. Le président-élu s'est toutefois distancé de ce projet lors de son débat face à Kamala Harris en septembre.
Le PDG de Warner s'en réjouit déjà
Toujours est-il que le changement de cap à Washington n'a pas échappé au secteur. Ce jeudi, David Zaslav, PDG de Warner Bros. Discovery, a déclaré, lors de la présentation des résultats trimestriels de son groupe, que la nouvelle administration allait apporter un climat favorable : "Il est encore trop tôt pour le dire, mais cela pourrait offrir un changement de rythme et une opportunité de consolidation." Ce qui représenterait "un impact réellement positif et accéléré sur cette industrie qui en a besoin."
"Si le meilleur contenu doit l'emporter, il doit y avoir une certaine consolidation pour rendre ces entreprises plus fortes et offrir une meilleure expérience aux consommateurs", a ajouté David Zaslav.
Dès mercredi, Chris Ripley, PDG de Sinclair, un géant de la télévision locale qui possède presque 300 chaînes à la ligne éditoriale conservatrice, a déclaré : "On a vraiment l'impression qu'un nuage se dissipe au dessus de l'industrie, et nous pensons qu'une modernisation des réglementations, très attendue, sera bientôt mise en place. Comme nous l'avons toujours dit, ou de manière constante ces dernières années, nous avons l'intention de participer à cela, aux opérations de fusions et acquisitions dans l'industrie, que ce soit en tant qu'acheteur, vendeur ou partenaire dans une fusion."
Pendant son précédent mandat, l'administration Trump a déjà fait un beau cadeau aux géants du secteur : son Département de la justice avait réussi à faire annuler le décret Paramount, une décision de la Cour suprême datant de 1948 qui interdisait les studios de posséder des circuits de salles de cinéma. Mais Donald Trump n'a pas été tendre avec un autre dossier important : celui du rachat de Time Warner par le géant des télécoms AT&T, approuvé par un juge en 2018. Selon plusieurs médias, le président aurait alors fait pression pour faire capoter le deal. La raison ? Sa haine de CNN, filiale de Time Warner. Et les relations entre l'ancienne star de téléréalité et les médias ne sont pas arrangées depuis...
Toujours est-il que les rumeurs de fusion à Hollywood vont bon train depuis la crise du Covid. Avant de se faire racheter par Skydance cette année, le studio Paramount a discuté pendant des mois avec Warner Bros. Discovery, a-t-on appris dans des documents réglementaires repérés cette semaine par Bloomberg. Après les dernières déclarations de David Zaslav, on peut imaginer que la société est toujours un candidat idéal pour opération de concentration. Reste à savoir avec qui.
Tetra Media Fiction tournera "Enchaînés" à La Réunion début 2025
La société Tetra Media Fiction annonce à Ecran Total le tournage fin février ou début mars d’une série en 6x52’ nommée Enchaînés pour France 2, créée par Alain Moreau, réalisée par Laure de Butler et produite par Alexandre Boyer et Emmanuel Daucé. Le pitch ? Une plantation esclavagiste en 1806 ravagée par un cyclone et qui doit être reconstruite par un jeune esclave qui découvre que son maître est aussi son père. "C’est une période sombre de notre histoire peu traitée à la télévision française", constate le producteur Alexandre Boyer qui ajoute que "l’aventure est ambitieuse pour un budget traditionnel alors que c’est une série historique tournée à La Réunion". Le producteur de Tetra Media Fiction est justement sur place "pour trouver des solutions, mais c’est un super challenge !".
La société a plusieurs projets en cours. "On a plusieurs projets en écriture à des stades plus ou moins avancés qui pourraient être des séries qu’on livre en 2026", explique Alexandre Boyer. La société est aussi en post-production de la série Anaon, produite par Alexandre Boyer et Antoine Szymalka, prévue pour une diffusion Prime Video en première fenêtre avant d'arriver sur France Télévisions. "Il y a beaucoup d’effets spéciaux donc on a encore pas mal de travail', explique Alexandre Boyer avec ce projet dont la livraison se fera début 2025. Trois autres séries sortent en 2025 : Paris Police 1910 sur Canal+, produite par Emmanuel Daucé, dont le tournage vient de se terminer, L'intruse, anciennement titré Rivale, un 4x52’ pour France 2 produite par Léa Gabrié, avec Mélanie Doutey dans le rôle principal, réalisé par Shirley Monsarrat, et enfin Clean pour M6, produite par Alexandre Boyer et Antoine Szymalka, un 4x52' avec Alix Poisson, réalisé par Cathy Verney, dont le tournage s'est terminé fin juin.
