A la télé, la société française est toujours mal représentée
Capacité de la télévision française à représenter correctement la société : peut (beaucoup) mieux faire. L’Arcom, ex-CSA, a publié mardi 19 juillet son baromètre sur « la représentation de la société française à la télévision et à la radio », comme chaque année depuis 2009. Et le constat est sans appel : les discriminations stagnent, voire progressent, sur le petit écran.
« Les personnes perçues comme « non-blanches » ont été moins représentées en 2021 à la télévision (14 % contre 16 % en 2020). Leur présence est particulièrement faible sur les chaînes d’information en continu puisqu’elles ne représentent que 10 % des personnes indexées », note ainsi le rapport. Il se base sur 1800 heures de programmes diffusés par dix-neuf chaînes de la télévision numérique terrestre en 2021.
Discriminations basées sur la couleur de peau
Dans l’ensemble, les personnes perçues comme « blanches » demeurent donc largement majoritaires à la télévision. Cette discrimination est moins visible dans les fictions (où les personnes perçues comme « non-blanches » sont représentées à hauteur de 17%) et les divertissements (19%), mais reste importante.
Plus grave encore, les personnes perçues comme « non-blanches » sont de plus en plus cantonnées à des rôles à connotation négative au sein des programmes d’information, à hauteur de 43%, soit 11 points de plus qu’en 2020. En revanche, ces personnes sont également largement moins représentées qu’en 2020 dans les activités marginales et illégales (de 43 à 27%).
Inégalités géographiques, sexuelles, socio-professionnelles
La présence des femmes à la télévision se stabilise, à 39% contre 38% en 2020. La parité télévisuelle est encore loin : les femmes représentent 52% de la population française.
Par ailleurs, « La télévision donne à voir une image très urbaine de la société avec toutefois des déséquilibres au sein de cet ensemble : les habitants des centres-villes historiques y sont très largement représentés (65 %) contrairement à ceux des banlieues (4 %) », indique le document.
Enfin, les catégories socio-professionnelles supérieures y sont surreprésentées, incluant 75% des personnes présentes à l’écran. Les catégories inférieures ne constituent que 10% de ce total.
En guise de conclusion, l’Arcom exhorte les éditeurs à renouveler leurs engagements, qu’elle liste en fin de document, et à les renforcer. Elle insiste particulièrement sur la nécessité pour les chaînes d’information en continu de « se saisir davantage des enjeux d’une juste représentation de la société française dans sa diversité. L’information, qui est en prise avec la réalité de la société française, devrait donner à voir une plus juste représentation de celle-ci. »