L’actualité du secteur
Les grands défis de la prochaine chronologie des médias
Bien précieux, bien menacé. Ce jeudi 7 novembre, lors de la deuxième journée des Rencontres de l'ARP, il était question de la sacro-sainte chronologie des médias, dont la dernière mouture signée en 2022 arrive ces jours-ci à échéance et doit être revue d'ici début 2025. Tout au long de la discussion, les intervenants ont listé des propositions pour défendre le système français, mieux financer les œuvres, favoriser la diversité, éviter l'émergence d'un régime concentrationnaire et réguler les streamers.
Pour rappel, ces derniers investissent à ce jour 350 millions d'€ par an dans le secteur grâce à la directive SMA (qui les oblige à engager au moins 20 % de leur chiffre d’affaires dans la production française et à composer leur catalogue d'au moins 30 % d'œuvres européennes), et les éditeurs nationaux traditionnels, 1,2 milliard d'€ (dont 200 M€ engagés par Canal+, 60 M€ par France Télévisions).
"Plus de régulations"
Debout devant son pupitre, Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom doit le mandat arrive à terme, a d'abord ouvert cet échange, en appelant à "conforter" notre modèle de financement des œuvres "qui a fait ses preuves", mais qui doit aujourd'hui imposer "plus de régulations" pour s'adapter "aux nouveaux défis". En première ligne, le poids accru des plateformes américaines, les nouveaux usages numériques (un foyer français sur deux est abonné à un streamer), le piratage des œuvres, l'intelligence artificielle, et l'appauvrissement des médias français traditionnels, qui risquent de capter de moins en moins de recettes publicitaires dans les années à venir.
Pour preuve, l’étude "Perspectives d’évolution du marché publicitaire français à l’horizon 2030", menée et publiée en 2024 par PMP Strategy 1, pour l'Arcom et le ministère de la Culture, anticipe que les deux tiers (18,3 milliards d’€) des recettes publicitaires seront absorbées d’ici 2030 par les acteurs numériques, contre 52 % aujourd'hui et 25 % en 2012 (11,3 milliards d'€).
Le président de l'ARP et cinéaste Pierre Jolivet en a ensuite remis une couche, regrettant que notre modèle soit attaqué par les entreprises américaines désireuses de gagner toujours plus de parts de marché mais aussi par l’Europe, très libérale. "Pourquoi essaie-t-on sans cesse de dézinguer notre système vertueux ? Notre chronologie dérange", s'est-il ému.
De son côté, Vincent Villette, le directeur financier et juridique du CNC et adjoint au directeur général délégué, a salué les nombreuses avancées de la chronologie des médias de 2022, qui a permis d'intégrer les plateformes américaines dans notre modèle de financement, de garantir la place de la salle, d'ajouter un mécanisme de coexploitation, ou encore de raccourcir les délais de diffusion sur les chaînes linéaires ou non. Il faut selon lui que la prochaine chronologie veille à respecter ces fondamentaux.
"Coopérative"
Surtout, pour Pierre Jolivet, il faut que notre système lutte contre les situations monopolistiques. Il cite les sociétés comme Banijay, Mediawan (qui compte désormais 70 entreprises de production) ou Newen qui deviennent de plus en plus puissantes. "Les chiffres actuels ne montrent guère une concentration des aides et entrées sur quelques films venant de quelques grands groupes, balaie Vincent Villette. À ce jour, les dix sociétés les plus importantes réalisent 13,5 % du chiffre d'affaires global du secteur, et les 200 premières comptent pour 66,4 % de l'activité, selon l'étude de 2022 sur le tissu économique de la production audiovisuelle de l'Arcom. Et Vincent Villette de renchérir, confiant : "Notre système possède déjà des soutiens et des régulations qui protègent les producteurs indépendants, à l'instar des Sofica ou de l'avance sur recette du CNC."
Des mesures qui pourraient être insuffisantes dans les prochains mois pour Nathalie Sonnac, professeure à l’Université Paris Panthéon-Assas, spécialiste d’économie des médias et du numérique, auteure de l'ouvrage Le Nouveau monde des médias, Une urgence démocratique (2023) : "Tout l'enjeu de ce débat est de se projeter dans le futur, en regardant les mouvements de fond qui se produisent, notamment aux États-Unis, et de prévenir les risques potentiels." Selon elle, la solution pourrait passer par une révision de la notion d'"indépendance" dans les textes, en insérant le terme de "producteur autonome" (entendre : qui n'appartient à aucun groupe audiovisuel, aucun regroupement avec d’autres acteurs et dont sa société est strictement indépendante), en opposition au terme de "producteur indépendant". Les obligations et soutiens diffèreraient alors selon ces deux statuts.
Autre piste avancée : la création de "coopératives", rassemblant plusieurs acteurs indépendants, à l'instar de Logical Pictures Group ou de The Creatives. "L’indépendance, ce n’est pas nécessairement être tout petit ni seul, la concentration peut être horizontale", scande Carole Scotta, fondatrice de Haut et Court et co-présidente du Dire, ayant lancé le groupe The Creatives en 2021. Ce dernier rassemble dix sociétés de production, principalement européennes (notamment le Français Unité, le Norvégien Maipo Film, l'Allemand Razor Film, l'Américain Masha, le Britannique Good Chaos, le Belge Versus Production), qui travaillent ensemble sur certains projets, partagent leurs réseaux et leurs talents, et prennent des risques ensemble, tout en conservant leur indépendance. Un savant projet.
IA : la question cruciale de la rémunération
Sujet déjà sur la table lors de l’édition 2023 des Rencontres de l’ARP, la question de l’intelligence artificielle a refait surface ce jeudi 7 novembre au Touquet. L’occasion de réaliser tout le chemin parcouru en un an, et notamment le vote de l’IA Act au niveau européen, entré en vigueur en août, et qu’il va maintenant falloir appliquer.
L’un des sujets, notamment, est celui de la juste rémunération des ayants droit. “Ces entreprises qui créent des moteurs d’IA ont levé des milliards”, rappelle Marc Missonnier, président de l’Union des producteurs de cinéma. “Avec cet argent, ils ont embauché des ingénieurs, loué des bureaux, acheté des machines, et même passé des accords avec des centrales nucléaires ! La seule chose pour laquelle ils n’ont pas dépensé un centime, ce sont les œuvres sur lesquelles ils se sont entrainés.”
La réflexion est lancée - la ministre de la Culture Rachida Dati a notamment lancé deux missions d’information - mais les réponses ne sont pas encore là.
“C’est là, aujourd’hui, que se pose la plus grande question”, reconnaît la députée européenne Laurence Farreng. “Il va falloir être innovant et politique. Au sein de l’Union européenne, on doit composer avec des équilibres politiques, avec des commissaires qui n’ont pas forcément la même vision qu’en France. Il va y avoir un travail d’influence important à faire.”
Car le sujet est complexe. “Ce qu’on visualise mal, c’est que c’est un système en poupées russes”, dépeint Benoît Tabaka, secrétaire général de Google France. “Nous avons d’un côté les grands modèles d’IA, ils sont au nombre de 20 ou 25 [comme Gemini chez Google ou GPT chez Open AI]. Et ensuite, nous avons des acteurs qui vont utiliser ces modèles et développer une activité économique. L’utilisation du contenu protégé peut d’abord intervenir dans l’élaboration du grand modèle, mais elle va aussi intervenir dans l’utilisation au quotidien. Il va donc falloir se demander où la valeur est créée ? à quel niveau ?”
Guillaume de Fontenay tourne « Badh »
Le tournage du long métrage Badh a débuté le 4 novembre. Il se déroule jusqu’au 17 janvier prochain dans les villes marocaines d’Essaouira, Marrakech et Casablanca. Ce second long métrage du réalisateur canadien Guillaume de Fontenay est coproduit par M.E.S Productions et Monkey Pack Films (groupe Robin & Co). Le réalisateur dirige Marine Vacth, Niels Schneider, Emmanuelle Bercot, Grégoire Colin, Slimane Dazi et Salim Kechiouche.
Après la mort de son compagnon, Alma renoue avec son ancienne identité de Badh, une agente de renseignement impitoyable.
Le CNC aide le développement de projets de séries pour la télévision
Réuni le 17 octobre, le deuxième collège de la commission du CNC chargée de l’aide à l’écriture et au développement de projets d’œuvres audiovisuelles, présidée par l’auteur et réalisateur Frédéric Garcia, a retenu les dossiers de 13 projets de série pour la télé. Les sociétés de production les portant recevront chacune un soutien de 30.000 € pour le développement de leur projet.
L’objectif des aides à l’élaboration et au développement de projets d’œuvres audiovisuelles de fiction du CNC est de favoriser le renouvellement de la création audiovisuelle, de promouvoir la création originale, de diversifier les formats, les genres et les publics de la fiction et d’accompagner les professionnels émergents et confirmés. L’aide au développement vise à soutenir les producteurs audiovisuels de fiction dans la phase la plus risquée du développement du projet. Le soutien du CNC contribue à financer les travaux créatifs nécessaires permettant de présenter le projet à différents partenaires financiers et de convaincre les diffuseurs de s’y engager.
Les projets de séries soutenus
- Footeuse (8 x 42’), Perpetual Soup : 30.000 €
- Guide mondial des records (8 x 30’), Stupefy : 30.000 €
- L’Idéaliste (8 x 52’), Maremako Films et Galatée Films : 30.000 €
- Judicaël (6 x 45’), Kometa Films : 30.000 €
- Kongo, le royaume du fleuve (6 x 52’), Special Touch Studios et Monde & Média TV : 30.000 €
- Livestream (1 x 90’), Portrait Robot : 30.000 €
- Maison blanche (7 x 52’), Spade : 30.000 €
- Mater (6 x 45’), Films de Force Majeure : 30.000 €
- Nanga Parbat (4 x 52’), Kazak Productions : 30.000 €
- Par ici la sortie (8 x 15’), Bizibi : 30.000 €
- Quartier lointain (6 x 52’), Box Fish Productions et KG Productions : 30.000 €
- Trait pour trait (6 x 52’), Odissea Stories : 30.000 €
- Wake up Call (8 x 45’), Studio 14 Films : 30.000 €
Satis 2024 : France Télévisions revient sur les défis techniques rencontrés lors des Jeux olympiques
Au Satis, le salon des industries techniques qui se déroule à Aubervilliers, ce jeudi 7 novembre, Guillaume Postaire, directeur de la Media Factory de France Télévisions et Romuald Rat, directeur délégué du Techlab de France Télévisions, sont venus présenter les innovations techniques et technologiques mises en place par le service public à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. “Il s’agissait d’un événement large qui se distribuait sur la France métropolitaine et les territoires d’Outre-mer, puisque l’épreuve de surf se déroulait à Tahiti”, a commencé Guillaume Postaire.
Pour le service public, l’enjeu majeur de cette édition était l’activation de l’UHD, qui a touché, via la TNT, 74 % de la population. Et pour retransmettre les événements captés par OBS - la filiale audiovisuelle du CIO - en UHD, France Télévisions a utilisé un réseau ST2110. Celui-ci permet d’utiliser le réseau IP pour transporter des signaux médias non compressés, garantissant ainsi une qualité maximale sans compromis et est “plus simple, moins coûteux, moins énergétivore”, souligne Guillaume Postaire.
Le relai de la flamme, un défi logistique
“Toutes les entreprises doivent produire plus de contenus avec moins de budget en prenant en compte les problématiques environnementales, explique Romuald Rat. Avec le parcours de la flamme olympique, nous cochons toutes ces cases.” Les équipes de France Télévisions se félicitent d’avoir mis en place un système complet, avec huit caméras, une voiture émettrice et un drone. Un dispositif léger 92 % moins cher par rapport à un système traditionnel, c'est-à-dire 4,5 à 5 millions d’euros moins cher. Ce sont également 600 tonnes de CO2 qui ont été émises en moins, en adoptant un système plus souple pour l’environnement.
“Habituellement, sur les directs mobiles comme celui-ci, un avion dans le ciel permet de renvoyer les données, relève le directeur délégué du Techlab. Nous avions des problématiques pour assurer la connectivité en limitant le coût et l’impact environnemental.” Pour ce faire, le service public décide d’utiliser les réseaux 4G et 5G publics, ainsi que le réseau du fournisseur internet par satellite Starlink. Le véhicule du commissaire de course dispose d’une antenne 5G privative créant un réseau sur 100 mètres avec une antenne Starlink permettant d'émettre cinq caméras en l’absence de réseau public. “La 5G privative amène une sécurité, une faible latence, la capacité d’avoir de nombreuses sources”, souligne-t-il. En deux mois et demi, il n’y a eu que peu de coupures de retransmissions grâce à ce système hybride.
Et selon les deux hommes, cette innovation donne de nouvelles perspectives de production pour l’avenir, l’installation étant plus simple et plus petite. De plus, lors des Olympiades, le service public a également travaillé sur l’intelligence artificielle, notamment pour la transcription et la traduction d’interviews dans une trentaine de langues. À l’avenir, les équipes de France Télévisions pourront même utiliser une intelligence artificielle générative développée en interne et sécurisée.
Les programmes de la chaîne Arte.tv sont disponibles sur TF1+
Comme il avait été annoncé en septembre dernier; depuis ce jeudi 7 novembre, la plateforme de streaming gratuite TF1+ propose les contenus d’Arte.tv, acteur européen de référence dans la production et la diffusion de programmes culturels. Ce partenariat permet à la plateforme du groupe TF1 d’enrichir son catalogue avec l’agrégation de contenus tiers attractifs, sur des thématiques à forte valeur ajoutée et complémentaires de programmes déjà présents sur la plateforme. De son côté, Arte bénéficie des audiences de TF1+ et de sa distribution massive sur tous les écrans.
Les usagers de TF1+ ont dès à présent accès à l’intégralité de l’offre de la plateforme d’Arte.tv, soit près de 2.000 heures de contenus pour tous les goûts. Les contenus d’Arte seront directement accessibles depuis la page d’accueil de TF1+. Les usagers peuvent y accéder via Smart TV, mobile et Web, et prochainement sur les boxes des opérateurs.
Les utilisateurs pourront profiter d’un catalogue de programmes premium unique et fédérateur qui rassemble toute la famille, avec des émissions phares et en intégralité comme DJ Medhi, En thérapie, Rematch, Tout simplement noir ou encore États‑Unis 2024, la guerre des clans.
D’ici à la fin de cette année, TF1+ proposera un total de 25.000 heures de contenus, incluant des centaines de films et de séries.
Box-office 1er Jour : "Louise Violet" démarre fort grâce aux avant-premières
Soutenu par une importante campagne d'avant-premières, Louise Violet (Apollo Films) d'Eric Besnard s'impose largement parmi les nouveautés de la semaine. Le film cumule 113 728 entrées au terme de la journée de mercredi. 93 307 d'entre elles ont été réalisées lors des avant-premières.
Derrière, The Substance (Metropolitan) se hisse à la deuxième place. Le film de Coralie Fargeat, Prix du scénario à Cannes, attire 30 632 spectateurs, dont 12 989 grâce aux avant-premières.
Un autre film porté par une important campagne de projections en amont de la sortie complète le top 3 : Au boulot ! (Jour2Fête) de François Ruffin et Gilles Perret. Le documentaire a déjà attiré 21 546 spectateurs, dont 16 651 lors d'avant-premières.
Trois Amies d'Emmanuel Mouret (Pyramide) n'est pas loin derrière avec 20 525 entrées.
Film - réalisateur | Distributeur | Copies | Entrées 1er Jour | Moyenne |
Louise Violet - Eric Besnard | Apollo Films | 568 | 113 728 | 200 |
The Substance - Coralie Fargeat | Metropolitan Filmexport | 270 | 30 632 | 113 |
Au boulot ! - François Ruffin, Gilles Perret | Jour2Fête | 134 | 21 546 | 161 |
Trois amies - Emmanuel Mouret | Pyramide | 256 | 20 252 | 79 |
A toute allure - Lucas Bernard | Gaumont | 238 | 6 922 | 29 |
Voyage à Gaza - Piero Usberti | JHR Films | 55 | 3 914 | 71 |
Here, les plus années de notre vie - Robert Zemeckis | SND | 226 | 3 292 | 15 |
Film, réalisateur - année | Distributeur | Copies | Entrées 1er Jour | Moyenne | Cumul |
The Substance, Coralie Fargeat - 2024 | Metropolitan Filmexport | 270 | 30 632 | 113 | |
Immaculée, Mickael Mohan - 2024 | Metropolitan Filmexport | 302 | 17 370 | 58 | 274 989 |
La Main, Danny Philippou et Michael Philippou - 2023 | SND | 250 | 34 727 | 139 | 520 622 |
Titane, Julia Ducournau - 2021 | Diaphana | 199 | 12 600 | 63 | 306 293 |
Film - année | Distributeur | Copies | Entrées 1er Jour | Moyenne | Cumul |
Trois amies, d'Emmanuel Mouret - 2024 | Pyramide | 256 | 20 252 | 79 | |
Chronique d'une liaison passagère - 2022 | Pyramide | 280 | 21 427 | 77 | 326 484 |
Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait - 2020 | Pyramide | 294 | 11 144 | 38 | 280 228 |
Mademoiselle de Joncquières - 2018 | Pyramide | 256 | 20 591 | 80 | 547 442 |
Film - année | Distributeur | Copies | Entrées 1er Jour | Moyenne | Cumul |
Au boulot !, François Ruffin, Gilles Perret - 2024 | Jour2Fête | 134 | 21 546 | 161 | |
La Ferme des Bertrand, Gilles Perret - 2024 | Jour2Fête | 189 | 21 174 | 176 | 244 627 |
J'veux du soleil, François Ruffin, Gilles Perret - 2019 | Jour2Fête | 120 | 32 135 | 268 | 185 795 |
Merci Patron !, François Ruffin - 2016 | Jour2Fête | 39 | 14404 | 369 | 521308 |
Le chiffre d’affaires de Banijay Group grandit de 8,9% sur les neuf mois de 2024
Banijay Group a publié, jeudi 7 novembre, les résultats financiers des neuf mois passés de l’année 2024. La société dirigée par Marco Bassetti affiche sur la période un chiffre d’affaires en hausse de 8,9%, à 3.125 M€. L’Ebitda ajusté est en hausse de 15,3% à 546 M€, marge d’Ebitda ajusté de 17,5%, soit une amélioration de 100 points de base par rapport au 9 millions 2023. Sur neuf mois, le résultat net ajusté progresse de 14,3%, à taux de change courant, à 248 M€, résultat net de 56 M€ (21 M€ au 9 millions 2023).
Les faits marquants des neuf mois de 2024
Concernant la production et la distribution de contenus, et l’expérience « live », le chiffre d’affaires recule de 2,8% à 2,085 M€. Cette baisse s’explique selon Banijay Group par un effet de saisonnalité lié à des livraisons de contenus scénarisés attendues au quatrième trimestre 2024 et un effet de la consolidation de la société italienne d’événementiel Balich Wonder Studio. Banijay note une demande soutenue des plateformes de streaming et des nouvelles séries attendues pour les chaînes de télévision linéaires. Le groupe rappelle aussi le lancement de deux nouveaux labels de documentaires premium et une première incursion dans la catégorie « edutainment ».
Concernant en particulier Banijay Entertainment (production et distribution de contenus), le groupe pointe l’élargissement de Banijay Kids & Family en septembre dernier avec l’acquisition de la société française Procidis, pionnière dans l’industrie ludo-éducative en France. Afin de répondre à la demande croissante de documentaires premiums menés par des talents, le groupe a lancé au troisième trimestre 2024 deux nouveaux labels : BD4 est une offre premium de contenus non scénarisés et documentaires de Banijay Americas ; Navybee, intégré au label existant de Workerbee Group, se concentrera sur des documentaires premium, mettant en vedette des personnalités du monde du divertissement et du sport.
Les objectifs 2024 sont confirmés
Banijay Group confirme sa prévision de croissance organique à deux chiffres « low teens » de l’Ebitda ajusté pour 2024, traduisant une croissance rentable pour chacune des activités. Le calendrier soutenu de livraisons dans la production et la distribution de contenus devrait se traduire par une croissance organique du chiffre d’affaires sur l’année 2024. Le groupe envisage une demande plus faible pour les événements « live » en Arabie saoudite au quatrième trimestre, en ligne avec les tendances du marché. Les paris sportifs et jeux en ligne devraient afficher une dynamique commerciale positive se poursuyivant, sans événement sportif majeur au quatrième trimestre. Banijay prévoit un taux de conversion des flux de trésorerie disponibles de plus de 80% et un levier d’endettement net inférieur à trois fois au 31 décembre 2024.
L’Arcom prépare les nouvelles conventions de BFM Alsace et BFM Lyon pour une diffusion TNT
Suite au changement de contrôle d’Altice Media au profit du groupe CMA CGM, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a abrogé les autorisations de BFM Lyon Métropole et de BFM Alsace, conformément à la demande d’Altice France.
L’Autorité a donc relancé des appels aux candidatures pour l’édition, sur la télévision numérique terrestre (TNT), de deux services de télévision à vocation locale, à temps complet et en haute définition dans les zones de Strasbourg et Mulhouse d’une part, et dans la zone de Lyon d’autre part. Dans le cadre, l’Arcom a auditionné mercredi 6 novembre les représentants de la société BFM Alsace SAS pour le projet BFM Alsace et ceux de la société BFM Lyon Métropole pour le projet BFM Lyon.
L’Arcom a décidé de présélectionner, à titre de mesure préparatoire, ces candidats et va désormais établir des conventions avec chacun d’entre eux, condition indispensable à la délivrance d’une autorisation d’usage de la ressource radioélectrique sur la TNT.
Les deux chaînes font partie du réseau BFM Régions (groupe RMC BFM). BFM Alsace a pris la suite d’Alsace 20, lancée en 2009, acquise par Altice Media en 2021. Depuis la fin du mois de juin dernier, la chaîne n’est plus diffusée sur la TNT à la suite du rachat de la chaîne par le groupe CMA CGM. BFM Lyon a succédé à Télé Lyon Métropole, chaîne lancée en 1988, rachetée par Altice Media en 2019.
Condor Distribution programme trois sorties en 2025
La biopic historique Goebbels et le Führer, du réalisateur allemand Joachim Lang, sera à l’affiche le 19 février 2025. Le film est produit par Zeitsprung Pictures (Allemagne) et compte à son casting Robert Stadlober, Fritz Karl, Franziska Weisz, Dominik Maringer, Moritz Führmann.
Le ministre de la propagande nazi Joseph Goebbels est chargé de renforcer le soutien de l’opinion publique à l’Holocauste et à la guerre qu’Hitler s’apprête à déclencher.
Le documentaire de Guillaume Brac, Ce n’est qu’un au revoir, sera distribué le 2 avril 2025. Le long métrage est produit par Nicolas Anthomé, pour Bathysphere Productions. Il était dans la sélection Acid Cannes lors du dernier Festival.
Guillaume Brac suit une classe de terminale à Die (Drôme). Les amitiés de lycée peuvent-elles durer toute la vie ? Une chose est sûre, dans peu de temps Aurore, Nours, Jeanne, Diane et les autres diront adieu à leur chambre d’internat, aux baignades dans la Drôme, aux fêtes dans la montagne. Louison coupera ses « dreads » et la petite famille éclatera. Pour certaines d’entre elles, ce n’est pas la première fois et ça fait encore plus mal.
Réalisé par l’Américain Matt Brown, Professeur Freud est calé le 30 avril 2025. Le film est une coproduction entre Les États‑Unis, l’Irlande et le Royaume-Uni. Son casting est porté par l’acteur britannique Anthony Hopkins, dans le rôle-titre, et Matthew Goode, Liv Lisa Fries, Jodi Balfour, Jeremy Northam, Orla Brady, George Andrew-Clarke et Rhys Mannion.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Sigmund Freud s’est réfugié à Londres, en compagnie de sa fille Anna. Sous l’effet de l’âge et de la maladie, la star mondiale de la psychanalyse s’est changée en un vieillard aigri et capricieux. Mais la curiosité du professeur est piquée au vif lorsqu’un certain C.S. Lewis, auteur de romans pour la jeunesse, demande à le rencontrer pour débattre de l’existence de Dieu.
TCCF 2024 : La relation entre TAICCA et Séries Mania continue de se renforcer
À l'occasion du Forum tenu à Taipei, la délégation européenne envoyée par Series Mania et menée par Pierre Ziemniak a réaffirmé son fort intérêt pour des collaborations internationales. La nomination de Jean-Romain Micol comme conseiller auprès du président de TAICCA avait déjà conforté cette volonté, et celle-ci s'est concrétisée par un keynote visant à présenter les opportunités que quatre groupes européens souhaitent voir se développer avec Taïwan.
Ce rendez-vous a été une occasion précieuse pour les délégués du Taiwan Creative Content Fest (TCCF), leur offrant une plateforme unique pour développer des collaborations et envisager des coproductions internationales. Grâce à ce dialogue renforcé, TAICCA poursuit son ambition d’intégrer les talents taïwanais dans des projets globaux, tout en enrichissant les créations européennes de perspectives asiatiques originales.
Présente pour la deuxième année consécutive, Gaumont TV était représentée par Anna Nobi, directrice du développement, qui a mis en avant la création de Gaumont Italy ainsi que le parcours prestigieux de l'entreprise, à l’origine de séries emblématiques telles que Lupin et Narcos, des titres marquants pour le public international.
Guillaume Pommier, co-directeur des ventes chez Federation Studios, a présenté aux professionnels présents l'exemple de la série Le Tour du monde en 80 jours, coproduite pour six diffuseurs européens, mettant en lumière les défis liés aux multiples relectures et aux choix locaux. Il a également évoqué Rematch, inspiré du célèbre match d'échecs à New York entre Kasparov et Deep Blue. « Ce titre, très actuel puisqu'il tourne autour de l'IA, bénéficie d'un soutien international, notamment de HBO Max et Disney+, présents sur différents territoires. Une configuration peu courante. » En France, la série est diffusée sur Arte.
Jan Ehlert, chief content officer chez Constantin Film, participait également au panel, soulignant que Constantin Film « renforce son succès dans les coproductions internationales en misant sur des récits adaptatifs, des partenariats solides et une distribution mondiale. »
Renan Artukmak, qui présente également Fly au marché de coproduction du TCCF, a partagé la stratégie de son studio français visant à développer des relations durables avec leurs partenaires. « La diversité de nos coproductions montre notre capacité d’adaptation. Notre approche consiste toujours à nous adapter aux coutumes locales », a-t-il expliqué, soulignant leur souhait d’élargir leurs activités et d’atteindre de nouveaux territoires. Leur méthode consiste d’abord à identifier un pays, puis à expérimenter avec une ou deux coproductions, en collaborant avec des équipes locales fiables pour chaque projet. Cette démarche fait partie d’une stratégie à long terme pour promouvoir les coproductions avec des partenaires locaux, notamment dans le cadre du TCCF.
L’Observatoire des médias sur l’écologie prend son envol
Les « inondations du siècle », à Valence (Espagne), qui ont fait plus de 200 morts, et la médiatisation qui en a découlé, rendent plus que jamais cette initiative d’actualité : l’Observatoire des médias sur l’écologie (OME) va officiellement voir le jour jeudi 7 novembre (…). Cet observatoire vise à mesurer la façon dont 11 chaînes de télévision et neuf radios françaises rendent compte des crises climatiques ou liées à l’environnement. Les chaînes généralistes les plus regardées (TF1, France 2, France 3, M6, Arte et C8), ainsi que les chaînes d’information en continu (CNews, BFM-TV, LCI, Franceinfo, France 24), vont être analysées côté télévision par le consortium. (…) Il s’agit de mettre à disposition des « données unifiées, robustes, et expertisées qui puissent faire référence auprès de l’écosystème militant mais aussi des médias et des pouvoirs publics », explique Eva Morel, cofondatrice de QuotaClimat, une association qui s’est constituée en 2022 pour interpeller sur la faible place de la crise écologique dans l’agenda médiatique. (…) Cette initiative a été lauréate, en 2023, d’un appel à projets lancé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), visant à produire des projets en open source pour la transition écologique. En février, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique s’est associée à l’opération. (…) Le premier bilan que tire QuotaClimat à la veille du lancement de l’observatoire est que la couverture médiatique des enjeux environnementaux reste, aujourd’hui, encore trop faible. « En passant de 5,3% [du temps d’antenne] en moyenne, entre mars et décembre 2023, à 3,7%, entre janvier et octobre 2024, cela signifie une baisse de 30% », analyse, préoccupée, [Eva Morel, cofondatrice de QuotaClimat]. (…) Après avoir été financé en grande partie par l’Ademe pendant un an, l’OME va prochainement recevoir 350.000 € en provenance du ministère de la culture dans le cadre du plan d’investissement France 2030. (…)
Brice Laemle, le 7 novembre.
Assurance chômage : les intermittents du spectacle dans le viseur du Medef
La première organisation patronale en France cible les intermittents du spectacle. Un texte transmis mercredi à l’AFP par deux syndicats révèle que leur droit à toucher l’allocation chômage doit être discuté vendredi entre organisations patronales et syndicales, dans le cadre des négociations sur l’indemnisation des chômeurs. Il est présenté comme une annexe au protocole d’accord du 10 novembre 2023, et vise à répondre à la demande du gouvernement « d’améliorer l’équilibre financier du régime », en proposant des économies supplémentaires. Le document patronal suggère de relever le nombre minimal d’heures travaillées par les intermittents du spectacle pour pouvoir bénéficier d’une allocation chômage de 507 heures sur les 12 derniers mois, à 580 heures pour les artistes, et 610 heures pour les techniciens. (…) Par ailleurs, le projet patronal propose d’instaurer un coefficient pour minorer l’indemnisation des frontaliers, aujourd’hui calculée par rapport à leur dernière rémunération à l’étranger, en général nettement plus élevée que ce qui se pratique sur le marché du travail français. Enfin, le texte demande la mise en place d’un « groupe de travail » sur le dispositif, critiqué par le patronat, de bonus-malus qui module la cotisation patronale pour l’assurance-chômage dans certaines branches pour désinciter à la signature de contrats courts. (…)
(Avec AFP)